Crystal Tears [Ft.: Namida, kelvin & Shin]

Dormir. Comme j’aurais aimé pourvoir fermer l’œil sans qu’une ombre de mon passé vienne me hanter. Qu’elle emplisse mon âme de douleurs au point de ne plus vouloir me reposer. Pourtant, mon corps me suppliait de le faire, ne serait-ce que pour quelques heures, quelques minutes … quelques secondes. J’en étais pourtant incapable. C’était toujours la même chose. Chaque fois que je consentais à faire l’action en question, je replongeais systématiquement dans le même type de cauchemar.

Le noir total. Pas de vent. Aucun bruit. Aucun sens pour me guider. Puis, la pluie. Mais aucune sensation autre qu’un liquide glacial et coupant perlant sur mon visage. Ignorant toujours ce qui se passe, je panique. Incapable de bouger, impossible de prononcer le moindre soin, je ne peux même pas entrevoir ce qui se passe devant moi. J’ai peur. Peur de ce qui arrive. Peur de ce qui arrivera. Ces derniers temps, cette réminiscence était courante. C’est d’ailleurs l’un des deux seuls que je fasse. Mon rythme cardiaque accélère. Puis, lentement, comme un grain de sable dans un sablier terminant sa chute, je commence à entrevoir des choses. Elles sont floues, mais perceptibles. Prisonnière de mes pensées, les évènements s’enchainent sans que je puisse faire quoique se soit. Au loin, sous mon regard, deux ombres se dessinent. Non, pas ça … je vous en supplie … je ne veux pas revoir ÇA. Mais c’est trop tard, le massacre à déjà commencer. La première ombre, mon vieil ami, désormais 6 pieds sous terre et, la deuxième, et bien, son assassin. Alors que la scène continue, ma vue devient de plus en plus nette et, je finis par apercevoir une troisième ombre, au loin, moi. Une petite Namida ne pouvant rien faire d’autre qu’observer, pleurer … et regretter.

C’est sous un ciel humide et chaud de juillet que je me réveille en hurlant. J’ai peine à respirer tellement mon souffle est irrégulier, saccadé. Regard vers les cieux, je ferme les yeux.

* Encore ce cauchemar. *

Oui, de nouveau CE cauchemar. Cette horrible tâche noire dans mon esprit qui continuait de me suivre. Des larmes coulèrent sur mes joues, se laissant mourir sur l’herbe jaunie par la chaleur. J’étais épuisée, incapable de discerner, par moments, le réel de la fiction. Sans compter qu’avec ma fatigue, pratiquer ma magie devenait de plus en plus ardu. Alors, se promener seule à la lisière d’une forêt s’était risquée. Surtout qu’avant de retourner à Wave Stream, j’avais décidé de rendre visite à Mitsumichi (enfin, ce qui en restait). Encore loin du compte, je m’étais retrouvée aux alentours de Magnolia, lieu de rassemblement des membres de Fairy Tail. (Bravo le sens de l’orientation Namida ! Vraiment) et de ce fait, en territoire ennemi. Ainsi, en plus de ma fatigue de plus en plus fréquente, et inquiétante, je devais être vigilante et ainsi, cacher ma marque d’appartenance à une guilde rivale.

J’ouvris doucement les yeux, essayant d’oublier cette vision d’horreur et d’effroi qui venait de traverser mon âme. Adossée contre les racines d’un arbre, j’écoutais le son de la nature pour me calmer et ce, jusqu’à ce que mon rythme cardiaque, ainsi que mon souffle, reprennent leur tempo normal. Puis, le vent apporta à mon oreille des murmures. Non pas de ceux que j’entendais lorsque je me retrouvais seule, mais de ceux engendrant bonnes et mauvaises rencontres.

Le vent me devint soudainement beaucoup plus chaud, lourd. Commençant petit à petit à se raréfier. Je ne savais pas si cela était dû aux faits que mon cerveau venait de comprendre dans quelle situation je me trouvais (je n’avais rencontré pratiquement aucune personne vivante en plus de deux ans) ou simplement un caprice d’un quelconque mage. Il faut dire qu’il y a deux ans, je n’étais pas très porté à aller vers les autres. Ainsi, au plus profond de moi-même, je souhaitais m’être trompé et que les murmures ne soient que des songes me brisant de nouveau en me rappelant toutes les horreurs que je souhaitais oublier. Oui, quelque part, j’espérais rester seule encore quelque temps. Ne serait-ce qu’une seule journée, qu’une seule heure, qu’une seule minute de plus.

