[Abandonné]L'Abus de Végétation est Dangereux pour la Santé

Harujion. D'où je me trouvais, j'avais une vue parfaite sur cette fourmilière privée de Reine. Aucune discipline n'était visible dans cette ville portuaire débordant d'activités. Les humains avaient un don certain pour vivre avec insouciance, sans se douter du danger les guettant au quotidien. Une telle attitude leur permettait certainement de mieux supporter leur existence éphémère. À moins que leur prétention ne suffise pour cela... Je me trouvais assis à quelques centaines de mètres de l'endroit, occupé à remettre mes bandages en place avant de pénétrer dans l'arène. Ma mission, puis ma traversée des marais m'avaient coûté quelques plumes tout en m'apportant une réponse que je redoutais. Le sang bestial ne vaut pas mieux que le sang d'humain lambda. J'avais donc perdu mon temps en exploration inutile et voilà que pour empirer un peu plus les choses, je me retrouvais là. Aux portes d'une des villes les plus actives de Fiore. Autant vous dire que j'avais le Katana qui démangeait... Lorsque je finis mon « embaumement », je me décidai finalement à pénétrer dans cet enfer à la recherche d'une occupation digne de ce nom. De quelqu'un à saigner quoi ! Cette pensée suffit pour que mon mode chasseur s'enclenche. Direction la côte –maritime, pas l'os-.

Je ne prêtai aucune attention aux différents regards que l'on me jetait. Mon objectif était simple : trouver un bar, boire un coup, repérer, saigner. On ne pouvait faire mieux pour finir une journée mal commencée. Je finis par trouver un lieu intéressant, une taverne de marins ou tout du moins la décoration de sa devanture nous le faisait croire. Je poussai la porte avant de m'installer automatique dans le coin le plus sombre de la pièce. Le barman vint me servir une bière pas trop mauvaise tandis que j'entamais mon repérage. Je me sentais comme devant le menu d'un restaurant, en pleine hésitation entre plusieurs plats à forts potentiels. Tout d'abord, il y avait le petit nerveux bien imbibé qui cherchait la bagarre prêt du comptoir. Sang sûrement de piètre qualité, mais le calmer une bonne fois pour toutes me ferait plaisir... Ensuite venait le « couple double saveur », qui n'avait toujours pas compris que le bronzage devait être effectué sur le dos ET sur le ventre. Cible facile, deux pour le prix d'un et le sang ne se verrait même pas sur leur torse rouge vif... Puis, il y avait le « couple ballon de plage » bavard, je m'étonnais d'ailleurs que leurs chaises tiennent encore le coup. Sang sûrement de piètre qualité, mais le calmer une bonne fois pour toutes me ferait plaisir...

Et pour finir le plus intriguant de tous : le binôme boiteux/homme de main, ce dernier était-il responsable de la boiterie du premier ? Je préférais l'ignorer... Bref, passons ! Les deux semblaient tenir une discussion très intéressante et malgré leurs murmures, je pus saisir quelques bribes. Ils parlaient de plantes, d'île et de bateau. Ma curiosité vint aussitôt se mêler à ma soif de sang tandis que les deux hommes commençaient à s'agiter. Visiblement, ils avaient besoin de plus d'intimité pour conclure leur arrangement et ça servait presque trop bien mes affaires. Ils se dirigèrent du côté des chambres et j'attendis quelques minutes avant de leur emboîter le pas. J'attendis d'être hors de vue des clients de la salle pour dégainer lentement mon arme, celle-ci coulissa hors de son fourreau sans un bruit. Je me tenais devant la porte lorsque l'homme de main en ressurgit avec un grand sourire. Je n'attendis pas plus pour le passer sur le fil de ma lame, répandant son fluide vital à mes pieds. D'un mouvement de la main, je récoltai jusqu'à la dernière goutte de son sang pour le stocker dans mon outre avant de trainer le cadavre à l'intérieur de la chambre.

Le boiteux sembla quelque peu paniqué par mon arrivée mais bien qu'il ne le sache pas encore, mon but n'était pas de le tuer. Pour le moment en tout cas... Je laissai la dépouille à ses pieds tandis que j'allais refermer la porte. Je revins finalement m'asseoir sur la chaise que le mort devait occuper quelques instants plus tôt.

« Je crois que votre homme de main a eu un accident en sortant d’ici. Parlez-moi de l’offre que vous lui avez faite… »

Si mon espionnage auditif avait été aussi bon que je le soupçonnais, sa mission allait me plaire. J'avais un faible particulier pour les îles, on aurait pu croire que mes premières années en compagnie de ma mère dans un tel lieu m'auraient dégouté. Mais il n'en était rien. J'appréciais ces endroits où peu importe de quel côté vous regardez, il n'y a que de l'eau à perte de vue. Sans parler de la faune et la flore souvent rares présentes dans ces petits écosystèmes. Alors si je pouvais me payer un voyage gratuit pour l'une d'entres elles, je ne laisserais pas passer l'occasion. Sans compter que Drail serait certainement heureux de m'emprunter l'argent gagné pour une telle quête. Une occasion de plus de faire râler le radin...

Amasa Shanti venait de trouver chaussure à son pied. Une expression quelque peu ironique étant donnée sa condition d'handicapé ponctuel... La jambe cassée, l'homme pouvait à peine marcher. Autant dire que braver les dangers de Thorn Island était hors de portée pour lui. Cela dit, ce mage noir avec lequel il venait de s'entretenir le ferait pour lui. Certes, il allait falloir payer cher... Mais, pour le pâtissier officiel d'un seigneur, cent mille Jewels ne représentaient pas tant d'argent. Enfin, ce n'était pas rien non plus.

Sa jambe blessée matérialisant un pont entre sa chaise et son lit, il soupira d'aise. Le peuple ne souffrirait plus longtemps... Le sacrifice de son innocence était bien dérisoire en face d'une telle finalité. Faire appel à des criminels, empoisonner lâchement un homme... Voilà quelque chose qu'il aurait jugé bien bas s'il se trouvait dans une autre situation.
Amasa ferma les yeux, déglutit. Un mal pour un bien, voilà tout.

Aussi vite qu'il les avait baissées, le pâtissier releva ses paupières. Dans ses yeux aux pupilles dilatées, la peur. Un infâme gargouillis, un poids s'effondrant. Quelle était la source de ces bruits ?
Il n'eut pas le temps de le vérifier de lui-même. La porte de la chambre s'ouvrit sur une créature semblant tout droit sortir d'un récit horrifique. Bandelettes, face de samouraï revenu d'entre les morts, sabre en travers du dos, il traînait un corps que Shanti devina rapidement être celui de son agent.
Pétrifié, son corps regarda la momie refermer tranquillement la porte avant de traîner le cadavre vidé de son sang au vu de sa pâleur) jusqu'à ses pieds. Amata fut estomaqué par cette vision. Cela dit, il ne valait pas mieux, vu ce qu'il prévoyait. C'est ainsi qu'il se ressaisit et écouta ce que désirait lui dire le charmant assassin venu s'asseoir en face de lui. S'il voulait le tuer, il l'aurait déjà fait, non... ?

