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Pour en revenir à demain [Akira & Jude]

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Jude Sakkaku

Jude Sakkaku

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MessageSujet: Pour en revenir à demain [Akira & Jude] Pour en revenir à demain [Akira & Jude] EmptyJeu 26 Nov 2015 - 22:52




Pour revenir à demain     

Akira feat Jude



Mission terminée. Encore une, avec un type inconnu, dont il ne se souviendrait plus du nom dans une semaine, un type qui rentrait dans sa vie aussi vite qu’il en sortait, comme tous les autres, comme d’habitude, un partenaire qui était là seulement pour le coup de main, parce qu’il avait besoin d’un binôme pour se battre quand ses runes n’étaient pas suffisantes pour une mission un peu plus intéressante. Ce type de quêtes se faisait rare. Tout était terriblement ennuyeux. La vie de Jude était morne.
Il ne cherchait pas à se lier avec les gens, à voyager, ni à se faire des souvenirs. Il n’avait plus de but comme avant, comme quand il était gosse, quand il cherchait toujours à aller de l’avant, à devenir plus fort. Maintenant il s’enfichait. Ni but, ni peur, ni d’émotions, sa vie était linéaire, fade, terne, insignifiante. Il cherchait à peine à gagner son fric et à survivre un minimum, mais de toute façon, pour qui vivre ?
Il aurait pu être de ceux qui parcourent le monde. Voyager, durant des années, seul ou avec des gens, se faire attendre, penser à celle qu’il aime durant les trajets, devant le soleil couchant des horizons lointains embaumés de parfums inconnus, se rappeler le calme de son foyer, de son chez-soi. Il n’avait personne à qui raconter ses périples, personne ne l’attendrais dans son foyer utopique.
Il aurait pu être de ceux qui convoitent le pouvoir. Qui s’engagent dans leur guilde pour se battre, pour réaliser des missions et progresser. Qui veulent devenir toujours plus forts. Mais eux aussi ont un but, la fierté devant leurs camarades, protéger ceux qu’ils aiment ou être célèbre. Rien de tout ça n’intéressait Jude. Rien de tout ça. Pourquoi vivait-il encore ?
Isalia ne l’aimait clairement pas de la façon dont lui l’avait convoitée, il n’avait plus d’amis sur qui compter, pas de famille, rien qui ne vaille la peine d’être vécu.
Enfin bref.
Ça n’avait pas d’importance. Savoir pourquoi il était en vie, ou pas, savoir pourquoi il restait, toutes ces bêtises dans la même lignée introspection-réflexion-condition humaine-et-caetera ; il était temps d’arrêter de penser car ça ne l’avançait pas beaucoup.

Pour le moment, il avait un objectif. Il avait déjà récupéré le fric de la mission achevé chez le commanditaire, et devait apporter la moitié à ce mec dont le nom ne lui revenait pas malgré deux jours sans interruptions passés ensemble, à être blessés ensemble en parallèle dans la bataille contre un énième monstre stupide et à chercher comme des forcenés le trésor faisant la notoriété d’un village gardé par sa bête protectrice. Un truc dans le genre. Jude faisait ça histoire de remplir sa journée et se divertir. Ils l’avaient eu, c’est tout, n’avaient pas cherché à se connaître durant la mission, quelques mots, salut, va à gauche, moi je l’attaque de front, dépêche-toi, cours ! Des trucs sans intérêt. Un mec sans intérêt, une mission vite remballée, quelqu’un qui ne serait jamais pour lui ni ennemi ni allié, il s’en fichait. Il ne comprenait même pas comment son binôme éphémère en question lui avait fait confiance, comment cela se faisait-il qu’il l’ait laissé aller chercher la récompense tout seul, il aurait aussi bien pu se barrer avec et ne jamais revenir. Mais heureusement pour lui, ce n’était pas le genre de Jude. Il ne ramenait pas l’argent par honnêteté, par sympathie pour ce mec (un nom en –bal, Idibal, Sadibal ou un truc dans le genre, peut-être même pas en bal en fait) ni même par principe, car il faisait comme convenu, mais tout simplement parce qu'il ne savait pas en quoi en faire. Ça avait rapporté gros, et Jude n’avait pas besoin d’autant d’argent. Il s’en foutait, tant qu’il pouvait assurer, même vaguement, son toit pour une nuit et ses repas de la journée, c’était bon, et ça ne lui coûtait pas très cher. S’il avait besoin d’autre chose, il pouvait toujours voler, ce n’était pas le problème.