De nouveau, ma respiration accéléra, comme pour me prévenir d’un potentiel danger. Puis, devint de nouveau de plus en plus saccader à mesure que la peur montait dans mon esprit. La peur, je ne devais pas la laisser me contrôler. Pourtant, je n’étais pas prête à voir de nouvelles personnes et, même si je désirais retourner auprès des membres de ma guilde, cela ne signifiait en rien ma crainte de les revoir.

Ce fut une voix grave d’homme qui me sortit de mon « délire ». Néanmoins, elle n’était en rien agressive ou malsaine. Surprise, alors que mon interlocuteur continuait de me parler, je me retournai pour voir à qui j’avais affaire.

C’était effectivement un homme mais, de ma position, je ne pouvais percevoir que son dos et ses vêtements d’un noir aussi sombre que les abîmes. Il me demanda si je venais souvent ici (drôle de question) et s’excusa ensuite de m’avoir dérangé (polie en plus). Pourtant, je savais très bien que les apparences étaient souvent trompeuses. L’homme se nommait Kelvin Stroud (drôle de nom) et son loup (comment ça un loup ? Ce truc c’est pas un chien ? Et, il fait quoi avec un loup de toute façon ?) se prénommait Rocky (Ok, pourquoi pas).

Je n’étais pas très allaise avec ce nouveau venu et son chien, heu non, son loup. Respire Namida ! C’est ta première rencontre depuis des mois. Tu ne vas tout de même pas partir en courant. Comment vas-tu faire pour affronter le regard des membres de ta guilde si tu n’arrives même pas à faire face à un inconnu? Je respirais donc un grand coup, puis un deuxième.

- Non, soufflai-je d’une voix faible, je me suis perdue.

J’étais toujours derrière l’homme, m’étant néanmoins enfoncé vers les bois afin d’être à distance raisonnable de l’étranger. Ma respiration avait repris de nouveau son tempo et, les murmures de mon esprit avaient cessé de me contrarier. Peut-être était-ce le remède à ces songes : socialisé.

- Et vous ? Que faites-vous ici ?, demandai-je sans être trop certaine si je devais ou non continuer de converser avec l’inconnu.

Alors que je me disais à moi-même qu’une personne pouvait être en fin de compte une bonne chose, un deuxième inconnu, plus coloré cette fois, s’approcha de ma position et, cette fois, sans même se présenter, nous demanda si l’on avait besoin d’une aide quelconque.

*Et puis quoi encore ? Je ne pouvais pas être tranquille deux secondes et vivre mes crises d’angoisses seule ?*

À la vue de ce nouvel inconnu, je reculais de nouveau, un peu plus vers la forêt. Rien de très visible en soit, mais c’était pour moi une sécurité comme une autre. Si quoi que se soit de mauvais arrivait, j’étais prête. Et, si ce Kelvin n’était, lui non plus, « pas du coin », cela signifiait que le nouvel arrivant était de Magnolia ou des environs. En d’autres termes, un ennemi potentiel s’il s’avérait qu’il était un mage.

Au plus profond de moi-même, mon instinct me dictait de me mettre en mode défensif, ne serait-ce que part précaution, qu’en cas de problèmes. Une simple barrière, un mur invisible, un mince filet de magies. Pourtant, je restais de marbre face à cette requête. Le danger n’étant, à mon sens, pas assez important pour inutilement gaspiller de ma vie. Le problème restait avant tout la présence d’autres êtres humains. Des personnes vivantes avec qui je pouvais, voir devais, désormais interagir. C’était là ma plus grande peur.

L’inconnu s’approchait de plus en plus et, à un moment, Rocky, le loup, se plaça entre lui et moi. Où était-ce entre l’inconnu et son « maître » ?

* Je me demande si un être canin comme Rocky protégerait une pure inconnue à peine rencontré il y a moins de 5 minutes Qui sait ? *

Peu importe, Kelvin m’annonça qu’il retiendrait le mage s’il arrivait quoi que se soit.