- Je crois que votre homme de main a eu un accident en sortant d'ici. Parlez-moi de l'offre que vous lui avez faite...

Ah, le travail. Voilà le mobile du macchabée.
Le pâtissier avait-il réellement le choix ? Après tout, seule l'issue comptait pour cette affaire-là...

- Je euh... Euh... Plante... Thorn Island... J-j-jambe cassée... Et... Euh..., tenta-t-il avant de se reprendre quelques instants plus tard. Je cherche quelqu'un pouvant se rendre sur Thorn Island et me fournir le poison sécrété par Sopor Donatoris. Une plante endémique. Je me suis cassé la jambe en venant, alors vous comprenez qu'il m'est impossible de poursuivre la mission de moi-même.

Amata faisait exprès de ne pas en révéler plus sur ses desseins. Après tout, cette personne n'avait rien à savoir sur la finalité de cette expédition.

- Vous êtes mage ? Si oui, je suis prêt à vous charger de la mission à la place de mon hum... Ami... Je vous paierai grassement. En fait non, je m'en fiche que vous soyez mage ou non. Cent mille Jewels. Rapportez-moi simplement ce que je demande.

Un bateau pour Thorn Island faisant navette entre Harujion et cette dernière partirait d'ici peu. Le mage, s'il en était un, n'aurait qu'à l'emprunter. Aussi, Shanti l'informa de cela avant de lui dire de se presser. Certes, l'inconnu était effrayant, mais le voyageur ne voulait absolument pas perdre de temps, et ce, quelqu'en soient les risques.

- Ah, dernière chose ! Sopor Donatoris ressemble à une rose bleutée, d'après ce que j'ai lu. Elle possède également un mécanisme de défense basique : projeter ses épines sur celui qui l'approche. Faites attention, son attaque peut paraître dérisoire, mais une seule piqûre et c'est la mort assurée. Elle est rare, mais n'apprécie pas forcément l'ombre, la lumière, la chaleur ou l'altitude... Il me faudrait le venin contenu dans trois tiges au moins.

Le futur assassin aux gâteaux soupira. Tout était dit. La momie n'avait plus qu'à accepter ou refuser, puis partir.

Rien de pire que la vision d'un homme apeuré... J'attendis patiemment qu'il se reprenne tout en essayant de ne pas le cogner. Il ne fut heureusement pas trop long et se décida enfin à me faire un topo. Il continua son petit discours, et je jetai un coup d'œil plein de sous-entendus au cadavre lorsqu'il me demanda si j'étais un mage. Il continua son petit discours, et je jetai un coup d'œil plein de sous-entendus au cadavre lorsqu'il me demanda si j'étais un mage. Je n'avais fait qu'une bouchée de la personne sensée accomplir sa mission. Alors mage ou simple mercenaire cela ne faisait aucune différence. Il le comprit et enchaîna sur les informations concernant la rémunération, le transport et également sur la fleur que je devais lui ramener. J'enregistrai le tout avant de sortir de la pièce suite à un simple hochement de tête. Les quais ne se trouvaient pas très loin et j'arrivai juste à temps pour sauter dans la dernière navette de la journée. Le marin s'occupant des embarquements me demanda un ticket que je ne possédais pas et il n'obtint de ma part qu'un coup d'œil chargé de mépris. Sans plus m'attarder vers cet insecte, je me dirigeai vers la proue du bateau pour m'asseoir à un endroit où j'avais une vue parfaite sur tout le navire.

Si mes années d'errance m'avaient bien appris une chose, c'était qu'il fallait toujours se méfier d'un homme à l'ego bafoué. J'épiai donc le pont du bateau avec une apparente décontraction tout en étant prêt à réagir. J'avais débouché l'outre situé dans mon dos avant de m'installer et ma riposte serait donc magique et rapide. Plus qu'à attendre que le marin ait assez bu pour trouver un semblant de courage ainsi que quelques équipiers alcoolisés pour l'épauler. Celui-ci devait d'ailleurs avoir une sacrée descente vue que le groupe d'importuns ne tarda pas à débouler sur le pont. Voix forte, démarche incertaine, attitude pleine d'assurance. Aucun doute, ils étaient complètement bourrés. Ils balayèrent du regard les alentours avant de me repérer et de s'approcher. Une fois à distance raisonnable, il leur fallut encore plusieurs clignements consécutifs des paupières pour ajuster leur vision avant de finalement prendre la parole. Des insultes. Des menaces. Des jeux de mots graveleux sur ma sexualité. Des railleries sur mon look. En bref, des banalités ayant pour but de galvaniser leurs forces pour la bataille. Les tuer serait tellement facile... Mais sans eux, je n'étais pas sûr d'arriver à bon port. Une intimidation semblait donc la meilleure solution.

Le sang contenu dans mon outre sorti pour venir former une flaque informe à mes pieds. Les hommes sourirent crânement jusqu'au moment où le liquide commença à « bouillir ». Le fluide sanguin s'étirait en tout sens avant de se stabiliser en une silhouette plus précise. Les marins écarquillaient à présent les yeux et biens que je ne sois pas assez près pour le voir. Leurs entrejambes gagnèrent certainement en humidité ! La hyène fut tout juste formée que déjà, elle fonçait tout croc dehors sur mes adversaires. Ceux-ci retrouvèrent soudainement la possession de leur corps et tournèrent les talons sans plus attendre. Je vis le sang d'un des marins se répandre abondamment lorsque mon invocation mordit tendrement la chair de son fessier. J'attendis encore quelques secondes pour que la douleur infligée soit bien enregistrée par l'homme. Puis d'un geste vague de la main, je fis revenir le sang dans le récipient attaché en travers de mon dos. Rien de tel qu'une bonne humiliation pour se remettre en forme ! Je m'étirai lentement avant de repenser à ma mission à venir. Les informations fournies par mon commanditaire s'avéraient fortement imprécises. Ni chaleur ni altitude, donc un endroit peu élevé et au frai. Jusque-là tout allait bien ! Mais ni ombre, ni lumière... Là, ça se compliquait.

Je ne pus pousser plus loin ma réflexion. En effet, mon attention fut absorbée par un tout autre sujet. Bien que peu sensible à la beauté en général, je ne pus cependant pas rester de marbre devant cette vision. L’île de Thorn venait se découper sur l’horizon et malgré la distance, je ne pouvais qu’admirer l’hostilité qu’elle dégageait. Au vu de son nom, je m’attendais nécessairement à voir un rapport avec les épines. Mais là le rapport sautait aux yeux. D’immenses ronces recouvraient entièrement ce territoire insulaire. Leur diamètre devait facilement dépasser la dizaine de mètres pour les plus grosses, un endroit rêvé pour vivre en toute tranquillité ! Il fallut encore que je ronge mon frein pendant plusieurs longues, très longues minutes pour enfin débarquer.

