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Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO]

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MessageSujet: Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] EmptyDim 14 Juin 2015 - 22:53



Chapitre V - L'Océan Noir
"Voguons, voguons sur les flots du destin"
Précédemment - Chapitre IV - Amphitrite, Loué Soit-Elle



Il pleuvait fort ce jour-là, mais ce n'était qu'une averse qui allait bientôt disparaître. Le temps s'était clairement réchauffé après la rude nuit d’hiver qu’avait subis Nylam et la princesse quand ils se rendaient au temple Amphitrite. Cela n'empêchait pas les nuages à continuer à déverser leur trop plein d'humidité, quand ils n'en pouvaient plus. Celui-ci se dirigeait vers l'Est, et il irait arroser le sud de Ca Elum d'ici la fin de la nuit, avant de céder la place à un soleil éclatant le lendemain matin. Toutefois, pour quiconque se trouvait au cœur de la tempête, les trombes d'eau qui s'abattaient du ciel paraissaient telles des colonnes liquides qui reliaient soudainement la voûte céleste et la fange dans laquelle pataugeait le commun des mortels. Il pleuvait tant et si bien que de grosses flaques commençaient à se former dans les irrégularités de la route pavée, et des mares immenses étaient apparues dans les quartiers les moins bien entretenus de la cité portuaire de Kirlhé. Seul le triangle d’une partie du port était épargné par ces micro-inondations, grâce à un système d'écoulement des eaux perfectionné, mis en place par les premiers habitants des lieux. Ils s'étaient installés là avaient construit un superbe édifice qui protégeait, une superbe forteresse qui paraissait jaillir des flots, comme un défi à la nature elle-même.

Kirlhé n'était pas la cité la plus puissante de Ca Elum, certes non, mais elle faisait partie de ces fiefs qui jouissaient d'une grande indépendance et d'un grand prestige. Elle était la dernière forteresse de l’Est, le principal port clandestin, et son histoire glorieuse avait contribué à lui donner un statut extrêmement important. On racontait encore l'intervention légendaire des hommes de Kirlhé pour sauver Firoe, quand des armées ennemies avaient été sur le point de s'emparer de leur capitale. Menés par un puissant seigneur, les compagnies et les volontaires de la cité portuaire avaient marché sur la cité Crocus, et l'avaient sauvé de mage noir et autre vile créature qui avaient déjà commencé à l'envahir.

Une troupe de prêtre dont certains armés, avec en tête le Grand Prêtre Cester et la princesse Alice arrivèrent au Port, alors que lentement la pluie commençait à s’arrêter. Ils arrivèrent face à un capitaine de navire. Il aperçut le Grand Prêtre, ainsi que les jeunes qui l’accompagnaient qui avaient l'air encore ensommeillés, mais Nylam avait déjà ses armes au côté et le regard déterminé. Cester le repéra bien vite, puisqu'il marchait dans sa direction. Toujours claudiquant sur sa canne, il le rejoignit en quelques enjambées chaloupées, avant de la saluer d'un sourire ravageur. Il s'empourpra :

- Bonjour, Ô Grand Prêtre Cester.

Le sourire de l'intéressé s'élargit, alors que le capitaine recula pour laisser place au Grand Prêtre et sa troupe. Leur navire arriva après une heure d’attente, ce qui laissa à tout le monde le soin de se préparer.
Nylam avait soigneusement vérifié tout son équipement, et chacune de ses armes. Discrètement, il se concentra également pour vérifier si sa magie était opérationnelle. Il s’était entrainé toute la nuit dans un coin pour ne pas être surpris. Dans le coin de cette région, un mage était mal vu pour le danger qu’il représente. Eclari, quant à elle, passait entre les troupes toutes les minutes pour faire un rapport au jeune O’Byrn. Comme il se le doutait, ils s’étaient tous bien armés. Il s’agissait ici plus de soldats que de prêtre, et d’après l’expérience avisée de l’esprit, elle affirmait que c’était des guerriers très aguerris.
Il ne fallait donc pas causer la moindre erreur avec eux. Ils étaient aux aguets et seraient prêt à le tenailler s’il tournait le dos au Grand Prêtre.
En ce qui concerne Alice, elle avait revêtu une tunique simple et sobre, que d'aucuns auraient trouvée ridiculement austère, mais qui chez elle rehaussait sa beauté naturelle. Elle chercha le regard de Nylam sans le trouver, pourtant ce dernier l’observait attentivement, prêt à la protéger à tout moment également.
Le Grand Prêtre Cester était absorbé dans la contemplation du bateau qui approchait, et perdu dans ses pensées. Son regard sombre et vicieux montrait toute son ambition à travers ce long périple qui les attendait. Pendant ce temps, le temps s’éclaircissait davantage et devenait agréable, un parfait contraste avec le voyage qu’ils allaient débuter.