* Ça m’évitera de gaspiller inutilement de la magie, même si je doute être en meilleur posture que lui pour me défendre – ou défendre qui que se soit d’ailleurs *

Il faut dire que les mages de Fairy Tail n’étaient pas de tout repos (s’il s’avérait être effectivement de cette guilde). J’en avais autrefois, rencontrés quelques uns et, rien de bons n’étaient sortis de cette altercation : c’était l’une de mes premières missions pour la guilde, solo naturellement. Je devais me rendre dans un petit village. Ma mission : apporter un colis urgent au propriétaire du seul bar du village. Le problème : des membres de Fairy Tail y avaient fait haltes pour se « restaurer » un peu. Malheureusement, ceux-ci y avait mit un tel grabuge qu’à peine rentrer dans l’établissement, le colis avait été projeté à plusieurs reprises dans la pièce, brisant ainsi son contenu. Et moi, je n’avais pas prévu une manœuvre contre un tel bazar. J’avais dû rembourser le colis tout en oubliant ma prime. Bref, comme beaucoup de Wave Stream, je ne portais pas réellement les fées dans mon cœur.

S’est un chat jaune, volant, qui me fit sortir de mes rêveries. Celui-ci affirmait que Shin, l’inconnu, n’aurait pas dû écrire sur la porte de la guilde.

* Écrit sur le mur de sa guilde … et puis quoi encore ? Alors ce môme est vraiment une fée ? *

Je soupirais, me tenant au pire en voyant arriver une dizaine de personnes supplémentaires à moitiés bourrés. Un nouveau souvenir me revint en mémoire. Celui d’une bagarre de rue entre des soulons et un mage aussi froid et glacial que sa magie. Je n’avais d’ailleurs pas recroisé ce mage depuis.

Les fées commençaient alors à se battre en elles. À ce que j’avais pu entendre à Wave Stream, cela était chose courante chez les fées. Néanmoins, j’avais aussi entendu que cela était une façon « amicale » de se dire « bonjour » ou simplement « tester » leurs nouvelles connaissances.

Je fis de nouveau quelques pas vers l’arrière, m’adossant sur le tronc d’un arbre non loin de ma position initiale. J’étais curieuse du dénouement de la situation, évaluant par la même occasion les capacités de mes ennemis. Je n’avais donc rien à perdre en regardant ce combat des plus ennuyant. D’ailleurs, il n’y avait là aucune technique digne de faire pâlir mon bouclier.

Une fois le spectacle terminé, l’inconnu se présenta confirmant par la même occasion son affiliation à Fairy Tail. Il nous demanda ensuite, à Kelvin et moi-même, nos noms ainsi que notre raison en ses lieux.

Pourquoi les gens voulaient-ils ainsi toujours savoir le nom de purs inconnus à peine rencontrés et la raison de leur visite ? J’avais toujours du mal à comprendre ses notions de sociales. Peut-être était-ce là une des situations qui m’avait fait quitter ma guilde deux ans plus tôt. Je crois que je ne serais jamais en mesure de me l’avouer à moi-même … la véritable raison de mon départ. Je n’étais pourtant pas prête à répondre à cet inconnu. Déjà que je faisais des efforts pour être aimable avec Kelvin, si je devais faire de même avec une fée. Que quoi …

- Namida Ten, soufflais-je de ma voix douce derrière Kelvin (je venais de me rapprocher discrètement), alors comme ça vous êtes l’une de ses fameuses fées ?

Vu la stature de Kelvin vis-à-vis la mienne, celui devait me cacher complètement du nouvel arrivant.

La discussion avait pris des proportions quelque peu démesurées. Tout d’abord, le rôdeur qui, bien que je fusse en accord avec lui sur certain propos concernant la guilde de Fairy Tail (venant de Wave Stream, se devait être chose normale) il n’en restait pas moins haineux. Crachant, sur un ton ironique, son venin sur le jeune garçon de 17 ans. Affirmant ceci ou cela. Il parla d’une fée s’étant damnée, seule apparemment. Malheureusement, c’était souvent le cas, se damner soi-même. Selon ce que j’avais cru comprendre de ma mince vie (sachant que ma mémoire ne s’étalait que sur 7 ans environ), les personnes avaient tendance à s’attacher au passé plutôt que de voir vers l’avant ce que l’avenir leur réservait. Moi ? Je vivais dans le passé, essayant de comprendre QUI je pouvais bien être autrefois et ce, tout en essayant d’aller de l’avant. Mais … un n’allait pas avec l’autre.

Puis, Kelvin se retourna vers moi, en s’excusant. Sois disant que les membres de la guilde de Shin allaient croire que j’étais du même avis de Kelvin. Il termina part : « On ne peut changer les idiots dans leur genre ». Je restais de glace face à cette remarque, n’affichant aucune expression précise. Pourtant, à l’intérieur, je ne savais quoi penser de cette remarque. D’une part, Fairy Tail montrait très souvent un mauvais côté d’eux-mêmes, d’une autre part, peut-être n’était-ce que les mauvais grains que l’on observait.