« Bon débarras… »

Ma main se porta lentement à mon Katana, poussant l'orgueilleux marin à fuir loin de moi. Bien beau de jouer les gros bras, encore faut-il en avoir les moyens ! Mais passons, j'avais assez perdu de temps sur son cas comme ça... Je repensai aux renseignements donnés par le commanditaire sur l'emplacement de la fleur. Ceux-ci me laissaient toujours aussi perplexe, mais je me mis tout de même en route, recherchant un lieu pouvant respecter tous ces critères. La nuit tombante n'allait certainement pas m'aider dans ma quête, mais j'allais devoir faire avec. Ainsi, je me mis en route, slalomant entre les diverses ronces tout en prenant bien garde d'esquiver les épines. Celles-ci représentaient un réel danger et les plus grosses d'antre, elles pouvaient m'embrocher sans aucun mal. Après un tour rapide du périmètre extérieur proche du quai de débarquement, je me décidai finalement à pénétrer plus profondément dans les terres. L'hostilité environnante de l'île me revigorait à chaque instant même si pour le moment, mon exploration n'aboutissait strictement à rien. Et lorsque le soleil disparut derrière l'horizon, je dus me résoudre à me trouver un coin au calme pour y passer la nuit...

Le problème sur Thorn Island, c'est que vous ne pouvez pas vous adosser à un arbre vu qu'il n'y a que des ronces... Je réussis tout de même à me trouver un endroit vierge de tout danger pour me poser en attendant l'aube. Je n'étais pas sûr que ma recherche avance bien mieux vu que la plante en question n'aimait pas la lumière, mais au moins j'y verrai quelque chose ! Alors que Morphée allait m'emporter une lueur phosphorescente attira mon attention. Plusieurs points lumineux similaires virent le jour à différents endroits de l'île, ni ombre ni lumière... Je me remis sur pied et partis voir tout ceci de plus prêt. Je ne fus guère surpris de constater que des petits insectes forts similaires aux lucioles classiques étaient responsables du phénomène. Ils semblaient tous venir de l'intérieur de l'île et n'ayant vu aucune de ses bestioles durant la fin de journée, il semblait logique qu'elles possèdent un abri quelque part. Je me mis donc en route, remontant en sens inverse la piste de ses petits lampadaires naturels. La plante convoitée par le boiteux se trouvait peut-être au bout de celle-ci.

Leito Chinonamida, un curieux mage de Thunder Light, avait posé les pieds sur Thorn Island, mandaté par Amasa Shanti. Le but du voyage était de trouver une fleur sécrétant un poison mortel pour quiconque en recevant une dose, aussi infime était-elle.
La momie d’Oak passa donc quelques heures à s’enfoncer dans la jungle épineuse couvrant l’île. Malheureusement, ses recherches s’avérèrent infructueuses.
La nuit tomba rapidement et les paupières du mage noir commencèrent à faire de même… Jusqu’à ce que des sortes de feux follets se mettent à voltiger au fond de la sylve. Intrigué, Leito s’en rapprocha, remarqua qu’ils étaient en fait des insectes, et décida de les suivre, mû par sa curiosité. A mesure qu’il remontait le sentier, se dirigeant vers le centre de Thorn Island (un amas aussi chaotique qu’impressionnant de ronces, d’épines et de bois), le mage rencontrait de plus en plus desdits insectes. Si bien qu’au bout d’un moment, ils lui parasitèrent son champ de vision, rendant sa progression plus lente. En effet, se déplacer sur telle terre avec une luminosité aussi partielle tout en ne voyant presque rien requérait prudence.

Ainsi, Leito ne remarqua rien lorsqu’il eut le malheur de déchirer un soyeux filament blanchâtre. Comme une sorte de vapeur vicieuse, il s’enroula gracieusement autour de sa cheville pour y mourir.
Quand la momie se retrouva au niveau de la résidence des sortes de lucioles, au centre d’un dôme épineux, elle fut sûrement aveuglée par la lumière qu’un énorme amas de ces insectes dégageait. Formant une boule, les petits êtres virevoltaient. On aurait pu s’émerveiller de cet endroit…
Si l’éclat des petites bêtes ne se reflétaient pas sur de funestes filets gluants et des cadavres plus ou moins décomposés piégés à l’intérieur de cocons.
Soudain, les lumineuses créatures se retirèrent, allèrent se cacher en passant à travers les mailles des réseaux blanchâtres.
Leur bruissement se tut. Des cliquètements et des sifflements résonnèrent à leur place… Vingt-quatre phares rouges s’allumèrent à travers les méandres de la crypte végétale. Le même nombre de pattes parcoururent les branches couvertes de pals.
Aussi délicates qu’effrayantes, les trois Arachnés se déposèrent lentement autour de Leito, formant un triangle autour de lui. L’une d’elle tissa à une vitesse étonnante un mur de toile gluante tout autour de la zone.

Les araignées géantes communiquèrent entre elles en émettant de sinistres claquements, faisant jouer leur chélicères. Elles se replièrent sur elle-même, prêtes à se partager un repas inédit.
A travers leurs multiples toiles, en hauteur dans le complexe épineux, un éclat bleutée était perceptible. Immunisées à tout poison car utilisant cette magie, les araignées ne craignaient pas les plantes vénéneuses…
Mais pour l’heure, il fallait surtout se demander si, oui ou non, la momie allait finir par retourner dans un tombeau…

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-Trois Arachnés [Thread Magic + Poison Magic] possédant 2600 PPs chacune attaquent Leito, formant un triangle dont il est le centre.
- Elles tissent un mur de toile épais et collant autour de lui.
- Un spécimen de Sopor Donatoris pousse sur une grosse ronce, en hauteur. Pour l’atteindre, il faudrait passer à travers les toiles.