Ainsi le moment était venu, le navire accosta sur le petit ponton. Les prêtres s’alignèrent pour créer une haie d’honneur pour le Grand Prêtre. Ils arrivèrent un à un sur le pont. Nylam appréciait ce temps soudain doux, et ce ciel bleu parsemé de quelques nuages cotonneux. Il n’était pas le seul, puisque malgré ce qui l’attendait, Alice aimait cette aventure. Le vent frais leur caressait les joues en jouant avec leurs mèches de cheveux. Les yeux de la jeune fille pétillaient dès que son regard se posait sur l'immensité bleue qui lui faisait face. L'odeur salée qui lui piquait les narines faisait naître en elle un désir d'aventures et semblait la faisait frissonner de toutes parts. En ce moment, ils se disaient que rien au monde n'aurait pu avoir le même effet sur eux, ni leur procurer une telle sensation de bonheur.

Elle passa sa main le long de la rambarde en bois, tenta d'apprendre à connaître l'histoire de ce navire. Nylam, lui, souriait en fixant l'horizon. Le soleil lui faisait mal aux yeux, mais il voulait le fixer. Il rêvait de naviguer jusqu'à lui, jusqu'au bout du monde, jusqu’à Fiore. Il se retrouva les pieds sur terre - ou plutôt sur le pont - en réalisant que ce n'était pas lui qui décidait de cela. A bord de ce navire, il n'était à présent qu'un matelot. Mais c'était déjà amplement suffisant. Ça avait suffi à émoustiller ses rêves d'enfant, et à lui rappeler les contes de pirate qu’on lui avait lu tant de fois pour l'endormir à l’orphelinat. Mais il savait bien que c’était une courte aventure, et que ce qui en découlerait serait comme la vie d’un pirate. Ca ne serait  pas une promenade tranquille le long d'un fleuve. Il connaissait les risques, et en réalité, cela lui donnait encore plus envie de poursuivre ses objectifs.
 
Il passa devant Alice Van Heiling et lui adressa un sourire, une courbette en signe de salutation, avant qu’on ne l’envoie dans sa cabine. Ilan passa devant lui avec un regard sévère, apparemment, la familiarité avec la future Unique du Grand Prêtre n’était pas du tout appréciée. Le navire s’apprêta à partir quand on lui balança un chiffon en pleine figure :
 
- Il est temps de travailler en tant que matelot !
 
Debout sur le pont, Nylam était immobile. Il tint le bout de chiffon pendouille le long d'un bras mollement insolent. Le bateau largua les amarres et ils se lancèrent. Il regarda de nouveau l’horizon alors que les voiles gonflèrent et prirent direction pour le Nord. Le capitaine se mit à crier les ordres dans tous les sens. Le jeune O’Byrn regarda par-dessus bord, et  il n'y avait rien que le roulis des vagues. Ses doigts gigotèrent, et puis il fallait débuter son travail. Nylam se laissa tomber, il fallait nettoyer le pont. Le dos courbé, plus bas que tous les matelots qui couraient, muscles bandés et pas lourds. Nylam se mit vite à détester cela. Il voulait voler, agripper aux cordages. Sentir au creux de ses omoplates ce picotement délicieux, cette sensation folle et chimérique que des ailes qui pousseraient. Mais il fallait être au sol, cloué à terre, même en mer. Frotter un bois épais, les bras engourdis. Le torchon rêche agrippait le bois, le mutile. Et cette eau dont il était gorgé, et qui s'écoulait entre les rainures, a la langueur du sang.

