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L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo]

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MessageSujet: L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] EmptyMar 24 Mar 2015 - 12:12

Note:




feat. Memories


L’Essence et les Sens d’un Seigneur Saigneur

Psycho Unlocking


“ Le monde entier fut aspiré par un vortex menant à cette image… ”








La jeune fille traînait une petite montagne de valises... Le monticule sur roues menaçait de s'effondrer à chaque fois qu'il rencontrait une aspérité au sol. Chaque rainure de chaque pavé représentait un potentiel danger d'avalanche de bagages. À peine sortie de l'adolescence, la voyageuse avait encore un visage juvénile... Mais était loin d'être aussi innocente qu'elle ne le laissait paraître.  Au dernier hôtel où elle était passée, elle avait volé une coquette somme... Aussi vive qu’une fouine, elle en était aussitôt partie et progressait désormais dans les petites rues désertes d'Oak pour ne pas se faire repérer.

Elle soupira, à moitié avachie sur sa pile de valises. Elle arriverait bientôt aux portes de la ville... Au bout de cette longue venelle, une grande artère où passaient quelques rares badauds marquait la périphérie de la cité. Le soleil y pénétrait sans gêne et rendait le paysage invisible aux yeux de la fille au visage piqueté de tâches de rousseur. Ainsi, le rectangle lumineux au bout de la rue ne laissait voir que des ombres. Les ombres des passants. Les ombres des Oakiens. Les ombres : les Oakiens. Car Oak toute entière n'était plus que l'ombre d'elle-même. Une fleur vicieuse avait éclot, répandant ses pétales sanglants et ses effluves malfaisants par toute la région. Thunder Light, cet innocent bourgeon, s'était révélé sous la forme d’une rose monstrueuse.

La voleuse était perdue dans ses pensées lorsque qu'elle remarqua la silhouette immobile se découpant dans le tissu aveuglant situé en face d'elle. Elle arqua un sourcil interloqué et ralentit d’instinct sa progression. Soudain, la créature se mit en mouvement. La fille s'arrêta net. Un homme venait à sa rencontre. Son physique effroyable se distingua des autres ombres... Oui... À Oak, lesdites ombres s'étaient affirmées et avaient légué leur place aux êtres moins ténébreux.
Il n'y avait pas de doute, un mage noir de Thunder Light se tenait devant elle.
La peur fêla son visage.





• • •


Rainer avançait vers sa cible. Mandaté par un hôtelier, il était censé lui reprendre ce qu'elle avait subtilisé... Bien évidemment, le Sea Dragon Slayer la tuerait au passage. Comme s'il pouvait rater une occasion de maltraiter une de ses poupées...
Une lumière éclatante révélait les imperfections de la rue et de la fille… La lumière est laide. Elle transmet sa laideur à tout ce qu'elle touche. Tout comme le général Anders O.Kalvoz… Akusei avait appris son nom quelques temps après leur combat... Cet homme était un véritable déchet... Il salissait la noblesse de sa magie et son ascendance draconique... Tss... Enfoiré... Il avait survécu... Rainer cracha par terre en continuant sa marche, comme si le Dragon Blanc avait été à la place du sol.




Il y avait plusieurs types de cibles... Celles qui détalaient comme des lapins, celles qui se changeaient en statues, celles qui montraient des crocs de porcelaine et celles qui cherchaient à trouver un arrangement.
La jeune femme aux valises appartenait à la deuxième catégorie. Médusée, elle resta complètement immobile alors que le prédateur se rapprochait d'elle. Ce dernier ne se pressait pas, la fixant dans les yeux. Ses pas, sur les pavés humides, résonnaient.
Les lèvres de la fille tremblaient. Ses paupières étaient tiraillées, écartelées par ce sentiment malfaisant l’immobilisant. Sa peau avait blanchi, comme si Rainer lui avait transmis son teint en l’approchant. C’était ça. Akusei s’infiltrait dans les êtres comme un poison au pouvoir paralysant. Et il y déployait ses froids et répugnants tentacules de peur. Ils enserraient les nerfs et la gorge de sa proie, forçaient le passage à travers ses yeux, se contorsionnaient vivement à pléthore d’endroits. Le Sea Dragon Slayer prenait complètement possession  de ses victimes. Il exerçait sur elles une totale emprise mentale. Son arsenal psychologique était pourtant banal, prosaïque. Il ne faisait qu’intimider. Non… Maelström n’usait pas de fourberies telles que la manipulation. Il n’en avait nul besoin. Ses diverses démonstrations, exécutées avec soin, suffisaient amplement.

Il se campa devant sa proie, sombre et inexpressif. Elle empestait les petits crimes, les vols commis çà et là. Rainer le sut dès le premier regard. Ce n’était qu’une pitoyable gamine ayant voulu s’aventurer dans un monde garni de dents. La face sombre de l’univers, celle où avaient évolué les êtres tels qu’Akusei. Là où chaque jour passé en vie est synonyme de victoire. Et là où bon nombre d’enfants trop curieux viennent jouer avec les ténèbres… Pour se faire engloutir par ces dernières quelques temps plus tard, malgré leurs tentatives de se hisser à la surface. L’ogre qu’était ce monde refermait durement sa mâchoire sur ceux qui étaient incapables d’accéder aux richesses qu’il recelait. C’était l’antichambre d’un paradis infernal. Et il était temps pour la fille de voir ses rêves comme son corps être brisés.
Cette petite rue insalubre allait devenir le tombeau !
C’est à ce moment-là qu’elle s’en rendit compte. Les tentacules de la peur se desserrèrent et lui rendirent le contrôle de son corps.  Ses bras s’agitèrent et la pile de valise tomba, répandant son contenu (essentiellement des billets) au sol après y avoir rebondi. Un bruit sec, conséquence du choc, résonna quelques instants dans la ruelle. La monnaie perdit instantanément leur valeur au contact de l’eau marronâtre formant des flaques éparses sur le pavé.
Les lèvres de la gamine s’ouvrirent pour vomir un cri de terreur, mais il n’en fut rien. Prise à la gorge, son seul espoir, alerter la population, disparut. En un instant, elle fut plaquée au mur. De toute façon, qu’espérait-elle ? Que l’on lui vienne en aide ? Que Rainer fuie face à des pseudo-héros ? Gehehahaha… Pauvre c*nne. Ici, dans cette ville, Thunder Light faisait la loi. Par extension, Rainer faisait la loi. Quant à ses potentiels sauveurs… Ca se passe de commentaires, non ?

Maleström contempla un instant le poison du désespoir se mélanger aux iris de la jeune fille, les pervertissant. Insensible aux coups de pieds qu’elle lui donnait, il plongea ses rubis malveillants dans ces derniers. Ce regard en disait long… Très long… Par sa seule force, il fit passer un message. « Tu vas mourir ici, dans une ruelle sale, isolée de tout. Personne n’assistera à ton agonie. Tu seras désespérément seule. Ton sang va se mélanger aux miasmes et à l’urine dont la puanteur infecte te conférera une pathétique aura. Les derniers mots que tu auras en tête seront les injures taguées sur ce mur, mal écrites et haineuses. Dans une position grotesque, tu seras prostrée dans un tas d’immondices, près des ordures. Et ton cadavre s’y confondra. » Voilà ce qu’Akusei sous-entendit à la jeune femme.
Il serra un peu plus sa gorge, observa de nouveau ses yeux.
Pas encore, apparemment.
Eh bien… Que de candeur… Il allait falloir la brusquer quelque peu… Un sourire qu’il voulut tranquille se peignit sur la figure de Rainer. Calculateur, il s’efforça de donner à ce rictus les caractéristiques intrinsèques des lèvres étirées par la détente la plus absolue. Il fallait montrer à la jeune femme qu’elle avait affaire à un tueur expérimenté. Qu’il ne la raterait pas.
Nouvelle vérification.
Presque… Il y était presque. Comme l’artiste ajuste les derniers détails de son œuvre, le fils d’Abyssia, pointilleux, voulait la perfection pour sa sculpture morbide. Il voulait la sublimer d’un éclat de néant…
Fin stratège, il décida de desserrer un instant son emprise. Aussitôt, une lueur d’espoir illumina les prunelles de sa cible. Et c’est à ce moment précis, ce moment où l’espérance naquit de nouveau, que Rainer resserra impitoyablement, plus fort que jamais, sa main autour du coup tendre et fin de son œuvre, pétrissant le matériau dont elle était faite.
Là ! Là ! Le vide ! Le néant ! La radiance lacunaire ! La lumière brillait plus que jamais, absente. Elle irradiait le monde de son inexistence ! Voilà ce que Rainer désirait voir. C’était parfait ! La quintessence de la peur !
Dans les yeux de la jeune femme attendant la mort ne se reflétaient plus que ses valises tombées. Ses valises tombées… Ses valises… Ses… Valises… Celles de la fille…
Le monde entier fut aspiré par un vortex menant à cette image…


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Dernière édition par Rainer Akusei le Mar 24 Mar 2015 - 14:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] EmptyMar 24 Mar 2015 - 12:57



feat. Memories


L’Essence et les Sens d’un Seigneur Saigneur

Psycho Flashback


“Rainer Akusei venait de sortir de l’eau.”

DW02A by NARASAKI on Grooveshark








Le ciel pleurait. Ouranos déversait ses larmes sur Harujion. Son corps était grisâtre, presque noir. Il obscurcissait le monde, se languissant devant le soleil et espérant retirer quelque joie de sa chaude lumière. Ses points d’appui sur l’atmosphère apparaissaient plus sombres encore, tâchant le firmament de suie.
Au loin, la mer se plaignait, exprimait sa mélancolie automnale. Les vagues traînaient bruyamment sur les restes de leurs congénères, elles aussi grisâtres et d’une tiédeur fade.
Même le vol des oiseaux côtiers était sinistre. Les mouettes poussaient des cris stridents, des plaintes semblables à celles que sanglotent les agonisants. Elles passaient, repassaient. Fantômes blancs, mornes et agaçants.
C’était un des rares jours où même le port d’Harujion, habituellement débordant de joie, se murait dans un mortel silence. Les passants dérivaient dans les rues, parapluies et capuches dégainés. Silhouettes sombres plus ou moins grandes, plus ou moins fines, plus ou moins prostrées, ils se hâtaient de trouver un endroit dans lequel s’abriter des lamentations célestes comme de leur disposition funeste.

Et, dans un de ces nombreux canaux lacrymaux où évoluaient les individus perdus, un adolescent marchait, singulier. Il se distinguait des autres par sa démarche blessée, heurtée. Dévastée. Son âme saignait, il le portait sur lui.
Appuyé contre un mur, il rasait les bâtisses, victime d’une injustice. Rien ne pouvait plus l’aider… On lui en voulait à ce jeune homme.
Quatorze ans d’allégresse… Le double du nombre de jours suffisant à ce qu’ils disparaissent…
Cheveux blancs et yeux meurtris par le sel, il avait dû voler des vêtements et peinait encore à marcher dans cette ruelle.
Rainer Akusei venait de sortir de l’eau.