En haut… En bas… A gauche… A droite… Voilà à quoi ressemblait ma lente progression à travers une végétation de plus en plus dense et surtout à travers des ronces toujours plus nombreuses. Mon petit jeu de zigzag me permettait jusqu’à présent d’éviter les égratignures mais la situation empirait petit à petit. Pas d’un point de vue « danger », plutôt au niveau de la visibilité… Ses mignons petits insectes sensés m’indiquer le chemin s’avéraient de plus en plus nombreux. Pour éviter toute confusion : petit point vocabulaire sur l’utilisation du qualificatif « mignon ». Les humains mignons, je les saigne, les situations mignonnes, je les écrase sous ma botte, en résumé, je haïs toutes choses pouvant se rattacher à ce mot… Et les pseudo-lucioles me tapaient de plus en plus sur le système. Me voici donc encore plus ralentit et devant faire attention aux moindres de mes gestes pour éviter de m’empaler sur une épine. Si l’on voulait m’assassiner c’était le moment, je ne verrais même pas le coup venir. Sans compter que me débarrasser des bestioles était exclu, ça reviendrait à éliminer le seul indice pouvant possiblement me mener à l’achèvement de ma quête. Je prenais donc mon mal en patience, lorsque finalement je vis le nid apparaitre un peu plus loin. Enfin, je vis surtout un peloton de parasites agglutiné sans bouger dans un même endroit…

Mais plus que tout, leur luminosité me dévoilait la toile de fond. Une vraie toile... De vrais fils... De vrais cocons... Oh le joli cadavre ! Un vrai petit havre de sérénité, des plus accueillants et surtout fort convivial... Trop d'ironie, tue l'ironie ? Ok, autant pour moi. Bref, tout ça pour dire que je me retrouvai debout au milieu d'un amas de ronces avec des lucioles et avec certainement de jolis monstres à huit pattes trainant dans les parages. Un bruissement suivit immédiatement par le retrait des Lampinsectes suffit à mettre mes sens en alerte. Un lot d'œil rougeoyant. Deux lots d'œil rougeoyant... Et pour deux lots, le troisième est offert. Se faire encercler par un trio d'Arachnés représentait vraiment la péripétie ultime d'une bonne promenade. L'une d'elles, surement pour ajouter un petit côté amical à la scène, se mit à tisser un mur gluant tout autour de la zone. Une arène digne de ce nom ! Toute cette histoire commençait à me plaire, même si je ne me faisais aucune illusion sur mes chances de me tirer indemne d'un tel affrontement. Si je la jouais franc jeu en tous les cas... Certains mages rencontrés lors de mon périple s'embarrassaient d'une charge psychologique nommée « Honneur » et à chaque fois, ils moururent sous mes coups. Seule la victoire comptait, peu importait la méthode...

Des claquements se firent entendre, elles devaient très certainement se demander à quelle sauce je serais mangé. À moins qu'elles n'aient peur de ne pas digérer les bandages... Il ne m'en fallut pas plus pour cesser la contention sanguine des plaies situées au niveau de mes mains. Le fluide prit rapidement la forme d'un marteau de bataille suffisamment impressionnant pour les faire passer à l'offensive. La première phase de notre combat fut entièrement concentrée sur mon évaluation. Elles me testaient. Cherchaient un angle mort pour que leur poison ou leurs fils viennent me toucher. Pour le moment, je m'en sortais plutôt pas mal, principalement grâce au fait qu'elles n'attaquent qu'une par une. Cependant, je ne me faisais guère d'illusions, leur union ne saurait tarder... Sitôt pensé, sitôt confronté. Mon marteau voltigeait plus rapidement que jamais mais je ne pouvais me protéger à 360°. Il était temps de changer... Aie... Une sphère de toile venait d'exploser sur mon torse, me projetant au sol pour m'y maintenir fermement. Quand je disais qu'il était temps de changer de niveau ! Le marteau réintégrait mon corps lorsqu'un éclat bleuté vint attirer mon attention. Te voilà toi... La fleur recherchée semblait me narguer du haut de son perchoir, moi le petit moustique prit au piège. Il ne me restait donc plus qu'à me débarrasser des araignées !

Je levai la contention sur ma longue plaie thoracique tandis que les trois veuves s’approchaient lentement de ma position.

« Scorpio ! Jail ! »

Deux techniques à seulement quelques secondes d'intervalle, mais poursuivant deux buts bien différents. Le Scorpion devait occuper et dans le meilleur des cas blesser mes adversaires tandis que la prison m'assurait une sécurité toute relative le temps de me libérer. Je me hâtai de dégainer mon katana malgré mon bras en partie immobilisé et après plusieurs contorsions, je réussis à m'en saisir. La découpe de la toile suivit sans tarder. Libre ! Je fis disparaitre ma cage et j'eus tout juste le temps de rappeler mon invocation qu'un jet de poison vint atterrir à l'endroit où il se tenait l'instant d'avant. Une grosse fatigue d'évitée ! Une ! Le sang récupéré fut remodelé en canon et je fis feu sans plus attendre, visant mes adversaires encore groupés. Voilà qui me ferait gagner un peu de temps. Il me fallait une idée pour me sortir de ce mauvais pas. Mes options restaient limitées, traverser le mur de toile était possible mais elles en feraient un autre dans l'instant. L'affrontement frontal ne me mènerait à rien tant qu'elles étaient toutes les trois autour de moi. Et pour conclure, je ne pouvais de toute manière pas partir de cet endroit sans la fleur. La fleur... La fleur... LA FLEUR !!

« Scythe of Red Death, Shield »

Ma faux apparut dans ma main droite tandis que le bouclier, modelé avec mon sang pour plus de résistance, prit place dans la gauche. Expérience inédite en cours ! Plus qu'à espérer que mon plan s'avère concluant. Les Arachnés s'étaient reprises et semblaient plus en rogne que jamais. Je fis suinter les blessures de mes jambes et lorsque la quantité de sang fut suffisamment importante, je modelai mon rempart. Je ne me mis pas derrière celui-ci pour m'abriter, mais au-dessus question de gagner en hauteur. Mes adversaires m'emboîtèrent le pas via un autre chemin tandis que je poursuivais mon ascension de ronce en ronce. Ma faux me servait à me frayer un chemin à travers les différentes toiles qui s'interposaient sur mon chemin. Le commanditaire m'avait bien parlé d'un mécanisme de défense non ? Nous allions à présent voir ce qu'il valait... Je positionnai mon bouclier devant moi avant de me projeter en direction de la fleur juste à temps pour éviter l'attaque de mes trois amies. Plusieurs impacts épineux se firent sentir dans ma protection tandis que plusieurs autres me frôlaient avant de disparaitre de ma vue. Alors les Veuves, on aimait le poison de Dona ?

Le trio d’Arachnés, fort de son expérience chasseresse, commença par évaluer la puissance de la cible. Après tout, il fallait savoir où et quand frapper pour tuer rapidement. De plus, un bon prédateur savait fuir lorsque sa proie s’avérait trop résistante. Ainsi, elles crachèrent quelques jets toxiques, quelques sécrétions gluantes. La momie ripostait à coups de marteau sanguin, modelé avec son propre sang.
Mais après un certain temps passé à jauger leur opposant, les arachnides s’énervèrent et passèrent à la vitesse supérieure. L’une d’elle tissa rapidement un projectile de toile qui cloua le mage noir au sol après l’y avoir envoyé. Cependant, il n’avait pas dit son dernier mot. Aussi modela-t-il une création dynamique, un scorpion, qui partit le défendre et une cage dans laquelle il s’enferma pour s’isoler.