Autour de lui, on s'affairait. Il y avait la voix de Cester, dureté slave et accents glacés. Celle du Capitaine Nogaret, plus lointaine, plus hautaine aussi. Et celle d’Ilan. Ni sèche, ni lointaine. Illusion du proche alors ? Nylam ne mordait pas à l'hameçon. Maître. Maître donc esclave. Et qui était l'esclave ? Lui, les mousses, forcément, ceux qui grattaient la crasse le nez dans la fange. Injustice brûlante, qui grondait en Nylam les babines retroussées et la bave aux lèvres. Eclari avait exploré le navire et lui avait rapporté chaque information qu’elle avait trouvée, ainsi que la composition même du bâtiment, nommé l’Océan Noire.
 
Cette information le laissa pensif. Il avait entendu parler de ce navire. Ce fier navire que voilà avait en effet essuyé bien des grains. Résistant, malgré sa légèreté et sa vitesse impressionnante, c’était un bâtiment à faire pâlir d'envie un vieux loup de mer retraité. Mais les actions de ce bateau était douteux, notamment parce qu’on ne savait pas de quoi il vivait. Certains juraient que c’était un bateau pirate. Il lui fallait donc doubler de méfiance.
 
Mais vu le vent faible qui soufflait, il aurait le temps de se préparer… Parce que ce voyage allait déterminer son avenir, celui d’Alice, et celui de Kirlhé…


Dernière édition par Nylam O'Byrn le Jeu 18 Juin 2015 - 12:39, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] EmptyDim 14 Juin 2015 - 22:53

Nylam vomissait ses tripes. Trois fois déjà il avait couru à l’extrémité du pont pour cracher de la bile. Les voyages en bateau, tout à coup, ne lui convenaient pas le moins du monde et il ne se sentait absolument pas le pied marin.

Il avait avalé le plus rapidement possible la distance qui le séparait de sa chambre sous les toits pour organiser ce départ soudain et imprévu. L’organisation fut précaire. Il prit avec lui des affaires de grande nécessité. Il avait toujours à sa ceinture sa dague qu’il caressait chaque heure pour se rassurer. L’Océan Noir était un nom qui n’invoquait rien de bon. Ce navire avait dû absorber beaucoup des maléfices de ce culte pendant très longtemps et les années n’avaient pas dû y changer grand-chose. Une peuplade à la peau brûlée par le soleil. Des gens de bien quand il s’agissait de commercer et d’échanger avec les intellectuels, de ce qu’il avait compris depuis le temps qu’il était là. Mais de véritables bêtes sanguines quand il fallait combattre, coriaces, et surtout, plus habitués aux conditions arides de leurs contrées.

L’ivrogne du navire lui avait parlé de quelques jours, "une semaine tout au plus" pensait-il. Il lui faudrait tout autant de temps pour rejoindre Cliver. Il ne savait rien de la situation actuelle et des agissements de Fiore. Mais ici en mer, les marins ou les pirates, selon la considération qu’on leur portait, ne laissaient pas passer tout un chacun sans une large compensation. Les jeunes gens n’avaient pas les poches pleines d’or à ce qu’il savait.

Il vomit une nouvelle fois sous le regard moqueur d’un vieux marin. La pipe au bec, il crachait des ronds de fumées gros comme des billes. Le roulis de la vieille coque sur laquelle se trouvait Nylam lui faisait perdre tous ses repères. Le vent salé de l’océan ne le réconfortait plus le moins du monde. Il avait déjà emprunté la mer pourtant, mais le plat avarié de la veille semblait l’avoir retourné l’estomac.

Une fois l’estomac vide de toute substance, il regagna en titubant le ventre du navire. Il ne serait pas mieux au cœur du tumulte, mais il avait une terrible envie de se coucher et de ne plus bouger jusqu’à l’arrivée du vaisseau au port de Cliver. Il descendit l’échelle de bois qui menait jusqu’aux paillasses et hamacs installés çà et là de façon anarchique. Il trébucha sur une caisse et finit allongé de tout son long sur le sol. Nouveaux ricanements de marins aguerris. Enervement qu’il ne pouvait manifester sans risquer de vider ses tripes. Il se redressa sans entrain et se contenta de rester assis afin de reprendre ses esprits. Il se prit la tête entre les mains et scruta la moindre anfractuosité du sol comme si elles avaient une importance capitale.

