Rendez-vous au marché !

Mars x987, Magnolia, Fiore.

 
Ça parait bête, mais aujourd’hui plus qu’un autre jour je peux enfin profiter d’un week-end de repos, après tout de même trois semaines de travail intensif. Je ne savais pas ce qui avait piqué la tête pensante qui décide de notre paye, mais les exigences étaient là. Sans compter les clients toujours plus nombreux, les soigneurs du camp avaient accueillis de nouvelles bêtes et pas les plus dociles. Pour ma part, opérations intenses entre deux piles de paperasses avec des virées de quelques jours en extérieurs, et celles-ci étaient nullement des vacances… Mais tout cela paraissait loin à présent, je pouvais me détendre et laisser tomber cette tenue qui tassait mes épaules du poids de mes responsabilités. Il est temps pour moi de poser la plume et enfin aller profiter pleinement de l’air frais et libre des congés payés.
 
Loyd referma son carnet avec un sourire satisfait et tourna la tête en direction de la fenêtre dont un mince filet de lumière filtrait entre les rideaux épais. Le jour se levait à peine, mais le protagoniste ne semblait pas fatigué, le train de vie militaire le rendait plus apte à encaisser les levés de bon heure en opposition avec les gens dit ‘normaux’. Il se leva de son siège couvert d’un épais coussin en poil très doux, et surtout très confortable, puis se dirigea presque aveuglément vers sa cantine. En l’ouvrant, on pouvait y découvrir des effets soigneusement rangé par catégories, le garçon n’avait qu’à tendre la main et attrapé un à un les pièces qui allaient composer sa tenue du jour. Ceci fit, un coup de gant de toilette froid sur le visage pour rafraîchir sa mine, l’ouverture des rideaux et des fenêtres pour aérer, puis il se retrouva fièrement étiré au-devant de son séant. Les cheveux en bataille recouvrant légèrement une paire de lunettes rectangulaire, Loyd ajusta son écharpe noire fine sur sa chemise blanche et passa en revu les plis de son pantalon sombre. Fin prêt pour affronter la foule, il attrapa un panier tressé et fila vers le portail, synonyme de liberté.
 

Mon Dieu, il y avait bien du monde de si bon matin ! Magnolia était déjà une grande ville, fière de sa guilde historique et profitait d’un taux de tourisme extraordinaire, le marché hebdomadaire était une attraction à ne pas manquer. Progresser dans ce genre de marée humaine constituait un bon exercice pour un claustrophobe, heureusement ce n’était pas le cas de Loyd, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’il appréciait s’adonner à la tâche. Mais l’aventure s’avérait nécessaire pour atteindre l’épicentre et donc, les meilleurs produits, dont sa boucherie préférée. Le fort tenancier de ce stand bondé reconnut l’un de ses fervent client et fit signe à son bon ami de l’armée runique d’approcher. Tisser des liens avait ses avantages, dont les plus beaux morceaux, le jeune homme louchait déjà sur deux belles pièces de viande que son boucher favori s’empressa d’emballer pour lui. La première fois, demander une viande sans la parole fut difficile, mais avec le temps, c’était au regard que les deux hommes avaient leurs petites discussions. Et c’est ainsi que le petit vacancier reparti avec les fameux morceaux d’exceptions, un rosbif et trois bons kilos de viande pour les adorables petits monstres dont il avait la charge. Avec ça, des légumes en tout genre et du fromage, son pêché mignon, le tout bien emballé dans son panier, Loyd alla se poser à la terrasse d’un café plus qu’au bar d’une taverne. Il faisait beau, attend en profiter, il attendait patiemment un serveur pour pouvoir commander.