Les répugnantes créatures durent combattre de front leur cousin du désert qui réussit d’ailleurs à arracher une ou deux pattes sur les trente-deux. Désormais enragées, les bêtes voulurent réduire leur adversaire à néant par leur poison brûlant. Mais ce dernier disparut à ce moment-même, faisant monter des sifflements haineux du corps des trois prédatrices.
Leito avait profité de ce temps pour se libérer et se tenait devant elles, armé d’un bazooka peut amical. Il ne se fit pas prier et tira dans le tas. Une araignée fut impactée de plein fouet et fut projetée sur le mur de toile, emportant avec elle son amie située derrière elle. Les fils amortirent le choc mais le tir avait fait subir de sérieux dégâts à sa cible qui se tordit de douleur. De plus, elle avait écrasé sa semblable et celle-ci avait le corps brisé à de nombreux endroits en plus d’avoir perdu deux pattes face au scorpion. Des trois belles jeunes filles, il n’y en avait qu’une d’indemne.

En attendant, le rang S de Thunder Light s’était façonné une arme, un bouclier, et se dirigeait vers le spécimen de Sopor Donatoris, perché sur un mur de sang qu’il avait érigé. Mais alors que les araignées le rattrapaient (bien que l’une d’elle fût plus lente que ses deux compères), il se souvint des paroles du commanditaire et décida d’utiliser les informations qu’il lui avait fournies à son avantage. Ainsi, Leito se projeta vers la fleur et la laissa vomir une multitude de dars dans toutes les directions.
Malheureusement, les araignées durent le décevoir. En effet, les épines de la belle bleue… N’eurent aucun effet. Enfin, si, cela les piqua… Et les énervèrent un peu plus. Ainsi, chacune placée sur une ronce différente (une sur celle de Leito, les deux autres à l’envers sur des branches plus hautes), elles vomirent chacune un flot de poison verdâtre sur leur adversaire et la fleur qui… N’était plus là ! Un petit être simiesque, avec un ricanement en guise de remerciement, l’avait subtilisée une fois le danger du venin écarté.

Mais ça, les Arachnés s’en fichaient complètement. Au reste, toutes trois tissèrent un fil très fin qui vint s’allier aux deux autres pour former un autre un peu plus épais et beaucoup plus résistant. Celui-ci avait le pouvoir de pénétrer dans les plus solides des matériaux comme dans du beurre. Elles le lancèrent, cette petite et mortelle corde, en plein sur la momie, histoire de voir si transpercer son cœur serait suffisant pour qu’elle tombe une bonne fois pour toutes.
Cela dit, elles ne laissèrent aucune forme de répit à leur adversaire et se jetèrent sur Leito, crochets en avant, prêtes à inoculer une dose de poison bien concentré. Néanmoins, seules deux d’entre elles sautèrent. La troisième, la plus mal en point, glissa tout bêtement de sa branche, ses dernières attaques conjuguées à ses blessures ayant eu raison d’elle. Son gigantesque corps s’écrasa lourdement au sol, une dizaine de mètres plus bas.

Plus que deux… Et un drôle de singe.
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- Les sorts du mage de sang blessent gravement une Arachné.
- Le plan de Leito n’est malheureusement pas fructueux car les araignées, utilisant le poison et vivant dans cet environnement depuis déjà des générations, y sont immunisées.
- Elles crachent chacune une grande quantité de poison sur lui avant de tenter de le transpercer avec un fil extrêmement résistant, capable de percer n’importe quoi ou presque.
- Elles bondissent ensuite sur Leito pour tenter de le mordre. Mais celle qui avait été blessée ne tient pas le coup et meurt.
- Une sorte de singe profite du fait que Sopor Donatoris soit sans défense pour la voler au nez et à la barbe de tout le monde. 8D

Ah oui ! Elles aimaient ça ! Un plan rudement bien mené mais qui se concluait par un échec cuisant. Sauf dans le cas où mon but aurait été de les énerver. Avec plus de liberté de mouvement, ce combat ne pourrait qu'être simplifié. Je me réceptionnai souplement sur la ronce où Dona m'attendait et l'une des Arachnés ne tarda pas à me rejoindre tandis que ses deux acolytes s'installaient en hauteur. Au moins avais-je réussi à me sortir du traquenard dans lequel j'étais tombé ! Avec plus de liberté de mouvement, ce combat ne pourrait qu'être simplifié. Certainement pour me signifier leur contrariété, ces demoiselles me vomirent un flot empoisonné au visage. Enfin mon visage était tout du moins leur objectif de base, étrangement une telle chose ne me tentait guère. J'esquivai d'un enchaînement de roulades latérales bien à l'abri derrière mon bouclier tout en me rapprochant du même coup de mon objectif floral. Je tendis ma main pour m'en saisir avant qu'elle ne soit détruite lorsque qu'un rire moqueur se fit entendre. Je me retournai juste à temps pour apercevoir un petit singe s'en aller avec mon précieux butin. Cette mission commençait à me taper sur les nerfs, la colère gronda au fond de mon estomac tandis que ma soif de sang refaisait surface.

Je transformai mon bouclier en corbeau pour le lancer à la poursuite de l'être simiesque. Il me restait un compte à régler avant d'aller récupérer la fleur et je ne voulais pas le perdre de vue pour autant... Ma création prit son envol alors que les Arachnés se réunissaient pour tisser une œuvre commune à une vitesse impressionnante. Elles finirent par projeter un fil de bonne taille dans ma direction. J'avais pu éprouver la résistance de leurs créations à plusieurs reprises et il ne faisait aucun doute qu'en s'unissant, elles multipliaient celle-ci. Autant dire que contrer l'attaque ne semblait pas la meilleure option, surtout si je voulais en finir rapidement. Gardant ma faux en main, je fis ruisseler le sang tout du long de mon autre bras. Je créai au plus vite un vautour de bonne taille avant de le projeter en parallèle du fil des trois créatures. Je saisis la patte de ma création pour que celle-ci m'emmène à sa suite à l'assaut des Araneae. Ces dernières sautèrent à ma rencontre tout crochet dehors avec un unique objectif en tête : me tuer. Mes intentions étaient similaires et je n'avais plus aucune envie de retenir mes coups. Je lâchai le volatile pour qu'il aille exploser sur l'une des bestioles tandis que je fus projeté sur la plus proche « tout faux dehors ».

Le fluide vital de l'araignée vint éclabousser la lame l'instant d'après. Mon arme avait tracé un profond sillon sur son flanc lui faisant pousser un cri de douleur strident. Je me réceptionnai sur une ronce non loin juste à temps pour apercevoir l'une d'elles choir sur le sol. Mon Scorpion avait visiblement fait de bons dégâts, suffisants en tous les cas pour que les blessures conjuguées à la fatigue viennent réduire le nombre de mes ennemis. Raison de plus pour ne pas leur laisser de répits. Je me servis de ma faux comme d'un crochet pour reprendre mon ascension vers le sommet de l'enchevêtrement épineux. Je me trouvais déjà haut, mais il me fallut pourtant plusieurs bonds pour enfin émerger à l'air libre. Mes bandages en lambeaux pendouillaient mollement le long de mon corps, je les arrachai d'un geste brusque pour laisser mes plaies à l'air libre. J'interrompis alternativement ma contention pour laisser de fines gouttes de sang perler un peu partout sur mon corps. Mes yeux balayaient les alentours à la recherche des Arachnés toujours à mes trousses. Des bruits sourds se faisaient entendre sous mes pieds, elles devaient certainement se frayer un chemin de la manière la plus brusque possible. Une chose était cependant sûre, je ne tarderais plus à apercevoir leurs immondes yeux rouges.