L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] U73a


Abandonné. Il avait été abandonné. Sans aucune forme d’au revoir. Un soudain départ qui avait fait naître le désespoir. En lui, il y avait cette boule, cette houle. Cet amas, ce frimas. Plus d’Abyssia et plus de chasse. Plus de juteux barracudas et de sardines grasses.
Echoué sur une terre hostile, n’ayant nulle part où aller, Rainer faisait ses premiers pas depuis des années. L’effort était considérable. Jamais ses muscles n’avaient été habitués à marcher autant. Non… Le garçon tout de noir vêtu était habitué à nager, à se mouvoir dans l’océan.
L’océan… Ce devait être son père… Et voilà qu’il le quittait. Déjà, il avait le mal du pays. Pourquoi était-il sorti de son royaume, d’ailleurs… ? Le jeune homme-dragon ne le savait pas… Perdu, en pleine errance, Rainer Akusei subissait une sentence impromptue. Peut-être était-ce cela, le pire… Ignorer les raisons de ses propres actions. Subir. Être rétrogradé au statut de spectateur d’une existence misérable… Sa propre existence. Alors, pour se rassurer, son esprit préférait blâmer une force supérieure… Peut-être le résultat d’une gageure de jadis ? D’une vie antérieure ? Qui sait ? Des fautes que son âme avait commises avant de prendre son corps pour nouveau véhicule… ?
Peut-être.
Peut-être pas.

Alors, auto-convaincu d’être en pénitence pour sauver sa santé mentale, Rainer allait devoir assurer sa survie. Il n’avait presque pas mangé pendant une semaine à part son élément… Et pulvériser le récif où il vivait autrefois, ce vestige d’un bonheur périmé, lui avait demandé une grande quantité d’énergie… D’autant plus qu’il avait après nagé sur la côte, s’était échoué lamentablement sur le sable et avait tenté de se lever et marcher pendant une bonne heure avant d’en être capable.
Se nourrir était une priorité. Mais comment ? Ce pauvre être ne savait même pas ce qu’était l’argent. Pour lui, le monde s’organisait en proies et prédateurs. Avait-on déjà vu un requin demander à un phoque s’il pouvait le dévorer ? Non. C’était complètement inconcevable…

Soudain, une odeur lui chatouilla les narines… Un fumet fort bien connu. Celui du poisson ! Frais ou non, le jeune Akusei ne s’en souciait guère… A vrai dire, il aurait pu manger n’importe quoi.
Il releva ses yeux mouillés de larmes en direction de la source de l’odeur. Ces yeux rouges… Des yeux qui donnaient directement sur son cœur… D’où leur teinte : celle d’une belle fleur qui saigne. L’on y lisait horreur, désarroi et peur. Celle du roi visitant le domaine de l’empereur voisin. Ce souverain qui se croit tout puissant dans son pays et se sent soudainement tout petit en découvrant un monde aussi étendu qu’incertain. Clandestin, sous le mortel crachin, il perd le fil de son destin. Tout l’effraie et pourtant… Et pourtant… Il continue d’avancer. Mû par un instinct invisible dont il n’a même pas conscience... Cette intuition, c’est celle du lion. C’est celle du gagnant. C’est celle du dragon conquérant.
Mais, voilà, c’est là sa nature profonde. Il ne sait rien d’elle. Seulement, un jour, elle s’éveille et fait de ce territoire un empire sans pareil…




Rainer se dirigea donc vers la provenance de cette douce pestilence. La fragrance était forte mais appétissante à son sens. Il remonta la rue, pressé, l’effort de monter semblant creuser un peu plus son estomac à chaque pas. Le jeune homme slaloma entre les hères errant dans l’artère comme s’il n’avait été rien d’autre qu’un insecte virevoltant.
Finalement, l’égaré arriva devant un drôle de gros homme à l’air affable, enfoncé dans sa petite maison comme dans du sable. En face de lui se trouvaient divers morceaux de poisson. Rainer fut malgré lui attiré par la devanture de cette masure.
C’est alors qu’il fut alerté par un fait singulier. Pourquoi avoir fait se dresser une barrière de verre devant une telle exposition poissonnière ? D’ailleurs, pourquoi un chasseur exposerait-il ses proies ? Pour se vanter ? Non, il aurait alors eu l’esprit bien étroit… Lorsqu’un prédateur laisse ce qu’il a tué à la vue de tous, il risque volontairement qu’on lui prenne ses trophées…
Rainer ne savait absolument pas ce qu’était l’argent… Et jamais on ne lui avait appris à appréhender la notion de payer… Comment aurait-on pu le blâmer pour ces agissements suivants ?

Fort de ces réflexions, l’adolescent passa sous le store. La pluie ne cessait de s’y écraser et de s’abandonner à des glissades, faisant naître une sorte de cascade. Un rideau d’eau dissimulant bien des trésors. Le jeune Akusei se mit à fixer l’homme, l’œil intrigué, incapable de comprendre les raisons de cette disposition. Il regarda furtivement à travers la vitrine, tentant de déchiffrer les écritures inscrites sur les pancartes plantées dans les poissons. Des formes plus ou moins alambiquées sur lesquels le regard tantôt glissait, tantôt grimait. D’un trait à l’autre, il sautait, comme une note sur une portée… Quelle étrangeté… Rainer en était mesmérisé…


- Que veux-tu, petit ? demanda une voix sympathique.  

Le fils d’Abyssia sursauta. L’homme venait de lui adresser la parole…
Comme un enfant pris la main dans le sac, il s’immobilisa, jambes pliées et yeux alertes, prêt à s’enfuir. Puis, tout en gardant le contact visuel, le jeune homme-dragon fit quelques pas lents et prudents… Une vieille technique de combat : focaliser l’attention de son adversaire sur soi, magnétiser son regard grâce au sien, et, discrètement, se déplacer sans qu’il ne le remarque.
D’une démarche féline et maline, Rainer contourna la vitrine… Les sourcils de son vis-à-vis se froncèrent petit à petit.
Puis, sans crier gare, le Sea Dragon Slayer lança son bras, attrapa ce qui semblait être un steak d’espadon, et le retira aussi rapidement, comme s’il s’était agi d’un piston. L’instant d’après, le gros bonhomme se levait, manquait de se renverser à cause du poids de sa bedaine, et hurlait sur Akusei. Ce dernier n’eut qu’un seul et unique réflexe…
Courir !
L’adolescent meurtri démarra une folle course ! Zigzaguant dans les rues où coulait l’eau de pluie, il en oublia momentanément ses soucis. Conscient de ceci, il fit durer sa fuite jusqu’à l’épuisement total, à la limite du fatal.

Arrivé dans une rue déserte, Rainer s’assit sur le perron d’un établissement fermé. Il brandit la denrée volée au poissonnier comme s’il était question de l’ultime trophée. Se découpant dans le ciel morne de langueur, le morceau de chair rosâtre semblait être porteur d’un plaisir sans bornes. Aussi pâle que la peau de son détenteur, le morceau était, bien qu’appétissant, mouillé et gluant.
Mais qui s’en souciait ?
Quand les crocs immatures du jeune dragon mordirent dans sa pâture, un déluge savoureux déferla dans l’embrasure de son être. Cru, frais, fondant et légèrement salé. Un régal. Un plaisir sans égal. La quintessence du goût chatouillant son palais. Jamais, par tout le monde, l’on n’avait connu telle jouissance. En moins de temps que son consommateur l’aurait souhaité, le steak d’espadon fut englouti ainsi que son bonheur.


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MessageSujet: Re: L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] EmptyMar 24 Mar 2015 - 13:08



feat. Memories


L’Essence et les Sens d’un Seigneur Saigneur

Psycho Flashback


“Tout à coup stoïque, immobile et roide, il fixa la jeune créature se tenant devant lui… ”








Son repas fini, Rainer connut un retour de flamme comparable à un coup de lame sur son âme. La tristesse balaya l’allégresse. Plus forte encore, la mélancolie s’infiltra en lui comme la pluie. Une fine bruine vous glaçant jusqu’à l’os… Celle dont on ne peut plus se libérer. Une sensation qui se colle aux êtres comme une sorte de pétrole alourdissant et toxique. Un magma infâme et gluant capable d’entraîner Hommes comme Dragons à terre.
Plus que jamais, Akusei se sentit vide. Gorgé de vide. Un vide proche de le faire exploser. Il n’avait rien, il n’y avait rien. Ni famille, ni amis, ni objectifs. Rien.
Traînant sur la pierre, il rejoignit de nouveau une grande artère. Chaque pas sur la pellicule d’eau couvrant le sol semblait remonter son corps et résonner sur la grande caisse du néant. Les ondes que cette dernière émettait faisaient vibrer les cordes de la détresse, du désarroi et du désespoir… Et le chant de ces instruments du vide, cette funeste ballade, le rendait malade. La pire des afflictions : celle de la perdition. La mélodie silencieuse détruisait irrémédiablement chacune des pensées du jeune homme-dragon.
Où allait-il ? Que mangerait-il le soir même ? Où dormirait-il ?
Des questions auxquelles il n’avait pas de réponse. Mais à vrai dire, le fils d’Abyssia n’avait pas vraiment envie d’y penser…
Finalement, ce néant avec quelque chose de confortable…





Et s’il ne pensait à rien, alors il n’était rien. Les passants le lui faisaient bien comprendre. Sombres hères, la face enfoncée dans leur col où dissimulée par leur capuche, ils se pressaient pour se mettre à l’abri, sans porter un quelconque égard à Rainer. Sans accorder un seul de leurs regards hagards à l’égard de cet adolescent. Egoïstes, ils se hâtaient de le dépasser. Comme si la misère était contagieuse…
Personne ne serait venu aider le petit Akusei. Mais l’on s’efforçait d’oublier cette chose errante avant que le bon sens nous force à lui porter secours. L’on fuyait la rognure d’être draconique, amputée et égarée. Finalement, c’était une sorte d’inattention attentionnée dont ces gens faisaient preuve... Etrange, non ?  
Cela dit, Rainer n’aurait pas souhaité qu’on l’aide. Il ne désirait rien si ce n’est retrouver son Dragon… Revenir auprès de cette créature aussi vertueuse que dure… S’enorgueillir de ses regards gorgés de fierté difficilement dissimulée… Echanger par le regard ce que l’on ressentait… Être doucement aidé à revenir à la surface lorsque l’on dépassait ses limites…
L’adolescent se mit à pleurer.
Plus que jamais, ses yeux évoquèrent irrésistiblement deux mares d’hémoglobine. On aurait dit que le jeune homme saignait de cet endroit mais que l’écarlate du liquide était retenue par ses pupilles, laissant ainsi un fluide incolore suinter de ces fenêtres donnant directement sur son âme. Rapidement des sillons creusèrent la peau blanchâtre de ses joues. Torrents chauds et acides, ils se mêlèrent à la pluie qui tombait inlassablement avant de rejoindre la grande coulée lacrymale descendant jusqu’à la mer.
Mais dans ces pleurs, il n’y avait aucun sanglot. Aucune déformation faciale. Juste un flot de larmes effrayant de régularité.

Soudain, une nouvelle odeur. Un autre fumet fort bien connu. Que… ? Comment… ? Pourquoi ici… ? Etait-ce… ?
Non…
Impossible !
Et pourtant…
Abyssia était là. Ici. Dans cette ville. Dans cette rue. Une fumée typique flottait, invisible et lasse, dans l’air. C’était celle qu’émettait la mère de Rainer et celui-ci releva des yeux plein d’espoir. Il y avait en eux tant de cette matière émotionnelle qu’ils semblaient être prêts à éclater ! Il regarda partout autour de lui, essayant de discerner ne serait-ce qu’une écaille parmi les murs dégoulinants, le sol sale, le ciel de plomb et les silhouettes sombres. Brusquement, sans réellement la voir, il fonça vers la source de l’odeur. Une course effrénée, chaotique et tremblante. Les obstacles, sous leur parapluie, poussèrent de petits cris ou jurèrent sur le passage d’Akusei. Mais celui-ci s’en fichait. Rien au monde n’aurait pu l’arrêter !
Rien sauf…
Il s’arrêta.
Subitement.
Tout à coup stoïque, immobile et roide, il fixa la jeune créature se tenant devant lui…
Ce n’était pas Abyssia… Mais elle sentait comme Abyssia ! Alors ce devait être… Sa nouvelle protégée ! On avait remplacé Rainer par cette fille ! Pourquoi ?! Etait-il trop faible ? Avait-il déçu sa mère ? Qu’avait-elle de mieux, cette gamine ?!
Non, non…
Jamais le reptile n’aurait gardé l’enfant si peu de temps… De plus, cette dernière traînait une valise et provenait des hauteurs de la ville… Elle venait donc de l’intérieur du continent et non de l’océan. Bref, la petite ne pouvait pas avoir croisé Abyssia… Alors comment… ?

