Un trou pommé. C'était la seule chose qui me venait à l'esprit en voyant le village qui avait envoyé la quête de rang S à Thunder Light. Loin de moi l'idée que les trou perdu étaient nuls, mais ça faisait bizarre de voir des villages aussi petits à même pas cinq kilomètres d'Onibus. Mais revenons à cette fameuse mission. Je n'en revenais toujours pas. Je sirotais simplement mon sirop ce matin, quand Arashi est venue me voir avec une feuille à la main et me demandant si j'étais partante pour une mission de rang S. Sur le coup, j'étais un peu surprise mais ça ne m'a pas empêché d'accepter. Je ne refusai jamais une mission. Et en quoi consistait-elle ? Ce n'était pas très précis, on savait juste qu'un monstre attaquait le village la nuit. En approchant, c'est vrai que je remarquais plusieurs personnes en train de réparer des bâtiments, mais j'imaginais ça beaucoup plus touché. J'évitais de le faire remarquer, on pourrait croire que je souhaitais plus de dégâts. En arrivant à la mairie -qui était en partie détruite-, un petit vieillard sortit comme une tornade en remerciant le ciel et en remerciant ses "sauveurs". Je préférais ne pas imaginer sa réaction à la fin de la mission. Avant qu'il nous saute dessus, je lui dis :

- Calmez-vous ! Pouvez-vous nous expliquer plus en détail la situation ?

Il s'arrêta d'un coup et, nous prenant par la main, nous fit entrer en courant dans la pièce. Je me demande comment j'ai réussi à ne pas me casser la figure pensais-je en m'écroulant sur le canapé. Le petit maire commença à nous expliquer.

[Tu pourras expliquer la mission ? 8D]

- Eh bien... Tous les soirs Une dizaines de monstres attaquent notre village Nous n' arrivons pas tous à les repousser. Et la plupart d' entre nous sont morts...

Je réfléchis, la main sur le menton. La situation était beaucoup plus critique que je ne l'avais pensé si il y avait déjà un nombre assez conséquent de morts. On allait devoir se préparer sérieusement avec Arashi, peut-être même prévoir quelque chose avec les villageois. Mais j'aimerais bien savoir à quoi ressemble ces fameux monstres. Je ne pus continuer plus loin mes pensées qu'un jeune homme déboula dans la pièce en criant :

- Nous sommes attaqués !

Je tournai la tête vers la fenêtre : en effet, le soleil commençait à décliner derrière les montagnes. Nous ne nous étions même pas rendu compte de l'heure avancée. Et bien, je n'avais même pas eu à demander l'aspect et les caractéristiques de ces monstres. Après tout, la pratique est une des meilleures solutions ! D'un regard entendu, Arashi et moi nous levâmes pour rejoindre la rue. Je restais interdite, la bouche légèrement ouverte, en voyant les créatures. Des mouches. Ou des guêpes, ça dépendait des points de vue. Une vraie colonie en plus de ça. J'aurais ris si ces mouches ne faisait pas la même taille que moi. Mutantes en prime. Je comprenais maintenant pourquoi les villageois étaient autant terrifiés. Ces insanités commençaient à tout ravager. Je dégainai mon katana et l'enflammai. Autant tenter, on moins nous serions fixé sur les capacités de ces abominations. Je sautai et découpai une mouche en deux -bien dégoûtant tout ça- ... avant d'éviter de justesse un liquide vert fluo que bestiole derrière moi avait... craché. Je serais en train de faire la moue si je n'avais pas remarqué le trou qui se trouvait là où le liquide avait atterri. C'était de mieux en mieux. Exaspérée, je pensais en mon for intérieur : C'est tout ou y a encore autre chose ?! Y a des fois où je ferais mieux de me taire. J'avais bondi sur la mouche cracheuse, katana en avant mais cette dernière avait bloqué mon attaque avec ses... pattes avant si on peut appeler ça comme ça. Je fus repoussai au loin et je m'aperçus que cette saleté m'avait entaillé l'épaule gauche. Génial. Je récapitulai : On était attaqué par des mouches mutantes cracheuses d'acide et dotées de membres tranchants comme des lames de rasoir. Tout va bien.

Du coin de l'oeil, je vis la foudre d'Arashi s'abattre sur une des ces satanés mouches, sans pour autant en venir à bout. Mais en quoi elles étaient faites, bon sang ! En retournant la tête vers ma coéquipière, je remarquai une méchante blessure à son flanc. Si ça continuai comme ça, on allait pas faire long feux. Cette dernière m'appela justement. Je remarquais un sourire ancré sur ses lèvres, elle devait avoir une idée derrière la tête. Elle me demanda si j'allais bien et je me contentai de lui dire avec un sourire mêlé à une grimace :

- Ben... devine.

- On va le faire en un coup !