Tandis qu’il prenait le chemin de l’auberge de Dark Dragon, il se demandait ce qu’il lui était arrivé depuis tout ce temps, depuis deux ans, sur le pont à la fête des lumières. Depuis cette jolie nuit, à contempler l’obscurité, la progression des astres dans le ciel, de leur sublime évolution à leur lent déclin. Regarder au-dessus du fleuve le reflet du ciel dans l’onde qui charrie les lanternes dorées tombées dans les flots, admirer l’éternelle bataille entre la lumière et les ténèbres, le crépuscule et l’aube encadrant les ténèbres ... Voir la dernière lumière pressée contre son corps puis s’éloigner, la petite flamme d’espoir lui parler avant de s’envoler, dégoûtée par lui, par ce qu’il commençait à devenir.

Qu’est-ce que j’ai fait ?
Voler est devenu naturel pour moi. Je ne me souviens plus de la signification exacte des termes « honnêteté » « sympathie ». Les autres mots, je les ai oubliés.

Il tourna dans une énième ruelle, ses pieds le menant mécaniquement vers sa destination à travers Akurio, entre les pavés crasseux et les murs gris.
Oh ! Oh qu'est-ce que tu fais? Arrête!

Il respira une bouffée d’air de la nuit. Tout était silencieux autour de lui. Personne à cette heure-ci. La route avait été longue. Il louerait une chambre à l’auberge de la guilde, qu’il exécrait, exceptionnellement, et partirait au petit matin. Restait à décider où.

« Trouve le bonheur, Jude »
Ces mots traînaient encore dans son esprit, sur les bouts des lèvres d’Isalia, à demi-effacés. Il secoua la tête. Elle aurait eu honte de lui, voleur, tueur, adepte de magie noire. Incapable d’avancer, de croire à la vie, au bonheur.

Qu'est-ce qu'il te prend de faire des trucs pareils?
Il ne l’avait pas revue depuis tout ce temps, et elle lui manquait un peu. Il l’aimait toujours. Enfin sûrement. Enfin peut-être. Enfin... Qu’est-ce que c’était « aimer » après tout ? L’avait-il réellement aimée une seule fois ? Il ne savait même pas s’il avait le droit de l’aimer, le droit d’aimer...
Pourquoi tu te fais du mal comme ça?
Sans s'en être rendu compte, il était déjà devant la grille de l'auberge de la guilde
Qu'est-ce qui ne va pas?

Il pénétra dans le bâtiment croupi. Dehors, il faisait un peu frais, mais à l'intérieur, c'était agréable. Il chercha l'interrupteur des lacrymas de l'entrée à tâtons. Une rumeur lui parvenait de plus loin, dans les entrailles de l'annexe de la guilde. La pierre granuleuse était froide sous ses doigts, c'était désagréable et humide, les murs étaient poussiéreux et sales, personne ne pensait à entretenir depuis longtemps.
La lumière s'alluma d'un coup, et Jude qui marchait dans la nuit eut un peu de mal à s'accoutumer. Il commença par plisser les yeux, la main en visière, cherchant à fuir le vif éclat des lampes. Puis il se dressa, et poursuivit son chemin dans le couloir, jusqu'à l'escalier en bois pourri sans s'arrêter au restaurant, dont les bruits lui parvenaient depuis la porte entrebâillée. Il n'avait pas besoin de prendre un verre ou un plat sans goût avec les ivrognes qui subsistant encore à cette heure-ci. Il n'y avait pas de gardien au comptoir, il redescendrait après prendre une chambre. Il hésitait à rester, il exécrait les lieux encore plus maintenant qu'il était à l'intérieur, et s'y sentait mal à l'aise.
Il gravit les marches, unes à unes, et le bois grinçait sous ses grosses chaussures boueuses. Il ne se souvenait plus exactement de l'emplacement de la chambre de son partenaire de guilde, mais d'après la description lapidaire qu'il lui avait faite la veille, il pourrait s'y retrouver. Deuxième étage peut-être, au bout d'un couloir. Il entra sans frapper dans la chambre au numéro vingt et un, désireux d'en finir le plus vite possible, ses mains prêtes à balancer le sac de pièces accompagné d'une réplique laconique avant de s'en aller comme un voleur - qu'il n'avait pas été -.
Mais ce n'était pas le garçon qui avait accompagné Jude les derniers jours en mission. Jude était peu physionomiste, mais pas à ce point : il savait encore distinguer une femme d'un homme, et c'était une jeune femme qui occupait la chambre au moment où il en poussait la porte.
Il resta là, planté quelques secondes sur le pas de la porte. N'importe quel être équilibré aurait certainement pensé en priorité à sortir en s'excusant précipitamment, mais Jude ne parvint pas à se résoudre de partir comme ça. Il observa la fille sur le lit, un peu troublé, et ne parvint qu'à articuler quelques mots confus tandis que sa vue se brouillait. Sa main tremblait sur la poignée de la porte.

— Ah… Je croyais… Pas le bon endroit mais …

Il y avait un trou béant dans sa poitrine, un truc qui le dévorait de l'intérieur et qui changeait encore une fois toute sa perception humaine. Et ça faisait presque … du bien.


chebhckj:
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Akira Greyster

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MessageSujet: Re: Pour en revenir à demain [Akira & Jude] Pour en revenir à demain [Akira & Jude] EmptyMar 15 Déc 2015 - 16:09




Pour en revenir à demain




Pourquoi...