On entendit un bruit. Celui d’un objet qui tombe au sol. Cela suffit à faire sortir Rainer de ses pensées. Il leva les yeux…
Le bagage de la jeune fille était tombé, à moitié ouvert. Et deux billes rondes, juvéniles, fixaient Akusei.
Ce dernier fit de même…
Alors, chacun d’entre eux compris que l’autre pensait la même chose.
Ils restèrent quelques instants à se fixer, oubliant l’existence du monde les entourant. Une même aura émanait des deux êtres… Seulement, l’une était profondément océanique tandis que l’autre était terrestre dans son essence. Néanmoins, les deux semblables n’avaient pas conscience de cette infime différence. Alors, ils se contentaient de se jauger ; à la fois surpris, déroutés et intimidés.
L’adolescent finit tout de même par se rapprocher de l’enfant, prétextant vouloir l’aider pour ramasser ses affaires.  Alors, silencieusement, même si les égouts célestes semblaient se déverser sur eux, ils remirent en ordre la valise sans se soucier d’autre chose…
Quand ce fut fini, ils échangèrent un fatal regard.
Les deux Dragon Slayers fondirent en larmes.


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MessageSujet: Re: L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] EmptyMar 24 Mar 2015 - 13:16



feat. Memories


L’Essence et les Sens d’un Seigneur Saigneur

Psycho Flashback


“ Il n’y avait qu’en compagnie de sa sœur qu’il se sentait bien. Qu’avec un autre Dragon Slayer. Pour rien au monde il n’aurait voulu la perdre. Rien.”













La petite se nommait Honey Swesse. Elle était la fille de Velastey, le Dragon Terrestre. Contrairement à Abyssia, cette dragonne-là s’était éteinte. Ainsi, l’enfant n’avait pas été abandonnée. Pas comme Rainer. Ce n’était donc pas un phénomène de masse que l’abandon… C’était… Juste… Lui. Juste le Dragon des Mers. Le disciple de ce dernier s’était surpris à ressentir de la haine pour lui lorsque Honey l’avait mis au courant de sa situation. Mais, rapidement, cette fugace rage s’était convertie de nouveau en mélancolie.
Les deux enfants de Dragon s’étaient, de manière instinctive, rapidement considérés comme frère et sœur. Une vérité inscrite au plus profond de leur cœur. Après tout, eux seuls pouvaient comprendre l’abandon de l’autre… Mais ce qu’il y avait de plus primordial en eux n’avait jamais cessé de saigner et de murmurer, dans l’espoir d’enfin guérir, oraisons et patenôtres.
Assez rapidement, le duo avait fini par trouver une maison abandonnée. Une vieille masure en pierre, décrépite et effrayante. De celles dont le jardin semble vouloir vous dévorer avec ses crocs végétaux recourbés et vous retenir en accrochant ses griffes à vos pieds. Ces petits parcs sombres sachant l’art de vous charmer et, d’un chuintement surnaturel, chassent l’appréhension au profit de la curiosité dans votre esprit. Ainsi, sans que vous n’en ayez conscience, vous vous retrouvez rapidement au fond de la gueule froide et noire de ce monstre de bois et de feuilles…
Non sans appréhension, les jeunes gens avaient fini par s’approprier les lieux en quelques jours. Pour ce qui étaient de la nourriture, Rainer se chargeait de la voler aussi bien sur les marchés que chez les particuliers. Jamais il ne se laissait tenter par le reste et il refusait catégoriquement de laisser sa petite sœur commettre ce qu’elle appelait des « crimes ». Car, oui, cette dernière, du haut de ses onze ans, lui avait apporté pléthore d’informations sur le monde de la surface et les mœurs des Hommes.





Les Hommes… L’adolescent ne se sentait pas comme un de leurs semblables… Il lui semblait être isolé, toujours à l’écart. Spécial. Incompris par tout le monde si ce n’est Honey. C’en était effrayant, à vrai dire. Imaginez une harde de cerfs unie, mue par une volonté collective, une intelligence et des codes sociaux. Et, au milieu du troupeau, un daim abandonné, ne sachant pas se comporter en société. Il remonte à contre-courant, se fraie un chemin entre les pattes de ses congénères. Ses déplacements sont chaotiques, imprévisibles. Personne ne se soucie de lui et le danger de se faire piétiner rôde à tout instant.
Ce daim, c’était Rainer.
Il n’y avait qu’en compagnie de sa sœur qu’il se sentait bien. Qu’avec un autre Dragon Slayer. Pour rien au monde il n’aurait voulu la perdre. Rien. Elle savait se défendre seule, se battre. Il n’en doutait pas. Mais, malgré tout, un instinct protecteur prenait le dessus à chaque problème qu’ils rencontraient. Cela dit, lorsqu’il comprit qu’à force d’agir seul pour ses vols, Akusei finirait par se faire arrêter, il laissa l’enfant user de ses talents et subtiliser de quoi se nourrir. Cependant, sans jamais lui dire, il la suivait.
Dans l’ombre, l’œil vif et dissimulé derrière les bords de sa capuche, il observait Honey agir. Professionnelle, celle-ci accumulait l’expérience et apprenait vite les ficelles du métier. Souvent, Rainer se surprit à sourire à la vision de l’aisance de la petite pour le vol. Parfois, elle se jouait de sa cible en la charmant innocemment. Dans d’autres cas, un mouvement naturel et leste de son bras suffisait à attraper un objet pour le dissimuler dans sa manche l’instant d’après. Jamais le Dragon des Mers n’eut à venir au secours de sa sœur de la Terre.

L’adolescent ne se sentait pas mal lorsqu’il volait. Il n’en avait pas le droit, mais, dans une société où l’on  n’a pas sa place, doit-on se plier aux lois qui régissent ceux qui en font partie ? Le jeune homme-dragon était de ceux qui ne le pensaient pas… Le larcin était devenu son mode de vie. Un mode de vie parasitaire, en marge de cet attroupement grégaire qu’était l’Humanité. A vrai dire, il ne pensait jamais à l’avenir… Il vivait… Non… Il survivait au jour le jour. Souvent, Abyssia venait hanter ses pensées. Le vulgaire spectre tortionnaire d’une ère, léger comme l’air. Mais, durant cette période, ces réflexions faisaient à Rainer l’effet de coups de couteaux cassant la carapace qu’il tentait de construire autour de son cœur. Toujours, questions et plaintes subsistaient. Toujours, aucune réponse ne venait. Toujours, la plaie saignait.
Jamais elle ne se refermerait.
Parfois, après l’endormissement de Honey, Akusei s’allongeait sur le vieux sofa qui lui servait de lit et se laissait emporter par sa tristesse. Il montait à bord de ce dériveur et laissait les vents de l’asthénie souffler dans ses voiles. Alors, il partait. Sur ces eaux poisseuses et lourdes, sur cet océan de mélancolie, Rainer contemplait le néant l’emplissant. Il n’y avait même pas une ride pour déformer la mer, pas une teinte autre que le gris pour égayer le ciel. Les mouvements de l’esquif semblaient las et le vent essoufflé, fatigué de son existence.
Alors, ne pouvant plus supporter une telle situation, le Sea Dragon Slayer plongeait dans l’océan sirupeux de son chagrin. Il s’en emplissait et son corps physique finissait par le vomir par les yeux…


• • •

Rainer ouvrit un œil. Quel étrange vacarme pour une matinée… Cela faisait un mois… Peut-être plus… Qu’il logeait dans la masure…
Des sons distordus agressaient ses tympans et se répercutaient dans tout son crâne, donnant à ce réveil un caractère infernal. Il ne savait pas d’où provenaient ces horreurs sonores, mais elles seraient responsables de sa mauvaise humeur tout au long de la journée… Au reste, pour l’heure, le jeune Akusei n’avait ni la force ni l’envie de se lever. Il gémit, referma les yeux et se remua sur le canapé pour écraser l’une de ses oreilles sur un coussin et boucher l’autre de sa main…
Soudain, un éclat de voix traversa ces inutiles barrières et sembla réduire à l’état d’infâme magma le cerveau de l’adolescent. C’était à peu près comme se recevoir une rafale de balles alors que l’on déambule dans une brume silencieuse…
Pour la deuxième fois, les paupières du jeune homme-dragon se relevèrent difficilement, dévoilant tout d’abord deux fentes rougeâtres qui ne purent percevoir qu’une sorte d’ombre vaguement humaine incrustée dans un décor flou.


- Uh… ?

Nouvelle salve de mots. Au contact de Rainer, ils semblaient se déstructurer et arriver sous la forme d’enchaînements de sons inintelligibles. Il grimaça et, enfin, une question émergea lentement des profondeurs de son esprit : que faisait cette personne chez lui… ?
Soudain, l’environnement bascula et un tourbillon fait des mornes couleurs de l’aube entrelacées l’entraîna, ainsi qu’un grand poids, vers le sol.  Il grogna lorsque sa tête heurta le sol avec un bruit sourd. A peine reprenait-il ses esprits qu’une botte écrasait ses côtes, coupait sa respiration, et le faisait rouler jusqu’à ce qu’il s’écrase contre un mur.


*Qu’est-ce que… ?*

C’est à ce moment-là que ses sens revinrent.

- Combien de temps as-tu profité de cette maison ? Dégage, enfoiré de squatteur ! On va t’amener à la caserne, tu vas voir. Sale parasite !

Le fils d’Abyssia avait beau être à peine réveillé, avoir mal partout et être sur le point de vomir, il n’en était pas pour le moins devenu complètement abruti et gardait une certaine vivacité d’esprit. L’homme avait utilisé la deuxième personne du singulier. Pour lui, il n’y avait qu’un seul occupant. Honey n’avait pas encore été découverte à l’étage, dans sa chambre. En d’autres termes, il ne lui avait été fait aucun mal.

- Viens là, gamin.

Rainer cligna des yeux plusieurs fois et se mit à fixer avec de grands yeux l’homme qui s’approchait. Derrière lui, son acolyte et le canapé qu’il avait renversé quelques instants auparavant. A travers les planches de bois censées grossièrement condamner la fenêtre, il put apercevoir un véhicule sur lequel il était inscrit « démolisseurs ». Il mit un peu de temps à lire un mot aussi long (car oui, Akusei venait d’apprendre à lire), mais cela suffit à lui faire prendre sa décision. Sa sœur et lui étaient en danger et la maison allait être rasée !
Il prit une grande inspiration et un vortex à peine visible tourbillonna jusqu’à sa bouche. Dans la seconde qui suivit, les deux gêneurs étaient balayés par un Hokô relativement peu puissant mais qui suffit à les  expulser contre le mur auquel ils tournaient le dos. Ils n’eurent pas le temps de se reprendre que Rainer se précipitait dans l’escalier, grimpant quatre à quatre les marches. Une fois sur le pallier, il courut et ouvrit la porte de la chambre de Honey à la volée. Il saisit le corps de l’enfant encore endormie, le mit sur son épaule, ouvrit la porte-fenêtre et sauta du balcon après un dernier regard chagriné en direction de ce… Sa… Maison...

