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Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame]

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Invité

Anonymous

Invité


MessageSujet: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyMer 22 Oct 2014 - 16:01



feat. Flame Honotora


Parfois, seule la glace sait raviver la flamme...

Reluctance


"T'as pas l'air d'avoir envie d'une conversation. Ça tombe bien, moi non plus."





 


Au crépuscule, les rues de Cliver étaient animées... Comme à n'importe quelle heure de la journée, en réalité. Ce soir était encore plus encombré de populace que les autres. La faute à l'été indien, particulièrement marqué cette année. 
La chevelure bleue se frayait tant bien que mal un passage parmi les braillards, les petits couples et les simples flâneurs. Comment pouvait-on apprécier de tels bains de foule? Cette ville était même un véritable spa d'anthropothérapie... La célèbre rue, bordée de restaurants et boutiques en tout genre était saturée de gens, de bruits de chaussures frappant le sol, d'égosillements, d'odeurs (entêtantes car mêlées à d'autres) de nourriture... Vraiment désagréable. Mais le jeune homme victime de la foule ne connaissait pas assez la cité méridionale pour passer par les petites rues plus tranquilles... Si cet adjectif avait un sens à Cliver.
Le fait est facilement déductible ; Erial ne s'y trouvait pas de son plein gré. Le rang S devait sympathiser avec ses nouveaux alliés de Wave Stream... Le seul intérêt qu'il y trouvait était de rencontrer Groundswell et sa personnalité impulsive. Juste histoire de voir qui avait mis au tapis Icefield-sama il y a de cela quelques mois. Et puis, ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre un, voire le mage le plus puissant du continent. L'Ice Maker allait pouvoir se targuer de l'avoir provoqué quelque peu...


Le jeune homme n'était vraiment pas d'humeur a faire ami-ami avec les vantards du Sud. De toute façon, il n'en serait jamais d'humeur. Néanmoins il avait juré allégeance à Fairy Tail... Ce qui impliquait son lot de concessions. Sa puissance jouait contre lui pour ce coup-ci. Il comptait parmi les plus forts de la guilde, d'où cet espèce de devoir intrinsèque : représenter les fées. Qu'est ce que ca voulait dire? Qu'il devait tout détruire, gueuler pour rien et servir des discours étouffants de niaiserie à toute personne ne respectant pas les sacro-saints principes d'amitié et d'amour?

- Pff...

Les sentiments... Ou le paradoxe erialesque. Un mage d'apparence froide et narquoise renfermant en réalité une sensibilité des plus meurtries... Depuis peu, celle-ci avait été enterrée un peu plus profondément dans son cœur. Entre ses petits crimes et le mépris d'Isalia : la seule pour laquelle il avait agi en bien... Non, il ne se lierait plus. Plus aussi profondément. La coquille faussement vide remplirait sa mission de rédemption. Et elle en profiterait pour rire un peu, prendre du bon temps. Apprécier secrètement chaque instant de bonheur. Elle se moquerait allègrement de tout le monde, ferait preuve d'un insupportable cynisme. Mais sans que personne ne s'en doute, elle nourrirait son cœur, enfoui sous cette impénétrable couche de glace, de ces sourires, ces expressions épanouies et cette ambiance légère, propice à un chaos fort drôle. 
Bref.

Lassé du bruit et des bousculades, Alternost pénétra dans une petite ruelle sale, perpendiculaire à la grande artère. Déjà, il était plus tranquille. Mais les relents d'urine et de vomi ne l'interessaient pas tant que ça. Avec une expression de dégoût, il modélisa une échelle en glace qu'il fit s'agrandir jusqu'au toit du bâtiment le plus proche, projetant son reflet brillant, sous les lumières de la ville, sur les carreaux sales de ce corridor urbain répugnant. Et dire que l'homme-fée était en plein centre ville... Étrange. 
Alors qu'il s'apprêtait à poser son pied sur le premier échelon, il entendit un bruit de verrerie rapidement suivi de petits gémissements plaintifs. Intrigué, Erial pencha sa tête en arrière pour voir une créature au teint blafard et aux yeux injectés de sang se précipiter sur...
Une seringue qui explosa violemment sous le pas du jeune homme aux cheveux bleus. Le drogué le considéra surpris, puis haineux. Ce à quoi son tourmenteur répondit par un sourire en coin.


- N'essaie même pas...

Mais, visiblement, l'autre s'apparentait plus à une bête sauvage en excès de caféine (ou de quelque chose de moins sain) qu'à un Homme. Quand il bondit, le mage de glace n'eut qu'à pivoter son pied gauche pour le placer derrière le droit. À l'instant précis où l'immondice vivante passait devant Alternost, sans avoir encore compris ce qui l'attendait, ce dernier releva brutalement son genou, le lui enfonçant en plein ventre. Stoppé dans son élan, le drogué s'effondra à terre, paniquant car le souffle coupé.

- Ok, le déchet. Dégage et va essayer de t'acheter une vie. Mais fais-le rapidement avant que je sois tenté de te ligoter et de te forcer à supporter un monologue d'une heure sur la vie et sa valeur.

Le digne représentant de la lie de l'humanité, sûrement mort de terreur des suites de cette menace inhumaine déguerpit assez rapidement, se mêlant au flot informe d'êtres vivants descendant la rue piétonne. 
De son côté, l'Ice Maker s'agrippa aux barreaux de sa création et, une fois arrivé sur le toit du bâtiment, la fit disparaître d'un geste. Seuls huit toits le separaient de son objectif : la corniche et Wave Stream.
La nuit était tombée sans qu'il ne s'en rende compte mais Cliver était assez illuminée pour qu'un mage fratricide en quête de rédemption puisse voir là où il marchait. C'est ainsi que, créant des éphémères passerelles gelées pour finir sur une glissade plutôt divertissante, le mage de glace atteignit sa destination. Ni une, ni deux, sans un regard pour John D. Cliver, il descendit sur la plage, se disant qu'il remonterait sur le pavé une fois en face du fief de Groundswell. 
Traînant le pas, Erial observait les traces du passage des autres, se demandant à qui elles appartenaient. Il écoutait le bruit des vagues, s'imaginant dans une autre vie. Une vie où, calme, il se reposerait sous un arbre au bord de la mer, n'ayant que cela à faire. Une vie sans problèmes aucun. Sans Faucheuses rôdant. Sans sociopathes pactisants. Sans soeurs envieuses. Sans amitiés déçues. Oui... Allongé sous cet arbre, seulement importuné par la chaleur, le sable s'infiltrant partout et les fourmis explorant ses orteils et ses doigts... Allongé sous cet arbre, attendant une jeune et belle fille, ou des amis... Ou sa famille...
Mais non. Dès le début, Erial Alternost avait subi un endoctrinement de la part d'une autre jeune et belle fille. Son nom? Réalité. Et au final, le pauvre enfant piétinant cendres et cadavres sans pouvoir les identifier était devenu un tueur. Puis un lieutenant de guilde officielle en des temps qui s'annonçaient de pire en pire. Des temps de guerre. L'Ice Maker faisait partie de ces gens dont l'existence avait été sacrifiée... Sûrement pour un but plus grand, il l'espérait. Et puis, qui sait? Cette vie idéalisée, il finirait peut-être par mordre dedans si ce n'est l'effleurer, la toucher du bout des doigts...

Le bâtiment de Wave Stream se profilait au clair de lumière sélène et l'on entendait la rumeur qui en montait. Alternost haussa un sourcil. Ô volonté, où t'avait-il égarée...? L'homme-fée parcourut le reste du paysage de son regard gris, histoire de faire autre chose que d'avancer vers ce quartier général.
Des bâtiments, Wave Stream, la corniche, un muret, du sable, du sable, un truc recroquevillé, du sable, de l'eau, la lune. Le rang S s'attarda sur le truc recroquevillé... Et, soudainement animé par un espoir nouveau, fit de grandes enjambées vers la chose en question qui s'avéra être une femme à l'air mélancolique. Et en prime, la marque de Wave Stream luisait aux rayons lunaires sur le haut de sa poitrine. Coup de chance! 
Posté à un mètre sur la droite de la jeune femme, le solitaire attendit vainement qu'elle le remarque. Mais voilà, Poil de Carotte était absorbée par ses réflexions. Sûrement pensait-elle au danger que représentaient les lapins pour elle...
Finalement, la langue du Tumultueux se délia.


- Yo. T'es de Wave Stream? Parfait. T'as pas l'air d'avoir envie d'une conversation. Ça tombe bien, moi non plus. Mais je suis obligé de le faire, la faute à Master Icefield, alors faisons comme si nous mourrions d'envie de nous connaître.

Il se rapprocha de la fille et reprit :

- Erial Alternost, Ice Maker, rang S de Fairy Tail. Le Tumultueux si tu aimes les racontars et les petites affiches dans les tavernes.

Il n'y avait pas grand monde qui avait eu vent de son implication dans l'accès d'Elen au pouvoir, non? Aucune chance que le membre de Wave Stream lui saute dessus ou se mette à courir loin, donc. Enfin, qui sait?
Après l'avoir dévisagée avec soin, cherchant un sujet de conversation, il ne put s'empêcher d'ajouter :


- Ah mais je te reconnais... Tiger Blade, c'est bien ça? T'étais à Thunder Light avant... Et t'as atterri chez Groundswell. Tu dois connaître Ryû. Il est arrivé en même temps que moi à Magnolia. Je peux pas me le voir, si tu veux tout savoir.

Allez, ce discours de banalités inintéressantes ponctué d'un sourire ironique devait donner à Erial un air insupportable et antipathique. On aurait dit un homme maladroit tentant d'aborder une jeune femme de la façon la plus lourde possible. Ou alors un inconnu à l'air pas vraiment sympa qui venait de débiter une dizaine de phrases à une rouquine après lui avoir dit qu'il n'en avait pas envie. Ouais ce devait être plus ou moins ça... Surtout quand on voyait la tête que tirait la jeune femme en question. 
Après tout, tant mieux. L'entretien ne durerait pas, au moins. Et l'Ice Maker pourrait affirmer qu'il avait essayé...


© Code de Anéa pour N-U



Dernière édition par Erial Alternost le Dim 22 Fév 2015 - 19:08, édité 2 fois
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Flame Honotora

Flame Honotora

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Feuille du Mage
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MessageSujet: Re: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyLun 9 Fév 2015 - 0:31



