Crocus… Quelle ville moche ! Je ne pensais pas que la capitale du royaume de Fiore pouvait être aussi laide. Des fleurs, des fleurs, toujours des fleurs, partout des fleurs, … On était en hiver et il y en avait partout. Comment des personnes sensées pouvaient habiter ici. Tout le monde souriait hypocritement à son voisin, les rues étaient bondées, non vraiment je ne comprenais pas. Fin bon j’avais encore du temps à tuer car mon rendez-vous n’était qu’à la tombée de la nuit et le soleil venait à peine d’entamer sa longue descente vers l’horizon.
Je déambulais devant une boutique, quand un coup de vent fit s’envoler le papier que je tenais à la main. Il plana et rentra dans la grande boutique de Crocus. Je finis par le rattraper devant le stand d'un vieux barbu qui vendait des articles magiques. Avant de remettre le papier jaunit dans ma poche, je le parcourus une énième fois :
"Le vantard"
Les véhicules magiques sont très prisés dans tout le royaume de Fiore. Leur fabrication est complexe, et donc réservée à une poignée d'industriels. Les sociétés de véhicules magiques se comptent sur les doigts d'une main. Malgré tout, une rivalité profonde lie ces différents fabricants, et plus particulièrement deux d'entre eux : Rainette et Pigeon. Depuis la naissance de leur entreprise, les deux se vouent une haine sans égal, et participent à une course à l'innovation. Tous les moyens sont bons pour déstabiliser l'adversaire. C'est ainsi que M. Pigeon eut la brillante idée de laisser entendre qu'il possédait des informations confidentielles sur M. Rainette. Ce dernier, doutant fortement de cette rumeur, mais ne pouvant pas se payer le luxe de l'ignorer complètement, décide de frapper un grand coup. Aux grands maux, les grands moyens ! Pigeon doit disparaître. Ainsi, il fait appel à vous, mages noirs, pour le débarrasser une bonne fois pour toute de son rival ! Néanmoins, faîtes attention, M. Pigeon a engagé un garde du corps qui maîtrise la magie.
Commanditaire : Didier Rainette
Lieu : Dans le manoir de Léopold Pigeon, aux alentours de Crocus
Récompense : 100 000 J
Lorsque j’eus fini le vieux barbu me demanda si j’étais un mage et si ce qu’il vendait m’intéressait. Je relevais la tête pour le toiser d’un œil sombre. C’est là que je me rendis compte à quel point il était vieux. Son regard d’un bleu acier était fixé sur mon biceps droit où figurait la marque de ma guilde. Je replaçais rapidement ma manche pour quelle cache l’emblème de Thunder Light. Toutefois le vieux avait dû déjà voir passer un bon nombre de mages possédant cette marque et la reconnu sans peine, d’un ton laconique il murmura quelque chose d’incompréhensible.
Je finis par jeter un coup d’œil à ce qu’il vendait : lorsque je vis une paire de sandales magiques. J’en avais déjà entendu parler, apparemment on pouvait marcher sur des surfaces verticales avec. Mon regard se posa ensuite devant une paire de rollers magiques, visiblement c’était le dernier modèle propulsé par des lacrimas. Enfin j’aperçu l’impressionnant stock de stylo magique et me dis que cela pourrait toujours me servir. Finalement je dus débourser 26 500 Jewels pour acheter ses trois articles. J’utilisais alors mon Kansô pour stocker mes rollers et mes sandales dans cette autre dimension dont je pouvais ma servir à loisir et plaçai mon stylo dans une poche intérieure de ma tenue, puis je sortis de la grande boutique.
Finalement j’étais mieux à l’intérieur de cette boutique, là au moins il n’y avait pas de fleurs. Je repris ma déambulation dans la ville. C’est alors que j’eus la désagréable impression d’être suivie et observé. Je faisais deux pas puis me retournais sans jamais apercevoir quelqu’un. Je décidai donc de tourner dans la ruelle étroite attenante à la rue principale, qui se révéla être une impasse. Je me retournai et vit en face de moi le vieux barbu accompagné de deux gardes armés.
