Le Poney Qui Tousse
 

Mars x987, Fiore, Akurio

Je dois bien l’avouer, Akurio est vraiment une charmante petite ville à la lisière de la Forêt de Kimyona. Assez simple dans ses matériaux de constructions, du bois notamment, mais l’architecture se révélait assez fantaisiste, des toits bien haut et pointus, de toutes les couleurs. Les noms de rues comme ceux des lieux publiques avaient de quoi étonner, je prendrais pour exemple l’auberge dans laquelle je passe la nuit : Le Poney Qui Tousse. Amusant, non ? Non ? Non mais sérieux ! Cette citée me donne envie de pleurer, pas de couleurs, du noir et de la tristesse à tout va. Rien ne semble entretenu et les gens ne sont aimables qu’avec l’argent et rien d’autre. Si je pense avoir trouvé une chambre dans un lieu à peu près sûr, tout autour c’est la mort…

Je suis en mission, non officielle, mais potentiellement rémunérée, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus. Une mage à fait appelle aux plus fins chasseurs pour débusquer un Cheshire. Non pas qu’il soit vraiment dangereux, ce qui ne l’empêche pas de mordre, il n’en reste pas moins insaisissable. Franchement, accrocher à son CV la capture de tel animal en jette, ces petites bêtes peuvent disparaitre et vous faire tourner la tête. Et puis, bien que je m’occupe de deux spécimens à magnolia, je n’ai encore jamais participé à une chasse de Cheshire, j’espère être à la hauteur…

L’avantage, c’est que cela ne nécessite pas tant que ça de matériel. Les Cheshire sont intelligents et doués de parole, au point de mieux manier les mots que nous, humains. La clé : les charmer. J’ai bien un filet et quelques doses de tranquillisant, mais je ne devrais pas avoir à m’en servir, dans l’idéal. J’espère que ma commanditaire assurera dans le dialogue avec la bête, de mon côté, ça serait plus compliqué…

 

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Loyd posa sa plume et referma son carnet avec un air satisfait. La lumière jaunasse peu gracieuse de la lampe à huile donnait une impression d’ancien pas si désagréable. Mine de rien, le tenancier l’avait averti que le style de la citée allait surement différer du centre d’Est de Fiore, le mage du Conseil ne pouvait que confirmer. Méditant un peu sur le déroulement de la journée de demain, il se demandait aussi qui était vraiment la personne qu’il devrait rencontrer. Mine de rien, un mage de sexe féminin, et pas grand-chose d’autre. Ça n’avait que peu d’importance d’avoir certains détails dans le fond, mais ça faciliterait les discutions, il lui demanderait le moment venu. Etrangement, le bâtiment était calme, alors qu’on y festoyait en bas il y a peu, tout Akurio semblait plonger dans un profond sommeil. Pour une ville souillée par le crime, Loyd s’étonnait de ne pas ouïr un type qu’on égorge sous sa fenêtre… Le garçon retira ses lunettes, les posant sur le bureau, il était temps pour lui aussi de retrouver Morphée…

 

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Il faisait bon, ni trop chaud, ni trop frais, l’idéal d’une matinée légèrement couverte aux rayons de soleil perçant les minces cumulus. Loyd profitait du temps pour rêvasser sur la terrasse du café où il avait passé la nuit, il en avait même profiter pour faire connaissance avec deux étudiants en biologie, l’occasion de partager avec eux sa connaissance de la faune. Il se demandait ce qu’avait cette auberge pour se démarquer autant des autres, elle était loin d’être parfaite, mais était bel et bien plus enjolivée que les autres. Pour faire un exemple : une pépite d’or au milieu d’un tas de lisié. A présent, confortablement installé sur un banc en pin, café à la main, croquis dans l’autre, il observait les arbres en espérant voir un bel oiseau se poser et servir de modèle à un croquis, si l’arbre mort se trouvait accueillant tout du moins... Le mage avait décidé de se faire remarquer, un poil provocateur, pour preuve, lui avait opté pour des couleurs tape-à-l’œil  : un pantalon en toile ample sable et une chemise vert claire avec des tâches violettes, dans le style peinture abstraite. Son rendez-vous approchait, lui était en place, il n’avait qu’à attendre un moment, le regard plongé sur un grand corbeau qui semblait bien décider à avoir un autoportrait. La mine du crayon glissa sur le papier, gravant de ses fragments de carbone le carnet à dessin du protagoniste.

Mise en Place
 

De légers morceaux de charbon tombaient telle une poudre sous le carnet du mage, ce dernier achevant son petit croquis ornithologique. Fier de sa création aux traits très sommaire, il prit une gorgée de son café encore chaud et regarda tout autour de lui, dans l’espoir de voir arrivée la raison pour laquelle il se trouvait ici. Dans un premier temps, la recherche ne fut guère fructueuse, le contraignant à replonger dans ses pages pour passer le temps. Ses yeux restèrent absorbés par la noirceur de son trait de crayon, dont les nuances permettaient de distinguer le plumage de l'animal en croquis. Loyd sourit, toujours aussi étonné de pouvoir dessiner de la sorte, ce qui lui valut de bons résultats à l'académie par le passé. Que de souvenirs... Son pays lui manquait un peu, cela devait faire trois ans qu'il n'a pas revu ses proches. Un jour peut-être il s'accorderait un congé. Alors que son esprit vagabondait, une personne prit place près de lui, la langue bien pendue puisqu'elle le harcela d'entrée de jeu de deux questions. Celle-ci lui demandait d'abord s’il répondait à l'appel du Cheshire. Bien évidemment, le mage tilta et releva la tête de son carnet pour prêter attention à son interlocutrice. Une jeune femme en tranche, cachant un petit chemisier, dans le genre je veux passer inaperçu. Manque de bol, suffisait de voir sa tête! Non pas qu'elle était laide, loin de là, mais ce n'était pas avec une teinture aussi girly que l'on irait se fondre dans un rassemblement de mages noirs. Ce qui frappait chez elle, s'était sans doute son sourire, et sa bonne humeur. Une seule phrase eut suffi à deviner tout cela, lorsqu'elle vint à se présenter, Loyd lui sourit à son tour et attrapa un petit bloc note posé près de lui. Quelques secondes à gratter deux-trois mots, et c'est ainsi qu'il s'introduit auprès de Milly.

 

- Enchanté. Loyd Luzka. Ici pour le Cheshire. Une joie d'apporter mon aide.

 

Il s'y attendait un peu, mais peut être serait-elle différente? Les premières discussions avec Loyd sont souvent déroutantes. Comment le nier? Un muet qui ne communique que par écrit, quelques fois des gestes, rarement des mimiques. Avant de vraiment lui laisser le temps de répondre, l’homme se pencha et attrapa un porte document bien fourni. Il le désigna et commença de nouveau à écrire.

 

- Informations Cheshire. Mieux vaut attendre la nuit. Explications une fois sur place. Ready ?

( NB : dsl pour l'attente, je n'étais pas très inspiré. En même temps, ce ne sont que les présentations. Quand la chasse débutera, ça sera plus drôle.   )