Parfois, seule la glace sait raviver la flamme...
Feat Erial Alternost


Un fort rayonnement lumineux s'infiltra à l'intérieur de la pièce sombre dans laquelle je me trouvais. Les épais rideaux, les lourds volets de bois avaient plié devant la puissance de l'astre du jour. Ce même astre qui entamait sa course inlassablement, tous les jours, depuis des années, des siècles, des millénaires... Cet astre qui nous obligeait, pauvres humains, à suivre son rythme, qu'on le souhaite ou non. A la création de l'Homme, il avait inscrit dans nos gènes sa suprématie incontestable. "Vous vivrez comme moi, soumis à ma clarté." Il est inutile de lui résister. Malgré cette vérité incontestable, je tentai vainement depuis plusieurs mois de briser cette règle. Pourtant, il avait toujours eu raison de moi, d'autant plus qu'un dilemme se jouait toujours durant cette lutte contre le besoin d'activité du corps. Je souhaitais de tout mon être de restée là, allongée sans rien faire. Je savais pertinemment de quoi allait être composée ma journée. Une errance, des souvenirs qui reviennent à la charge, des sentiments dans lesquels je me noyais. Toutefois... Une autre parcelle de ma volonté refusait de mourir. Elle se battait contre mon désespoir, et œuvrait nuit et jour pour me garder la tête hors de l'eau. Elle me hurlait de ne pas tomber dans l'inactivité, d'agir comme un être vivant, au moins en souvenir de ceux qui étaient morts. La raison viendrait d'elle-même, un jour ou l'autre. Patience, me criait-elle, patience !
Aujourd'hui encore, j'étais vaincue. La pièce s'inondait de lumière, et mon bras tirait déjà un pan du rideau, laissant ainsi une vague solaire illuminer mon lieu de vie et de repos. Les bruits de la ville parvinrent à mes oreilles, et achevèrent de détruire la dernière parcelle d’oisiveté qui alourdissait mes membres. Lentement, j'extirpai mon corps endormi des couvertures... Et me ramassai pitoyablement sur le sol. Rien à voir avec de la fatigue ou une chute de tension. Un simple objet non identifié s'était insidieusement glissé sous la plante de mon pied, déséquilibrant le reste de l'édifice... A vrai dire, ce genre de scène était loin d'être surprenante. Elle survenait assez fréquemment à vrai dire. Ne faisant aucun effort pour entretenir un ordre minimal dans la chambre de ma récente demeure, un capharnaüm sans nom avait pris place dans la chambre, à tel point que traverser la pièce se changeait en un parcours du combattant. Impossible de voir où l'on marchait. Mais je n'avais aucune envie de remédier à cela. Le désordre sans nom était à l'image de l'état de mon âme. Je m'étais juré, un soir à l'heure où l'esprit fatigué commence à dériver, que l'état de l'appartement s'améliorerait en même temps que mon équilibre mental et émotionnel.
Une fois relevée, je jetais un coup d’œil rapide à la grande horloge murale qui me faisait face. Deux heures de l'après-midi. J'avais fait fort aujourd'hui... Soupirant, je me traînai d'un pas zombifié en direction de la salle d'eau, me demandant où j'allais flâner en attendant l'heure de retourner dans les bras de Morphée. Avec des gestes d'automate, je me glissais sous l'eau chaude, comme si mon corps pouvait parfaitement se débrouiller seul. Une brume emplit progressivement la pièce carrelée, et mon regard se perdit dans les volutes d'eau évaporée.
"Tu ne pourrais pas aller à la guilde aujourd'hui ?"
La guilde... Je ne parvenais toujours pas à me mettre dans la tête que je ne faisais plus partie de Thunder Light, mais de Wave Stream. Je me sentais étrangère à leur famille. Incapable de m'y intégrer, rejetée de mon ancienne... J'étais orpheline. Perdue, apeurée... Pitoyable. A l'évocation de ce mot, un brin de fierté refaisait toujours surface. Immanquablement. Cette partie de moi n'en pouvait plus de me voir dans cet état. C'était bien la seule. Et elle aussi, à sa manière, m'aidait à tenir. D'ailleurs, les réactions qu'elle engendrait devenait de plus en plus rageuse. Dans un mouvement d'énervement résigné, ma main se porta sur le robinet et le tourna vivement vers la droite. Quelques secondes suffirent pour changer le tranquille jet presque brûlant, en déferlement d'eau glacée. Un puissant cri aigu de surprise mêlée à de la haine pure contre moi-même sortit des tréfonds de ma gorge. Au moins, ça avait eu le mérite de me réveiller parfaitement.
Une quinzaine de minute passèrent et j'étais prête à me jeter dans le cruel et sauvage monde du dehors. Mes pas se tournèrent vers la porte, mais se stoppèrent quand un mouvement entra dans mon champ de vision. J'étais passée devant le miroir, et mes yeux ne parvenaient pas à se détacher de la créature qui se reflétait dans leurs iris orangés. Une figure fatiguée, des cheveux et une peau ternes... Et deux marques. Deux symboles qui attestaient de mon appartenance à deux familles. L'oiseau mythique sur mon poignet n'avait plus lieu d'être, mais mon cœur y était trop attaché. J'avais tellement peur qu'il me laisse, qu'il s'envole là où je serais incapable de le rattraper... Je ne pouvais pas l'effacer... Mes yeux tombèrent sur un foulard qui traînait paresseusement non loin. Je pouvais juste le cacher...
Jetée au milieu d'une marée humaine, je me laissai porter par le courant de la foule, en plein milieu des rues mouvementées de Cliver. Moi qui d'ordinaire n'appréciait pas d'être ballottée à droite à gauche, étouffant entre cet amas de corps... Je ne souhaitais que me lancer dedans corps et âme. La foule me donnait l'illusion d'être vivante, comme si ma peau vampirisait son énergie par d'infimes contacts... Cette raison était en grande partie responsable de mon choix de m'installer en plein cœur de la ville, et non aux dortoirs de Wave Stream. Néanmoins, ce serait mentir que de dire qu'il ne s'agissait pas d'un prétexte. Je voulais surtout mettre le plus de distance entre les vestiges de l'existence de Ren et moi. Et puis... Je ne me sentais pas prête à m'ouvrir aux autres mages sous les ordres de Groundswell...
Une formidable chaleur emplit mes terminaisons nerveuses, me tirant de ma rêverie. Un bâtiment familier se dressait devant mes yeux. Wave Stream. Rien qu'en me tenant à une dizaine de mètre de l'entrée, je sentais l'énergie que la communauté dégageait. Comme tous les jours, je m'arrêtais dans mon élan, pesant le pour et le contre, tentant de garder une once de courage qui filait entre mes doigts. Comme tous les jours, je tournais les talons, dans la même rue, fuyant les autres et leur joie de vivre. Pour la énième fois, j'entrais dans un café tenu par une vieille dame à l'éternel sourire bienveillant, et je m'asseyais à la fenêtre, seule place qui offrait une vue sur le bâtiment de l'orgueilleuse guilde. Pourquoi est-ce que j'agissais ainsi ? D'où me venait cette lâcheté ? Regarder de loin l'endroit où je souhaitais au plus profond de moi appartenir... Pourquoi avais-je peur à ce point ? Etaient-ils trop vivants pour moi ?... J'avais peur de les contaminer. L'empreinte de Thunder Light me tenait fermement, telle une malédiction. Une malédiction que j'acceptais... Dont j'avais besoin. Remarquant du coin de l'œil la gérante du café s'affairer derrière le comptoir, je levais les yeux vers l'horloge. Seize heure et demi. Il était temps pour moi de continuer mon trajet habituel.
Poussant la porte grinçante de la vieille bibliothèque, j'entendis la petite cloche annonçant mon arrivée tinter. Un nuage de poussière voleta quand le propriétaire ouvrit un vieux carton, me tournant le dos. Comme d'habitude, ma présence ne lui importait que peu. Je le remerciais toujours silencieusement pour cela. Pendant des heures, je me perdais dans les rayons, cachée dans ce royaume de pages jaunies, d'encre et d'odeur de vieux parchemin. J'y cherchais inlassablement quelque chose, une histoire, une information, n'importe quoi qui pourrait emmener mon esprit loin de ces temps de conflit et de désespoir. Mes doigts effleuraient les tranches des vieux ouvrages, sans en attraper ne serait-ce qu'un seul. Pendant de longues minutes, de longs quarts d'heure, voire même plus, je n'osais pas déranger les livres parfaitement rangés et alignés. Puis, mes phalanges se ressaieraient aléatoirement autour d'une reliure. Quel serait l'heureux élu du jour ?
"Contes et histoires sur Cliver"
Un livre pour enfants ? Pourquoi pas. Les pages tournèrent sous le contact léger de ma main droite. Mes yeux glissaient sur les vieux caractères imprimés. Et une certaine histoire arriva. Il fallut quelques instants à mon esprit pour connecter tous les neurones nécessaires. Je restai tétanisée devant l'illustration du conte. Une lune à l'éclat bienveillant. Et une main sortant de la mer, qui tentait d'attraper l'astre nocturne. Un flot de souvenirs déferla devant mes yeux, emplit ma tête, bouleversant mes sens. Je sentais le sable sous mes pieds, l'odeur iodée des eaux de la plage envahissait mon odorat, le claquement des feux d'artifice bourdonnait dans mes oreilles. La Plage de la Lune. Ren. Des traînées salées dévalèrent mes joues, en provenance de mes perles orangées luisant d'une douleur teintée de nostalgie. Sans que je me rende compte de mes actions, le livre se trouva reposé à sa place, et la porte claqua sur mon passage.
Je courrais. Tout droit, bousculant les passants, qui me regardaient d'un air abasourdi. Le souffle court, portée par un élan mystique, je courrais, sans même sentir les pavés sous mes pas. Je flottais, là où mon cœur m'appelait. Enfin, haletante, les pupilles rétrécies sous l'émotion, je perdais mon regard dans les flots calmes de la plage de Cliver. Mes souvenirs tournaient à me donner la migraine, mon cœur me faisait mal, comme si un poids lui était tombé dessus d'un seul coup. Je laissais mes pas me mener sur des rochers, et tombai en position assise, la vue brouillée par les larmes. Etait-ce vraiment utile de revenir ici ? Il était trop tard pour y réfléchir de toute façon.
Une fois un tant soit peu calmée, je regardai le soleil décliner, le regard éteint. Je ne voulais pas bouger, juste suspendre le temps pour me perdre dans le spectacle qui se jouait sous mes yeux. Je ne ressentais rien, à part une énorme fatigue.

- Yo. T'es de Wave Stream? Parfait. T'as pas l'air d'avoir envie d'une conversation. Ça tombe bien, moi non plus. Mais je suis obligé de le faire, la faute à Master Icefield, alors faisons comme si nous mourrions d'envie de nous connaître.

Totalement prise au dépourvu, je parvins seulement à retenir un cri de surprise, sans empêcher mon corps de sursauter. Me tournant brusquement en direction de la voix qui m'avait brutalement tirée à ma contemplation, je fixai les yeux ronds le jeune homme debout à mes côtés. Sa tête ne me revenait pas. Si je l'avais déjà croisé, je m'en serais souvenue assurément. Difficile d'oublier une teinte pareille...

- Erial Alternost, Ice Maker, rang S de Fairy Tail. Le Tumultueux si tu aimes les racontars et les petites affiches dans les tavernes.

Mais... Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il lui prenait ? J'étais complètement perdue, incapable de saisir les intentions de cet Erial.

- Ah mais je te reconnais... Tiger Blade, c'est bien ça ? T'étais à Thunder Light avant... Et t'as atterri chez Groundswell. Tu dois connaître Ryû. Il est arrivé en même temps que moi à Magnolia. Je peux pas me le voir, si tu veux tout savoir.

Et il me connaissait maintenant ? Vraiment, je ne savais pas comment réagir. En même temps, mon réveil avait été un peu brutal. Pas le temps de voir quoi que ce soit arriver que j'avais été noyée sous une cascade de paroles, prononcées par un parfait inconnu qui tombait de je ne savais où. Me remémorant la multitude de phrases que mes oreilles avaient assimilée en moins d'une minute, je fronçai légèrement les sourcils... Avant de pouffer. La situation était tout de même comique... Peut-être. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu envie de rire. Mais la mélancolie revint rapidement à la charge, et la lueur d'amusement dans mes iris perdit peu à peu de son intensité.

- Pff... C'est bon ? Je peux en placer une ? Tiger Blade, c'est bien mon surnom. Mais je suis plus habituée à ce qu'on m'appelle Flame Honotora.

Ou peut-être pas. La dernière conversation que j'avais tenue datait... De plusieurs mois. Mon propre nom me paraissait étranger. Une ombre, voilà ce que j'étais devenue. Un sourire fatigué se dessina sous cette pensée. Un détail sur l'étrange jeune homme me revint en mémoire. Il venait de Fairy Tail ? Un compagnon d'Isalia en somme. L'alliance entre les deux guildes m'apparut soudain comme une évidence. Ce détail était un peu passé à la trappe ces derniers temps...

- Désolé, je m'occupe pas trop des racontars. Et si tu voulais faire ami-ami avec Wave Stream, t'es tombé sur la mauvaise personne... C'est à peine si je connais plus de deux personnes dans cet... ma guilde.

Au moins devant les autres, je devais montrer que je faisais partie de la guilde de Groundswell, non ? Malheureusement, je ne pensais pas être très convaincante. On m'apparentait toujours à un livre ouvert. Avantage ou inconvénient ? Aucune idée. Instinctivement, ma main gauche vint serrer mon poignet droit, comme si j'avais peur que l'Ice Maker soit en mesure de voir à travers le foulard qui l'entourait.

- Et oui, je connais Ryû... Mais j'aimerais ne plus trop penser à Thunder Light... Même si c'est impossible.

Je tentai vainement d'adresser un sourire à mon interlocuteur, mais mes lèvres ne parvinrent qu'à se mouvoir en un rictus douloureux et vidé d'énergie vitale. Mon regard retomba sur le sable fin. Bizarrement, je me sentais comme une petite fille, perdue, avec un inconnu à l'apparence bienveillant. Je me sentais... Fragile. Peut-être était-ce simplement mon corps qui appelait au secours à mon insu...


© Aki Epicode





Dernière édition par Flame Honotora le Dim 22 Fév 2015 - 18:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyDim 22 Fév 2015 - 17:34



feat. Flame Honotora

Parfois, seule la glace sait raviver la flamme…

Frozen  Help


" Alors, cette sorte de pulsion sado-masochiste s’empara de lui. Parler des malheurs d’une autre avec elle et les comparer aux siens. Puis, dans son esprit, les faire s’étreindre, se presser contre leurs plaies mutuelles… "






Devant les filtres gris du jeune homme, Poil de Carotte… Pouffa.
Eh bien, s’il y avait une réaction qu’Erial n’avait pas souhaité provoquer, c’était bien celle-là. Il se maudit intérieurement. Il s’y était vraiment mal pris, sur ce coup-là. Le regard orangé de la jeune femme fut relevé, l’espace d’un instant, de gaieté.
Cela dit, aussi impitoyable que puissante, la tristesse engloutit cette frêle étincelle aussi vite qu’elle était apparue. Ouais, cette fille n’allait pas bien. Mais ça, Erial s’en fichait bien. Ou, du moins, il s’efforçait de s’en ficher. Tout ce qu’il voulait, c’est pouvoir dire à sa maîtresse de guilde : « oui, j’ai pris contact avec Wave Stream. »


- Pff... C'est bon ? Je peux en placer une ? Tiger Blade, c'est bien mon surnom. Mais je suis plus habituée à ce qu'on m'appelle Flame Honotora.

Très bien, Erial Alternost venait de rencontrer Flame Honotora. Sa voix était fêlée, malgré une tentative d’outrepasser le chagrin de celle à laquelle elle appartenait. L’Ice Maker n’était pas dupe. L’on ne pouvait pas le tromper. Son expérience le lui permettait. Après tout, n’était-il pas un assassin ? N’était-il pas un pécheur errant sans autre but que de fuir cette condition ? N’avait-il pas, lui aussi, connu la tristesse ? N’avait-il pas été gavé de cet élixir destructeur ? De ce fluide s’infiltrant par tous les orifices, aussi microscopiques soient-ils ? Cet insidieux poison faisant pourrir tout autre sentiment et ne laissant que le vide ? Oh que si.
Voilà pourquoi l’homme-fée savait déceler cette chose-là dans les yeux et les gestes des Hommes. Toutefois, il était clair qu’Honotora ne cherchait pas spécialement à cacher ses émotions. Ce faible sourire, ce liseré de chair finement brodé sur la face de la jeune femme suffisait à confirmer les pensées d’Erial.


- Désolé, je m'occupe pas trop des racontars. Et si tu voulais faire ami-ami avec Wave Stream, t'es tombé sur la mauvaise personne... C'est à peine si je connais plus de deux personnes dans cet... ma guilde.