Le vieux me montrait du doigt et indiquais son biceps droit. A cette distance je n’arrivais pas à entendre ce qu’il disait mais je me doutais que ce n’était pas pour une raison qui me réjouirait. Grâce à mon Kansô je fis apparaitre mon katana dans ma main droite. On ne sait jamais. Les trois hommes sursautèrent lorsqu’ils virent mon arme bleutée et moi je compris. Je compris que le vieil homme m’avait balancé aux gardes. Il avait du leur dire que j’étais un mage de Thunder Lights et cela n’avait pas dû leur plaire.
Se remettant de leur stupéfaction ils pointèrent leur lance sur moi, me bouchant littéralement le passage. Deux solutions s’offraient alors à moi : soit je chaussais mes sandales magiques et fuyais en courant sur le mur, ce que je n’avais jamais fait, soit je décidais de les affronter. Je choisis donc la première solution qui m’offrait la possibilité de me venger de mon dénonciateur. Évidemment je ne comptais pas le tuer mais juste le mutilé. Lorsque ce mot traversa mon esprit je fus débordé par une puissance que je ne connaissais que trop bien.
« Eh oui c’est moi ! déclara La Voix.
-Bon ! Je te laisse les commandes mets tu me les rends après et pas de bêtises ! lui répondis-je intérieurement.
-Bien sur que non. dit-elle avec un rire sadique que j’appréciais plus ou moins. »
Ce qui suivit je n’en étais que spectateur. Je voyais mon bras se soulever mon corps se mouvoir mais je n’en étais pas acteur. En effet, « Ma Vengeance » comme elle aime bien s’appeler s’était emparée de moi, comme ce fameux jour où j’ai tué tant de personnes. Je courus vers les gardes et dans en même mouvement je les désarmai. J’utilisai la force de mon esprit pour contraindre « La Voix » à ne pas les tués. Toutefois je ne fis rien quand elle sauta au-dessus des gardes et qu’elle taillada la jambe gauche du vieux. Il s’était écroulé au sol en se tenant la jambe. L’odeur du sang stimula encore plus mes cinq sens.
Finalement mon esprit, grâce à ce léger boost sensoriel, reprit possession de mon corps en soufflant un « Merci ! » intérieur. J’activai mon Kansô pour chausser mes rollers magiques qui ironie du sort m’ont été vendu par cette vieille balance, puis je détalai à toute vitesse propulsée par ces lacrimas laissant derrière moi les deux gardes et l’ancêtre.
C’était un pur bonheur que d’avancer à une vitesse respectable sans faire quasiment aucun effort. Je remontais la rue principale avec ses innombrables pots de fleurs à la con. Ainsi lorsque j’arrivais en périphérie de la capitale je pus voir le soleil commencé à se confondre avec la ligne d’horizon. C’était le bon moment pour aller faire ma première mission.
J’étais tout excité et stressé à la fois en m’approchant du point de rendez-vous, car que se passerait-il si par malheur j’échouais dans ma mission. Un mage qui ne réussit aucune mission ne reste pas longtemps un mage. Je ne peux pas me permettre d’échouer et puis de toute façon ce n’est que la disparition d’une personne que je ne connais pas. Même si je ne suis qu’un mage apprentie cela ne m’empêchera pas de mener une mission tout seul à bien.
J’arrivais enfin au manoir de M. Rainette et j’étais pile à l’heure pour mon rendez-vous. Il n’aurait qu’a m’expliqué dans les détails ma mission et je partirais cette nuit même faire « disparaître » M. Pigeon. En entrant dans la grande cour du fabricant de voitures je me rendis compte que je n’étais pas tout seul. En effet une fille aux cheveux roses m’avait précédé et frappait à la porte du manoir. C’est là que je le vis, sous son poignet, en rose. Dark Dragon.
« Qui es-tu ? »