Un bout de patte surgit finalement à quelques mètres de moi, immédiatement suivit par plusieurs autres. Le feu d’artifice pouvait enfin commencer !

« Rain »

Les gouttes, qui perlaient jusqu’à présent mollement sur ma peau, gagnèrent soudainement en volume. Une première se détacha de ma jambe pour aller exploser sur l’une des pattes. Une deuxième s’envola de mon buste pour lui porter secours. Puis, l’averse prit de l’ampleur et plus d’une dizaine de ces petites bombes filèrent sur la brèche ouverte par les Arachnés. Je remis la contention de mon sang en place et tournai les talons en direction de mon corbeau tout juste perceptible. Je rappelai à moi le sang nécessaire à sa conception et après plusieurs secondes d’attentes, il réintégra mes veines. Les informations récoltées déferlèrent et je vis le trajet semé d’embûches que ma création avait parcouru pour suivre le petit primate. Ces flashs visuels restaient toujours forts perturbant pour mon esprit et il me fallut quelques instants pour faire le point et en retirer des renseignements exploitables. Je ne m’attardai que brièvement sur les détails du trajet, mon corbeau s’était frayé un passage à travers un amas de ronces à grands renforts de looping. Le résultat s’avérait vomitif… Je réussis tout de même à en retirer une direction ainsi qu’une destination. J’obliquai ma course en conséquence pour me diriger dans la bonne direction à la recherche du nid du primate. Mon ancêtre avait intérêt à ne pas m’opposer de résistance…

Les attaques des araignées s’était avérées infructueuses. Leito avait évité le déluge de poison et s’était décalé de sorte à ne plus être dans la trajectoire du fil. Ayant créé un vautour de sang, il s’y était accroché et volait désormais à la rencontre des deux Arachnés. Chacune des deux parties était aussi motivée à éliminer l’autre.
Alors que l’impact était imminent, le mage de sang lâcha sa création. Celle-ci continua son vol jusqu’à exploser sur l’une des deux assaillantes, ce qui stoppa son élan et l’envoya légèrement dans l’autre direction, retournée sur le dos.
Leito, lui, avait profité de la vitesse accordée par son vautour pour se jeter sur l’autre araignée qu’il entailla gravement sur toute la longueur de son flanc, lui arrachant un cri de douleur. Il finit son assaut éclair et entreprit de se hisser jusqu’au sommet de cet immense sac de nœuds végétal. Une fois arrivé à destination, il chercha ses adversaires des yeux.
Celles-ci, grandement ralenties par leurs blessures, le rejoignirent quelque temps après… Et tombèrent dans son piège. Le mage de Thunder Light fit littéralement pleuvoir son sang sur les Arachnés, provoquant pléthore de petites explosions néanmoins suffisantes pour achever les tisseuses. Elles tombèrent dans leur nid et finirent sûrement leur course empalées sur les épines dont elles avaient appris à tirer parti tout au long de leur vie.

Prévoyant, Leito avait envoyé à la suite du singe un corbeau pour le suivre. C’est à ce moment-là qu’il le rappela et récolta toutes les informations qu’il pouvait lui fournir. Cela l’informa du chemin suivit par le ravisseur de la fleur.
Celui-ci, vif et agile, était reparti près de la côte, serpentant entre les ronces, effectuant d’acrobatiques bonds. Au final, il se dirigeait vers les hauteurs, sur un bord de l’île où le relief était abrupt, près de la mer. La petite bête, intelligente et adaptable, avait élu domicile dans une cavité creusée en hauteur afin de se protéger des gros prédateurs trop patauds pour l’atteindre et trop grands pour y rentrer.
Parce qu’il trouvait la beauté de cette plante singulière, l’être simiesque la collectait compulsivement dès qu’il voyait le bout de ses pétales. Aussi, son habitat était tapissé d’une dizaine de spécimen flétris et inutilisables. Il n’y avait plus qu’un exemplaire encore frais…
Et bientôt deux.
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- Les araignées meurent sous les derniers coups de Leito.
- Le corbeau a suivi le singe : celui-ci se dirige vers les côtes.
- Le farceur vit dans une petite caverne, située sur les hauteurs de l'île.
- Il collectionne les spécimens de Sopor Donatoris. Il en possède déjà un autre encore frais...

La Momie et le Primate. Une fable qui pourrait faire marrer de nombreuses générations de gamins. Heureusement, aucun conteur ne semblait avoir élu domicile sur cette île. Quand je dis « heureusement », ce n'est pas pour moi, mais plutôt pour le monde en général. Il aurait pu connaitre la vague de meurtres infantiles la plus importante de son histoire... Ainsi, je poursuivais le petit être simiesque à travers la végétation piquante de l'île en direction de la côte. Le petit malin avait élu domicile sur les hauteurs, bien à l'abri des prédateurs de cette île. Manque de chance, j'étais un prédateur extra-insulaire et je ne comptais pas le laisser s'en tirer comme ça. Il me fallait cette fleur, ainsi que trois autres encore... J'aurais certainement pu en trouver une autre, mais au vu du combat mené pour celle-ci, il était inconcevable pour moi d'y renoncer. Je bondissais donc de ronce en ronce, en évitant autant que possible de finir empaler, pour retourner chercher mon butin. Il ne me fallut pas longtemps pour arriver enfin en vue de la petite caverne. Je modelai à nouveau mon corbeau pour l'envoyer en reconnaissance et m'assurer que l'être simiesque était bien rentré au bercail avec ma fleur. Ma création réussit à se poser un instant à l'entrée du trou avant de se retrouver chassé par un coup de patte.

J'absorbai une nouvelle fois le volatile pour obtenir une belle vue de l'intérieur de la caserne. Un collectionneur compulsif de plantes empoisonnées. Un psychoprimate... Dommage pour moi, les spécimens de Dona semblaient secs et donc inutilisables. Tout ceci aurait pu simplifier ma mission, d'autant plus que mon énervement contre les Arachnés m'avait fait dépenser plus d'énergie que nécessaire. Cependant, il devrait pouvoir me faire gagner du temps. Je ne doutais pas que mon voleur dût connaitre l'emplacement de toutes les fleurs présentent sur l'île. Il devait d'ailleurs en faire le tour quotidiennement, sinon comment expliquer qu'il se soit trouvé là alors que le système de défense venait tout juste de se désactiver. Coïncidence ? Malchance ? Ou juste un bon timing lors de sa ronde journalière ? Je pris la décision de m'installer sur une ronce m'offrant une vue parfaite sur la caverne question de patienter un moment. Ainsi, je récupérerais une partie de mes forces et, si la chance se rangeait dans mon camp, le primate me conduirait à un nouveau spécimen de la fleur tant convoitée. En espérant que les Arachnés ne soit pas encore dans le périmètre. Un second combat continuerait de me faire gaspiller du temps pour pas-grand-chose... Finir tout ceci avant le levé du jour pourrait être bien.