Bref, le débat continua rendant la situation de plus en plus malaisante. Je fis quelques pas vers l’arrière. En fait, je m’étais complètement éloignée des deux hommes. Pourtant, j’étais toujours à porter. Surprise, je vis que Rocky me suivit. Je soupirai, me rendant ainsi compte que Kelvin avait demandé à son loup de me suivre, voir protéger. Gentille attention, mais encore, elle ne servait à rien.

Je ne suivis pas réellement le reste de la discussion. À vrai dire, j’étais plutôt concentré à ne pas fuir, jambes à mon coup, le plus loin possible de cette situation. Je devais garder mon calme même si cela était déjà perdu d’avance.

* Regarde-les ! – rire- deux ans sans voir personne et voilà que tu assistes à ÇA. C’est splendide non ? *
* Dégage ! J’ai pas besoin de toi ! *
* Ha non ? Et tu vas régler la question comment ? En courant comme une idiote dans les bois ? Le loup finira par te retrouver facilement …. Tu vas pleurer peut-être ? Les hommes détestent voir une jeune femme pleurer. ALLEZ ! PILE SUR TON ORGUEIL ! Tu le fais tellement souvent ! *
* Je t’ai dit de me lâcher *

J’étais à bout ! ELLE me mettait à bout … tout comme la situation d’ailleurs. Sur le coup, je fis donc, un mince dôme autour de moi. Puis, trois murs invisibles. Un derrière Kelvin. Un autre derrière Shin et le dernier, entre les deux hommes. Tout s’était passé si vite …


- ÇA SUFFIT, hurlai-je sans m’en rendre compte, CELA FAIT DEUX ANS QUE JE N’AI RENCONTRÉ AUCUN HUMAIN ET MON PREMIER CONTACTER SE RÉSUME À DEUX IDIOTS SE DISPUTANT POUR SAVOIR QUI À RAISON. MAINTENANT, VOUS ALLEZ ME FAIRE LE PLAISIR DE CESSER VOS IDIOTIES OU ALLEZ VOUS MASSACRER HORS DE MA VUE !

Je tombais au sol, mains sur mon visage, comme si ce que je venais de hurler m’avait physiquement épuisé. Néanmoins, comme pour la comédie, j’étais prête à passer au second acte si cela venait à empirer.

Je ne savais que faire. La situation m’échappait totalement. Mais surtout, j’avais peur. Peur de ce qui pouvait m’arriver. Peur de ma propre réaction vis-à-vis de la situation. Toujours au sol, les mains sur le visage, je me mise à pleurer à chaudes larmes. Tout, à l’intérieur de mon bouclier, commença à devenir flou. C’est alors qu’à travers mes yeux, un paysage d’hiver fit surface.

Ce fut d’abord la température qui changea et ce, de façon radicale passant d’une atmosphère clémente à un glacier aride. Puis, alors que mon corps commençait à se refroidir, je crus apercevoir mon bouclier se givrer. Chose normale, a priori, avec les changements soudains (je n’avais jamais encore réellement ressenti ou vu de « froid extrême »). Je grelottais, de façon continue, à mesure que mon corps tentait de s’adapter au nouveau climat. Au-dehors de mon petit monde, plus rien ne m’était visible et, après le froid, un silence d’outre-tombe fit son apparition.  C’était comme un choc. Perdre un sens de façon si violente n’aidait en rien ma situation car ma peur se décupla, m’enfonçant plus profondément dans les abîmes. Je ne me contrôlais plus. Ignorant toujours quoi faire dans ce genre de situation. Je me mise à hurler de douleurs. Ma tête, mon corps, tout en moi me faisait mal.