Alors c'était ça son idée. Technique de bourrin, simple mais efficace. Nous criâmes aux habitants de s'éloigner le plus loin possible, inutile de faire plus de morts qu'il n'y en avait déjà. Arashi se concentra et je fis de même. Toutes les deux, nous avions l'intention d'utiliser le coup qui nous prenait le plus de magie, ce qui était limite dangereux. Je rassemblais toute ma magie dans mes paumes qui tenaient fermement mon katana derrière moi. Celui s'embrasait de plus en plus, jusqu'à ce que d'énormes flammes le recouvre entièrement. Nous criâmes en même temps :

- Stormbreaker ! / Fire Burst !

Je fis un mouvement circulaire avec mon katana et l'onde de choc mêlée aux flammes et aux éclairs d'Arashi réussi à en tuer dix d'un coup. Il ne restait plus que cinq mouches survivantes qui pouvaient à peine voler, tout comme moi j'avais beaucoup de mal à rester debout. Je courus vers ces horreurs et rangeai mon katana. Je n'arrivais presque plus à le tenir donc je préférais me servir de mes mains. J'enflammai mon pied et l'écrasai dans la face (?) d'une mouche et celui-ci lui traversa la tête. Parfaitement charmant. J'attrapai ensuite la tête d'une mouche qui avait essayé de m'attaquer par derrière. Elle s'embrasa et tomba sur le sol, carbonisée. Il n'en restait qu'une. Je sortis quand même mon katana et d'un même mouvement, Arashi et moi la coupâmes en deux. Les dégâts étaient immenses et je m'en voulais de ne pas avoir assez bien protéger les villageois et surtout de ne pas avoir bien réussi à me battre. Du coin de l'oeil, je vis la mage de foudre s'effondrait et j'eus juste le temps de la rattraper pour ne pas qu'elle se fracasse la tête par terre. Je la soulevai avec le peu de force qu'il me restait et la transporta jusqu'aux chambres que le maire m'indiqua.

Le lendemain, j'avais mal partout, mais ma blessure à l'épaule était soigné. Je regardai vers les montagnes : les mouches allaient revenir ce soir, j'en étais persuadée. Il n'y avait qu'une seule chose à faire : établir un plan pour s'en débarrasser. Et pour cela nous allions devoir aller les chercher dans leur... ruche ? Je me levai sur ces pensées et rejoignis le salon où tout le monde était déjà rassemblé. Je ne pris même pas le temps de les saluer et je dis d'une voix forte :

- Ca ne peut pas durer, il faut les exterminer à la source ! Et pour se protéger de l'acide et des membres tranchants, j'ai ma petite idée...

Je leur expliquai donc : j'avais remarqué que l'acide n'attaquait pas la paille. Etrange, n'est-ce pas ? Je proposais donc de faire des protections et des sacs en paille, pour pouvoir récupérer l'acide. Celui-ci pourra surement faire fondre les membres tranchants des mouches, un de mes poignards en avait d'ailleurs fait les frais. Je l'ai regardé tous un part un, attendant leur réaction.

C'est en repassant la salle en revue que je m'aperçus de l'absence d'Arashi. Les villageois, n'y connaissant visible rien en matière de capture de monstre, me regardait admiratif pour avoir repérer quelque chose d'évident. Mais où j'étais tombée... Mais bon, le maire me fit savoir que ma coéquipière se reposait dans la pièce à côté. J'y allai donc et en chemin, je remarquai que le soleil déclinait déjà derrière la lande. Il fallait réveiller Arashi sinon mon plan tombait à l'eau. Et heureusement, celle-ci sembla lire dans mes pensées. Elle se mit à remuer puis ouvrit ses yeux et... cria, surement surprise de nous trouver tous réunis dans sa chambre (même si les autres villageois m'avait suivis sans que je ne leur demande rien). Je m'empressai de lui demander son état, et elle me répondit que à part sa main inutilisable pour un moment, sa magie était complètement rechargée et qu'elle était d'attaque. Elle me demanda ensuite combien de temps elle avait roupillé et je lui indiquai qu'une journée c'était passé depuis l'affrontement. Je ne perdis pas plus de temps, lui expliquant en détail ce que j'avais dit précédemment au villageois. D'ailleurs, un de ceux-ci m'annonça que la paille était prête. Je jetai un oeil plein de sous-entendus à Arashi et cette dernière compris parfaitement. Elle se leva pour s'habiller, puis nous mangeâmes un morceau avant de partir dans la montagne.

Et c'est qu'elle était abrupte cette montagne ! Je préférai économiser ma magie pour exterminer ces abominations dont le nid était en vue d'ailleurs. Nous nous étions mise d'accord avec Ara, qu'avant de les attaquer, il fallait préparer le terrain. La paille entrait en jeu, nous en mîmes partout sur le sol, afin de pouvoir utiliser l'acide contre ces bestioles. Je dis à voix basse à Arashi, pour ne pas nous faire repérer :

- Il va falloir faire attention à nos pieds, l'acide doit nous servir, pas nous brûler les jambes.