Flame venait tout droit de Thunder Light, après tout. Wave Stream lui semblait encore étrangère, en témoignait l’hésitation dans le choix des mots qu’elle avait connue.
Alternost la fixait de ses yeux opalescents, épiait chacun de ses mouvements, de ses expressions. Poussé par une sorte de curiosité malsaine, il voulait savoir à quel point le désespoir rongeait cette femme. La profondeur de ses blessures. Irrémédiablement, il rapportait sa situation à la sienne. Lui aussi arrivait tout juste dans une guilde officielle où il ne s’était intégré qu’à moitié. Lui aussi avait dû subir des épreuves. Alors, cette sorte de pulsion sado-masochiste s’empara de lui. Parler des malheurs d’une autre avec elle et les comparer aux siens. Puis, dans son esprit, les faire s’étreindre, se presser contre leurs plaies mutuelles… Certes, Erial ne dévoilerait pas les siens, bien évidemment. Il était un homme de secret. Jamais il ne raconterait ce qu’il avait fait et encore moins à une illustre inconnue telle que la rousse.
Il suivit du regard la main, vive et fébrile, venant se cramponner avec une molle fermeté au poignet opposé. C’était un réflexe, aucun doute là-dessus. Quelque chose en rapport des sujets évoqués. Ces doigts fins de femme s’agrippaient à un foulard noué comme des naufragés à une bouée de sauvetage. Mais, pour l’heure, il décida de s’abstenir de commentaire ; Flame s’apprêtait à reprendre la parole.


- Et oui, je connais Ryû... Mais j'aimerais ne plus trop penser à Thunder Light... Même si c'est impossible.

Traduction : « tais-toi, parle d’autre chose ».
Ce  que l’Ice Maker n’avait pas du tout l’intention de faire.  De toute façon, dire ainsi cela à un inconnu était louche. Alternost y vit là, au contraire, une invitation à parler des événements plus ou moins récents. Ils l’étaient et le resteraient un long moment dans le cœur d’Honotora, c’était une certitude.
Bah, finalement, cette rencontre serait plus intéressante que prévu. Pas de banalités rapidement échangées mais un sujet bien plus grave. Étrangement, Erial en était heureux. Heureux de discuter autour du chagrin. Il devait avoir le goût du drame, ce jeune homme.

Poil de Carotte le regarda, grimaçant une esquisse… Voire un gribouillage… De sourire. Ses yeux chauds, d’une beauté singulière, semblaient hurler à l’aide. Des ombres en détresse derrière un rideau immatériel, comme fait d’une gaze orange. Cette couleur symbolisait pourtant la joie, véhiculait l’image d’un bonheur innocent. Celui que connaissent les enfants jouant dans l’herbe tendre, encore tiède de la radiance reçue durant la journée, l’été, lorsque le soleil décline.  Leurs éclats de rire sont un nectar jalousé par tous. Et quelle est la couleur du nectar ? Celui dont s’enivrent les butineurs batifolant dans les prairies…  Cette couleur est celle dont était parée Flame Honotora. C’était sa robe orange, ses gemmes orange.
Pourquoi laisser un vilain noir les teinter d’ombre ? Pourquoi ne demandait-elle pas à se débarrasser de cette perversion terne ? Combien de temps avait-elle attendu que quelqu’un remarque la détresse, la face sombre de ce joyeux pigment ?
Se surprenant lui-même, le mage de glace fut épris de pitié pour la flammèche.




Il regarda successivement le ciel et la mer. Un sentiment le prit à la gorge, mais il ne fit comme si de rien était. Les étoiles brillaient peu à peu, naissaient, mignonnes tâches de rousseur sur la courbe du visage du monde. Le firmament s’illuminait comme lors de cette nuit, il y a des mois de cela. Cette nuit où tout semblait avoir commencé… Ou recommencé. La nuit de la honte et la nuit de l’espoir. La nuit où s’étaient entremêlaient, dans l’esprit d’Erial, deux principes opposés. Et puis, plus tard, lors d’une scène similaire, ils étaient tout deux partis. Mais chacun avait laissé son empreinte ; l’une noirâtre et poisseuse, l’autre lumineuse et brûlante.
Les étoiles, la Voie Lactée, c’était Isalia. C’était la soirée passée au sein d’un autre monde. Un monde où l’on avait pu parler librement du passé et en finir avec.
Puis, Erial avait détruit ce jardin secret. Il n’y avait plus que le désert de l’amertume et de la trahison. Le sol y était sec comme son coeur et le seul liquide qu’il avait reçu n’était autre qu’une bile acide le desséchant plus encore. Mais, désormais, tout était fini. Ne demeurait que cette étendue désolée, vestige de l’amitié.

Et le Tumultueux, nommé ainsi pour son âme toujours battue par les vents sentimentaux que soufflaient les autres, en était venu à se ficher de cela. Il avait appris à compartimenter son objectif principal et ses petits problèmes relationnels. Nul besoin des autres pour accomplir son dessein.
Toujours, il tentait de s’auto-convaincre de cela. Un véritable martèlement mental, s’il en était. Quelle faiblesse que le fait de faire fondre sur son visage le masque que l’on porte pour ne plus souffrir… !  Au fond, plus que quiconque, l’Ice Maker se sentait seul et incompris. Du reste, sa fierté excessive, sa honte, et ce masque l’empêchaient d’assumer ses besoins. Ce masque, ce grotesque déguisement, il rêvait parfois de l’arracher. Mais alors qu’il tentait un tel geste, cet ennemi s’accrochait à lui comme un parasite, quitte à lui faire mal. Lui faire mal en le laissant froid, indifférent, devant certaines choses.  Pourtant, tout ce que le masque voulait faire, c’était le protéger des autres.

La mer, quant à elle, roulait, calme. Régulière. Faisant face au ciel auquel elle était reliée en un point de tangence synonyme d’espérance : l’horizon. Comme quelque organisme titanesque, elle semblait respirer.  Froidement indifférente à ce qui se passait autour d’elle. Le flux et le reflux marquaient ses inspirations et ses expirations. Des bruits monotones. Et pourtant, tout, à l’intérieur de cette chose, était en mouvement. Il y avait des courants charriant la chaleur comme des courants charriant le froid. Il y avait de petits êtres colorés comme de féroces prédateurs. Il y avait des abysses mystérieux comme une surface claire. Il y avait des horreurs comme des bijoux.
Tant de paradoxes, d’étrangetés, de contraires et de mystères.
Tout cela n’était pas sans rappeler un certain mage fratricide.

Ce dernier baissa de nouveau les yeux sur son interlocutrice, sortant de ses pensées. Incapable de faire autre chose avec ce visage, il sourit. Le sourire en coin caractéristique d’Erial.
Il fit contourna la jeune femme recroquevillée tout en la regardant, cherchant de son regard brumeux quelques indices sur le réflexe dont elle avait été prise. Comme si, d’un autre angle, il aurait pu voir ce qui se cachait sous les doigts ou le foulard de Flame. Il n’en fut rien et s’assit à un petit mètre d’elle, lui laissant inconsciemment un espace vital. Il grimaça en sentant le sable humide s’infiltrer dans ses poches et eut soudainement envie de geler le sol pour ne pas se salir. Bien évidemment, le mage de glace ne donna pas suite à cette pulsion maniaque et soupira silencieusement.


- T’sais, ça m’arrange, ça. J’te l’ai dit, j’ai pas trop envie d’faire ce que j’suis en train de faire, en fait.

Il prit une poignée de sable, la laissa s’écouler entre ses doigts pour se donner une contenance.

- J’suis vraiment pas fait pour ces conneries…, marmonna-t-il.

Il allait falloir la jouer finement pour pouvoir faire cracher à Honotora ce qu’elle ressentait. Elle avait dit qu’elle connaissait l’enf*iré de dragon pédant qu’était Ryû. Alors pourquoi ne l’avait-elle pas suivi à Fairy Tail ? Est-ce qu’elle aussi le trouvait insupportable ?

- Pourquoi t’es pas allée avec Kôki, si tu l’connais ? C’est pourtant sympa’ Fairy Tail. On est une grande famille unie…

Ironie, bien entendu. Ou semi-ironie. Qui sait ? En réalité, le plus risible, c’était de voir un être tel que celui-là parler de « grande famille unie » alors qu’il avait massacré la seule qu’il lui restait quelques temps auparavant.  A cette pensée, il fut pris d’un rire nerveux, glacial.
Quand il se fut calmé, il reprit :


- T’as préféré venir à la mer pour mater des mecs ?

Il fallait bien un petit trait d’humour. D’autant plus qu’il ne se prêtait absolument pas à la situation de Honotora, si Erial l’avait bien devinée. Après tout, le propre du sarcasme est d’être inapproprié, piquant. Méchant, parfois. Dur.
D’ailleurs, en parlant de dureté…
L’Ice Maker, qui, jusque là, portait son regard sur la mer, se tourna vers Flame et planta des iris tranchantes dans les siennes, à la fois mortellement sérieux et horriblement vil. Le but ? Balayer le rideau précédemment évoqué, trancher dans le vif. Et révéler les ombres se cachant derrière celui-ci…


- Ou alors peut-être pour pouvoir t’y jeter plus facilement… ?

Comme un tortionnaire prenant plaisir à remuer le couteau dans la plaie, prononcer ces mots lui sembla agréable.
Comme un altruiste prenant plaisir à soulager les autres de leur détresse, prononcer cette phrase lui procura le sentiment d’accomplir son devoir.
Oui, c’était ça. Il était le roi du désespoir, déchu par son titre car la tristesse est une forme de déchéance. Mais il était aussi l’homme le plus libre au monde. Celui qui avait échappé à l’illusion répétant inlassablement aux oreilles naïves : « tout se passera bien ».
Ainsi, il allait être le guide de ceux qui viennent de chuter. Ceux qui ont vu le verre se briser sous leurs pieds. Le verre à travers lequel d’ordinaire ils regardent en se disant : « ça n’arrive qu’aux autres ».
Eh bien non. Alors ils chutent longuement, ils contemplent la gravité de leur erreur. Ils comprennent la fragilité de ce verre qui leur paraissait si épais. Ils s’abîment dans un gouffre monstrueux, inconnu. Et ils s’y écrasent.
Ce jour-là, Erial Alternost voulait aider Flame Honotora à se relever.


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MessageSujet: Re: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyVen 17 Avr 2015 - 21:47



Parfois, seule la glace sait raviver la flamme...
Feat Erial Alternost


Pendant de longues minutes, plus aucun son ne se faisait entendre sur la plage déserte, excepté celui des vagues. Sans vraiment que je sache pourquoi, je fermai les yeux, et focalisai mon attention sur ce qui m'entourait. Le lent et tranquille va et vient de l'eau... Les vagues et lointaines manifestations sonores de la ville de Cliver... L'odeur iodée de la mer... La fraîcheur du soir qui courait sur mes bras... La douce et diffuse chaleur du jeune homme debout à mes côtés... Doucement, je soulevai mes paupières, et relevai mes iris orangés vers la voûte céleste. Une myriade d'étoiles s'allumaient les unes après les autres... Comme chaque soir, depuis des temps immémoriaux... Autour de moi, le temps s'écoulait, imperturbable, sans aucun obstacle... Alors qu'à l'intérieur de ma conscience, il semblait s'être figé à jamais... Bloqué sur un événement... Une trahison... Un deuil... Mais, est-ce que ce blocage n'était pas volontaire ? La lueur de fierté mourrait d'envie de se jeter toute entière dans la course temporelle, mais elle était bloquée avec le reste de mon esprit dans cette coquille. Une protection ? Une illusion ? A quoi servait-elle au juste ? Et pourquoi en sortir ? Pour qui ?
Sans que je m'en rende compte, mon regard chaud croisa celui froid du mage de Fairy Tail. Il souriait. Parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Sûrement. Pourtant, étrangement, j'étais soulagée de le voir ainsi. Un sourire, même triste ou faux, restait un sourire. Cette étrange expression qui manquait à mon quotidien depuis bien trop longtemps. Je tentais de lui retourner, en vain, et quand il commença à se déplacer, je reposai mon regard sur les vagues en face de moi. Il me regardait toujours, je sentais le poids de ses iris brumeuse. C'était peut-être ridicule, mais j'avais l'impression d'être sondée. Ma prise se resserra dans un réflexe de protection. J'avais mes secrets, et je ne voulais pas qu'ils soient découverts... Je crois.

- T’sais, ça m’arrange, ça. J’te l’ai dit, j’ai pas trop envie d’faire ce que j’suis en train de faire, en fait.

Il s'était assis à un mètre de moi, sur ma gauche. Je n'avais pas besoin de tourner la tête pour le savoir, sentant sa chaleur.  Je ne répondis pas à sa remarque. Je ne le retenais pas. Pourtant, il restait là, à marmonner quelque chose que je ne cherchai pas à comprendre. Un vent frais se leva, qui souleva quelques mèches de mes cheveux et qui me fit légèrement frissonner. Sans que je puisse l'expliquer, j'étais contente qu'Erial ne s'en aille pas. Je me sentais comme un vagabond, seul au milieu d'un environnement hostile et froid, et qui savourait la présence d'un feu à côté de lui alors qu'il en avait été privé durant une longue période. Depuis combien de temps étais-je restée seule ? J'avais toujours détesté ça, et j'avais toujours cherché à m'entourer. Cette chaleur étrangère... J'en avais besoin. Mais j'avais été trahie, par tout ceux à qui je m'étais attachée... La chaleur que j'affectionnais tant ne voulait pas de moi...

- Pourquoi t’es pas allée avec Kôki, si tu l’connais ? C’est pourtant sympa’ Fairy Tail. On est une grande famille unie…

Je baissais la tête et observais mes genoux sans les voir. Une famille, hein... J'en avais eu deux. J'avais perdu les deux. J'avais été trahie par les deux. Et si je m'attachais encore ? Avoir une troisième famille ? … Et une troisième trahison ? Non, je n'en voulais plus ! Je n'en pouvais plus à présent. Mais... Je n'aimais pas être seule, même maintenant. Alors, que faire ?! Souffrir avec les autres ? Souffrir seule ? Quel était le moins douloureux ?