Les cheveux du jeune homme volèrent en arrière durant sa courte chute et il lui fallut se concentrer afin de se réceptionner (durement) à l’aide d’un Umiryuu no Hikou à peine maîtrisé et maladroit. Ses côtes et sa tête lui faisaient un mal de chien mais sa volonté de liberté lui permit de poursuivre sa course. De sa main libre, il envoya un jet d’eau à haute pression sur une des roues de la voiture qui se brisa et fit tomber le véhicule.
Cette petite vengeance puérile accomplie, il déposa la petite qui était désormais bien réveillée et s’enfonça, la tenant par la main, dans les ruelles de la ville.
En un instant, toute leur petite vie avait volé en éclats. Où allaient-ils bien pouvoir aller, désormais ? L’adolescent aux cheveux blancs n’en avait aucune idée. Mais, ce qui était sûr, c’est que les autorités n’allaient pas tarder à découvrir les objets volés dans la propriété et les deux membres de la petite fratrie allaient très rapidement devenir des fugitifs…
En résumé, il fallait quitter Harujion.
S’éloigner du littoral. S’éloigner de l’océan. S’éloigner du souvenir de maman. S’éloigner de cette vision matinale.
Quitter la Mère Mer.
Pour de bon.
Rainer Akusei déglutit péniblement, la gorge serrée.


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MessageSujet: Re: L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] EmptyMar 24 Mar 2015 - 13:21



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L’Essence et les Sens d’un Seigneur Saigneur

Psycho Flashback


“ Je me fiche d’Abyssia.”

Light's Theme by Death Note OST on Grooveshark









Peu de temps après que la municipalité ait récupéré ce qui lui revenait de droit, le duo de Dragon Slayers entendirent parler de l’existence de guildes de mages. A vrai dire, c’est au détour d’une auberge de campagne qu’ils purent ouïr palabrer un groupe d’hommes sur l’ascension de nouvelles guildes : Wave Stream, Thunder Light et Dark Dragon. Les deux premières faisaient de l’ombre à Fairy Tail, une organisation connue de tous… Sauf de Rainer, manifestement. Avoir passé la quasi-entièreté de sa courte vie en milieu sous-marin ne l’aidait pas. Mais, quand bien même, durant son séjour à Harujion, ce nom était parvenu quelques fois à ses oreilles.
Rainer n’avait pas connaissance du  « métier » de mage.  Pour lui, qui avait, jusque dans ses lointains souvenirs, pratiqué la magie, être capable d’actions surnaturelles ne paraissait pas être un moyen de gagner sa vie… Cela équivalait, à son sens, à demander à un Homme s’il comptait se faire de l’argent grâce à son appendice nasal.
Bah… Après tout, l’on pouvait bien être « nez »… Alors pourquoi pas mage, tout compte fait… ?

Les deux Dragons échangèrent quelques mots là-dessus. Avec un métier, plus de méfaits. Bannie la clandestinité. Place à l’honnêteté. Au moins pour leur toit… Qu’ils n’aient plus à être si violemment expulsés.
L’histoire semblait se répéter, s’acharner sur leur sort. D’abord perdus, dépossédés de leur seule famille, ils avaient erré… Et à peine s’étaient-ils réinstallés qu’on les avait forcés à partir de nouveau. Ainsi, pour Rainer, cette déchéance avait ravivé d’anciennes plaies. Néanmoins, sa sœur était là, baume apaisant sur blessures d’antan. Contrairement à auparavant, l’adolescent avait au moins un ancrage relationnel. Il n’était plus seul. Il ne le serait plus jamais. Jamais il ne serait séparé de Honey. Pour rien au monde !
Parce qu’il se souciait d’elle…
Parce qu’il savait que sans elle, il n’était rien… Et ça l’effrayait.
Finalement, qui protégeait l’autre… ?






C’est donc sur le chemin de Crocus que Rainer Akusei et Honey Swesse répondirent pour la première fois à une annonce. Le commanditaire, à leur venue, les dévisagea un bon moment d’un de ces regards durs et suspicieux cachés sous deux sourcils broussailleux et grisonnants. Deux enfants pour exécuter la tâche qu’il demandait ? Voilà qui était bien singulier.
Mais cet homme n’était pas de ceux qui s’arrêtent sur des a priori. La fin justifie les moyens, telle était sa devise. Si le duo draconique pensait pouvoir remplir sa mission avec brio, pourquoi lui en refuser l’accès ? Certains auraient répondu que la jeunesse est inconsciente et inconstante… Mais pas lui. Dans le pire des cas, les deux Dragons tireraient de cette expérience une leçon. Et s’il se faisait truander, ce serait lui qui apprendrait qu’il ne fallait pas faire confiance à des personnes aussi jeunes…

Et ainsi, la petite fratrie continua sa route vers Crocus avec un colis important dans leurs bagages se résumant désormais à un sac chacun… D’après le commanditaire, le contenu était de la plus haute importance et il n’avait pas assez confiance en les services d’expédition pour les laisser s’en charger. Le duo récupérerait sa récompense une fois à destination... Une somme suffisante pour subvenir à leurs besoins pour une semaine si elle était bien gérée.  De plus, Rainer comme Honey devait résister à l’envie d’ouvrir le paquet pour découvrir ce qui s’y dissimulait… Et si cela valait plus, à la revente, que la récompense promise…
Non, non.
Ils devaient avoir un peu de vertu. Au moins pour les missions. Sinon, quand ? Il faut bien un minimum d’actions honnêtes dans la vie de tout Homme s’il ne veut pas se changer en bête d’égoïsme et d’immoralité.

Mais, plus les jours passaient et plus Rainer sentait sa tristesse se changer en une toute autre chose. Prendre sa mission au sérieux faisait se dissiper la brume couvrant  la mer de désespoir sur laquelle il voguait toujours, inévitablement. Désormais, le soleil commençait à éclairer son esprit et des formes, îles ou continents, se découpaient dans les restes nébuleux du brouillard… Abyssia l’avait abandonné à son sort sans aucune forme d’au revoir, sans témoigner plus d’affection à l’aube de son départ. Et celui-ci était de plein gré. Un lézard de cette taille, ça n’est pas agressé sans qu’on le remarque… Si les émotions et les sensations avaient provoqué de grands maux au sein du psychisme d’Akusei et de sa façon de voir les choses, leur accalmie soignait également ces deux paramètres clés d’une personnalité. Plutôt que de se morfondre, de chercher sa mère, pourquoi ne l’oubliait-il pas comme elle l’avait fait ? Pourquoi courir après quelqu’un qui jamais ne se retournera ? Pourquoi être là, si las, laissant une lamentable langueur nous ronger ? Pourquoi ?

Honey avait beau sauver Rainer de la dépression, celui-ci demeurait perdu et sans réel but. C’est ce qui lui manquait cruellement. Un but, un objectif. Une ligne de vie, un fil rouge pouvant le guider dans les ténèbres. Un véritable élément auquel il pourrait toujours se raccrocher, quelle que soit sa situation. Mais pour pouvoir le saisir réellement, ce lien vers le futur… Pour pouvoir le remonter sans le briser, il devait détacher de ses pieds ce qui le lestait. Le poids du passé, des boulets que personne au monde ne pouvait traîner. Une véritable condamnation à la stagnation.
Leur cause était simple… Il suffit d’une pensée à Akusei. Une pensée qu’il mit du temps à accepter, qu’il eut peur de formuler clairement. Une association de mots simples mais pourtant si effroyables. Quelque chose dont il devait s’auto-convaincre. Cette phrase allait rompre ses attaches, il le savait. Peut-être se sentirait-il plus perdu encore… Mais pour un bien plus grand, il le devait.
Alors, il prit une grande inspiration, vida son esprit de toute autre réflexions parasites, observa les cheveux de Honey et sa démarche d’enfant. Les plissures de ses joues à peine visibles laissant deviner le sourire simple qu’elle arborait à chaque instant passé avec son frère.
Pour lui. Pour elle.


*Je me fiche d’Abyssia.*

Deux poids se détachèrent des chevilles de Rainer Akusei.
Le coin de ses lèvres se releva légèrement.


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MessageSujet: Re: L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] EmptyMar 24 Mar 2015 - 13:32



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L’Essence et les Sens d’un Seigneur Saigneur

Psycho Flashback


“ Je n’aime pas Abyssia.”








Rainer marchait silencieusement, Honey sur ses talons.
L’arrivée à Crocus s’était faite sans encombre et les deux jeunes mages avaient été bien payés, recevant même un bonus pour les beaux yeux de la fille de Velastey. « Prends soin de ta petite sœur, elle est si belle. » avait dit la bourgeoise à laquelle ils avaient remis le colis. Akusei avait hoché la tête et, après un regard chargé d’amour fraternel en direction de l’enfant, avait répondu que la dame n’avait pas à s’inquiéter pour ça… Avec l’argent reçu, ils avaient loué une chambre pour deux semaines après négociations. Ils avaient ainsi gardé assez de Jewels pour manger deux repas par jour et essayé de ne pas dilapider le reste en futilités, préférant l’économiser.
Désormais, les deux semaines touchaient à leur fin et il fallait emmagasiner plus d’argent pour ne pas se retrouver à la rue. Si jamais ils ne réussissaient pas à réunir une aussi grosse somme que pour leur première mission, ils recommenceraient à voler de la nourriture mais en aucun cas ils ne se seraient faits squatteurs de nouveau…
Fort heureusement, ils avaient réussi à obtenir une annonce auprès d’une petite guilde locale. Après moult négociations, il était convenu que l’organisation taxerait à quinze pourcent les étrangers qui venaient y prendre du travail sans en faire partie. Mais, au vu de la somme promise, Rainer et Honey pouvaient bien céder un petit peu de leurs gains…




La mission consistait à espionner un commerçant suspecté par son rival de se fournir au marché noir et de vendre sa marchandise aux pires criminels du royaume… Le tout par  pure cupidité, évidemment.  
Alors, grimés en personnages banals (il fallait dire qu’une chevelure blanche et des yeux rouges pour l’un ainsi qu’une crinière turquoise et des iris de la même couleur pour l’autre étaient tout sauf discrets…), ils avaient organisé une filature, suivant le propriétaire du magasin s’en aller, l’air de rien, jusque que dans les quartiers les plus périphériques de Crocus.
Avec des lunettes noires sur la figure et de grands chapeaux sous lesquels ils avaient réussi à dissimuler leurs cheveux, le frère et la sœur essayaient tant bien que mal de ne pas se faire remarquer, fuyant les regards méfiants du marchand comme la peste ou agissant le plus naturellement possible. Rainer retrouvait là ses anciens réflexes de chasseur. Rapidement, il se sentit à l’aise. Dans son élément.

Mais vint un moment où les passants disparurent et où leur présence devint fatalement suspecte. Ils durent redoubler d’astuce pour ne pas se faire repérer, quitte à devoir plonger la tête la première dans des jardins, des rues adjacentes ou des bennes à ordures.
Soudain, alors qu’ils voulaient sortir d’une impasse dans laquelle ils s’étaient cachés pour échapper à la vigilance de leur cible. Un événement impromptu interféra avec leurs plans. Le commerçant était censé avoir disparu au coin de la rue… Mais le voilà qui revenait !
Et accompagné !
Une demi-paire de lunettes apparut puis disparut furtivement à l’entrée de la venelle pour faire ce constat.


- C’est pas bon ! Il revient et il est pas tout seul !