C'est l'un de ces jours où tu te sens faible. Fatiguée, exténuée. Un de ces jours où il devient difficile pour toi de maintenir tes barrière mentales en place. C'est l'un de ces jours où tu ne peux pas empêcher ton passé de tourner en boucle dans ta tête, te faisant revivre toutes ces scènes horribles chaque fois que tu as le malheur de t'assoupir. Alors, tu te réveilles à chaque fois, fébrile, en sueur, la peur brille dans tes yeux de glace et tu trembles, presque à la limite de laisser couler tes larmes. C'est l'un de ces jours où tu te renfermes plus encore sur toi, parce que tu ne supportes pas la vue des gens, ces gens heureux, vivants, colorés. Ces jours où tu veux rester plus seule que jamais parce que les cris et les voix font écho dans ta tête. Quand tu t'es levée ce matin, tu as tout de suite su que ce n'était pas ton jour. Tu as malgré tout fait l'effort de te rendre à la guilde et quitter cette chambre qui menaçait de t'étouffer si tu y restais plus longtemps. Seulement, l'ambiance de la guilde te répugnait, et pour quelqu'un qui était censé pouvour supporter le plus sombre de cette guilde, tu as été prise de haut-le-coeur peu après t'être commandé ton verre d'eau. Tu as tendence à refroidir tes alentours en temps normal, mais aujourd'hui...

Gris... Trop de gris, trop de bruit...

Tu n'es pas restée longtemps à la guilde. Le peu d'activité te faisait tourner la tête. Du calme. Juste du calme. Depuis combien de temps tu n'as pas réellement dormi ? Comment les humains appellent ça ? Oh. La fatigue. Tu es fatiguée. Tu quittes la guilde et tes pas te mènent jusqu'à ta chambre à Dragon Sky. Enfin... Ta chambre... Tu n'aimes pas y être. Mais pour les jours comme celui-ci, c'est on ne peut plus utile. Tu déverrouilles la porte et entre silencieusement dans la pièce, comme une ombre glisse sur le sol. Tu te laisses tomber sur le matelas de ton lit et tu lâches un profond soupir. Il n'y a aucune chance que tu parviennes à dormir assez longtemps et assee profondément pour ressentir un quelconque repose. Tu te redresses et te diriges vers ton placard, un placard cadenassé dans lequel tu conserves tes biens les plus précieux. Tu sors le petit coffre en bois qui contiennent tant de choses de l'armoire vide et tu l'ouvres une fois assise sur ton lit pour en observer le contenu. Tu soulèves les précieuses feuilles reliées du semblant de journal de ta mère pour retrouver un bout de papier que tu affectionnes particulièrement. Un simple bout de papier sur lequel Damon et toi avez gribouillé il y a des années. Tu n'aimes pas l'idée qu'ils lui aient enlevé le peu de chose de valeur qu'il lui restait. Après ton évasion, tu n'as plus entendu parler de Moon Destruction. Quelqu'un avait abbatu tout le groupuscule. Tu aurais tant aimé être avec cette personne. Les annihiler un à un. Mais tu n'étais pas là. Tu ranges ton bout de papier, attrapes un livre et t'allonges sur ton lit.

Je ne comprends pas...

Tu ouvres le livre et feuillettes les pages. Mais tu as beau faire, tu n'arrives pas à y trouver le moindre intérêt. Les lignes défilent devant tes yeux, mais les mots que tu lis n'ont aucun sens. Ou du moins, tu n'en saisis absolument las la signification. Amour, bonheur, joie ? Tu ne sais pas ce que c'est alors comment pourrais-tu le comprendre ? Quelqu'un finit par mettre fin à ce supplice que tu t'es infligée seule. Par chance peut-être, tu entends la porte de ta chambre s'ouvrir. Sourcils froncés, tu tournes la tête et te redresses, abandonnant d'un geste fébrile ce livre aux propos incensés. Devant ta porte se tient un jeune homme, plutôt grand, dont le visage t'es vaguement familier mais impossible d'y associer un nom. Son visage ne t'es pas inconnu cependant, et en soi, c'est déjà beaucoup. Tu te lèves de ton lit et t'approches, méfiante. Tu sens sans problème son trouble, et tu te surprends à te demander quelle en est la cause. C'est étrange : ce jeune homme aux cheveux sombres est parvenu à susciter ton intérêt. Il ouvre la bouche pour parler mais ses propos sont incohérents, confus. Pourtant, tu les comprends mieux que ce livre que tu as abandonné.