- T’as préféré venir à la mer pour mater des mecs ?

La remarque d'Alternost m'arracha une petite grimace silencieuse. Le souvenir s'insinuait de nouveau dans ma mémoire. Je revoyais la lune, la plage, le feu d'artifice. Et Ren. Mes ongles se plantèrent dans mon poignet, tandis que tous mes muscles se contractaient. Ma lèvre inférieure se mit à trembler, et je tentais de réprimer son mouvement en la mordant. Hors de question de montrer mon trouble ! Afin de cacher le plus possible mon manque de contrôle, je posai mon front sur mes genoux, et je fermai les yeux.

- Ou alors peut-être pour pouvoir t’y jeter plus facilement… ?

Mes paupières se relevèrent en même temps que je laissais échapper un petit hoquet de surprise. J'écoutais les remarques du mage d'une oreille discrète depuis tout à l'heure, comme une voix lointaine et étrangère. Mais à présent, ses mots tournaient dans mon esprit, après s'être écrasés contre ma conscience. Sans me rappeler quand exactement, j'avais relevé la tête, et je regardais Alternost, les yeux quelques peu écarquillés. J'avais entrouvert les lèvres pour dire quelque chose, mais je m'étais rendue compte que je ne savais pas quoi répliquer. Finalement, je me détendis, et un faible sourire infiniment mélancolique envahit ma figure. Mon regard coula vers les vagues, et je m'imaginais disparaître dans l'onde, engloutie à jamais par les ténèbres abyssales. Soufflée par le courant marin, comme une flamme qui s'éteint. Arrachée au monde des vivants pour rejoindre celui des morts tant aimés, oubliée de tous. Pourtant, cette idée ne me plaisait pas. Elle était... Trop facile.

- … Ca me traverse l'esprit des fois... Mais je dois être trop fière... J'ai peut-être surtout envie d'emmerder la Fortune.

C'était peut-être ça, ma vengeance ? Certains auraient pensé que la suite logique de mon comportement, c'était effectivement le suicide. Mais je trouvais ça trop prévisible. Néanmoins, je ne faisais rien pour me relever. Une poupée hors du temps, pleine de contradictions. Cette petite lueur de fierté... Voilà ce qui me maintenait encore un peu la tête hors de l'eau. Dans un murmure, j'ajoutai, plus pour moi-même que pour le jeune homme.

- Elle m'a pris assez de choses, je ne veux pas en plus lui laisser ma vie. Même si je ne sais pas quoi en faire.

Pourquoi est-ce que je lui disais tout cela ? Qui était-il exactement d'ailleurs ? Pourquoi me posait-il ces questions, si ça l'ennuyait ? ...Se moquait-il de moi ? Je n'en avais pas l'impression. Mais comment savoir ? Il y avait tellement de personnes que j'avais cru connaître et comprendre... J'en avais assez de me tromper... Pourtant... Je sentais comme une aura de mystère émaner d'Erial... Il avait l'allure de quelqu'un qui traîne un lourd passé derrière lui. A côté de ce qu'il avait, peut-être, vécu, mes problèmes avaient-ils une quelconque importance ?
Une de ses premières remarques remonta dans ma mémoire. Pourquoi Wave Stream ? C'est vrai, la question pouvait se poser... Beaucoup d'anciens mages de Thunder Light avaient choisi de se tourner vers la guilde des fées. De plus, il y avait Isalia. Comment prenait-elle les dernières événements d'ailleurs ? Néanmoins, l'idée d'appartenir à Fairy Tail ne m'attirait pas. Il y avait justement d'anciens mages de Thunder Light, et leur souvenir me ferait sans aucun doute souffrir plus que nécessaire. Et puis, les mages de Fairy Tail... Peut-être que pour moi, ils étaient trop joyeux, trop énergiques, trop... Nan, tout cela n'étaient que des prétextes. La vraie raison... Mon regard se teinta de mélancolie, ainsi que d'une profonde nostalgie.

- Wave Stream... J'avais quelqu'un à y retrouver. Je pense que c'est la même chose pour Ryû.


© Aki Epicode





Dernière édition par Flame Honotora le Mar 30 Juin 2015 - 17:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyVen 1 Mai 2015 - 0:17



feat. Flame Honotora


Parfois, seule la glace sait raviver la flamme...

Frozen Bitterness


"La Fortune, tu dis... ? Oh, c't'une vraie connasse, j'peux t'l'assurer. Mais, moi, j'l'ai vaincue."











Recroquevillée comme pour protéger l'intérieur d'elle-même du monde extérieur, Honotora fut prise d'un sursaut de surprise qui sembla remonter son corps pour en sortir sous la forme d'un hoquet. Erial sut là qu'il avait fait mouche et s'en félicita bien humblement. La purgation commençait. Une sorte de brouillard d'idées plus ou moins noires allait tourner autour de la jeune femme. Inquiétant, il l'empêcherait ainsi de se relever, la confortant dans sa position : étendue pitoyablement au sol, terrassée par les événements. Le rôle du mage de glace consistait à influencer la jeune femme de sorte à lui faire exhaler, vomir ou cracher ladite purée de pois sentimentale. Et, une fois misérablement oppressée par cette malfaisance, Alternost devrait lui tendre la main et l'en extirper. Une telle manoeuvre s'accompagnait, néanmoins, du risque de se faire happer par le brouillard à son tour. Aussi, si cela advenait, l'Ice Maker était prêt à l'aspirer complètement, emplissant ses poumons puis tout son être de désespoir. Empoisonner sa vie déjà corrompue ne l'effrayait pas. A vrai dire, le sacrifice lui paraissait la méthode la plus noble pour se racheter. Un raisonnement bien égoïste, si l'on y pensait bien... Mais, fort heureusement pour lui, ce ne fut pas le cas d'Erial. Après tout, l’égoïsme ne peut être défini que grâce aux autres, non ? Ainsi, lorsque l’on est seul, lorsqu’on ne se lie pas, lorsque l’on rejette, lorsque l’on place des barrières parfois hérissées de pics sur lesquelles la sensibilité des autres peut s’empaler, il n’a tout simplement pas lieu d’être. En effet, impossible de ne pas penser qu’à soi quand on ne doit s’occuper de personne d’autre…



Poil de Carotte releva la tête, libérant cette partie de son anatomie du reste de celle-ci. Ses yeux si jolis semblaient s'épanouir sur tout son visage, foyer ivoire du feu de sa chevelure. Erial se força à conserver, pour sa part, son expression impitoyablement dure. S'attendrir à cet instant l'écarterait de son dessein premier... Ce qui briserait tout le travail qu’il s’était décidé à accomplir.
Flame désolidarisa ses lèvres ainsi que les portes de sa conscience. Elle laissa un sourire lancinant, vague rosâtre, s'étaler sur la plage de ses joues, imitant ainsi l'océan qu'elle contemplait. Ces eaux sombres quoique mélangées à un lait onctueux n’étaient pas admirées pour leur beauté, mais sur ce que ses abysses pourraient offrir, devina le Tumultueux. Assurément, la jeune femme envisagea la possibilité de s’abîmer dans ce fluide doux comme son visage. L’Ice Maker en aurait mis sa main à couper. Intimement persuadé que sa petite question avait produit l'effet escompté, le regard d'Honotora, n'avait pour lui qu'une seule signification : l'ex-mage de Thunder Light envisageait plus ou moins sérieusement la possibilité que l'on venait de lui exposer.
Les paroles qui suivirent confirmèrent les réflexions d'Erial :


- ... Ca me traverse l'esprit des fois... Mais je dois être trop fière... J'ai peut-être surtout envie d'emmerder la Fortune.

Le ton, les mots, ne trahissaient rien si ce n'est l'égarement. Alternost l'avait également connu, cet état-là. Lorsqu'il avait commencé sa vie de solitaire... Cette période où il était effrayé par un hypothétique jugement, honteux devant ses propres actes mais surtout guidé par la vengeance et la vengeance seule. Creux, dénué de toute personnalité, homme invisible enchaînant déguisements sur déguisements, le jeune homme ne se rattachait alors qu'à sa quête meurtrière. Oh, qu'elle lui semblait lointaine, cette époque ! Son ancien Lui le terrifiait tant il lui semblait misérable. L'Ice Maker hocha la tête ; quelle évolution il avait suivi ! Pourtant, la solitude revenait au galop. Sa vieille amie lui avait de nouveau présenté son dos et un compromis avait été trouvé : le jeune homme ne trotterait plus isolé, mais au bord d’un chemin, de l’autre côté d’une clôture mentale. Ainsi, il ne serait ni trop près et déçu, ni trop loin et vide…
Mais là n'était pas le principal. Honotora, elle, ne tenait d’après elle-même plus que grâce à sa fierté. Peut-être que, pour elle aussi, la Faucheuse était derrière tout ça... Cette salope de première avait une forte tendance à créer des dépressions ayant pour centre l'emplacement, dans le lacis social, de sa victime. Forte de cela, elle se permettait de rapprocher d'elle les proches du fauché...


- Elle m'a pris assez de choses, je ne veux pas en plus lui laisser ma vie. Même si je ne sais pas quoi en faire.

Le coup du sort, hein ? Erial n'y croyait pas vraiment. Tout arrive pour une raison... Sinon, pourquoi aurait-on créé des monstruosités telles qu'Elen ? Il devait y avoir une trame incompréhensible par les mortels définissant leur destin. Tout était sûrement déjà arrangé depuis les temps immémoriaux de l'avènement du monde... Et des années-lumière séparaient désormais ces grandes décisions du présent. Pantins de chair manipulés par des créatures d’éther, les Hommes n’étaient, peut-être que des pions placés sur un grand échiquier. Ce jeu avait-il un but supérieur ? Lequel ? Qu’est-ce qui pourrait motiver des déités à jouer… ? L’ennui, peut-être. Tout simplement. Dans ce cas-là, elles ne devaient avoir nulle compassion pour les jouer qu’elles s’amusaient à maltraiter. Sans vergogne, elles les faisaient s’entredéchirer par goût du drame, testaient leurs réactions dans certaines situations par pure curiosité intellectuelle, etc.
Alternost fut soudainement pris de vertige à cause de telles pensées. Resurgissant, il cligna plusieurs fois des yeux, comme s’il sortait de quelque illusion mettant en scène un voyage transcendant les dimensions… Pour en réchapper, il sourit intérieurement. Philosophe, le p'tit Ery ? Il semblerait bien, ouais. Qu'il se sentit soudainement ridicule devant la futilité mégalomane de ses réflexions ! Eh bien... S'il avait pour ambition de comprendre la destinée, il était mal barré...
Un vieux réflexe, ça. Se moquer pour court-circuiter toute menace émotionelle.


- Wave Stream... J'avais quelqu'un à y retrouver. Je pense que c'est la même chose pour Ryû.

Ryû... ? Ah, la bonne blague ! Erial éclata de rire. Froidement. La mer elle-même se tut, troublée par une telle hilarité résonnant sur la plage, couvrant le bruit des vagues. La lune sembla se renfrogner, boudant derrière un petit nuage passant par là. L'Ice Maker qui, jusque là, n'avait pas quitté Flame du regard, se tourna vers l'eau, un rictus agacé planté au milieu de sa face. Il avait remarqué l'apogée de la détresse dans les topazes de son interlocutrice... Mais le sujet de sa dernière phrase était bien trop intéressant pour que le Tumultueux le laisse passer ! Il allait mettre au point les choses par rapport à ce sinistre abruti de Dragon Slayer.

- Oh oui, Ryû a r'trouvé quelqu'un, oui ! La belle, douce et charmante Isalia ! s'exclama-t-il en insistant comiquement sur les qualificatifs. Sacrée fille, celle-là ! Aussi compréhensive et souple d'esprit que c'qui d'vait vivre là-dedans ! Pour c'qui est du corps, j'sais pas... Faudrait demander à Ryû, justement !

Il désignait l'ombre de la Grande Coquille se découpant dans l'obscurité. Mis à part défendre son imbécile de petit ami, la jeune femme n'avait fait que vomir bêtement des poignards sur celui qu'elle avait aidé. Quel duo de cons, sans déconner. Blessants, bêtes, se sentant au-dessus du commun, ils étaient noyés sous leur petite amourette grumeleuse et infecte. Isalia et son pardon qu'elle faisait miroiter devant le sororicide... Comme si cela importait ce denier ! Qui irait se traîner à terre pour obtenir un peu de considération de la part d'une traîtresse ? Personne ! Orgueilleuse sous ses airs vertueux, cette pauvre bonne femme semblait penser qu'Erial ne désirait rien d'autre si ce n'est sa considération.

- Elle aurait dû être instit' et embaucher son lézard à cinq volts en tant qu'aide et dame de cantine, elle aime tellement donner des leçons..., dit le rang S, faisant toujours face à l'océan.

Sauf qu'elle ne savait sûrement rien de ce dont elle parlait. Mis à part philosopher et déblatérer des discours moralisateurs, cette fille n'avait sûrement rien fait depuis sa perte de mémoire. Erial n'osait même pas imaginer ce qu'elle devait être avant, avec de l'expérience en plus de sa personnalité pédante.
Un autre bon moyen de suicide (et de meurtre !), quoiqu'un peu trop douloureux.
Nouveau rire.
Le Tumultueux était dégoûté d'Isalia Whitestorm. Sa simple évocation le rebutait et lui avait fait cracher toute son amertume envers elle. Pour lui, elle était morte et enterrée, de toute façon.


- Pas bien d'se moquer des morts, hein...? Mais, que veux-tu ? J'suis déjà bien trop décevant, t'penses pas ?