Honey et Rainer regardèrent autour d’eux, paniqués. Il n’y avait pas d’échappatoire. A coup sûr, l’on allait les découvrir !
C’est alors qu’Akusei porta un regard sur un escalier de secours situé juste au-dessus de leur tête… Une idée un peu folle lui vint à l’esprit. Ils n’avaient pas le temps de gravir les marches, alors…
Il exposa rapidement son plan à Honey, la saisit, et se propulsa grâce à sa magie vers le haut. Dans les airs, le Sea Dragon Slayer lâcha sa petite sœur. Un bruit de choc résonna dans la venelle lorsque les deux jeunes gens se cognèrent contre le dessous de la grille métallique servant de « pallier ». La fratrie s’accrocha tant bien que mal à celle-ci en passant ses doigts entre les mailles de la plateforme. De plus, les deux paires de pieds se calèrent entre la dernière marche et celle-ci. Ainsi, dans l’ombre, il y avait peu de chances que le marchand et son acolyte les repèrent…
Mais !
Mais, mais, mais…
Le sort semblait prendre un malin plaisir à s’acharner sur les êtres draconiques car… Les deux suspects pénétrèrent dans la ruelle pour discuter ! Au vu des thèmes de la discussion, il n’y avait plus de doutes sur la culpabilité de celui que les Dragon Slayers avaient suivi. Mais, ça, ils ne s’en préoccupaient que peu. La priorité à cet instant était de ne pas se faire remarquer. Néanmoins, cela semblait compromis. Les muscles des enfants n’allaient pas tarder à commencer à les faire souffrir. Ils n’allaient pas pouvoir tenir longtemps leur position. Il n’y avait qu’à espérer que la conversation ne s’éternise pas.
Après avoir émis un gémissement muet, Honey se tortilla, ressentant logiquement avant son aîné les premières douleurs. Soudain, une forme noire tomba de ses yeux. Elle laissa s’échapper un petit glapissement avant de se couvrir la bouche et de regarder Rainer avec l’air le plus désolé au monde. Au sol, l’on entendit du verre se briser. Aussitôt, les deux conspirateurs s’arrêtèrent de palabrer pour reporter leur attention sur la source du bruit… Les paires d’yeux observèrent l’objet fracassé au sol… Puis remontèrent lentement vers le haut…


- Eh bien, nous avons des invités. Que faites-vous là-haut ? Vous avez peur que l’on vous voie ? dit le client du commerçant.

Honteux comme le félin qui vient de voir une antilope s’échapper après l’avoir vu, Rainer jura et marmonna :

- Putains de lunettes…

L’instant d’après, il retombait au sol, amortissant sa chute avec deux jets d’eau et demandait à sa sœur de se lâcher. Ayant pleinement confiance en lui, elle s’exécuta et il la réceptionna dans ses bras.

- Tu dis ?

Akusei ne répondit pas et se retourna vers son interlocuteur.
Une sorte de duel de regards s’engagea, chacun jaugeant l’autre pour tenter de prédire ses actions. Ce quartier marginal de la ville était désert. Complètement désert. Personne n’interférerait… Les Dragon Slayers allaient devoir se débrouiller seuls…
Une eau sale gouttait du haut de l’escalier de secours, marquant le temps de ses chutes monotones et agaçantes.
Finalement, le criminel reprit la parole :


- Bon, les mômes, vous êtes habillés bizarrement et avez entendu des trucs bizarres, mais si vous me promettez de rien dire à personne, vous pouvez vous tirer tranquillement.

Honey comme Rainer soupirèrent intérieurement.

- Att’ch’ends ! Ch’les ai vus avant ches deux là ! Oui, oui che chont les mêmes, che les ai vus dans les rues derrière moi. Ils m’ont chuivis, ch’pour cha qu’ils ont des coch’tumes auchi moches pour des gamins !

Quelques pas faits en arrière retentirent dans la venelle. Les Dragons avaient reculé par réflexe, sur la défensive. Rainer avait les dents serrées et avait ouvert de grands yeux derrière ses lunettes. Ses bras étaient légèrement relevés, comme si son corps voulait, malgré lui, dire : « attendez, on peut s’arranger… ».
Le client de l’homme au drôle d’accent arqua un sourcil.



- Oh… (il soupira) Eh bien, les mômes… Je vais devoir vous donner une correction pour m’assurer que vous ne puissiez rien rapporter…

Il fit craquer ses doigts et des petits éclairs dansèrent autour de ces derniers. Cela n’échappa pas aux deux Pourfendeurs qui échangèrent un regard entendu. Cet homme était un mage noir. Mais quelle était sa puissance ? Pouvaient-ils seulement rivaliser avec lui ?
Akusei, pour sa part, n’en avait aucune idée. Mais, étrangement, il avait une forte envie de découvrir la réponse. Cela ne lui ressemblait pas. Non… En temps normal, Rainer Akusei aurait pensé à protéger Honey Swesse avant de prendre en compte les autres paramètres. Jamais il n’avait été plus heureux qu’avec elle. Il aurait tout fait pour ne pas qu’elle soit heurtée par un quelconque mal.
Mais, cette fois-ci, ce n’était pas le cas…
Un combat s’annonçait et il ne s’échapperait pas. Il allait mettre hors d’état de nuire ce criminel. En un instant, il retira son déguisement et le jeta sur le mage noir pour le provoquer.


- Je pense qu’on n’a plus besoin de ça, si ?
 
Honey le considérait bizarrement, sentant que quelque chose était étrange dans son comportement. Cependant, le jeune homme-dragon ne le remarqua même pas. Une intensité nouvelle émanait de ses yeux rouges. La traque de la journée avait fait renaître le prédateur qu’il était.
Le dragon des Mers, souverain des abysses !
Sa proie était devant lui, il devait la combattre. Eviter ses assauts et la frapper rapidement. Attaquer ses points sensibles, économiser ses mouvements, ne laisser aucune faille dans laquelle elle pourrait s’immiscer.
C’était un jeu, un loisir. C’était vital, naturel. C’était l’affrontement pour la survie. Depuis quand n’avait-il pas ressenti cette sensation grisante… ? Ce déversement d’adrénaline…
Depuis… Depuis… Depuis la mer. Depuis sa mère. Elle avait osé l’avoir privé d’un tel plaisir en s’enfuyant loin de lui ?! Pourquoi fallait-il que ce fantôme revienne le hanter ?!

Soudain, deux traits de foudre partirent en direction des Dragon Slayers qui s’écartèrent vivement de leur trajectoire. Le combat commençait !
Honey et Rainer ripostèrent à l’unisson de leur Hokô qui expulsa les deux acolytes hors de la ruelle. Mais à peine touchaient-ils le sol que le Sea Dragon Slayer se retrouvait assez proche du mage noir pour le frapper. Il se posta derrière lui et attendit qu’il rouvre ses yeux couverts de boue pour lui asséner un violent coup de pied sur le visage. La tête du criminel s’abattit comme un marteau sur une enclume et le choc sembla se repartir dans tout le sol.
Finalement, cet homme était bien faible pour que des mages aussi peu expérimentés que les membres du duo draconique puissent le mettre hors d’état de nuire en une seule attaque…
Son corps portait les marques de plusieurs impacts dus au souffle rocheux de Honey. De plus, il peinait à respirer et dégoulinait de bourbe à cause des flots de Rainer. Ce dernier le regardait attentivement, comme un rapace attend le moindre mouvement de sa proie pour lui fondre dessus. C’est ce qu’on lui avait appris.
Et c’est ce qu’il fit.
A peine le mage noir eut-il remué un doigt que Rainer l’écrasait à nouveau de son pied (au niveau de son plexus, cette-fois ci). L’adversaire déjà défait cracha un mélange de sang et de glaires avant de tousser violemment tout en voulant reprendre sa respiration.


L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] Y1eo


Mais une cible qui bouge encore risque de s’échapper ! Et qu’aurait-on à manger, ce soir ? Si l’adolescent n’avait pas le courage de l’achever, il ne serait pas nourri. Il devait l’achever sinon Maman le gronderait froidement et prononcerait une sentence. Le Pourfendeur était dans l’océan, dans son domaine. Sous l’eau, il n’avait pas son égal. Le chat a-t-il pitié de la souris ? Non ! Alors pourquoi…

On cria le nom de Rainer. L’instant d’après, un corps vient l’enserrer et se blottir contre le sien. Il sembla émerger d’un rêve étrange. Le monde, autour de lui, se matérialisa à nouveau. Devant lui, un homme semblait mal en point. Près d’icelui, un autre le regardait, l’air terrorisé. Enfin, derrière son épaule, il vit Honey qui le tenait fermement.
Alors, le fils d’Abyssia se rendit compte de sa position. Son pied s’apprêtait à écraser la gorge d’un homme et il foudroyait sa petite sœur d’un regard dur, impitoyable.
Comme s’il avait marché sur des charbons ardents, il se retira vivement. Emergeant d’une sorte de délire, Akusei constata les choses suivantes : il n’était pas au fond de l’océan, il n’était pas en face d’une proie mais d’un Homme… Et jamais il n’allait revoir Maman.
Tout à coup, il prit peur, recula un peu plus en voyant le sang autour du corps du mage noir.


- Que… ?

Il écarquilla les yeux, fixa Honey comme pour l’appeler à l’aide.
C’était monstrueux, tout simplement monstrueux. Si l’enfant ne l’avait pas arrêté, il aurait sûrement continué à battre le criminel… Néanmoins, une question des plus effroyables demeurait en suspens… Jusqu’où serait-il allé ?

L’autre interrogation qui taraudait Rainer était toute autre. C’était encore un de ces « pourquoi ». Encore ces deux syllabes ; la première semble chagrinée, la deuxième exprime une dure volonté. La volonté de savoir une vérité dont on ne veut qu’à moitié.
Et donc, pourquoi avait-il agi comme ça ?
Il s’était senti prédateur, chasseur. Un plaisir enfoui qui avait resurgi. Abyssia, en partant, l’avait empêché de l’éprouver à nouveau. Et voilà qu’il avait saisi une petite occasion pour assouvir des pulsions sûrement inconsciemment réprimées. Des mois d’inactivité vengés.
Mais à quel prix… ?
Sur l’océan de tristesse, le brouillard de se dissipait un peu plus. Bientôt, Rainer put apercevoir nettement un grand continent. Il possédait un air hostile, certes… Mais, irrésistiblement, il attirait Akusei. Celui-ci mit le cap en cette direction. La plaie spirituelle se colmatait petit à petit, grâce à l’action  d’une surprenante substance…  
Son nom ?
L’inimitié.
Une fois de plus, une pensée dure s’imposa à son esprit.


*Je n’aime pas Abyssia.*

Rainer sentit le fil rouge qu’il tenait entre ses mains s’épaissir, lui offrant une meilleure prise.
Littéralement, il détenait dès lors son destin entre ses mains.