« Qu'est-ce que tu veux ? »

C'est froid. Mais tu n'as jamais été douée pour parler aux autres. En fait, tu ne parles pas aux autres. Tu le fixes, attendant une réponse. Enfin, en supposant qu'il te réponde. Tu aimerais qu'il te répondes. Il est la première personne qui t'intéresse. Depuis longtemps.

« Hello... »


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Jude Sakkaku

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MessageSujet: Re: Pour en revenir à demain [Akira & Jude] Pour en revenir à demain [Akira & Jude] EmptyLun 21 Déc 2015 - 17:27




Pour revenir à demain     

Akira feat Jude



Jude baissa la tête. Il cherchait des mots qui ne venaient pas, qui n’existaient pas pour décrire ce qu’il lui arrivait. Il était si troublé qu’il en oubliait sa présence ici, la main sur la poignée, les yeux glacés de la jeune fille imprimés en sérigraphie sur sa rétine. Elle était magnifique ; il se sentait en confiance et elle lui faisait un peu peur à la fois. Il se voyait en elle, il voyait ses propres peurs, et ne pouvait s’empêcher de la contempler, l’observer, la détailler discrètement, cette étrange personne qui remuait tout à l’intérieur de lui. Il resta, durant de longues secondes interminablement courtes, bouche bée, à oublier qu’il devait refermer la porte de la chambre et aller remplir un objectif maintenant un peu flou, hors d’ici.
Non, il avait décidé inconsciemment de rester. Il ne s’était jamais senti aussi bien. Tout était familier. Le sentiment était familier, attendu, comme un vieil ami qu’on attend depuis longtemps derrière la porte. Il entendait battre son cœur doucement, et ça faisait du bien. Tout faisait du bien. Il avait vécu ces mois de galère pour vivre ce moment, il en était sûr. Toutes ses souffrances s’étaient annihilées, autodétruites, sous le regard électrique de la magicienne de sa guilde. Il l’avait attendue. Sa vie avait été régie par ça, l’attente. Il avait été le vassal du temps. Mais le temps est un principe relatif, inventé par les hommes. Le temps n’existait pas. Esclave d’un maître qui n’existe pas. Il avait toujours été libre, mais avait préféré attendre puis laisser ses pas le guider jusqu’ici. Si le destin existait, il venait d’en être la victime consentante.
Il respira un bon coup, regarda la fenêtre en face de soi. Elle est grande ouverte, ouverte sur la nuit, et la nuit entrait de plein fouet, avec cet air délicieux, qui rapproche les êtres par son silence, sa profondeur et sa douceur. Il fit deux pas, jeta un regard sur la chambre très impersonnelle, et le livre étrange sur le lit. Il se réveillait d’un rêve psychédélique, d’une léthargie profonde.

— Je cherchais une chambre… la chambre de … Ah…

Il avait l’intention de lui demander son chemin, de cesser de l’importuner, comme lui dictait son sens commun, mais ses désirs profonds étaient en totale contradiction avec ses idées. Quand ses sentiments se mirent à refluer en lui et à le dominer, il comprit qu’il fallait gagner du temps pour rester un peu. Il ne se souvenait même plus du nom et du visage de celui qu’il cherchait, et ça l’arrangeait, en soi. Son cerveau s’y mettait aussi, à sélectionner les informations.
Il la regarda dans les yeux, il osa enfin. Elle était vraiment jolie. Ses cheveux étaient irréels, immaculés comme de la neige, tout comme ses yeux glacés. Elle était toute froide et cristallisée, comme une sculpture de glace. Une sculpture de glace modélisée par son esprit. Il n’osait pas croire en sa réalité. Il ne pouvait pas croire que cet être magnifique pouvait réellement exister devant lui. C’était trop beau, trop touchant. Trop impossible pour lui, il ne méritait pas de se trouver ici.

— Ce n’est pas la bonne chambre, mais je crois que ce n’est pas très grave.

Il arrivait à articuler correctement. Il allait peut-être se faire jeter dehors violemment, mais ça ne faisait rien, il ne garderait de cette scène que les bonnes choses qu’il se remémorerait dans ses derniers instants, lorsqu’il irait mourir dehors le cœur en paix.


dokoo:
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Akira Greyster

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MessageSujet: Re: Pour en revenir à demain [Akira & Jude] Pour en revenir à demain [Akira & Jude] EmptyJeu 18 Fév 2016 - 2:04




Pour en revenir à demain




« Qu'est-ce que tu veux ? »

Tu te gifles mentalement. Quel meilleur moyen de commencer une discussion avec la seule personne qui soit parvenue à susciter ton intérêt depuis si longtemps et en si peu de temps ? Les gens normaux auraient commencé en demandant à la personne de se présenter, en supposant qu'ils veuillent réellement discuter. C'est probablement ainsi qu'il aurait fallu commencer. A cela près que tu es loin d'être normale. Tu fixes ton inconnu familier. Est-ce étrange de penser qu'il est... Beau ? Oui... Venant de toi c'est définitivement bizarre. Comment peux-tu trouver une humain beau ? Les humains n'ont aucune valeur à tes yeux. Et pourtant celui-là... Tu n'es pas encore assez folle pour le laisser entrer. Mais il te regarde, comme perdu, la main sur la poignée de la porte de ta chambre, et tu réalises que tu aimerais vraiment savoir ce qu'il faisait là. Il ne pouvait pas être venu pour toi. Si ?