Cette série de questions, la ressortissante de Thunder Light n'en comprit sûrement pas la moitié. Non... Il s'agissait même de tout ce que venait de dire Alternost sur ce cher Ryû et sa dulcinée. Tant pis pour elle, après tout. Tout ce qu'espérait le jeune homme, c'était que la personne qu'avait de retrouver Flame ne soit pas de la même trempe que le petit couple vedette de Fairy Tail.
Glacial comme le ton sur lequel il avait parlé, le mage de glace se tourna de nouveau vers son interlocutrice. Ses piques cinglantes lancées dans le vide lui avaient-elles plues ? Il lui fit cadeau d'un clin d'oeil polaire, soufflant une bourrasque d'ironie gratuite par le déplacement de cette paupière. C'était la Fortune, ça aussi ? D'être voué à la solitude, détruisant ou se faisant détruire par ses relations...?
La Fortune...
Fortuna...
Irina.
Une claque d'acier gelé impacta avec violence la pauvre couche  d'eau s'étant solidifiée sur le faciès énervant du jeune homme. Son expression se fêla, l'un de ses yeux ainsi qu'une petite parcelle de sa joue se mirent à frissonner, suivant le tracé de la fissure, exposés à l'air iodé de cette plage pourvu de l'étrange pouvoir consistant à révéler ce qui est dissimulé. La brume de l'oeil d'Erial se dissipa l'espace d'un instant, laissant entrevoir une hémorragie interne. Mais aussitôt s'en rendit-il compte qu'il ferma brutalement toute porte sur son âme. Flame n’avait pas à voir la moindre parcelle de ce spectacle. Ce n’était qu’une illustre inconnue. Et, surtout, il devait lui venir en aide. Pas l’inverse. Oh, la fierté jouait aussi ici. Après tout, Honotora n’avait pas le monopole de ce petit trait de caractère aussi charmant que rageant.
Yeux clos, Erial entreprit de régénérer sa glace protectrice. Aussi fit-il une nouvelle fois preuve d'humour. Un humour que lui seul pouvait comprendre, énigmatique et secret.


- La Fortune, tu dis... ? Oh, c't'une vraie connasse, j'peux t'l'assurer. Mais, moi, j'l'ai vaincue, affirma-t-il sur le ton de la plaisanterie amère. Normalement, elle devrait plus trop t'faire chier.

*Toi, non. Moi, si. Plus que jamais.*

Là. Il avait réussi à axer de nouveau la conversation sur les troubles agitant la demoiselle mélancolique. Alternost ne devait plus se laisser emporter par ses envies de vider des litres de vitriol sur les autres afin de peinturlurer leur visage de vérités acerbes qu'il ne cessait de vouloir exposer au grand jour.

- Bref. Et, du coup, t'fais quoi sans ce "quelqu'un"... ? C't'un marin, c'est ça ? Voilà pourquoi t'regardes la mer. Dans c'cas, t'sais c'qu'on dit sur les groupes d'hommes passant beaucoup d'temps sans compagnie féminine, hein... ? J'comprends, ça doit être désespérant.

Peut-on rire de tout ? Une interrogation vieille comme le monde et certains Conseillers... Pour le jeune homme, la réponse était claire. Nul besoin de réflexion poussée. Il riait de tout, se riait de tout et avec n'importe qui. De lui-même comme de centaines de personnes. Et si le trait d'humour était mal reçu, alors Erial n'avait rien à faire avec un tel public de demeurés incapables de comprendre le but du rire qui peut parfois être d'amenuiser la douleur.
Quoi qu'il en soit, si les intuitions du mage de glace étaient justes, cette question risquait d'être un véritable pal sur lequel il projetait Honotora. De quoi invoquer toute sa negativité, sûrement. Par réflexe, il s'apprêta à la soutenir physiquement si elle flanchait.
Une flamme a beau être fière, elle reste frêle et instable. Il faut parfois que la solidité de la glace lui offre un soutien pour ne pas s'évanouir.


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MessageSujet: Re: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyMar 30 Juin 2015 - 22:28



Parfois, seule la glace sait raviver la flamme...
Feat Erial Alternost


Un éclat de rire déchira le silence compatissant de la plage. Stupéfaite par cette réaction, je tournais vivement la tête vers le mage aux cheveux bleus. J'avais froncé les sourcils, mais en observant plus attentivement le faciès du jeune homme, je me détendis. Son hilarité était bien loin de la moquerie. Sa voix était dure, amère, et son rire ne communiquait aucun amusement. Je me repassais mentalement ma précédente remarque, tentant vainement de comprendre l'amertume soudaine d'Alternost. Ce dernier tourna la tête vers l'immensité bleue, un sourire blessé collé au visage.

- Oh oui, Ryû a r'trouvé quelqu'un, oui ! La belle, douce et charmante Isalia ! Sacrée fille, celle-là ! Aussi compréhensive et souple d'esprit que c'qui d'vait vivre là-dedans ! Pour c'qui est du corps, j'sais pas... Faudrait demander à Ryû, justement !

Un peu perdue, je suivis le regard d'Erial, me montrant la Grande Coquille. Je compris rapidement l'analogie, et battit des paupières. Je ne savais pas ce qui m'étonnait le plus. Que Ryû et Isalia se connaissent et soient plus que de simples camarades de guilde ? Après tout, je n'avais jamais été très proche de ces deux mages. Ryû était d'un naturel tellement réservé, qu'on ne pensait pas à aller le questionner sur ses relations. Et Isalia... Cela faisait plus d'un an que je ne l'avais pas vu. Peut-être avait-elle changé ? Ou bien, je ne connaissais que la façade de sa personne. Est-ce que c'était le ressentiment éprouvé par l'Ice Maker qui m'avait prise au dépourvu ? Il crachait sur Isalia comme si elle était une tortionnaire ou un je ne savais trop quoi de négatif.

- Elle aurait dû être instit' et embaucher son lézard à cinq volts en tant qu'aide et dame de cantine, elle aime tellement donner des leçons...

Visiblement, la relation entre Isalia et Erial était pour le moins... Houleuse. Voire complètement antipathique. Donneuse de leçon... Sans savoir trop pourquoi, j'avais l'impression que l'aura de mystère entourant le mage de Fairy Tail s'épaississait. Un brouillard sombre, dangereux, mais qui cachait quelque chose de merveilleux. Le genre de mystère dont une mère tient éloigné son enfant par prudence. Le genre de mystère qui attire tellement l'enfant par son côté interdit et inconnu... Un autre rire du mage de glace me ramena à la réalité. Je ne saurais dire pourquoi, mais son amertume me faisait mal. Elle suintait d'un sentiment qui faisait écho aux miens. La trahison ?

- Pas bien d'se moquer des morts, hein...? Mais, que veux-tu ? J'suis déjà bien trop décevant, t'penses pas ?

Des morts ? Encore une fois perdue, j'accueillis son clin d’œil avec un regard incrédule. Je penchai alors ma tête légèrement sur le côté, pour montrer mon incompréhension. Néanmoins, Alternost semblait se douter de mes interrogations. Malgré tout, il ne fit aucune autre remarque susceptible d'éclaircir mes idées. Comme s'il s'était déchargé de sentiments superflus. Il n'attendait aucune remarque de ma part, et ne souhaitait sûrement pas me mettre dans la confidence. Rien de plus normal après tout, nous étions des inconnus l'un pour l'autre. Je sentais de plus en plus le caractère paradoxal de notre discussion. Elle était à sens unique. Lui questionnait, moi je répondais. Il était comme un psy de passage, un étranger à qui je racontais mes misères. C'était tout bonnement ridicule !... Mais la petite voix qui m'accompagnait depuis mon deuil connaissait la raison qui me poussait à agir. J'en ai besoin, n'est-ce pas ? Comment savoir si cet Erial était vraiment fiable ?... Oui, c'était moi l'être ridicule dans cette histoire, à me poser des questions comme celles-là. Ingrate. Pathétique. Egoïste aussi, à utiliser le premier venu pour décharger ma peine. Pourtant... Le ton blessé d'Erial... Son terme de "décevant"... Il laissait miroiter tant de ses blessures... J'avais soudain envie de comprendre sa peine à lui, nan pas pour comparer mes malheurs aux siens, mais pour... Pour quoi ? Par simple curiosité ? Parce que je sentais au fond de moi qu'il tentait de m'aider ? Peut importait la cause de tout cela. Je souhaitais le purger de ses douleurs, lui poser mille questions. Toutefois, j'était incapable d'en formuler une cohérente. Comme si son aura de douleur m'intimidait.
Soudain, l'expression d'Alternost se fit plus dure, comme si une tempête intérieure se déchaînait dans ses entrailles. Un léger frisson parcourut son visage, tellement rapide que si je n'étais pas en train de scruter son profil, je ne l'aurais sûrement pas remarquer. Le trouble qui l'assaillait semblait bien plus fort que son amertume précédente. Pourtant, avant que je ne me décide à lui demander la cause de cela, il adopta de nouveau une attitude normale. Mais j'étais sûre de ne pas avoir rêver. Comprenant bien qu'il était impossible pour moi de deviner la pensée qui l'avait perturbé, je préférais laisser tomber... Pour le moment.

- La Fortune, tu dis... ? Oh, c't'une vraie connasse, j'peux t'l'assurer. Mais, moi, j'l'ai vaincue. Normalement, elle devrait plus trop t'faire chier.

Le sens de sa remarque était bien trop abstraite pour que je la comprenne. Ne sachant pas trop comment réagir, j'esquissai un léger sourire. J'étais évidemment paumée, et je me doutais que sa remarque avait encore une fois des références personnelles. Un soutien que je n'étais pas supposée comprendre ? Après tout, je n'étais plus à un paradoxe près. Je ne comprenais pas pourquoi le mage de Fairy Tail me soutenait, mais ça me faisait énormément plaisir. Evidemment, des belles paroles n'allaient pas effacer la peine et les tourments, mais elles y faisaient couler un miel réparateur. A bien y réfléchir, je n'avais jamais connu de véritable soutien, de personnes qui m'écoutent et me consolent. Une fierté mal placée m'empêchait de montrer mes faiblesses aux autres, et en contre-partie, eux me voyaient plus solide que je ne l'étais véritablement.

- Bref. Et, du coup, t'fais quoi sans ce "quelqu'un"... ? C't'un marin, c'est ça ? Voilà pourquoi t'regardes la mer. Dans c'cas, t'sais c'qu'on dit sur les groupes d'hommes passant beaucoup d'temps sans compagnie féminine, hein... ? J'comprends, ça doit être désespérant.

Je coulais dans sa direction un regard amusé. Un marin ? Cela ne me semblait pas coller au personnage. Pourquoi je regarde la mer ? Parce qu'elle est le théâtre d'un de mes plus précieux souvenirs... Et un des plus douloureux. Dès que mon regard se posait sur l'étendue salée, je revoyais l'image de la main aquatique tenter d’attraper l'astre sélène. De plus, comme à l'instant présent, la nuit était tombée, j'étais également en mesure de m'imaginer les couleurs des feux d'artifice, le bruit de leur éclatement, l'odeur des friandises du festival... Et la chaleur de Ren. Tout se rejouait à la perfection, comme une malédiction. Bloquée dans le temps, j'étais condamnée à revivre en boucle un souvenir aussi délicieux que lancinant.

- Nan, c'était...

Je stoppai ma phrase, ayant senti ma voix faiblir. Portant une main à mon visage, je sentis des traînées salées humidifier mes doigts. Je pleurais, et je ne m'en étais même pas rendu compte. L'habitude ? Pathétique. D'un mouvement rapide, j'essayai mon visage, en lâchant un petit rire nerveux. Mais c'était trop simple. D'autre gouttelettes dévalèrent mes joues, et j'avais beau les effacer, il en coulait toujours d'autres pour les remplacer. Non, je ne voulais pas paraître encore plus faible. Précipitamment, je me mordis violemment la lèvre inférieure. Cette dernière prit une teinte rouge vif, et elle ne tarderait surement pas à saigner. Je portais également mon bras devant mes yeux, afin de cacher au maximum mes larmes. Enfin, je tentais du mieux que je le pouvais de contrôler les tremblements de mes épaules. Je me doutais qu'Erial attendait une réponse, mais je ne me sentais pas de lui faire des phrases et des phrases. Et je ne pouvais pas et contrôler mes sanglots et faire un récit cohérent. Un détail me revint soudain en mémoire. Alternost semblait être assez au courant des renommées des autres mages. Peut-être que...

- … Ren Hagane, ça te dit quelque chose ?


© Aki Epicode



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MessageSujet: Re: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyVen 31 Juil 2015 - 16:38

« Frozen Embrace »

Coup d'oeil plus ou moins amusé. Amusé et perdu. Non pas perdu dans l'amusement, mais amusé dans la perdition.
C'est ce que paraissait être Flame : une jeune femme égarée. Elle semblait erratique, elle semblait n'avoir aucun but. Funambule au-dessus d'un gouffre de sentiments chaotiques, l'ex-Thunder Light vacillait.
Erial ne réagit pas. Son propre trait d'humour chargé d'amertume ne le faisait même pas rire... Non pas qu'il s'en voulait d'avoir dit ses précédentes paroles... Mais ce n'était pas le but que de provoquer une quelconque hilarité. Le véritable but était de faire remonter la lie du vin d'Honotora à la surface. Que tout soit homogène, qu'elle vive avec plutôt que de laisser toutes ses émotions former un sombre dépôt au fond de son esprit.