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MessageSujet: Re: L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] EmptyMar 24 Mar 2015 - 13:46



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L’Essence et les Sens d’un Seigneur Saigneur

Psycho Flashback


“ C’est à ce moment précis que quelque chose changea en Rainer. Comme la dernière fois, sa nature prédatrice refit surface…”








Quelque temps s’était écoulé depuis la mission de filature. Bien évidemment, le duo avait passé sur la réaction excessive du mage d’eau… Ainsi, Honey et Rainer avaient obtenu une coquette somme et étaient parus dans un journal local pour avoir prouvé que le commerçant était un hors-la-loi et mis en déroute un criminel (bien que de petite envergure si l’on considérait que celle-ci était relative à la puissance magique d’un individu). Deux photos avaient été prises.
Sur la première, ils se tenaient par la main et étaient adossés contre un mur. Tous deux souriaient. Pas par hypocrisie, pas pour l’objectif… Non, leur sourire résultait du simple fait d’être ensemble et du sentiment d’avoir réussi ensemble.
Pour ce qui était du second cliché, les deux Dragon Slayers avaient dû prendre la pause. Chacun avait manifesté sa magie et avait adopté une sorte de posture de combat. Ils s’étaient sentis ridicules à le faire, mais personne ne s’était moqué d’eux en les croisant… Alors ils ne devaient pas tant l’être que ça…
Mais, quoi qu’il en soit, ils acquirent une sorte de micro-notoriété. Suffisante, du reste, pour que l’on vienne leur proposer un nouveau travail…





Il s’agissait cette fois-ci d’un combat ouvert. La quête était on ne peut plus simple. Claire, directe. Arrêter un mage noir qui agissait en solitaire, usant de sa magie pour mieux voler et faire le mal autour de lui. En voilà, un comble. Deux jeunes bandits qui allaient mettre fin aux agissements d’un autre… Mais, finalement… Honey comme Rainer n’avaient jamais volé que pour subsister à leurs besoins. Jamais ils n’avaient pris de force monnaie ou futilités. Seulement ce qui leur était nécessaire…
Leurs actes étaient donc légitimés, en un sens. Du reste, Akusei, pour sa part, n’avait jamais réellement ressenti une quelconque culpabilité en subtilisant les biens d’autrui… Au fond de lui, il ne se sentait pas mal lorsqu’il agissait de la sorte. Il restait très détaché des systèmes et de l’Humanité, généralement. Car, oui, les Dragon Slayers n’en faisaient pas partie. Pourquoi ? Il n’en avait aucune idée. Mais, dans son esprit, c’était un fait avéré. Lui comme Honey appartenaient à un monde différent. Aussi, ils ne se fréquentaient qu’entre eux, ce qui contribuait à la fracture que sentait le fils d’Abyssia entre son univers et celui des Hommes…
Au-dessus des lois… Et des autres. Au plus profond de son âme, Rainer pensait être ainsi. Seulement, cette révélation sur ses agissements ne lui avait pas encore ne serait-ce qu’effleuré l’esprit…

Le duo draconique se mit donc en route.
Leur destination ?
Akurio.
Une ville sur laquelle planait un danger de plus en plus épais. Le brouillard qui la couvrait, épée de Damoclès pointée sur l’ordre, semblait vouloir engloutir tout visiteur. Il y avait, depuis quelques années, une guilde noire qui s’était installée non loin. Dark Dragon, tel était son nom… Malgré cela, les autorités n’avaient pas encore perdu complètement le contrôle. Cette cité était gangrénée, dangereuse. Mais Rainer n’avait même pas sourcillé à l’annonce de ce lieu lorsqu’on lui avait présenté sa mission. Pour une raison inexplicable, cela l’attirait. Une sorte de magnétisme malsain auquel il n’avait su résister…
La volonté de protéger Honey restait inchangée... Néanmoins, cet attrait était bien plus fort que son pauvre esprit…

Les deux Pourfendeurs gagnèrent Akurio au coucher du soleil. Soleil, qui, d’ailleurs, brillait par son absence. La brume caractéristique de la ville l’étouffait purement et simplement. Il semblait écrasé par une masse incommensurable de grisaille, noyé dans une tempête de monotonie puissamment calme. Les yeux rougeâtres d’Akusei s’attardèrent de longs moments sur cette vision… Jusqu’à ce que cette débile balle de lumière disparaisse. On alluma les réverbères. La noirceur du cœur de la ville et de ses habitants surgit, se mit à suinter de toutes parts.  
Des groupes d’hommes apparurent et se mirent à s’échanger les uns les autres des petits paquets et des Jewels. Cette marchandise était, nul doute là-dessus, quelque substance renfermant des parasites cérébraux pouvant sucer toute liberté et toute monnaie de quiconque s’y exposait. Pour faire simple, de la drogue.
Sur les trottoirs sales, près de petits établissements étroits et insalubres, des femmes vulgaires et dépravées aguichaient les passants. Alors, lorsqu’elles réussissaient à ferrer une proie, elles l’emmenaient au bout d’un escalier étriqué et passaient avec elle un contrat charnel.
Quand une créature clownesque, vêtue de fragments de filets et autres atours vulgaires, fit une proposition à Rainer, celui-ci plaça par réflexe un bras devant sa sœur et, après avoir contemplé la misère humaine, répondit fermement et simplement :


- Non.

Les filles rirent brièvement et ignorèrent l’adolescent positionné devant elles comme s’il s’apprêtait à en découdre. Cette attitude désinvolte n’était pas sans troubler le Sea Dragon Slayer qui restait dans l’incompréhension totale du genre humain.
Ce fut Honey qui lui prit le bras et le tira pour qu’il se remette en route…

L’on savait où se terrait la cible. Près du parc, non loin du marché noir et des quartiers commerçants… Ainsi, la fratrie bifurqua, quittant l’artère dans laquelle elle évoluait auparavant. Dans une petite rue animée par des bars douteux où se profilaient, derrière les portes ouvertes, d’étranges spectacles, ils observèrent de nouveau le portrait robot de leur cible. Chauve, des petits yeux de rongeur, un bouc et des traits fins. Un physique assez peu banal. Il ne devrait pas être très difficile à débusquer…
C’est à ce moment précis que quelque chose changea en Rainer. Comme la dernière fois, sa nature prédatrice refit surface… Son regard évoquant un cœur saignant se mua en l’image d’un incendie démoniaque. Il exacerba plus que jamais ses sens draconiques et se tint prêt à esquiver et contre-attaquer un quelconque assaut impromptu. Ses deux yeux furent pris de mouvement saccadés, observant le moindre détail de son environnement.  
En bref, Akusei était devenu le Dragon des Mers.
Près de lui, Honey frissonna.




Quelques instants plus tard, les deux jeunes gens traversaient le parc. La terre molle s’enfonçait sous leurs pas, comme si Akurio elle-même voulait garder prisonniers ses visiteurs. Un croissant de lune brillait à travers deux langues de brouillard, sorte de sourire conspirateur des astres. Les arbres se tordaient de douleur et s’abandonnaient à une étreinte masochiste partagée avec ronces et autres plantes parasites. Dans les ombres, des rais indistincts semblaient partir pour transpercer l’âme du duo. Honey raffermit sa prise sur le bras de son frère tandis que celui-ci, dans un état second, mobilisait chaque cellule de son corps pour étudier ce qui l’entourait… Cela sentait les charognes, l’urine et la pourriture. Des odeurs agressives, détentrices du formidable pouvoir d’humiliation. Chaque nez les respirant ne pouvait s’empêcher d’être pris d’un sentiment de d’abaissement… L’on entendait également les feuilles frémir… Au reste, le métal des grilles, rongé par le temps et les événements gémissait de temps à autres, prêt à s’effondrer.
Un bel endroit, assurément.

Soudain, un parfum inconnu vint perturber l’infâme harmonie olfactive régnant sur la zone. Rainer se campa sur ses deux pieds légèrement écartés. Il arrêta la progression de sa sœur d’un bras et plissa les yeux, un petit sourire se dessinant sur son visage :


- Il est là…

Il fut pris d’une sorte de petit gloussement et ses yeux semblèrent trancher la pénombre comme un ridicule bout de papier. L’Earth Dragon Slayer, elle, était de plus en plus inquiète. Elle voulut s’exprimer, mais, à peine une syllabe eut-elle franchi sa bouche que Rainer mettait son index devant celle-ci.

- Ssssh…

Il la regardait d’un air assez étrange… Puis, brusquement, il tourna de nouveau la tête vers l’avant.
Une silhouette commençait à se découper à travers langues de brouillard et dents végétales… Plutôt grand et de corpulence moyenne, l’individu faisait montre d’une démarche rapide. On aurait dit qu’il tentait vainement de feindre une attitude décontractée. Lorsqu’enfin il entra dans la zone éclairée par la lumière blafarde d’un lampadaire, Akusei lui dévoila ses… Crocs.
Rapidement, l’environnement disparut autour de celui-ci. Il n’y avait plus rien si ce n’est lui et sa cible. Autour d’eux, un champ de bataille sans intérêt. Plus rien d’autre ne subsistait. Ce combat… Le combat… Lui et lui seul pouvait oser prétendre exister !
Rainer commença à marcher… Lentement… Il ne cessait de fixer les petits yeux perfides de cette personne… Celle-ci chercha d’ailleurs à fuir le regard de l’adolescent, répondant à un réflexe primitif. Cela dit, quand le Pourfendeur se positionna à une dizaine de mètres de lui sans pour autant rompre le contavt visuel, l’inconnu s’arrêta également. Il plissa ses petites et répugnantes billes… Déjà ridiculement rabougries, elles semblaient vouloir fuir à l’intérieur des orbites de leur possesseur. Ce dernier, visiblement mal à l’aise, finit par demander, à tout hasard :


- Oui… ?

Le mage abyssal pencha la tête sur le côté, toujours souriant. Enfin ! Enfin… Enfin il allait avoir sa vengeance… Il allait tuer la source de son malheur… L’être l’ayant plongé dans la perdition…
Sans prévenir, il donna une impulsion qui fit voler la terre derrière lui et se jeta sur le brigand d’Akurio. Démon surgissant de l’ombre, monstre aux airs fous, le fils d’Abyssia jamais n’avait paru aussi tordu. Poings fermés et muscles contractés, il s’apprêtait à ne faire qu’une bouchée de ce misérable adversaire qui…
Soudain, quelque chose se referma sur la cheville de Rainer. L’instant d’après, il s’écrasait contre un tronc d’arbre et une multitude de branches se plantaient dans sa peau. Ainsi empalé, par ses quatre membres, il vit, dans la pénombre, des gouttes de sang couler le long des bras de son malfaiteur végétal. Epais, sombres et silencieux, ces fragments de vie glissaient petit à petit sur le bois pourri… Le Sea Dragon Slayer prit une grande inspiration saccadée. S’il avait été quelque peu décalé sur un côté, alors…
Mais la chose accrochée à son pied ne lui permit pas de penser plus. Il fut retiré de son piège aussi brutalement qu’il s’y était écrasé, et, vulgaire pantin maltraité, plongea malgré lui dans la fange, près de Honey dont il avait oublié la présence.


- Kukuku…, fit une voix aussi perverse que la physionomie de son détenteur l’annonçait. Je suppose que vous êtes là pour m’arrêter… Mais n’oubliez pas que je suis mage, moi aussi…

Rainer tourna sa tête enfoncée dans la boue. Son visage et ses cheveux avaient viré au marron et cette substance tout bonnement… Ordurière… S’était infiltrée dans sa bouche, noyant son palais et sa langue sous un déluge de déchets biologiques. Un masque d’ignominies et de rage tordait son visage… Une ire sans âge l’avait investi. Il lui sembla qu’en lui, les flots sur lesquels il voguait se déchainaient, portant son esquif spirituel sur un continent nouveau. Une terre de dévastation dont les profondeurs vrombissaient, écumaient de rage. Poser les pieds sur ce monde inexploré sembla diffuser en lui des serpents ardents. Ces derniers remontèrent dans ses veines en se secouant, portant son sang à ébullition. Aussi, lorsqu’ils atteignirent son cœur comme son âme, ils refermèrent leurs crocs dessus et, avec une force démesurée, cicatrisèrent toutes les plaies les déchirant.
Devant lui, un être déformé par son imaginaire faisait danser des tentacules de magie autour de lui. Akusei se rappela alors qu’il n’avait toujours pas été libéré et rompit le lien d’un jet d’eau à haute pression craché par sa paume. Il était bilieux… Coléreux… Belliqueux !
Il se remit debout d’un mouvement ample, manquant de choir sur le côté tant il semblait hargneusement décontracté… Alors, il sourit de nouveau à son ennemi :


- Je…ai…asser…u…ier…eau…, marmonna-t-il inintelligiblement.