Sans la vive lueur lunaire éclairant les hauteurs, j'aurais très certainement manqué la sortie du singe. Celui-ci semblait bien décidé à repartir en exploration et j'eus tout juste le temps de lancer mon corbeau à sa suite, que déjà, il disparaissait dans la végétation. Maintenant que j'étais sûr de ne pas perdre la trace du primate, je me mis en action pour grimper jusqu'à la cavité lui servant de repère. Je fis apparaitre tout un équipement d'escalade grâce à divers modelages, corde, crochet, et même une sorte de piolet bien utile pour me servir des fissures ornant le flanc de cette minie montagne. Tel l'alpiniste chevronné que je n'étais pas, il me fallut pas mal de temps et de nombreuses éraflures pour arriver à destination. Je me faufilai tant bien que mal dans l'antre pour récupérer Dona lorsque je fus agréablement surpris. Il y avait là, non pas une, mais deux spécimens encore frais. Finalement, ce petit contre temps s'avérait ne pas en être un. Au contraire ! Je venais d'en gagner, plus qu'une et je pourrais retourner sur le continent. Je stockai les deux fleurs dans un recoin de mon Kimono avant de ressortir pour attaquer la descente. Celle-ci fut bien plus aisée, une corde, un grappin et voici la terre ferme.

Je partis sans plus attendre à la recherche du dernier exemplaire de Dona nécessaire. Je rappelai mon corbeau afin de collecter les renseignements récoltés. Espérant que celui-ci me fournisse de quoi achever ce périple...

Après quelques minutes, le singe finit par atteindre son repaire. Tranquillement, il déposa sa récolte sur un lit composé des cadavres des congénères de cette dernière. Il observa les deux spécimens frais et approcha ses petits doigts dépourvus de poils, fébrile. Alors, avec tendresse, il caressa doucement les fleurs comme on caresse précautionneusement le front d’un bébé, de peur de les casser.
Mais, soudain, une présence étrangère vint le déranger. Il se retourna et se précipita sur le singulier oiseau rougeâtre qui le fixait. Il le balaya avec un petit cri. Cela suffit, manifestement, à dissuader la créature de revenir.

De son côté, Leito récupéra les informations relatives à la tanière du singe grâce à son corbeau de sang. Décidément, les magies constructives étaient plus qu’utiles…
Il se dirigea donc en cette direction et entreprit l’ascension du relief le séparant de la grotte. A l‘aide de moult créations sanguines, il atteignit assez rapidement son objectif. Le singe avait échappé à une mort certaine, heureusement pour lui. En effet, il était reparti à la chasse. Finalement, la situation était relativement profitable au mage de sang… Ayant rapidement deviné l’obsession du primate pour Sopor Donatoris, il s’était empressé de relancer un corbeau à sa suite.
Bien évidemment, le rang S de Thunder Light se servit et subtilisa sans scrupules les deux fleurs encore fraîches avant de rappeler sa création.

L’être simiesque était de nouveau en exploration. Après quelques instants d’errance dans la mortelle végétation, il avait fini par repérer de loin une fleur… En réalité, il aurait été difficile pour toute créature normalement constituée de ne pas la voir…
Le singe se dirigea rapidement, tantôt funambule, tantôt acrobate, jusqu’à ce qu’il avait observé. Il dut éviter quelques nouvelles toiles d’Arachnés et rester sous la frondaison pour ne pas se faire cueillir par un Griffon rôdant dans les cieux. L’aube ne tarderait pas et le petit voleur devait agir vite pour ne pas alerter la masse musculeuse sur laquelle il désirait atterrir.
En effet, le spécimen de Sopor Donatoris se situait cette fois-ci, accompagné d’une multitude d’autres fleurs… Dans les cheveux d’une femelle Nephilim ! Nul n’aurait su expliquer comment ses gigantesques doigts avaient piqué dans ses cheveux ces ornements… Et pourtant, ils étaient bien là.

A vrai dire, on l’avait faite belle afin qu’elle puisse attirer un mâle de son espèce… Le coeur gros comme Leito de cette jeune fille en fleurs battait dans sa poitrine à en faire vibrer les ronces environnantes...Elle semblait attendre quelque chose ou quelqu’un et trépignait, excitée.
C'est alors que le singe arriva et son niveau et bondit sur son épaule. Sentant une bestiole ramper sur sa peau, le Néphilim donna des petites tapes sur son chemin. Des coups qui auraient pu tuer le primate. Mais celui-ci réussit, à force d’acrobaties, à tous les éviter. Un nouveau saut et le voilà retirant Sopor Donatoris de la touffe de la belle, dérangeant sa coiffure. Cette dernière, du reste, s’énerva et frappa un bon coup derrière sa propre tête. Elle poussa un petit cri de douleur et de dégoût en sentant le singe exploser au milieu de ses cheveux s’apparentant plus à un petit et épais bosquet qu’à autre chose. Et, avec les entrailles de l’être simiesque, le spécimen tant convoité s’y perdit de nouveau…

De plus en plus énervée en pensant à sa future rencontre et à son charme, la femelle frappa plusieurs fois du pied et poussa des cris mêlant rage et frustration…
Il n’y avait pas intérêt à ce que quelqu’un vienne l’embêter de nouveau…

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- Le singe va chercher la dernière fleur dans les cheveux d’une femelle Néphilim [Gravity Magic] possédant 3800 PPs. Elle semble avoir un rendez-vous galant.
- Elle le tue alors qu’il se trouve dans ses cheveux.
- La fleur reste donc dans la crinière de la géante… Mais celle-ci est donc énervée.

Pour ce qui était de me fournir de quoi achever mon périple. Il me le fournit. Pas de doute sur ce point. Mais pas sans périls comme le petit être simiesque venait de l'apprendre à ses dépens. Je n'avais pas le son, juste les images, mais SPLOTCH semblait un bruit plausible pour un singe écrabouillé par une paluche géante. J'en arrivais presque à plaindre le petit primate. Certes, il m'avait fait courir à travers toute la forêt pour une fleur, mais en définitive il m'avait fourni deux spécimens. Sans parler du troisième dont il venait de me montrer gentiment l'emplacement avant de finir en compote. Compote de singe ? Jamais goûté. Bref. Tout ça pour dire que le petit être méritait bien que je calme la donzelle XXXL en hommage à son sacrifice. Ou pour finir la mission avec un affrontement intéressant. Choisissez la version qui vous arrange. Je suivis donc le chemin emprunté quelques instants plus tôt par mon agile éclaireur. Les cris d'énervement de la Nephilim m'aidaient d'ailleurs grandement pour ne pas m'égarer en chemin. Mes slaloms incessants afin d'éviter les toiles d'Arachnés auraient en effet pu me perdre sans ce phare auditif. Merci la géante, mais il ne faut pas être aussi pressé d'en finir avec sa vie.