Les larmes coulèrent, sans surprise. Cela supurait des yeux de Flame comme d'une mauvaise infection. Erial soupira. Et maintenant ? Il l'avait faite pleurer, certes... Quelle était la prochaine étape ?
Pas grand-chose, finalement. Le spectacle était, certes, attendrissant... Mais, désormais, son travail était fini.
La bougie fondait, la corde sur laquelle elle tenait en équilibre tremblait au rythme de ses épaules. Flame s'était prostrée, un bras devant ses yeux, comme pour cacher au monde sa tristesse, comme pour tenter de retenir ses larmes. En coeur, la mer se lamentait avec l'ex Thunder Light. Erial avait beau paraître neutre, ce moment le gênait. Ce demi-silence lancinant le laissait dans une position inconfortable. Or, la mélancolie est contagieuse. Alternost ramena à lui l'une de ses jambes qu'il plia.

Un coude posé sur son genou, il se mit à songer à sa propre histoire. Encore. Secrètement, il espérait que Flame brise sa mélopée lacrymale. Pourtant, c'était lui qui l'avait provoquée. Et voilà que cela se retournait contre lui. Les visages de ses démons surgirent dans son esprit... Il eut soudain peur que le cadavre exsangue d'Irina sorte de l'eau et que la lumière venimeuse diffusée par la lune soit celle d'Elen.
Ce soir-là, la plage était le théâtre d'une sorte de thérapie de groupe... Mais à deux, cette chose est bien inutile. Il faut imaginer deux frêles piliers devant soutenir deux platformes au lieu d'une. Les deux se fragilisent sous le poids des charges accumulées et finissent par s'effondrer, irrémédiablement.
Une nouvelle fois, le Tumultueux dut se reconcentrer sur son objectif premier. Il devait arrêter de dériver ainsi... !
Mais c'était impossible. Aucun être ne possède un contrôle total sur ses émotions... Et l'Ice Maker ne faisait pas exception à la règle.


- ... Ren Hagane, ça te dit quelque chose ?

Aussitôt, les rouages de la mémoire d'Erial se mirent en branle alors qu'il fixait un point dans le vague près du visage meurtri de Flame.
Hagane... Ren...
Le nom n'était pas inconnu... Il évoquait une triste nouvelle...
Hagane... Ren...
Alternost souleva encore une fois une poignée de sable qu'il laissa couler ensuite sur la plage. Il répéta l'opération à plusieurs reprises, balayant du regard le paysage envrionnant... La mer, la plage, la rue, Wave Stream...
Wave Stream ! Oui, oui. Ren Hagane, le meilleur élément de la guilde ayant connu une fin plus ou moins mystérieuse quelques mois (voire un an) auparavant... Le Tumultueux avait pris la nouvelle comme un fait divers. Il ne s'en souciait pas, à l'époque. Une histoire de piège naturel, d'éboulement, de monstre... Quelque chose du genre...
Bref, ce mec était mort et la nouvelle avait secoué la guilde.
Et, manifestement, Flame et lui avaient été liés... Intimement.


Un mouvement, le sable qui se soulève et qui s'affaisse. Deux bras passèrent autour du torse de Honotora. Lentement, ils l'amenèrent vers un autre corps. Les jambes d'Erial passèrent autour de la jeune femme prostrée et son menton vint se déposer sur son épaule.
Pourquoi avait-il fait ça ?
Aucune idée.
Parce que c'était la bonne chose à faire.
Parce que c'était un réflexe.
Assez distant, froid dans son étreinte, le Tumultueux finit par se détendre après quelques minutes... Depuis combien de temps  n'avait-il plus fait ça... ? Depuis combien de temps n'avait-il plus connu de contact avec les autres... ?
Il ne le savait plus. Les épaules frémissantes de Flame, épaules ayant cédé sous tout le poids qu'elles avaient dû porter... Ses cheveux de feu mourant... Ses yeux de braises agonisantes... Et ses mains. Alternost avait lié ses doigts aux siens, avait lentement déplié ses bras. Puis, doucement, il avait joint les deux paires de mains, les entremêlant. Malgré son état, la peau de Honotora était tiède, chaleureuse. Mais une chaleur faiblissante. La chaleur que l'on tente d'arracher à l'hiver. Hiver qui s’affaire à l'engloutir... Paradoxalement, c'était un être du froid qui gardait Flame de cela. La glace contre la glace ;  pour les flammes.
Le vent fit voleter les cheveux bleutés d'Erial, apportant sel et sable dans ses mèches rebelles.


- T'es hantée... Et tu le seras à jamais, chuchota-t-il d'une voix froide car objective.

Il la serra, faisant craquer le tissu de sa veste noire au niveau de son dos. De ce fait, il enleva son blazer et le déposa sur le corps de la rousse en guise de couverture. Une chemise blanche à moitié ouverte de laquelle il releva les manches était désormais visible, posée sur son torse. Il se repositionna, le menton près de l'oreille de son interlocutrice.

- J'ai appris un truc...

Les yeux du mage de glace s'illuminèrent d'une lucide clarté : celle de l'expérience. Une lueur sans âge que seuls ceux qui ont connu les pires affres de la vie possèdent.


- Tes fantômes vont vivre avec toi, indéfiniment. Tu vas en chier, ouais...

Sa voix était étrangement calme et posée. Il semblait être possédé par quelque force insaisissable. Ses lèvres se mouvaient sans qu'il ne semble en être conscient.

- Mais chaque perte a une conséquence sur toi et te donne, parfois, un nouvel objectif.

Pour Erial, l'opération s'était déjà répétée par quatre fois. À la mort de ses parents puis de ses tuteurs, il s'était renfermé et n'avait cherché qu'à se venger... La perte d'Elen et d'Isalia l'avait fait surgir enfin de sa coquille... En quelque sorte. Il était ainsi devenu lui-même et non une marionnette inintéressante avec laquelle on jouait tour à tour... Enfin, il avait tué Irina. Et son assassinat avait donné un nouvel objectif au Tumultueux : la rédemption.
Triste philosophie... Seul le malheur des gens pourrait les faire avancer... ?
Manifestement, oui.
La vie est un échiquier gigantesque. Il n'y a ni noirs, ni blancs. Pas de camps. Pas d'objectif précis. Mais pour ne pas stagner sur leur case de pureté ou de noirceur, les pièces se massacrent les unes les autres. Parfois laborieusement, parfois avec plus de facilité.
Alternost matérialisa cette pensée en créant un plateau irrégulier sur lequel il récréa l'image étant apparue dans son esprit tortueux.

L'air désintéressé, il exécuta des mouvements de la main, faisant se déplacer aléatoirement les pions, chef d'orchestre quelque peu macabre faisant jouer un requiem au monde à travers cette allégorie de l'avancement personnel.
L'on détruit ou l'on assiste à la destruction des autres pour avancer, pour dégager de son chemin de destinée les obstacles.
Quand Erial se fut lassé, il balaya sa création du poignet. La glace se dissipa, évanescente, diffusant des petits éclats de givre brillant à la lumière sélène. Éclats de givre dans la nuit... La redondance de la scène se glissa à nouveau naturellement dans la perception de l'Ice Maker.
Un nuit où la Voie Lactée irradiait de beauté. Sa rencontre avec Isalia. Et le voilà qui jouait son rôle de sauveuse à sa place...
Un sourire à la fois amusé et amer s'afficha sur son visage. L'histoire ne cesse de se répéter... Pour chaque événement, pour chaque personne. Sûrement ces dernières provoquaient elles-mêmes ladite répétition... Les êtres ont tendance à recréer ce qu'ils ont vécu, qu'ils en soient conscients... Ou non.


- C'morbide, mais 'faut que tu t'enrichisses de ton malheur...

Erial respirait le parfum agréable des cheveux de la rousse. Un parfum auquel se mêlait le sel marin qui semblait être celui de ses larmes.

- Ouais, c'carrément glauque, en fait, soupira-t-il. Comment t'expliquer... ?

Il leva les yeux au ciel... La Voie Lactée... Les étoiles... Cette impression de déjà-vu l’emplissait de nostalgie et de dégoût à la fois. Poète à deux balles...
Pourtant, il fit fi du second de ses sentiments. Pour Flame, sa voix ne devait pas laisser transparaître son amertume à ce moment-là.


- Regarde. Les étoiles, tu les trouves pas belles ? Pourtant, c'que des cadavres. Elles sont, pour la plupart, mortes.

Il s'arrêta là, laissant la jeune femme réfléchir à ces paroles. Même la Mort peut briller. C'est elle qui donne, finalement, tout son charme au ciel... Et les étoiles ont longtemps guidé les Hommes alors qu’ils dérivaient.

- Fais en sorte que ton fantôme brille, qu'il te guide dans ta vie. C'la moindre des choses que tu puisses faire pour lui.

Fais ce que je dis, pas ce que je fais.
Guidé par une pulsion inconnue, il pressa sa poitrine contre le dos de Honotora. Il n'était pas du genre démonstratif. Il ne la connaissait que depuis quelques minutes.
Pourtant, Erial avait l'impression d'être en présence de sa plus vieille amie. Une amie qu'il n'avait jamais eu.
Il fracassa la barrière physique à défaut de toucher à la psychique.
Si simple, si agréable... Et si fragilisant à la fois.
Honotora n'avait pas une position qui le lui permettait, mais, si elle s'était retournée à ce moment-là, elle aurait pu voir sur le visage de l'Ice Maker une expression de contentement aussi belle que celle d'un bambin endormi.


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Flame Honotora

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Feuille du Mage
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MessageSujet: Re: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyDim 29 Nov 2015 - 23:09



Parfois, seule la glace sait raviver la flamme...
Feat Erial Alternost


Cette simple phrase avait été extrêmement douloureuse à prononcer. Elle m’apparaissait comme un accord que je signais sans vraiment l’accepter. Je confiais mes fantômes et mes ténèbres à un inconnu, en espérant de tout mon être qu’il me vienne en aide. Néanmoins, j’étais encore et toujours incapable d’exprimer cette réalité à voix haute. Même mentalement, je ne supportais pas que cette idée soit claire. Je ne pouvais pas… Accepter sa disparition, la revendiquer… Impossible ! “LACHE” Oui, je le suis ! Si fuir la queue entre les jambes signifiait garder son entité auprès de moi, alors j’étais lâche, et je le souhaitais. “Tu mens.” Non… Je ne veux simplement pas qu’il s’en aille… Ne pars pas… “Alors pourquoi parles-tu à cet Alternost ? Il va t’obliger à accepter ce que tu renies, tu le sais, n’est-ce pas ?” … Oui, je le sais. Oui, je le souhaite. Ce paradoxe, profondément ancré en moi, se révélait dans toute sa splendeur. J’avais peur. Terrifiée de voir s’échapper mes tourments. Complètement perdue, je baissais mon bras pour exposer mes gemmes flamboyantes emplies de désespoir, et je plantais mon regard dans celui ombrageux d’Erial. Je ne pouvais plus que le supplier de me sortir de cette ombre qui m’engloutissait dangereusement.
Comme dans un rêve, je vis le mage de glace se lever, et pendant quelques secondes, mon coeur s’emballa de panique. Je m’attendais à ce qu’il s’éloigne, m’abandonnant, moi et mes contradictions.  Persuadée d’être de nouveau plongée dans ma solitude, je laissai tomber mes ambres noyées vers le sable… Avant de me sentir entourée de deux puissants bras qui me tirèrent vers l’arrière. Complètement abasourdie, je restais interdite, incapable de réagir. Je ne comprenais pas. Je ne comprenais plus. “Cesse de réfléchir, et laisse-toi faire.” Oui, pourquoi pas… La chaleur d’Erial fracassait mes dernières barrières les unes après les autres, et plus je me retrouvais sans défense, plus je me sentais apaisée. Enveloppée de ce cocon protecteur, j’étais calme. Qu’est-ce que c’était reposant… La raison de ce geste m’importait peu, je souhaitais seulement en profiter. Le menton du mage de Fairy Tail posé sur mon épaule droite, je sentais ses cheveux chatouiller ma tempe. Notre proximité m’amenait sa fragrance, masculine et réconfortante. Doucement, ses doigts se glissèrent entre mes paumes, et ses grandes mains emprisonnèrent les miennes. Un courant électrique sembla passer dans tout mon corps, le temps que celui-ci s’habitue à cette déferlante de chaleur. Comme hypnotisée par la gaine thermique, je devenais parfaitement réceptive aux paroles d’Alternost.

- T'es hantée... Et tu le seras à jamais.

Hantée… Oui, et volontairement. Une partie de moi fut soulagée d’apprendre que mon sort serait éternel, tandis que l’autre désespérait de vaincre mes tourments. L’étreinte se fit plus proche l’espace de quelques secondes, avant que tout s’arrête. L’air de la plage m’apparut à cet instant comme polaire, ce qui m’arracha un frisson. Néanmoins, la panique n’eut pas le temps de s’installer, puisque qu’un vêtement se posa sur mes frêles épaules. L’odeur du mage de rang S. “Deux fois que tu penses qu’il t’abandonne. Tu ne peux pas juste lui faire confiance le temps d’un soir ?”

- J'ai appris un truc...  Tes fantômes vont vivre avec toi, indéfiniment. Tu vas en chier, ouais… Mais chaque perte a une conséquence sur toi et te donne, parfois, un nouvel objectif.