Tu recules de quelques pas quand il avance un peu, sans plus de questions, et tu l'observes attentivement alors qu'il balaie ta chambre du regard. Il n'y a pas grand chose, c'est vrai, mais tu n'y es presque jamais. Tu aimes être en mission et la plupart du temps, tu préfères rester dehors, profiter de la nuit. Tu n'aimes pas dormir, parce que pour toi, dormir signifie rêves, et tes rêves sont la plupart du temps des cauchemars, cauchemars qui ne font que raviver ta haine contre le Conseil, contre ton père et contre le monde. En temps normal, l'état de ta chambre ne te dérange pas réellement. Mais là, peut-être a-t-il cherché à en découvrir un peu plus sur toi ? Les chambres sont souvent le reflet de ce que sont les humains. Et à part le fait que tu n'aimes absolument pas l'endroit et que par conséquent tu ne veux pas te donner la peine de le décorer, ta chambre ne montre pas grand chose d'autre.

Tu as fini par te perdre dans l'observation de ta propre chambre lors que ce jeune homme au charme étrangement magnétique reprend la parole. Il s'est donc trompé de chambre. La personne qu'il cherchait ne devait pas avoir beaucoup d'importance étant donné qu'il ne se souvient même pas de la chambre qu'il cherchait avant de faire si soudainement irruption dans la tienne. Non pas que tu veuilles t'en plaindre. Il a éveillé des choses en toi que tu ne reconnais pas du tout. Tu serais incapable de mettre un mot sur ses pensées qui parcourent ton âme en quelques secondes alors qu'il t'observe intensément, plongeant son regard dans le tien. Tu entends à peine ce qu'il dit. Tout ce que tu comprends, c'est qu'il ne part pas maintenant. La logique aurait voulu qu'il s'en aille, ou que tu le chasses, mais rien n'est censé depuis son arrivée, encore moins depuis qu'il te regarde dans les yeux. C'est à la étrangement et agréablement déstabilisant mais tu ne peux pas cacher le fait que cette situation t'effraie énormément. C'est un humain, tu lui as accordé plus que quelques secondes et tu ne veux pas qu'il parte. Alors bien sûr que ce n'est pas grave qu'il se soit trompé de chambre. Tu dois bien avouer qu'aussi effrayant que ça puisse paraître, ça t'arrange beaucoup. S'il était parti, tu n'aurais pas su comment le retrouver, parce qu'il est certain que tu l'aurais cherché...

« Ferme la porte si tu veux entrer. Comment tu t'appelles ? »

Tu poses enfin la question logique en te retournant pour aller t'asseoir sur son lit, sans pour autant réussir à te débarrasser de la froideur de ta voix. Tu ne sais pas être chaleureuse, ni même ce que ce mot signifie en réalité. Il y a une chaise contre le mur en face, s'il veut se mettre à l'aise, elle devrait bien faire l'affaire. Tu passes une main dans tes cheveux, un tic d'incompréhension. N'aurait-il pas en quelques minutes réussi à dégeler la prison de glace que tu avais formé autour du peu de choses humaines qui restaient en toi ?


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Jude Sakkaku

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MessageSujet: Re: Pour en revenir à demain [Akira & Jude] Pour en revenir à demain [Akira & Jude] EmptyDim 28 Fév 2016 - 20:24