- Quoi ?

Rainer utilisa son Umiryuu no Hikou et fut sur lui en une seconde. Sa main se referma sur sa gorge et il le plaqua au sol comme un maillet frappe un pathétique quartier de viande pour l’attendrir. Un nimbe d’eau ornait d’ores et déjà son autre bras, armé.


- J’AI DIT QUE J’ALLAIS TE TABASSER SI FORT QUE TU VAS EN CHIER TON CERVEAU !

Aussitôt prononcée, la menace fut mise en pratique. De toutes ses forces, le Sea Dragon Slayer abattit son poing de titan sur le visage indistinct de son ennemi.
Il le dégoûtait tant… Maintenant qu’il était proche de lui, il pouvait sentir les relents de gnôle et de sperme qui montaient de ses vêtements… Il pouvait entendre sa respiration débile et toucher sa peau gluante de batracien. Une vraie Jolie chose créée par la nature ! Primate parasite ! Humain bon à se rouler dans sa merde !
Akusei frappait, frappait. Sans interruption. Mais alors qu’il s’apprêtait à porter le coup final, levant le bras bien plus haut que précédemment, le voleur profita de cette ouverture et envoya quatre chaînes se saisir du jeune homme-dragon. Celui fut projeté à plusieurs mètres dans les airs… Au moins une bonne dizaine. La haine, une nouvelle fois, doubla de volume. Le jeune homme allait-il réussir à ne pas exploser ? A chaque fois qu’il pensait être au paroxysme de la fureur, celle-ci atteignait un nouveau niveau. N’y avait-il donc aucune limite à cela ? Il frissonnait, pleurait et criait de rage. Un dément. Une bête de colère. Ses yeux semblèrent éclater et, pour la première fois, l’on put les qualifier de « rubis du Mal ». Car c’était là leur genèse ! Un concentré de haine instable qui, sous une insupportable pression, avait fini par cristalliser.
C’est avec cette nouvelle vision qu’il observa le corps étendu dix mètres sous le sien se couvrir d’écailles bleues… La tête fracassée s’allongea pour devenir irrésistiblement reptilienne et les bras se muèrent en ailes membraneuses. Des extrémités du brigand sortirent des griffes et un bleu pur engloutit ses pupilles de rat.
Une expression improbable se dessina sur le visage de Rainer. Sourire atteignant ses pommettes, traits tordus, yeux meurtriers et nez retroussé, sa respiration devint rauque, plus bestiale encore. Bref, ce n’était plus que l’avatar de la folie.

Ainsi, lorsque son adversaire voulut le rapprocher de lui par un aimable tirage sur ses liens, Akusei ne fut nullement pris d’effroi. Le sol s’approchait… Et alors ?! Il était grand temps d’en finir !
Fermant les yeux, le Sea Dragon Slayer canalisa sa haine et la mêla à sa magie. Elle se manifesta sous la forme d’une aura aquatique et bouillonnante. Soudain, les flots se dressèrent vers le bas comme le haut. Rainer se retrouva ainsi au sein d’une colonne abyssale qui hurlait, creusant le sol là où elle le touchait.


- Metsuryuu Ougi... Yami no Taikai… Umiryuu no…  

Le maître des eaux glissait lentement, ralenti par l’eau qu’il projetait dans deux directions contraires. Ouvrant les yeux, il put contempler, l’espace d’un instant, l’image de son ennemi pétri par les flots malgré le flou que provoquait le fort courant devant lui.

- DŌKETSUUU !

Obéissant fidèlement aux ordres de son maître, l’élément ravageur se mit à tournoyer. Bien vite, le corps de l’adversaire fut emporté et écartelé par les courants contraires. Le monde se changea en un tourbillon déchaîné. Poséidon semblait être venu rendre visite aux mortels pour lâcher la bonde à son ire divine !
Les bulles d’air qu’expirait le malheureux disparurent rapidement, éparpillées par le déluge. Les végétaux les moins résistants, arbustes et buissons, furent déracinés et rejoignirent la centrifugeuse abyssale. Un enfer aquatique dont Rainer était le maître ! Il était là, en son centre. Bras écartés, il tournait lentement alors que son ennemi était déchiré par la puissance de l’eau, impacté par les débris qu’elle charriait.
Soudain, la tête d’Akusei toucha le sol. Le sort s’effondra d’un seul coup, inondant la zone quelques secondes jusqu’à ce que la terre l’ait bu. Le fils d’Abyssia se releva non sans tituber. Le sort qu’il venait d’utiliser avait pompé la quasi-totalité de ses réserves magiques… Une chance qu’il n’ait pas eu à utiliser d’autres arcanes avant celui-ci… Il ne se serait pas relevé si ça avait été le cas.
Partout autour de lui régnait la désolation. Dans un rayon de quelques mètres, tout avait été détruit… Labouré… Retourné… Arraché… Brisé…
Une trinité de petits arbres jonchaient le sol éviscéré. Les lampadaires avaient été pliés par la force de l’eau. Le Sea Dragon Slayer manqua de choir, pris d’une affreuse migraine, en observant l’étendue des dégâts…
C’est alors qu’une forme émit d’ignobles gargouillis et cracha l’onde ayant empli ses poumons. Rainer s’en approcha, pantelant… L’ennemi était dans une position ridicule. Deux de ses membres semblaient orientés du mauvais sens et ses habits étaient déchirés de sorte à ce que l’on puisse voir l’énorme bleu (résultant sûrement d’un choc avec les débris) ornant son ventre comme un saphir morbide.
Lorsqu’il vit Rainer, il balbutia des mots à peine compréhensibles :


- Ne… non… pas… Maelström !

« Maelström »… Il avait craché cela comme un nom et non pour désigner le précédent sort… Cela sonnait plutôt bien…
Mais qui s’en souciait ?


- Gehehaha… Finalement, ça m’intéresse plus trop d’savoir si c’possible de faire passer ta cervelle par le trou d’ton cul…, bredouilla-t-il à travers le brouillard de son exténuation.

Rainer observa les yeux du  voleur… Ils étaient gorgés de terreur. Le Pourfendeur pouvait y voir son reflet… La preuve que les miroirs de l’âme s’étaient brisés et ne savaient plus refléter que le monde extérieur…
Le silence tomba sur la scène. Akusei dardait son regard vers… Il ne le savait pas réellement, en réalité. Il était censé faire quelque chose à ce moment-là… Mais quoi ? Sa haine qui l’avait guidé durant le combat était toujours présente… Alors pourquoi avait-elle arrêté de lui dicter sa manière d’agir… ?
Bref, le Pourfendeur se contentait d’haleter et de déglutir à intervalles réguliers. Bref, son vis-à-vis se contentait de trembler et de gémir à intervalles réguliers.
Hésitation. Incompréhension. Stagnation. Inaction.

Alors, des petits pas indécis se firent entendre malgré la mollesse du sol. Une odeur les accompagnait…
Cette odeur… !
Aussitôt, le brigand changea à nouveau d’apparence.
Abyssia !


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MessageSujet: Re: L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] EmptyMar 24 Mar 2015 - 13:50



feat. Memories


L’Essence et les Sens d’un Seigneur Saigneur

Psycho Flashback


“  J’exècre Abyssia.”











L’enfant sanglotait, genoux à terre. Un air apeuré et désespéré s’était affiché sur son beau visage. Elle salissait ses vêtements ainsi dans la boue… Mais quel détail inutile ! Devant elle se tenait son frère. Ce frère qu’elle chérissait. De dos, il faisait face à son ennemi. Dans une petite zone autour d’eux, il n’y avait plus rien… Un déchaînement de magie avait rasé le décor…
Qu’était-il devenu… ?
Rainer se retourna soudain vers elle, horrifié par son propre acte. Par réflexe, elle se couvrit visage.
Après tout, on ne pouvait pas lui en vouloir… Derrière celui qu’elle avait appelé « Nii-chan », un cadavre décapité gisait dans une mare de sang.




• • •


Rainer se réveilla en sursaut, le souffle court. Dressé sur ses bras, son buste se balançait d’avant en arrière. Sa peau comme ses cheveux étaient moites. Les draps collaient à son être comme un suaire.
Tout cela n’était donc qu’un rêve… ?
Non… Honey était recroquevillée sur elle-même, dormait en lui tournant le dos. Son sommeil était agité et elle y donnait des régulièrement des coups, grognant ou murmurant des sons sans signification… Parfois, elle gémissait brièvement avant de se tapir dans la chaleur bienfaisante de son lit…
Alors c’était bien vrai… Rainer Akusei avait tué le malfaiteur qu’il aurait dû arrêter…
Bien évidemment, aux yeux de la justice et du commanditaire, cela n’avait été que de la légitime défense…
Et pourtant.
Alors qu’il se tenait devant lui… Devant son adversaire défait… Le Sea Dragon Slayer l’avait, d’un seul coup, décapité. Le geste avait été leste, brutal et… Enthousiaste. Jusqu’au dernier moment, Rainer avait cru se tenir devant sa mère. Et ce n’est qu’une fois son ennemi mort qu’il avait réalisé l’horreur de ses actions…
C’était cruel, monstrueux. Abominable. Sa haine l’avait mis dans un état second. Il en avait même oublié son trésor, sa sœur.
Etait-elle si sauve sous l’aile d’un tel fou ? De quelqu’un dont la colère pouvait être aussi dévastatrice… ?
Rainer regarda la forme pelotonnée sous la couette…
Non… Définitivement, non…
Tout ça à cause de quoi ? A cause de qui ? Une dragonne. Une sal*pe de dragonne. Et se faire cette réflexion attisait d’autant plus la rage de l’adolescent. Pris dans un cercle vicieux, sa situation ne faisait qu’empirer.
Désormais, c’était une évidence, la plus grande pensée d’Akusei était la suivante :


*J’exècre Abyssia.*

Il voulait la voir morte. Du reste, il déplorait le fait de ne ressentir aucune culpabilité à cette idée… C’était comme cela. C’était ça, son but. Ce qu’il y avait à l’autre bout du fil rouge…
Le tombeau de sa mère.
Et quel était le moteur de Rainer pour y parvenir ?
La haine.

Il ne vivait plus que pour ça… Depuis quelques temps, il la sentait, cette colère. Cette envie irrépressible de réduire à néant la responsable de son malheur… Il avait tenté de la réprimer… En vain. C’était inutile. Cet objectif était ancré dans son essence la plus primordiale. Peu importe ce qu’il ferait, cette chose en lui resurgirait pour tenter d’accomplir son dessein le plus important.
Rainer se leva en silence pour ne pas déranger le sommeil de sa sœur. Il observa, derrière le rideau, Crocus dormant sous son manteau d’ombre… Puis il fit quelques pas pour venir se camper devant le mur auquel était collé un bureau. Le Pourfendeur ouvrit le tiroir et en sortit quatre petits objets. Il planta une punaise dans chacune des deux photos découpées dans les journaux. Devant celles-ci, il sourit un long moment, caressant du bout de son doigt le visage encore innocent de Honey… Un geste qu’il ne pouvait plus se permettre à l’encontre de la véritable fille de Velastey sous peine de la souiller.