Je suggérai ensuite une tactique à ma coéquipière : elle devrait les aveugler à leur sortie du nid, et je les attaquerai par surprise ensuite. J'espérai que mon idée aller marcher, mais je n'eus pas plus le temps de réfléchir, les mouches s'agitèrent à l'intérieur du nid. Elle allait sortir. Nous nous mîmes en position, Arashi devant et moi à un point surélevé pour pouvoir faire des dégâts groupés. Les premières mouches sortirent, c'était le moment.

Arashi fonça comme on l'avait prévu. Elle empoigna une poignée de paille et sauta sur le dos d'une mouche qui se débattit furieusement pour la faire tomber. Mais la mage de foudre tint bon et lui enfourna la paille dans ce qui pourrait être sa bouche, lui empêchant de cracher son acide et l'étouffant accessoirement. L'insecte réussit tout de même à se débarrasser de ma camarade qui retomba à mes côtés, se rattrapant du mieux qu'elle le pouvait. Je lui fis un clin d'oeil pour l'encourager et je bondis dans les rochers, afin d'être en hauteur par rapport à ces bestioles. C'était le moment de faire un génocide de mouche ! Arashi utilisa son Thunderbolt pour aveugler toutes les mouches mutantes -et pour les griller au passage aussi, c'est vrai-. C'était tout ce que j'attendais. J'avais profité de la "diversion" d'Arashi pour concentrer le plus de flammes possibles sur mon katana. J'avais les jambes légèrement fléchies, mon katana toujours dans son fourreaux gardé dans mon dos accroché à ma ceinture, la main posait sur la garde. J'avais concentré le plus de flammes que je le pouvais, j'ouvris les yeux et sortis rapidement mon arme de son fourreau. Le mouvement fit un arc circulaire horizontal, entraînant un déluge de flammes avec lui. Ma vue se brouilla un peu et je titubais légèrement. Une fois mon état rétablit, je remarquais que toutes les mouches étaient soit grillées soit carbonisées à terre. je souris et redescendit aux côtés de la mage de foudre.

- Beau travail Arashi !

Mais celle-ci ne me répondit pas, semblant fixer le nid des mouches. je suivis son regard et compris son étonnement. Une porte se distinguait de la roche. Je fronçai les sourcils : quelqu'un commandait ses mouches depuis le début. D'un regard entendu, nous ouvrîmes la porte et pénétrèrent à l'intérieur.

Il faisait noir comme dans un four à l'intérieur, je ne distinguais rien du tout. Par mesure de prudence, j'enflammai mon katana. Arashi eut le même sentiment car elle fit apparaître un éclair quasiment en même temps que moi. Je passais ma main à tâtons sur le mur, essayant de trouver un quelque interrupteur. Finalement, je le sentis sous mes doigts et alluma immédiatement. Mes yeux s'écarquillèrent et je faillis lâcher mon arme. Des dizaines de mouches mutantes étaient prisonnières dans d'énormes cages en acier recouvert de paille. Elles commencèrent à s'agiter et j'entendis des pas approchait, pour finalement distinguais une voix s'adresser à nous :

- Alors on a de la visite ?

Je me retournais. Deux personnes habillées avec de longues capes noires et une capuche de la même couleur pour leur cacher le visage se tenaient près d'une des cages. Il s'agissait surement des personnes qui dictaient la conduite des mouches. Je leur dis, la voix un peu moqueuse :

- Tiens, les rats se décident à se montrer au grand jour !

Je gardais tout de même la main sur la garde de mon katana. Je jetai un regard circulaire dans la pièce, cherchant à comprendre ce qu'il se passait exactement et accessoirement quelque chose qui pourrait nous être utile.

Du coin de l'oeil, je voyais qu'Arashi n'était pas tranquille non plus. Elle restait sur ses gardes, tout comme moi je le faisais. Un des deux hommes retira sa capuche. Sa tête ne me disait rien, il en devais pas être sur la liste noir des forces d'autorité, mais devait surement agir dans l'ombre depuis un certain temps maintenant. Il faisait assez vieux malgré ses cheveux brun et ses yeux verts pétillants. Notre présence ne semblait pas les déranger plus que ça et je n'aimais pas ça du tout ! A moins qu'il le cache parfaitement, mais j'étais sceptique sur cette possibilité. Il prit la parole :

- Finalement ils ont décidé de faire appel à des mages de guilde officielle. Vous ne vous débrouillez pas si mal en fin de compte. Vraiment, ils ne peuvent rien faire juste à cause de cette petite expérience.