Son souffle courrait sur ma nuque, provoquant de légers frissons sur son passage. Rien de dérangeant, bien au contraire. Ses mots s’imprimaient dans mon esprit. A ma grande surprise, je les admettais avec une facilité déconcertante. Quelque chose qu’il a appris… Mon intuition me trompais rarement, et ce que j’avais ressenti le concernant se confirmait à mes yeux. Etait-ce pour cette raison qu’il me venait en aide ? Une sorte de retour en arrière pour corriger ses propres erreurs ? Au fond de moi, je voulais le savoir. Toutefois, il était clair qu’il ne se confierait jamais. Quelle injustice… A nouveau, mon coeur s’apaisa à l’idée d’être hantée à jamais. Mais pourrai-je souffrir éternellement à cause de ces fantômes ? J’étais à la fois prête et incapable d’accepter la douleur que j’endurais depuis tant de mois. Cependant, sa dernière phrase raviva les braises de l’espoir, perdues sous le monticule de cendres de mon désespoir. Une perte… Pour un nouvel objectif ? Comment ? Le but que je cherchais… Naîtrait simplement des ombres qui me torturaient ? Tout cela me paraissait inconcevable.
La main droite du mage de glace s’extirpa de l’entremêlement de nos doigts et je sentis l’air se rafraîchir en même temps qu’une sculpture de glace naissait devant mes yeux. Un plateau d’échec. D’un geste machinal, le créateur déplaçait les pions à sa guise, de manière visiblement aléatoire. J’y voyais une analogie avec notre monde. Un être suprême, manipulant les destinées à son bon vouloir, soumettant les êtres inférieurs à son jeu macabre. Je ne savais pas vraiment si c’était cela qu’Erial avait voulu me montrer, mais c’est ce que moi je comprenais. Néanmoins, je sentais qu’il communiquait bon nombre de pensées négatives à l’aide de sa représentation. Quelle triste vision du monde… Finalement, la partie imaginaire se termina, et l’échiquier se désagrégea en une myriade de cristaux scintillant… Comme si les étoiles étaient descendues sur Terre pour danser devant mes yeux… Ridicule.

- C'morbide, mais 'faut que tu t'enrichisses de ton malheur… … Ouais, c'carrément glauque, en fait. Comment t'expliquer... ?

S’enrichir… De son malheur… Oui, j’avais déjà entendu ça quelque part. Beaucoup de gens devaient me le répéter, je ne voyais pas quoi tirer de bon de tout cela. A vrai dire, j’avais plutôt l’impression de craquer suite à un amoncellement de coups du sort. J’avais tirer quelque chose de l’abandon de mes parents. J’aurais pu tirer quelque chose de la trahison de ces derniers. J’aurais pu tirer quelque chose du retournement de Thunder Light. Je ne pourrais jamais tirer quelque chose de… “DIS LE !” Non, le dire, c’est l’accepter… S’enrichir de cela, c’est aussi l’accepter… Pourtant, je ne saurais comment l’expliquer, mais cela me faisait du bien d’entendre l’honnêteté d’Erial. Aucune fausse compassion. Pas de conseil hypocrite. Il savait que vivre pour les morts était glauque, pourtant il me le conseillait tout de même. Bizarrement, je trouvais cela plus acceptable ainsi Je sentais que lui était en mesure d’éclaircir mes doutes.

- Regarde. Les étoiles, tu les trouves pas belles ? Pourtant, c'que des cadavres. Elles sont, pour la plupart, mortes.

Lentement, je relevais le menton pour observer la voûte céleste à l'horizon. Je n'avais jamais pensé à ces astres comme à des cadavres, comme beaucoup d'être lambda. Erial avait une façon de voir le monde bien à lui. Néanmoins, ce n'était pas pour me déplaire. Au contraire, il me présentait un point de vue encore inédit. La Mort pouvait être si belle… Notre monde présentait nombres de paradoxe qu'il n'était pas aisé de saisir, mais quand on prenait la peine de s'y pencher, de fouiller sous la surface, les réponses à nos questions apparaissaient à nos yeux, évidentes. Je supposais que c'était cela qu'essayait de me montrer le mage de Fairy Tail.

- Fais en sorte que ton fantôme brille, qu'il te guide dans ta vie. C'la moindre des choses que tu puisses faire pour lui.

Suite à ces mots, l’étreinte se fit plus proche. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine et mes pensées commençaient à s’embrouiller. Puis, je me calmai, abrutie par la chaleur si agréable d’Alternost. Enfin, le sens de ses paroles s’éclaircit dans ma brume cérébrale. Cela faisait des mois que je me noyais sous mes fantômes, qu’ils me tiraient vers des abysses insondables. J’avais été passive, je ne leur avais opposé aucune résistance. Alternost, lui, m’encourageait à me battre contre eux, pour qu’ils se mettent soudainement à luire. Il me présentait cela non pas comme une solution, mais comme une obligation. Avoir une dette envers un mort… Cette idée ne me plaisait pas. En quoi cela pouvait-il m’aider de faire un plaisir à un fantôme ? J’aurais aimé avoir une foi assez forte pour m’en satisfaire. Néanmoins, tout espoir s’était envolé depuis longtemps, et j’en étais à présent incapable. “Tu sombres à nouveau. Tu dois transformer tes malheurs en force, non ?” Oui, c’est vrai… Vivre en souvenir de quelqu’un ne m’apportait aucun but, mais simplement suivre leur volonté pour m’engager sur une nouvelle voie pouvait m’apporter beaucoup plus. La nuance n’était pas aisé à saisir, mais c’était la seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher pour le moment.

Lentement, je basculais ma tête en arrière, de manière à la poser sur l’épaule gauche de l’Ice Maker. Cette position m’offrait un splendide panorama sur la voûte céleste. Toutes ces petites lueurs orchestrées sur cette immense toile nocturne n’étaient en réalité que le souvenir de leur existence… Pourtant, combien d’entre nous prennent leur résolution sous ces étoiles ? Combien sont apaisés par leur doux scintillement ? Oui, c’était possible d’utiliser la Mort pour se relever…
Doucement, je dégageai ma main droite de notre l’étreinte et la posai sur mon coeur. A peine le contact fut établi qu’une petite flammèche naquit sous mes doigts. Un souvenir s’immisça dans mon esprit et alimenta ma création. Des feux d’artifice envahirent mon champ de vision et une main aquatique s’élança vers les étoiles. Encore et toujours cette scène. Elle me hantait autant qu’elle me réconfortait. Mon leitmotiv… “Débarrasse-toi en”. Non, je devais m’en servir. Sans grand dessein, je levai le bras et la flamme suivit le mouvement. De nombreuses réminiscences affluèrent au fur et à mesure qu’il progressait vers le ciel : des épisodes joyeux, des plus tristes, certains avec Ren, d’autres avec mes parents… Edge apparaissait même dans quelques scènes. Tous ses souvenirs m’étaient très précieux et avait construit la jeune femme que j’étais. Une fois mon bras tendu, mes doigts entamèrent une danse directement connectée à ma mémoire, et la flammèche grandit avant de se scinder en deux. Puis le processus se répétait, encore et encore. A chaque petit événement de ma vie qui se rappelait à moi, une nouvelle étoile enflammée naissait. Je redécouvrais mon passé, celle que j’étais, les choix qui m’avait amené là où je me tenais à présent. Les larmes dévalèrent mes joues, mais je n’en avais plus rien à faire. Ni mes lèvres ni mes épaules ne tremblaient. Les traînées salées ne faisaient que s’échapper de mes perles orangées. Finalement, la multitude de flammèches soumise au directives de ma main s’éleva lentement, jusqu’à disparaître entièrement.
Envahie d’une grande lassitude, je laissai retomber mon bras, la tête toujours posée sur l’épaule du mage de Fairy Tail. Je détendis mes jambes, repliées contre mon buste jusqu’à présent, et les posai contre le genou droit d’Erial. Enfin, ma main retrouva l’étreinte initiale et je m’entourais de nos bras, posant nos mains de part et d’autre de ma taille. Je lâchai un long soupir. Après autant de temps prisonnière de mes sombres pensées, je me sentais bien… Libérée. Presque délivrée. Que devais-je faire à présent ? Qu’est-ce que Ren attendait de moi ?

- … Ren n’aurait pas voulu me voir comme ça. Il aurait aimé que je me sente bien dans sa guilde, et que je prenne soin de ses compagnons.

S’occuper de camarades de guilde… De sa famille… Je l’avais fait, il y a longtemps… Avant d’être trahie. Mes parents… Edge… La mort de Ren... Wave Stream pouvait m’aider, je le savais au fond de moi… Lors de mon irruption dans leur guilde, il s’était méfié en premier lieu, puis avait fini par m’accepter. J’avais senti de la compassion de la part de certains, de l’admiration de la part d’autres… J’avais amené l’annonce d’une guerre, pourtant j’avais eu l’impression que cette situation avait renforcé la cohésion de la guilde. C’était moi qui me tenait à l’écart de cette solidarité… Ma véritable hantise se trouvait là… Je resserrai l’étreinte autour de moi, jusqu’à peut-être faire naître une douleur dans les doigts d’Erial. Mes épaules, mes bras, mes poignets… Mes jambes, mes genoux… La quasi totalité de mon corps fut pris de légers tremblements, et mes dents se plantèrent dans ma lèvre inférieure pour me calmer, sans succès. Je sentis un léger filet de sang couler depuis la morsure, mais je n’y portai pas plus d’attention. Je fermai les yeux, et d’une toute petite voix, déclarai :

- J’ai peur qu’ils me trahissent, eux aussi. Je ne supporterai pas de souffrir une quatrième fois...


© Aki Epicode



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MessageSujet: Re: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyLun 4 Jan 2016 - 20:19

« Elan »

Au geste d’affection d’Erial motivé par l’instinct, Flame réagit, se laissa un peu plus aller à l’étreinte. Elle détendit les muscles de son cou, posa sa tête sur son épaule. Lui ne bougea pas. Le menton posé sur l’épaule de l’ex-Thunder Light, il se perdait dans la contemplation d’une mer reflétant la lumière d’une lune d’albâtre. L’une regardait le passé céleste, l’autre tentait d’apercevoir le futur derrière la mer. L’une tombait en arrière, l’autre en avant. Et chacun soutenait l’autre. Consciemment ou non.
Erial sentait la crinière rousse de Flame déborder sur son torse, glissant sur sa chemise entrouverte au rythme de la brise automnale.
Il frissonna.
Combien de temps ce moment allait-il durer ? Combien de temps cet état misérable de héros sans crédibilité allait-il durer ? Combien, combien… Toujours compter le temps. Toujours observer, impuissant, cet ogre dévorant tout et tous, impitoyable et indifférent à la destruction qu’il provoque. La temporalité effrayait Erial comme elle lui donnait la force d’avancer. Le futur pourrait lui offrir un avenir radieux. Il pourrait enfin connaître le bonheur, qui sait… ?

Si seulement il avait su ce qui l’attendait au printemps qui suivrait… Si seulement il avait su que, pour lui, seules les fleurs du désespoir, de la frustration et de la damnation écloraient…
S’il avait su qu’il allait mourir...
A cette heure, cependant, les portes du bonheur encore semblaient l’attendre. Alors, laissons donc ce bouffon dans ces illusions. La chute n’en sera que plus amusante.

Une lueur orangée vint danser dans les yeux gris de l’Ice Maker, donnant l’impression que quelque chose s’était ravivé en lui.
C’était Flame. La rousse avait libéré l’une de ses mains de l’entrelacement pour la poser sur son cœur. Celui-ci semblait pulser sous la paume du mage de feu, diffusant chaleur et lumière. Erial lui coula un regard blasé quoique passablement réjoui pour son interlocutrice.
Ils étaient bien tristes, quand même. Bien moroses et bien chiants, sûrement. Mais qu’est-ce qu’on s’en foutait, après tout… Eux, ils étaient bien.
Du coin de l’œil, Alternost vit le bras de Flame se lever. La flammèche, débarrassée de ce qui occultait sa lumière, accompagna le geste. Le regard simplement attiré par le phénomène plus qu’intéressé par celui-ci, le mage de Fairy Tail observa le petit spectacle. La jeune femme pianotait dans l’air, imposant amplifications et divisions successives à la manifestation de son pouvoir. Un spectacle outrageusement répétitif, las et exténué, comme abattu par sa propre existence.
Erial ne chercha pas à comprendre son sens. Il se contenta de regarder. Après tout, lui aussi venait d’imposer à la rousse une démonstration de magie à double-sens. Des larmes se mirent à rouler sur les joues de Flame, venant chatouiller la base du cou d’Alternost. Il la laissa détendre tout son corps avant de resserrer d’elle-même l’étreinte, comme une enfant qui, après avoir failli se noyer, revenait s’accrocher à sa bouée.
Là, elle soupira. Et avec son soupir, la noirceur tapie dans son esprit se dispersa au vent marin. Un faible sourire se dessina sur les lèvres de l’Ice Maker.



- … Ren n’aurait pas voulu me voir comme ça. Il aurait aimé que je me sente bien dans sa guilde, et que je prenne soin de ses compagnons.

Elle le serra. Elle le serra comme elle put, emprisonnant les mains d’Erial dans un frêle étau fort de son chagrin désormais épuré.

- J’ai peur qu’ils me trahissent, eux aussi. Je ne supporterai pas de souffrir une quatrième fois..., murmura-t-elle.


Le jeune homme tressaillit à l’emploi de ce verbe.
Trahir.
S’il y en avait bien un qui le foutait dans le mal, c’était celui-là…
Pourtant, il ne dit mot. Ses yeux restèrent brumeux. Aussi froids et épais que ceux de Flame étaient ardents et aériens. Il laissa les étoiles susurrer des paroles de réconfort à l’ex-Thunder Light tandis que les vagues lui  soupiraient leurs chers conseils. Irrésistiblement attiré par la mer, le mage de glace se serait plu à y tremper ses pieds. Il avait l’impression que cette eau avait tout vu. Qu’elle était toujours en mouvement et qu’elle connaissait toute chose ; qu’elle était connectée à toute chose. Elle appelait au voyage, à la paix et à la nouveauté.
Peut-être que c’est ce qu’Erial désirait, au fond…
Partir…
Qui sait… ?

Au bout d’un petit moment, il se fendit d’un petit soupir.


- Alors respecte sa volonté, c’est tout c’que j’peux te dire, dit-il d’une voix plus basse qu’il ne l’aurait voulu.