Sa quête de vengeance impliquait de nombreux crimes. Des meurtres, sûrement. Cela effrayait quelque peu Akusei de se dire ça… Mais, c’était là la dure vérité. La rage voulait le consumer, il le sentait. Il n’allait pas pouvoir la tenir sous contrôle intermittent toute sa vie…
Un jour, elle éclaterait…
Et si Honey se trouvait dans les parages… Avec son odeur draconique…
Rainer frissonna.
Sa décision était prise.
Il prit un stylo et écrit lentement sur une feuille, traçant chaque lettre comme si sa vie en dépendait, un message d’adieu.
Puis il se résigna, le froissa et le jeta par la fenêtre. Honey ne devait pas se souvenir de lui… Qu’elle l’oublie ! Cela valait mieux pour elle… Lui aussi, de son côté, finirait par ne plus se rappeler tous ces moments… Tout ce bien-être… Toute l’histoire de cette famille que le destin avait fait se former… Tous ces petits vols… Toute cette fierté… Tout ça… Et tout ça… Et…
Aussitôt, des larmes ébouillantèrent les yeux de Rainer pour mieux geler ses joues. Il rassembla ses quelques affaires dans un sac.


- Adieu…, sanglota-t-il d’une voix brisée.

Il sortit, faisant hurler la porte comme son âme.

• • •


Rainer marchait vers Akurio et son futur. Ses pas étaient lourds, toujours plus difficiles. Il lui semblait qu’une enfant bien connue s’accrochait tant bien que mal à ses pieds, quitte à s’écorcher sur le sol. Elle pleurait et voulait son retour auprès d’elle… Et lui aussi pleurait. Il avait tant pleuré qu’il ne s’en rendait même plus compte. Mais chaque coup de vent sur ses joues mouillées lui faisait l’effet d’une gifle, comme pour dire : « ressaisis-toi ! », « reviens ! » ou « arrête ! ».
Dans sa gorge, une tonne de plomb et d’amour semblaient le tirer vers le bas. Pour ce qui était de son ventre, c’était un ouragan de vide qui lui rappelait d’autres souvenirs…
Son propre départ l’avait brisé.
Mais il était maintenant affublé des rubis du Mal. Toujours, dans son regard, l’on pouvait maintenant lire tantôt une étincelle de méchanceté, tantôt un brasier de malfaisance. Il lui semblait que même ses cheveux, volant au gré du vent, tentaient de cacher au monde ces yeux maléfiques.
Sa bouche était entrouverte, laissant s’échapper un soupir sans force ni volonté.

Il arrêta soudainement sa marche.
S’il avait laissé sa sœur seule, ce n’était pas pour que chacun pleure dans son coin. Non… Il y avait une raison. Une quête. Une mission. Et si les souvenirs l’empêchaient de mener à bien ladite mission…
Alors, ils devaient disparaître. Cela le raccordait avec son passé…
Il n’en voulait pas.
Certes, penser ça revenait à se planter un couteau dans le ventre… Mais il le fallait…
Rainer se tourna vers l’intérieur de lui-même. Vers l’amas de griffes et de crocs bien mal maintenu en place dans une cage psychique.


*Fais de moi ton avatar. Change-moi en bête, en animal, en Maesltröm si tu le dois. Fais-moi oublier ce qui peut entraver l’accomplissement de mes desseins. Dévore mon humanité s’il le faut. Nourris-toi de mes expériences si tu peux me faire atteindre mon but ainsi. Je suis à toi, tu es à moi. Tu es en moi… Laisse-moi être en toi.*

Les barreaux de la prison s’évanouirent.
La haine déploya tout son corps maudit et se jeta sur Rainer.
Il s’y abandonna…


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MessageSujet: Re: L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] L'Essence et les Sens d'un Seigneur Saigneur [Solo] EmptyMar 24 Mar 2015 - 13:56



feat. Memories


L’Essence et les Sens d’un Seigneur Saigneur

Psycho New Will


“La Famille. Une dynastie dont le sang, excellence du règne animal, garantissait le droit d’hégémonie sur le reste des races.
Il était désormais du devoir de Rainer de rassembler sa fratrie draconique et fonder cette oligarchie…”








Dans les rues d’Oak, un mage de Thunder Light. Au creux de sa main, la gorge tendre d’une fille écarlate. Elle s’étouffait et lui était un vil fieffé. Dans ses yeux, les années oubliées avaient brillées. Le mage noir en était troublé… Une telle histoire… Jamais il ne l’aurait pensé être enfouie dans sa mémoire…
Cette petite… Cette Dragon Slayer… Il lui était impossible de se rappeler son visage, son nom ou l’élément qu’elle maîtrisait. Quoi qu’il en soit, elle avait été sa sœur, et ce, durant des moments de son existence qu’il pouvait considérer comme heureux.
Oui…
Aucun autre de ses souvenirs n’était aussi agréable…
Il avait été si joyeux avec elle…
Et la fillette qu’il tenait entre ses mains la lui rappelait… Dans les yeux de cette dernière, il subsistait toujours cette étincelle de rien. Rainer leva sa main, serra brusquement sa gorge. La jeune femme ne tenta même pas de résister. Ses yeux se révulsèrent et…


- Tch.

Un bruit métallique résonna dans la ruelle. Contre une benne à ordure en train de vomir son contenu, la fille gisait, sonnée. D’une claque magistrale donnée du revers de la main, Akusei l’y avait envoyée.
Bien qu’elle ne puisse pas l’entendre, il s’accroupit près d’elle et lui dit simplement :


- Si jamais t’as le malheur de me recroiser, j’t’étouffe pour de bon. Non pas avec ma main, mais avec les déchets dégueulasses des gens que j’te forcerais à bouffer. Pigé ?





Après lui avoir littéralement craché au visage, il se détourna, sortit de la ruelle, et se mit à marcher en direction du siège de la guilde.
Pff… Même cette menace était ridicule…
La réminiscence évoquée par ses sens l’avait troublé jusqu’à son essence. Cela remettait en cause tous ses gestes, tout ce qu’il avait fait. Tout ce qu’il était. Il s’agissait, jusque là, de Rainer Akusei, le dragon mortifère qui écraserait ses congénères. Puis, après cette série d’adversaires, enfin, il tuerait sa mère.
Et pourtant… Et pourtant…
La première étape lui semblait désormais fort inconvenante… Avec le déblocage de tels souvenirs perdus pour une raison obscure, le rang S regrettait presque de s’être battu contre Icesoul… D’avoir été haineux envers Kôki… D’avoir failli noyer Kalvoz… Et d’avoir tranché en deux Soulsilver.
Ce… Cette… Sœur… Un élément antérieur qui avait modifié toute la pensée de Rainer. Comme s’il était retourné dans le temps pour y modifier quelque chose. Il lui paraissait maintenant inconcevable de prendre la vie de l’un des membres de sa fratrie. Ou, du moins, volontairement. Bien évidemment, s’il n’avait pas le choix, il était encore tout à fait capable de leur arracher le cœur… Mais avec quelques remords, tout de même.

C’était une sensation étrange, très étrange… Comme si on l’avait privé de sa personne… Comme si on avait remodelé, à son insu, sa nature… Frustration, confusion et intérêt se mêlaient dans son esprit draconique.
Il repensait à la fracture entre les humains et lui-même… Sa supériorité indiscutable… Et le ramassis de larves qui osait tenter de le réprimer.
Le Conseil…
Sa vengeance à la prison ne lui suffisait pas. Rainer en voulait plus. Tant que le Conseil existait, il ne sentirait pas comblé. Comment pouvaient-ils essayer d’imposer leur autorité minable sur un Dragon… ? Comment pouvaient-ils se hasarder à freiner son ascension ?
Non…
Pas un Dragon… Des Dragons. Les frères et les sœurs d’Akusei étaient dans la même situation. Bridés par le Conseil. Qu’ils en soient conscients ou non. Eux, la quintessence de l’évolution… Réduite à la soumission.
Qu’ils se révoltent !
Ils étaient les seigneurs des Mers, des Glaces, de la Lumière et de la Foudre ! Et bien d’autres souverains existaient, c’était une certitude. Régner sur le monde n’était-il pas légitime ? Chacun avait un domaine… Il était donc logique que leur alliance régisse l’univers tout entier !
Comme les dieux de l’Olympe, les Dragon Slayer formaient le panthéon de Fiore… Voire d’Earthland tout entier. Ils étaient une famille.
La Famille. Une dynastie dont le sang, excellence du règne animal, garantissait le droit d’hégémonie sur le reste des races.
Il était désormais du devoir de Rainer de rassembler sa fratrie draconique et fonder cette oligarchie…



Le fils d’Abyssia se mit à étudier les cas des trois Pourfendeurs qu’il avait croisés et qui étaient toujours en vie…
Kôki, le premier, semblait être un homme-dragon profondément bon. Aveuglé par sa bienveillance, il n’avait pu supporter l’arrivée de mages noirs dans sa guilde et l’avait instantanément fui. Sans même chercher à comprendre pourquoi. Dans l’esprit de Rainer, son profil était donc le suivant : gentil, honnête et vertueux… Mais aussi faible et lâche. Un esprit qui n’avait fait que se dérober devant l’adversité. Etait-il toujours comme cela dans la vie ? Peut-être. Sûrement. Et, dans ce cas, Akusei n’aurait qu’à l’acculer, ne lui laisser aucune porte de sortie pour pouvoir profiter de sa fragilité. Ainsi, il profiterait de ce trait de caractère dans l’optique l’enrôler petit à petit… Pour l’entraîner dans un cercle vicieux auquel il ne pourrait plus réchapper. Car, oui. Le Sea Dragon Slayer allait devoir se faire plus rusé et moins colérique avec sa famille s’il voulait obtenir quelque chose d’elle…
Icesoul, le second, était, de prime à bord, blasé de tout. Les choses ne présentaient aucun intérêt pour lui, si bien qu’il ne connaissait pas Maelström avant son attaque à Kogeta ni n’avait fait attention à ce qu’il avait dit, manifestement. Puis, lorsque ce dernier avait engagé un combat à mort avec Soulsilver, l’Ice Dragon Slayer avait tout bonnement disparu, s’était terré. Pas par faiblesse, c’est ce que supputait Akusei, mais parce qu’il n’était pas du genre à prendre des risques. Aussi froid que son élément, Fuyuki semblait toujours être imperturbable. Dans tous ses gestes, l’on ne ressentait qu’une indifférence creuse face aux événements… Lui, Rainer allait l’approcher en présentant le caractère aventureux de l’entreprise. Il l’enjoliverait quelque peu et ferait miroiter des péripéties devant ses yeux pour qu’Icesoul soit intéressé. Cela dit, cet être se présentait comme difficilement contrôlable étant donné son caractère détaché…
Enfin, il y avait Kalvoz. Lui avait une vision des choses complètement pervertie. Il se pensait investi d’une sorte de mission... « Protéger les humains », avait-il dit… A terme, cela pourrait s’avérer assez problématique. Cela dit, l’aristocrate était un militaire. C’était un homme d’action… La question qu’il fallait se poser était celle de son obéissance et de sa loyauté à ses dirigeants. Avait-il conscience de leur inutilité ? De leur indolence ? Si c’était le cas, Akusei n’aurait qu’à lui présenter son projet comme une façon de reprendre le royaume et d’imposer une tutelle plus ferme sur les Hommes. Et, dans ce cas-là, il le laisserait croire que la situation était sous contrôle…  Jusqu’à un certain stade où le mage noir exposerait et imposerait sa façon de gouverner. A ce moment-là, Anders serait déjà piégé et pourrait même être en accord avec lui… Et si jamais il avait encore confiance en les Conseillers, Rainer n’aurait qu’à faire s’effondrer cette foi…
Autant dire que ces trois-là étaient presque déjà sous son emprise…

Toute sa frustration liée à son incapacité à tuer la jeune femme, invocatrice d’une matrice où s’étaient forgés ses desseins, disparut. Il la remercia silencieusement.
Désormais, il n’avait plus qu’une chose à faire.
Allez rendre visite à ses frères… Débusquer les autres…
Et retrouver sa petite sœur.


- Gehehahaha…


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