Je fronçai les sourcils. Ces hommes étaient vraiment des crapules de la pire espèce et me dégoûtaient profondément. Arashi aussi d'ailleurs, il faut croire.

- Nous mais vous vous prenez pour qui ? Vous vous rendez compte le nombre de blessés que vous avez fait !

Je les fixai toujours. La réplique de ma camarade les fit rire. Sans les lâcher du regard, j'adressai quelques paroles à Arashi, mais bien fort pour que les deux hommes entendent eux aussi :

- Tu as parfaitement raison Arashi, mais ça ne sert à rien de leur dire ça. Tu crois vraiment que ça leur fait quelque chose ? Ils n'ont aucune morale, des choses aussi subtiles que ça ne peuvent pas les faire cogiter.

En matière de provocation, je me débrouillais pas mal. Les deux hommes perdirent immédiatement leur sourire. J'avais bien réussi à les énerver. L'homme au visage découvert s'exclama :

- Je vais te faire ravaler tes paroles !

Les cages s'ouvrirent. J'étais sûre qu'il ferait ça. Vraiment il ne réfléchissait pas une seule seconde. Je courus à toute vitesse en direction du mur. Quand il le remarqua, il fut d'abord étonné puis comprit où je voulais en venir. Il essaya de m'arrêter en envoyant ses mouches dans ma direction, mais j'avais été trop rapide. J'écrasai du poing un gros bouton rouge sur le mur et une pluie de liquide jaunâtre tomba du plafond. Toutes les mouches tombèrent au sol, mortes. Suite au regard interrogateur de la mage de foudre, j'expliquai :

- De la paille écrasée, mélangée à de l'eau. Il fallait bien qu'ils prévoient quelque chose au cas où les mouches deviennent incontrôlables.

J'allais répliquer quelque chose aux deux crapules, quand l'homme qui avait toujours sa capuche sortit un objet étrange de sa cape. Je n'eus le temps de faire aucune geste, un rayon lumineux m'aveuglant et me fit perdre connaissance.

J'ouvris doucement les yeux, mais les refermais presque immédiatement à cause de la présence soudaine de lumière dans mon champ de vision. Ma vue était un peu floue et ma tête me lançait. J'avais l'impression d'émerger du fin fond d'un gouffre très profond. Et en plus de ça, je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais. Une fois ma vue rétablit, je pus constater que je me trouvais dans un endroit comparable à une cave, bien humide et sombre. Dans la pénombre, je finis par distinguais la silhouette d'Arashi remuer. Elle se frotta la tête, je supposais qu'elle se trouvait ici suite à un coup porté sur la tête. Elle me dit :

- Flame, tu vas bien ?

Je lui répondis avec un sourire un peu crispé :

- Comme on peut se sentir après s'être pris les effets d'un bâton de sommeil en plein poire.

J'essayai de me lever, mais je fus retenue en arrière : mes poignée étaient liées à une espèce de poutre à l'aide de grosses chaînes. Je me demandais comment j'avais bien pu faire pour ne pas le remarquer avant. Je me tournai vers la mage de foudre et remarquai qu'elle était dans le même cas que moi. je soupirai.

- Dans quel merdier on s'est encore fourrées...

J'essayai de me contorsionner pour pouvoir me défaire des chaînes, mais c'était peine perdue. Du coin de l'oeil, je remarquai qu'Arashi essayait elle aussi de se débarrasser de ce qu'il la gardait prisonnière. Elle tenta de foudroyer les chaînes et la poutre, mais si tôt apparu, l'éclair se dissipa. Evidemment, il n'allait pas rendre ça si facile. La mage de foudre réfléchit, et finit par donner un violent coup de pied dans la poutre. Elle se fissura. Ben oui, tant qu'à faire, la solution la plus efficace est souvent la plus simple. Après de nombreux coups, la poutre finit par céder, se brisant en mille morceaux. Je sifflai et félicitai ma camarade. Elle se dirigea vers moi et brisa ma poutre, me libérant ainsi. Je fis fondre les chaînes qui liées mes poignets ensembles et rejoignis Arashi qui venait de faire disjoncter le système de verrouillage de la porte. Celle-ci s'ouvrit. Nous nous aventurâmes dans le couloir sombre mais une lueur lointaine apparut au fond de celui-ci. Je réagis immédiatement, courant silencieusement dans l'ombre comme me l'avait enseigner mon père, à la manière d'un tigre et j'assommai les deux mages. Je confisquais le bâton de sommeil au mage encapuchonné. Arashi arriva avec des chaînes et attacha les deux malfrats ensemble.

- Et ben, je pense que notre mission est terminée.

Je testai quelque chose : enflammer le derrière de nos deux crapules à la manière d'un propulseur pour éviter de les porter. J'aurais pu rendre les flammes chaudes, mais j'étais dans ma période gentille.