Pour revenir à demain     

Akira feat Jude




Cela devait être quelqu'un d'assez singulier. Elle n'était pas une femme comme les autres, la femme qui séduit, qui trompe, qui cache ses ambitions derrière des sourires mielleux. Leurs rires à elles, qui savent faire fondre la neige et arrêter la pluie, sont creux comme des urnes. Elle n'avait pas souri, pas rit, et n'avait pas fait semblant dans ses gestes et sa personnalité. Sa franchise lui plaisait. Elle restait à une distance raisonnable, et elle ne jouait pas à le chasser pour le pousser à rester, comme ferait n'importe quelle femme un peu pragmatique, comme celles de la guilde. Jude était proche des émissaires, il était puissant. Elle aurait pu avoir des ambitions, comme beaucoup des belles femmes qui certains soirs tentaient de le séduire afin qu'il leur apprenne un peu de son pouvoir. Mais elle n'était pas de celle-là. Elle ignorait qui il était, ne le reconnaissait pas et c'était très bien comme ça. Beaucoup de ses erreurs lui avaient faites un nom qu'il n'avait pas voulu obtenir et qu'aucun détail de sa réputation malsaine ne fut parvenu à l'inconnue arrangeait pas mal Jude.
Rien n'était clair et tout était limpide à la fois. Il se tenait en face d'elle et la nuit lui parut comme le matin. Il se sentait nu sous ses yeux de glace si perçants, laid et sale. Il aurait aimé être mieux coiffé et n'avoir pas subi le vent. Il aurait aimé être le petit garçon dans la galerie, qui cherchait les yeux d'Isalia dans le noir, pur, innocent, il aurait aimé avoir à la sauver, la protéger, comme ce jour-là. Il se rendait compte à quel point tout avait changé. Tout. Lui, les autres, ce gouffre entre les deux. Ça l'embêtait d'être devenu si distant, si marginal, avec les hommes, et encore plus les femmes. Si il avait été comme ces hommes, beaux et pédants, comme à Crocus, classes dans leurs yukatas, il aurait su quoi lui dire.
Elle semblait être telle une statue de glace que n'importe quoi pourrait briser derrière une rudesse masculine.

- Ferme la porte si tu veux entrer. Comment tu t'appelles ?

Elle alla se rasseoir sur son lit, comme si tout était normal. Alors, elle lui faisait confiance ? Il n'osa pas fermer la porte tout de suite. C'était trop irréel de ne pas se faire jeter déjà, puis il perdait en confiance, et hésitait.
Car la clore derrière lui était comme instaurer une certaine intimité qu'il voulait créer mais qu'il craignait aussi. Il avait peur de se retrouver face à elle dans la pénombre et se sentir gêné, d'être comme un cambrioleur qui violait un territoire étranger. Il hésita, avec sa main si crispée sur la poignée qu'il sentait des crampes. Lentement, sa main tourna la barre métallique et il poussa la porte. Il pouvait s'arrêter et faire demi-tour. Fermer cette porte sur son dos, c'était commencer quelque chose de nouveau, quelque chose d'inconnu, quelque chose qui serait peut-être magnifique, beaux pour eux, enfin quelque chose qui puisse lui permettre de se sentir en vie. C'était prendre un risque énorme, avancer dans le noir les yeux fermés. Il avait peur, son cœur battait à tout rompre. Il n'était peut-être pas à la hauteur, mais le cliquetis du mécanisme de la porte qui se referme, le fracas sec du bois lorsqu'il s’emboîte dans le cadre de la porte comme un soupir, l'apaisa instantanément. Il n'avait plus de choix à faire. C'était fait. Il fallait assumer et rester dans cette chambre, comprendre ce qu'il y faisait et pourquoi.
Il y avait une chaise poussiéreuse sur le mur. Personne ne devait s'y être assis depuis longtemps. Elle était assise sur le lit, et passait sa main dans ses cheveux sans le regarder, ses cheveux longs comme des filaments de lumière dont la lumière semblait lui parvenir. Il ne s'y installa pas, et se mit provisoirement en tailleur par terre face à elle. Il la força à la regarder et la fixa en même temps, et plus rien de réel lui parvint à lui. Il n'y avait que des sentiments immatériels, comme si toute la terre avait tourné jusque-là pour qu'ils se retrouvent en ce moment précis. Je te connais depuis toujours.
Il était gêné et ravi, il passait une main gênée dans ses cheveux à son tour, les dégageant pour mieux laisser entrevoir ses yeux d'océan. Il voudrait qu'ils soient ailleurs. L'air du dehors repassait sur ses cheveux foncés, il frissonna, et des mèches recouvrirent à nouveau ses yeux, cheveux indomptables, trop longs, pas assez soignés.
Chaque geste semblait plus lent qu'ordinaire, n'importe quel geste semblait plus humain, plus beau, plus unique. La tempête s'était enfin calmée en lui et c'était tellement agréable...
Je m'appelle Kan, allait-il dire, car c'était le nom qu'il donnait à tout le monde ici, mais il n'était plus Kan, il ne se sentait plus d'être Kan, c'était faux, trop faux, une fausse identité dans un corps faux. Il voulait être vrai, que tout soit vrai.

- K..., commença-il en faisait un lapsus, Jude. Je suis Jude.

Il baissa la tête. Il se reprit :

- Et toi ?

Si il avait était l'un d'eux, blonds bien coiffés, parés d'or et de lumière, dans des tissus colorés, droits et fiers dans leurs costumes, sous leurs masques vermeils, peut-être aurait-il su comment parler. Peut être aurait-il su quoi dire pour la faire sourire plus vite.
Mais peut être que bien habillé, coiffé, sur de lui et imposant, il se serait déjà fait jeter hors de cette chambre. Il était comme il est, Jude, le mec un peu blizzard aux yeux pleins d'océan, et il n'avait plus qu'à continuer à l'être. Si ce n'était pas comme ça qu'il se sentait le mieux, c'était comme ça qu'il était le plus vrai.