Au vu de son gabarit, elle devait avoir du sang à revendre. Je n'avais d'ailleurs jamais testé le sang de géant au cours des différentes expériences que j'avais pu mener. Je m'étais principalement concentré sur le fluide sanguin humain sans songer que plus c'est grand, plus c'est costaud. Mon habituel frisson d'envie remonta le long de mon échine. Voilà une perspective intéressante ! Je finirais ma quête. Ferais un combat épique. Et cerise sur le gâteau, une nouvelle perspective d'évolution dans mes expérimentations. Bien que, sur ce dernier point, je préférais rester prudent ! Je ne comptais plus les déceptions subies sur le plan scientifique ces temps-ci. Alors je me devais de rester prudent côté enthousiasme. Enfin. J'étais sur place et il fallait avouer que de près, elle était bien plus impressionnante. J'aurais certainement pu me noyer dans l'une de ses larmes. Pour un peu qu'une telle bestiole sache pleurer. Alors évaluons un peu la situation. Une fleur dans une chevelure sur la tête d'une femelle Nephilim en rogne. Même si l'envie d'un affrontement frontal me tenaillait, ça semblait tout de même une mauvaise idée. Une tactique plus fourbe serait plus adaptée, mais bien moins marrante. Beaucoup moins marrantes...

Le bon sens finit cependant par l'emporter sur l'envie de s'amuser. L'image du singe écrabouillé m'aida grandement lors de cette prise de décision. Compote de momie ? Jamais goûté... Et aujourd'hui ne semblait pas un bon jour pour servir d'ingrédient principal dans un plat expérimental. Et puis les bandages resteraient coincés en travers de la gorge. Non définitivement, c'était une mauvaise idée. Il fallait que je réussisse à rendre le terrain favorable à ma magie. Et il y avait une manière simple d'arrivée à mes fins. Simple mais dangereuse. Une stratégie frontale en quelque sorte. Je sortis mon arme de son fourreau avant de contourner mon adversaire. Un déplacement pas si simple lorsqu'il fallait l'effectuer à travers une végétation épineuse. Il me fallut donc un certain temps, mais je finis tout de même par me retrouver derrière la géante, arme en main. Je pris un peu de hauteur avant de commencer mon travail de « sape ». Entaillant les jambes de la coquette à différents endroits pour rendre sa liberté à son précieux fluide sanguin. Comme il fallait s'y attendre, sa réaction ne se fit justement pas attendre... Et ses immenses paumes commencèrent à venir me frôler dangereusement. Laissant mon propre sang s'échapper, je commençai mon modelage destiné à écarter quelque peu le danger.

« Vulture. »

Une nuée de quatre volatiles partit en direction de sa tête. Me permettant ainsi de finir ma distribution d'entailles. Petit bonus supplémentaire, les vautours administraient également leur part de coupures. Et bien que superficielles, toutes ses blessures laissaient filer une quantité de matière première pour ma magie non-négligeable ! Satisfait du résultat, je remontai en haut de la végétation pour me mettre au niveau de mon adversaire. Le véritable affrontement allait enfin pouvoir commencer.

La Néphilim vit ce qu'elle ne voulait pas voir : un nouvel intrus. Quelqu'un qui la voyait dans cet état abominable. Elle l'observa quelques instants, espérant que ce drôle de primate momifié passe rapidement son chemin. La géante avait déjà réduit en bouillie le cousin de ce dernier... Autant dire qu'elle n'aurait aucun scrupule à faire subir le même sort au nouvel arrivant ! Après un petit laps de temps passé à la fixer, Leito dégaina son katana et se déporta sur le côté pour contourner la belle jeune fille. Celle-ci y sentit immédiatement des intentions hostiles et grogna avant de massacrer les ronces sur lesquelles évoluait son adversaire l'instant d'avant. Petit et agile comparé à elle, le mage de sang échappait à la plupart des assauts brutaux de la Néphilim. Une fois derrière elle, il commença à entailler plus ou moins superficiellement ses jambes dans le but de la mettre à terre. Mais, rapidement, sa cible se retourna et frappa plus vivement.

La sentant devenir plus dangereuse, Leito se hâta de modeler un quatuor de vautours faits de sang. Les créations sanguines occupèrent la géante qui en balaya deux avant d'en écraser une troisième dans son poing. La dernière, cependant, vint directement planter son bec dans son énorme œil. Par réflexe et avec un cri qui fit s'enfuir toute la faune dans un rayon de deux centaines de mètres, la Néphilim porta sa main à sa blessure, se pencha en arrière et tomba. Le rang S avait continué son travail et son adversaire avait plus de mal à tenir sur ses jambes...

Son œil était inutilisable et des écorchures parsemaient sa peau. Sa chute avait anéanti la végétation et fait quelque peu trembler le sol. Mais sa colère l'aida à se relever et à faire face ! Désormais, Leito se situait en hauteur, au niveau de la tête éborgnée de la géante. Le vent faisait flotter les bandelettes de la momie et les cheveux poisseux de la géante. Les ronces, elles, frémissaient.
Un cri de rage brisa ce silence précédant la bataille :

- RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

Soudain, la jeune fille en fleurs suspendit la gravité en levant la main et attendit quelques instants... Brusquement, elle la rétablit, plus forte que jamais, dans l'optique de faire s'écraser Leito sur le sol ou le pal auquel pourrait s'apparenter l'épine d'une ronce. Puis, pour s'assurer de la mort de son adversaire, elle bondit, malgré ses blessures, à l'endroit où elle avait lancé son sort. Néanmoins s'écrasa tête la première sur le sol à cause de ces dernières. Ainsi, elle put involontairement agrandir la zone de danger pour le mage de Thunder Light. Quand elle se fut relevée, elle tendit le bras et mobilisa une force invisible qui emporta tout ce qui se situait devant sa main au loin. Si elle n'avait pas tué la momie alors elle l'aurait au moins éloignée...
Du moins, elle l'espérait.

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- Trois vautours sont détruits, le dernier se fiche dans l'oeil de la Néphilim et le lui crève. Cela te permet de saboter avec succès son équilibre.
- Elle tombe puis se relève avant de lancer une attaque consistant à te faire léviter pour mieux t'écraser au sol.
- Pour s'assurer de ta mort, elle saute sur ta précédente position (et tombe à nouveau).
- Et si tu as encore l'audace d'être vivant, elle balaie tout ce qui se trouve devant son bras en utilisant de nouveau sa Gravity Magic.

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