* Pauvre petite enfant – rire – regarde comme tu es lamentable. Quoique … pas plus que ceux là (pause) Ha ! C’est vrai ! Tu ne vois plus rien au-delà de ce petit bouclier minable. Je vais être aimable avec toi : le destructeur de fées, tu sais, le machin en noir, s’est prit un arbre – rire – et le gamin coloré, deux de tes murs invisibles. Du coup, cet idiot a fait le chemin en zigzaguant pour être certain de ne pas s’en prendre un de plus … *

Je ne voulais plus entendre cette voix dans ma tête qui, bien que j’étais concentrée à me calmer, continuait un discours qui, pour moi, ne ressemblait qu’à des murmures incompréhensibles. Oui, le silence n’était plus, j’entendais de nouveau. Néanmoins, seuls les sons de la forêt parvenaient à mes oreilles. Puis, petit à petit, le mirage dans lequel je m’étais moi-même enfermé disparu. L’hiver laissant place au printemps. Mon bouclier redevint ce qu’il était à l’origine et je pus de nouveau voir au travers. Pourtant, l’origine des larmes coulant sur mes joues m’empêchait de voir clairement les choses. Tout ce que je pouvais voir, c’était quatre ombres près de moi. Probablement les quatre que je « connaissais ».

Pourtant, je ne voulais pas de compagnie. Pas maintenant, pas dans les minutes qui allaient suivre. Je voulais rester seule. Je voulais être tranquille. Qu’on me laisse respirer. Il y avait trop de personnes, trop rapidement, trop subitement. Je … je …

- LAISSEZ-MOI TRANQUILLE !!!

Je pleurais, encore et toujours. Renforçant par la même occasion mon bouclier. Rien de visible. Au moins, mes entrainements en solitaire m’avaient aidé à améliorer ce sort. S’ils faisaient preuve de « compassion » pour la pauvre chose que j’étais. Peut-être pouvaient-ils comprendre ce dernier souhait.

À l’intérieur de mon cocon, dans lequel je m’étais enfermé, je continuai de pleurer comme une gamine de deux ans. Je m’y sentais en sécurité, comme si personne ne viendrait me déranger. Pourtant, c’était purement psychologique. Quelques coups assez forts et bien placés auraient suffi à le faire s’effondrer et, ma santé mentale par la même occasion.

* Tu vas encore pleurer longtemps ? Ce n’est pas que je m’ennuie, mais tu commences à être pénible. *

Elle était toujours là, cette voix dans ma tête qui ne cessait de me tourmenter. Encore et toujours, elle murmurait, récoltant toute la joie qu’il m’était possible de posséder. En sa présence, je me sentais comme une coquille vide, une âme égarée errante sans but.

Alors que je continuais à me lamenter sur mon sort, Kelvin, Shin et Leo s’éloignèrent. Ainsi, je restais seule, en présence de Rocky qui continuait désespérément de m’approcher.

* Ce chien est bizarre ! *
* C’est un loup. *
* Pardon ? *
* Rocky est un loup. C’est son maître qui me l’a mentionné. *
* Un loup domestiqué est un chien. *
* Non ! C’est un loup et … je ne crois pas qu’il soit mauvais. Pas envers moi en tout cas *
* Wow ! Ma pauvre, il voudrait mieux que tu attires les hommes plutôt que les bêtes. Tu pourrais avoir un peu de plaisirs au moins ! *

Puis, je me tus, trouvant la remarque trop déplacée pour tenter quoi que ce soit avec elle.

* Quoi ? Tu préfères les bêtes c’est ça ? *

Sérieusement, où est-ce qu’elle allait chercher des conneries pareilles ? Je n’allais quand même pas répondre à sa provocation.

* Ha ! La fée revient. *

Elle avait raison. À travers mon bouclier, je pouvais voir que celui-ci avait déplacé les corps de ses camarades de guilde. Il s’effondra ensuite au sol, non loin de ma position, tout en soufflant comme un bœuf.

* Quoi ? C’est tout ? C’était plutôt lent comme performance *
* Je suis certaine qu’il à fait de son mieux *
* Hein ? Tu … défends une fée toi ? *
* Je dis juste qu’il à probablement fait de son mieux *

J’étais calme à présent et ce, malgré la présence envahissante du nouvel arrivant. Je pris une grande inspiration avant de dissiper ma magie. Il était temps pour moi de quitter les deux inconnus et de reprendre ma route. Alors que j’entamais mon premier pas, Rocky vint frôler ma jambe, visiblement heureux qu’il n’y ait plus rien entre nous deux. Je souriais. Un sourire quelque peu timide et forcé. Puis, doucement caressa la tête du loup.

- Soit sage ok !

Puis, je me retournai vers Shin, puis vers Kelvin, pour les saluer à tour de rôle en inclinant la tête.

- Désolée pour tout cela … mais je dois y aller.

Sans attendre de réponse de leur part, je pris la direction qui me semblait être celle de Wave Stream. J’étais très loin de ma destination finale. Mais heureusement pour moi, Mitsumichi était quelqu’un de patient.