- Ça ... ne te dérange pas si... si je reste un peu ?

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MessageSujet: Re: Pour en revenir à demain [Akira & Jude] Pour en revenir à demain [Akira & Jude] EmptyLun 29 Aoû 2016 - 0:22




Pour en revenir à demain




Tu fixes l'intrus, ou plutôt ton nouvel invité, attendant patiemment qu'il ferme la porte. Ce n'est pas que tu veux t'isoler, ou peut-être que si, quelque part très au fond de toi, mais tu n'aimes pas que les gens aient une pleine vue sur ta chambre. Tu sais que les gens ont les oreilles baladeuses, et la dernière chose que tu désires est de devoir de te salir les mains pour faire taire des rumeurs. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles tu n'utiles que très peu cette chambre : l'environnement, les humains trop curieux, les batailles stupides de couloir... En temps normal, tu n'aurais jamais agi de la sorte. Qui aurait cru que toi, Akira Greyster, tu laisserais quelqu'un envahir ton espace personnel, un humain de surcroît ? Tout semble si onirique. Peut-être que tu ouvriras les yeux et que tu te retrouveras assise à ton bureau, devant le fameux coffret qui te rappelle tant de bons souvenirs, assez pour te faire croire à quelque chose de meilleur, avant que tu ne les fasses taire. Mais tu sais bien que tout cela est réel, et tu ne sais pas où est-ce que cela va vous emmener.

Lorsque la porte se ferme enfin, tu ressens comme une espèce de soulagement, mais quelque chose qui ressemble à... Du malaise ? La porte est close, il n'y a plus de retour en arrière possible à présent. Tu regardes l'unique chaise qui trône dans la pièce, sale, pleine de poussière. Depuis combien de temps n'es-tu pas venu dans cette chambre ? Tu es incapable d'accueillir qui que ce soit de manière correcte. Incapable d'offrir un minimum de... Comment disent-ils déjà ? Confort ? Oui, c'est ça. Tu te gifles mentalement. Depuis quand te soucies-tu de ces choses si futiles ? Tu le vois s'asseoir au sol. Bien sûr, qui voudrait s'asseoir sur une chaise dans un tel état ? Toi-même tu ne le ferais pas. Pourquoi est-ce que cela te préoccupe ? Pourquoi est-ce que tu te sens mal à l'aise ? Pourquoi es-tu incapable de retenir les mots qui sortent de ta bouche :

« Ce n'est pas royal mais... Je ne suis pas ici souvent... J'aurais pu faire mieux. »

Qu'est-ce que c'est ? Une justification ? Un semblant d'excuses ? Tu fronces les sourcils, ne comprenant pas ton attitude. Et puis tu repousses tout cela dans un coin de ta tête. Ce n'est pas le plus important. Il n'a pas l'air de vouloir se plaindre puisqu'au contraire, il te regarde, t'observe, te fixe, t'obligeant à le regarder dans les yeux à ton tour. Des yeux d'un tel bleu, dégagés par un passage d'une main gênée dans sa chevelure de jais. Un regard authentique. C'est comme s'il n'y avait pas de masque entre les autres et toi, pas de mensonge. Quelque chose qui flotte dans l'air, qui dit " je te connais ", qui dit " sois honnête et vraie ".

« Jude... »

C'est bizarre, mais c'est un nom qui lui va bien. Mentalement, tu le répètes pour toi-même, satisfaite de la façon dont son nom glissait de tes lèvres. Jude. Il aurait pu donner un faux nom, mais étrangement, tu sais que ce n'est pas le cas. Il y a cette atmosphère de vérité, cette ambiance de sincérité, quelque chose de mystérieux qui ne laisse pas la place au mensonge. Jude... Tu te lèves du lit et t'assieds en face, juste en face de lui. pourquoi, tu n'en sais absolument rien. Envie de créer de la proximité ? D'être honnête ? De ne pas te cacher ? Tu ne sais pas. Tu t'assieds en tailleur, comme une gosse qui discute avec ses amis. Et tu lui réponds :

« Akira... Moi c'est Akira..., tu souffles. Hum... Enchantée... J'imagine. »

Pas de surcouche, pas de déguisement. Tu te sens comme une fille à découvert, comme la gamine que tu as été un jour. Effrayant mais ô combien plaisant. Humaine ? Un petit peu sans doute. Le petit reste qui était là, caché, qui attendait que sa flamme soit attisée. Il a réussi à le faire, Jude. Réveiller ton humanité. Mais pour combien de temps ?

« Rester ? Tu veux... Oui. Mais je... D'accord. »

Des propos confus, tant d'incohérence, tu ne te comprends pas toi-même. Finalement, à toi d'être plus gênée que lui. Tu n'as rien à proposer, rien à offrir. Tu n'as rien de réellement exceptionnel à montrer, rien à raconter. Tu ne sais même pas discuter. Alors pourquoi...