Il aurait été bien moyen pour Erial de donner des leçons sur la trahison. Même si, à ses yeux, tout était justifié… Après tout, il n’avait jamais trahi que des psychopathes. Quant à l’autre, elle ne pouvait rien comprendre, trop occupée à guérir le monde à coups de bisous et de politiquement correct.
Le jeune homme recula sa tête et allongea un peu plus son corps pour ne pas déranger la jeune femme. D’une main distraite et sans s’en rendre compte, il se mit à enrouler puis à dérouler successivement une mèche rousse, appréciant la chaleur qui semblait s’en dégager de par leur simple couleur.
Finalement, il se décida à répondre.
Après tout, jamais Flame ne saurait quoi que ce soit après ses propres expériences.


- On peut pas prévoir l’avenir, tu sais. J’saurais pas t’enlever cette peur de l’esprit. Elle est justifiée en un sens. N’importe qui pourrait retourner sa veste. Et ce, n’importe quand.

Erial sourit et, d’une voix rieuse bien que sûrement effrayante dans ce contexte, déclara :

- Qu'est-ce qui te garantit que j’suis pas venu là pour t’amadouer afin de te kidnapper ? Après tout, p’têtre que Celsius veut faire de toi sa petite princesse de guilde noire ? Et p’têtre que j’te mens depuis le début…

Se rendant compte de son erreur, Alternost grimaça l’instant d’après. Avec un ton qu’il s’efforça de faire le plus naturel et doux possible, il reprit :

- Ou peut-être pas… Au final, tout dépend de toi.

Oui, tout dépendait d’elle. Le trahi est trahi parce qu’il se laisse trahir. D’un certain point de vue, sa naïveté le conduit droit à la torture. Et personne n’a jamais imposé à quelqu’un d’être candide à ce point.

- Tout dépend de toi. Si tu pars du principe que les gens sont tous potentiellement mauvais, si tu ne leur fais pas confiance… Alors tu ne pourras jamais être trahi. T’y seras préparée.


Il s’esclaffa. Un rire qui rappelait le son du verre qui crisse et qui se brise avant de venir se planter dans la peau de tous ceux qui ont le malheur de se trouver trop proche.


- J’te dis pas d’être parano’, hein… Mais penses-y. Mieux vaut « prendre soin de tes compagnons » sans leur faire pleinement confiance que de rester là à flipper sur une plage, tu penses pas ?

Comme pour la pousser à se détacher, le jeune homme ouvrit les bras lentement, desserrant l’étreinte sans pour autant la défaire.
Il fallait maintenant qu’elle reprenne son envol. Qu’elle s’élance, qu’elle devienne mage de Wave Stream. Qu’elle porte fièrement cette nouvelle marque de guilde au creux de son cou comme le poids du passé sur ses épaules.
Ouais…
Sois un peu plus orgueilleuse, ma pauvre. Sois forte. Fais au moins semblant. Au bout d’un moment, tu finiras par le devenir.
Aies un peu plus d’honneur que le mec qui te parle.

Réalisée par Gaki. que vous pouvez retrouver sur Epicode
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Flame Honotora

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MessageSujet: Re: Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] Parfois, seule la glace sait raviver la flamme... [Flame] EmptyDim 10 Avr 2016 - 22:15



Parfois, seule la glace sait raviver la flamme...
Feat Erial Alternost


Contre cet inconnu, j’avouais mes pires craintes. Je n’avais pas besoin de raison, j’en éprouvais juste le besoin. Je cherchais une oreille attentive, une épaule contre laquelle m’appuyer, une chaleur rassurante. D’un côté, on pouvait dire que je me servais un peu d’Alternost. En vérité, je m’en servais complètement. Je ressentais à la fois de la culpabilité et de la gêne de ne pas pouvoir lui rendre ce service, et une lassitude extrême. Je me sentais fatiguée, mais détendue. Juste besoin de voguer loin, très loin… Le silence s’étendait encore… Encore… Seules les respirations et le soulèvement des poitrines venaient rythmer la scène. La brise fraîche de la nuit ne me dérangeait même pas. Protégée par cette enveloppe chaleureuse, je me sentais bien. Puis, la voix grave et enveloppante d’Erial brisa le fragile silence.

- Alors respecte sa volonté, c’est tout c’que j’peux te dire.

A quoi je m’attendais ? Il en avait déjà assez fait, il était peut-être temps que je sorte de ma léthargie et que je choisisse moi-même mon chemin. Qu’est-ce qui m’en empêchait en fait ? Je ne savais pas. Je ne savais plus… Respecter sa volonté… Une part de moi n’avait pas envie de suivre les préceptes d’un mort. Une part de moi voulait vivre sous le soleil et faire ce qu’elle voulait. Mais l’autre part avait creusé une tombe si profonde qu’elle avait besoin qu’on la guide. Alors autant la tromper encore un peu…
Baissant le regard, je remarquais les doigts de l’Ice Maker s’entremêler dans mes cheveux. Le lent mouvement me distrayait et semblait figer le temps. Tout me berçait et le calme présent aurait même été en mesure de me pousser vers les limbes du sommeil.

- On peut pas prévoir l’avenir, tu sais. J’saurais pas t’enlever cette peur de l’esprit. Elle est justifiée en un sens. N’importe qui pourrait retourner sa veste. Et ce, n’importe quand.

Levant les yeux vers son visage, je tentai de sonder son expression. Mais rien. Je n’aurais su dire pourquoi, mais il me donnait l’impression de partager quelque chose. Peut-être n’était-il pas étranger à cette situation, d’où son calme apparent et ses trait tirés. Tout le monde est capable de trahir, hein… C’était triste, mais affreusement vrai. Mais comment faire alors ? Vivre en dehors de tous, sans aucun contact avec autrui ? Mais quel homme en est capable ? Paradoxe, paradoxe… J’étais bien placée pour connaître la trahison. Cette vieille compagne qui ne me lâchait pas décidément. Pourtant… J’avais désespérément besoin de quelqu’un auprès de moi.

- Qu'est-ce qui te garantit que j’suis pas venu là pour t’amadouer afin de te kidnapper ? Après tout, p’têtre que Celsius veut faire de toi sa petite princesse de guilde noire ? Et p’têtre que j’te mens depuis le début…

La remarque subite d’Alternost était ridicule, je le savais bien, néanmoins, je ne pus m’empêcher de frissonner. J’écarquillai les yeux et le visage de Master Celcius s’imposa à moi. Mon corps tout entier se crispa, tandis que je le revoyais brûler le papier du Conseil. Une imagination irrationnelle s’empara de moi, alors que mon esprit transformait les bras et les jambes du jeune homme en entrave. Comme prise au piège de mes démons, je suffoquais intérieurement. Non… Non… Non ! Edge n’était pas comme ça, il était incapable de mettre ses enfants en danger... Du moins, je voulais encore le croire. L’immonde face d’Akusei s’insinua dans mes pensées, et je tressaillis. Des pourritures dans son genre seraient parfaitement en mesure de le changer. Pendant un court instant, l’image de Rainer se superposa à celle d’Erial, et je me sentis prisonnière de cette ombre malfaisante.

- Ou peut-être pas… Au final, tout dépend de toi.

Petit à petit, toutes les images reprirent leur place originelle. Je me calmais, me concentrant sur la voix calme d’Alternost. Mais je ne comprenais pas. Tout dépend de moi ? … C’est de ma faute si les gens m’abandonnent ?! Etais-je donc condamnée à rester seule, exclue de tous ?

- Tout dépend de toi. Si tu pars du principe que les gens sont tous potentiellement mauvais, si tu ne leur fais pas confiance… Alors tu ne pourras jamais être trahie. T’y seras préparée.

Ces paroles résonnèrent dans ma poitrine, et ramenèrent un vieux souvenir sur le devant de la scène. Oui, je me l’étais promis, il y a longtemps. De prendre mes distances. De ne me lier avec personnes. Et pourtant, c’était tout de même arrivé. Vivre sans attaches, c’était impossible. Il fallait être honnête une bonne fois pour toute : on finit toujours par forger des liens. On aura beau les étiqueter, leur prêter peu d’importance, quand ils se brisent, l’on souffre toujours. Triste fatalité.
Soudain, un rire déchira un peu plus la bulle de tranquillité de la plage. Je sentis le torse d’Erial tressauter sous l’effet de légers spasmes, tandis que son rire grinçait. Un rire torturé, laissant échapper des bribes de l’être intérieur d’Alternost. Je restai dubitative, fixant successivement le profil du mage et la carte céleste. Et finalement, il termina sa tirade.

- J’te dis pas d’être parano’, hein… Mais penses-y. Mieux vaut « prendre soin de tes compagnons » sans leur faire pleinement confiance que de rester là à flipper sur une plage, tu penses pas ?

Je ne savais pas trop quoi penser de tout ce qu’il me conseillait. Cela sonnait faux. L’étreinte autour de moi se desserra, et je sus que notre entretien touchait à sa fin. Fin d’une consultation, veillez sortir le porte-monnaie. Non, même pas, Erial n’attendait rien. Je ne connaissais toujours pas ses motivations, mais au fil de la conversation, j’avais compris qu’il n’expliquerait rien. Cet homme était terriblement secret.
Mue par un élan sorti du néant, je me redressais d’un seul coup sur mes deux jambes. Je titubai légèrement avant de me tenir droite, le regard vers la voûte parsemée d’étoiles. Je ne voulais pas me tenir loin du monde. Quand je faisais partie de Thunder Light, j’étais la seule à faire parler de moi, alors que Celcius nous avait ordonné de rester dans l’ombre. Mais en y réfléchissant bien, je n’avais pas vraiment eu d’attaches avec les membres eux-mêmes. Le seul qui m’avait vraiment trahie, c’était Edge. C’était lui qui me faisait encore souffrir maintenant. Mais je devais me décider à faire son deuil. Comme celui de Ren. Tous deux avait sculpté mon être, mes valeurs, ma vision du monde. Ce que je pouvais faire pour les remercier ? Combattre Celcius pour le remettre dans le droit chemin. Protéger les compagnons de Ren. Si je suivais ces directives, peut-être que d’autres opportunités se présenteraient sur mon chemin. Sans me retourner vers Alternost, je dis d’une voix peu assurée :

- J’en ai marre de flipper toute seule dans mon coin, c’est vrai. Mais j’ai aussi peur des autres. Pourtant… Tout cela ne me ressemble pas, et j’aime pas ça. Je pense qu’il faut d’abord que je me retrouve, moi. Me reconstruire en suivant les traces de mes modèles.

Je parlais, toutefois, je ne connaissais pas vraiment la finalité de ce que j’avançais. J’avais besoin d’extérioriser mes pensées. Flame Honotora me manquait. La Flame libre comme l’air, qui donnait son avis quand ça lui chantait. Cette Flame là avait-elle vraiment besoin de compagnie ? Elle avait surtout besoin d’une attache, d’un lieu où rentrer et où trouver des visages familiers et chaleureux. Un endroit où elle se savait attendue. D’un geste instinctif, je portai la main à ma hanche, avant de réaliser qu’il n’y était pas. Mon katana. Depuis combien de temps ne le portais-je plus ? Lui aussi me manquait. Je devrais peut-être commencer pas cela. Reconstruire mes accroches, mes points familiers.

- Je n’ai finalement pas besoin de but pour avancer, non ? Si on avance pour s’occuper, on finira bien par tomber sur quelque chose. Et si ça met trop longtemps, on a qu’à les provoquer.

Je souriais. Je ne savais pas pourquoi, mais je souriais. Je racontais n’importe quoi, mais je souriais. C’était le plus important, non ? Erial avait sa vision des choses, mais je ne voulais pas faire semblant. Protéger des gens qui m’étaient jusqu’alors étrangers… Je ne pouvais pas du jour au lendemain leur tendre les bras. Je devais retrouver ce que j’avais perdu. Mon énergie. Ma fierté. Ma confiance.
Une boule de folie naquit au creux de mon ventre, et sans pouvoir m’arrêter, je commençais à rire. Rire, rire pour évacuer tout l'irrationalité qui m’habitait. Rire pour effacer toutes mes peurs et mes doutes. Je me trouvais bête, mais j’étais bien. Affichant un sourire en coin, je me tournai vers le mage de Fairy Tail, désormais debout.

- Ça m’a fait du bien de discuter avec quelqu’un. Tu m’as secouée comme j’en avais besoin… Me pointer à cette heure à la guilde, ça pourrait être un bon début, tu penses pas ?

D’un regard entendu, je lui fis un dernier signe d’adieu, avant de poser mes yeux sur le grand bâtiment lointain. Un pas, deux. Toute l’allégresse s’éteignait peu à peu, et mes craintes reprenaient le dessus. Non, je ne devais pas me retourner maintenant. “Je ne veux plus fuir !”
...Idiote. Je fis volte face d’un seul coup. Erial retournait de là où il venait, m’offrant son dos. “Je ne fuis pas. Je me montre honnête.” Pourquoi avais-je mis fin à notre discussion de cette manière ? Une frêle résolution, aussi fragile qu’un fil d’araignée. Je ne voulais pas la perdre. Et son regard… Il avait les yeux d’un torturé à vif. Après tant de mois, j’arrêtais enfin de penser à ma petite personne. Je voulais vraiment aider quelqu’un d’autre. Mais il était si distant, si mystérieux… Mais d’autant plus attirant. Rien n’était encore perdu. Courant comme une imbécile, j’attrapai la main droite de l’Ice Maker, qui se retourna, surpris. Ne pas flancher, ne pas flancher. Plantant mon regard dans le sien, pressant sa main pour me donner du courage, je pris la parole. D’un ton qui se voulait encourageant, autant pour lui que pour moi.

- Merci. Vraiment. Je ne sais pas pourquoi tu m’as aidé, et finalement, je m’en fiche. Mais si toi, tu as besoin d’aide, viens me déranger. Ma porte te sera toujours ouverte.


© Aki Epicode



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