« Pourquoi tu veux rester, Jude ? »



Fiche par Yûki, alias Akira Greyster.

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Jude Sakkaku

Jude Sakkaku

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Pour revenir à demain     

Akira feat Jude


Jude s’était assis à côté d’elle et faisait de son mieux pour ne pas respirer trop fort. Il tentait de se faire aussi petit que le décor lui permettait. Il se désespérait de laisser la trace de son corps dans la poussière du sol.
Il régnait un étrange calme dans cette chambre. Bien qu’impersonnelle, ne semblant pas appartenir à une femme, il y régnait une curieuse atmosphère. Aucun objet ne ressemblait à ceux qu’une femme avait dans sa toilette. Maquillage, objets mignons, garde-robe… Rien de tout cela : Elle semblait loin des préoccupations matérielles et paraissait des plus difficilement cernables.
Il se demanda une fois de plus ce qu’il était venu chercher ici, et en ressentant à nouveau l’étrange ambiance du lieu, tous ses doutes et toutes ses craintes se retrouvèrent annihilées. Si ces dernières tentèrent de le préoccuper à nouveau, elles furent impuissantes face à la douce voix de la jeune femme. Il aimait la façon dont elle prononçait son nom, Jude, c’était comme du miel, du coton sur la peau.

- Akira... Moi c'est Akira..., lui souffla-t-elle. Hum... Enchantée... J'imagine.

Il sursauta en la voyant si près de lui. Elle s’était installée en tailleur sur le sol en face de Jude. Il se sentit projeté des années en arrière, dans la chambre de la chaumière avec Isalia. Tous deux assis sur le sol, à parler du futur et de leurs idéaux entre quatre murs de pierre humide. Le pire, c’était ce prénom. Akira. Tu t’appelles Akira Willemina Merwehaven, avait-il dit à Isalia quand il lui avait permis de retrouver ses souvenirs. Ces noms avaient été comme la clé de son passé, le talisman qui ouvrirait sur le futur. Des souvenirs douloureux ressurgirent des azymes où ils étaient alors enfouis. Il se rendit compte à quel point tout pouvait être lié. Les souvenirs et les existences s’entremêlaient. Il était amené à croiser le chemin de multiples âmes, mais rarement il s’arrêtait pour marcher au même rythme qu’elles. Il n’avait jamais envisagé un futur, et encore moins avec quelqu’un. Il ne s’était jamais osé à imaginer ses lendemains peuplés de ces gens qui pourraient l’aider à avancer. Des visages qui ne seraient pas hostiles, et bien au contraire. Se pourrait-il que … Se pourrait-il qu’il fût entré ici dans le but de parcourir un peu de cette existence avec elle ? Il secoua la tête, ça n’avait aucun sens. Peut-être qu’il ferait mieux de sortir. Il avait peut-être juste été guidé par de sombres instincts basiques que tout homme aurait dû refouler dans son esprit de façon normale. Pourtant, il restait raide, cloué au sol, fasciné par son interlocutrice chez qui il imposait la présence.

- Pourquoi tu veux rester, Jude ?


D’autres mots de sa part le tirèrent de sa rêverie. Il aurait aimé lui dire des milliers de choses, certainement. Il secoua la tête. Ici, ce n’était pas bien. C’était impersonnel, froid, la lumière verdâtre sur les murs le mettait mal à l’aise, et pire que tout, il dérangeait l’intimité de quelqu’un, d’une femme qui plus est.


- Je ne veux pas rester.

Il eut un petit rire nerveux. Il savait à présent ce qu’il était venu chercher.


- Je veux sortir d’ici au plus vite.

En disant ces mots, il lui lança un regard de défi, tout en passant ses jambes dehors, puis en s’accroupissant sur le rebord de la fenêtre. Il frémit légèrement, pris d’un vertige tant l’air était frais, tant tout semblait si fragile. La vieille pierre friable sous ses bottes, sa stabilité dans cette drôle de position, et aussi ce souvenir. Il se retourna en souriant vers elle, une main tendue à l’intérieur de la chambre, en destination de la jeune fille, et l’autre accrochée au cadre de la petite fenêtre de la chambre. Il ne sentait déjà plus la chaleur de la pièce.

- Tu viendrais avec moi ?

Qu’importe où l’on va. Il faut qu’elle me suive, il y a des milliers de choses à voir, sur les toits d’une ville nocturne. Il était temps pour lui, pour eux, de traverser, buter la nuit. Qu’est-ce qu’il y avait, après le ciel noir et les ténèbres ? Auraient-ils droit au matin, à l’aube ?
Il regarda en bas, attendant sa réponse, comme au bord d’un puits de ténèbres, et la ville lui parût infinie.
Il y avait dehors cet étrange froid sec, qui faisait sécher les larmes...

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