Il resta ainsi plusieurs longues minutes avant que son regard ne soit attiré par un objet un peu plus brillant que le reste des outils, caisses et tonneaux entreposés là. Le roulis du bateau avait fait bouger l’objet et il tanguait à présent entre deux boîtes de semences de blé. Il se pencha en avant pour se saisir de cette forme longue et cylindrique. Une longue-vue… Il haussa les sourcils d’étonnement. L’objet était finement taillé et portaient des inscriptions dans une langue qu’il supposât être originaire de Ca Elum. Il ne sut pas en traduire la signification. La lentille de verre était intacte et propre. La longue-vue se dépliait très bien et pouvait tenir dans la poche intérieure de sa veste. Comment était-elle arrivée jusque-là, il n’en avait aucune idée. Enfin, jusqu’à ce qu’un homme se mette à hurler sur ses camarades de quart.

Le marin était petit mais solidement bâti. Il avait la mâchoire carrée et son nez avait un angle particulier, manifestation d’un ancien coup de poing bien placé. Il crachait des insultes sur ses comparses.

- Bande de pochtrons, vous m’avez encore chopé des affaires ! Si j’trouve ma long’vue dans vos tites mains les gas, y’en a qui vont m’entendre.

- On t’entends déjà assez, ferme là Marcus !


- Qu’est stu dis toi ? Que je la ferme ? Cette fois c’est pas la barbe que je va te raser mon gars, mais bien aut’chose ! Je va te couper les mains le barbu, et te les faire bouffer jusqu’à ce que tu t’étouffes avec !


- Et ben, tu les vois si grosses que ça mes mai…

Le barbu n’eut pas le temps de finir sa phrase. Marcus lui avait sauté dessus, les mains serrées autour de la gorge. Ils se battaient comme des chiffonniers sur le parquet tandis que les autres commençaient à parier sur celui qui s’en sortirait avec le moins de dents cassées. Nylam oublia toute morale et s’empara discrètement de la longue-vue, la glissant sous son gilet tandis que personne ne faisait attention à lui. Le bougre avait dû obtenir cet outil d’un commerce illicite mais peu importe. La longue-vue était en sa possession à présent, et il n’était pas question de jouer les gentilshommes en la rendant à son propriétaire. Chacun ses ennuis.

Il reprit confiance en ses appuis que représentaient ses pieds et, se tenant aux parois, parvint à s’extraire de la sulfureuse ambiance. A peine arrivé sur le pont il se dirigea immédiatement vers l’arrière du navire où il contenta une nouvelle fois les poissons des mets délicats qui tapissaient son estomac. Le vieux marin ivrogne l’attendait.

- C’est que vous aimez l’air frais faut croire…

Peu importait à présent, cette peine était compensée par l’acquisition qu’il venait de faire.
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MessageSujet: Re: Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] EmptyDim 14 Juin 2015 - 22:54

Nylam s’était vu alloué plus tard une petite cabine, qu’il devait partager avec Ilan. Alice et sa servante en partageaient une seconde, adjacente à la leur pour leur protection. Le reste des hommes s’étaient installés dans la cale, aménageant des places pour dormir avec les sacs d’épices que le capitaine souhaitait vendre à Cliver. Chaque matin, un certain nombre de soldats et de marins s’exerçaient sur le pont. Les marins avaient un peu de mal à considérer ces nouveaux venus comme leurs compagnons d’arme, mais le capitaine espérait que cette distance entre les deux groupes disparaîtrait après un combat côte-à-côte. D’autres hommes flânaient sur le pont, penché par-dessus le bastingage, regardant les mouettes voler à côté du navire ou fixant simplement l’horizon. Aucun des marins ne savaient le but même de leur voyage.

Soudain, la vigie cria :

- "Voile noire à l’horizon ! Les corsaires sont sur nous !"

Aussitôt, tous les membres d’équipage s’agitèrent : les maîtres criaient leurs ordres, ordonnant à chacun de gagner son poste. L’Océan Noir allait tenter de prendre les corsaires de vitesse. Bien sûr, les corsaires allaient les rattraper. Le capitaine cherchait sans doute à épuiser un maximum les corsaires, pour donner le plus de chances à son équipage.

Le capitaine s’approcha de Schwarz, et lui demanda pourquoi les soldats ne se plaçaient pas en formation.

- "Mais, mon cher monsieur" répondit-il, "c’est que vous ne nous avez point payé pour cette tâche. Nous ne sommes que de simples passagers, et nous ne pouvons en aucun cas assurer à nous seul la défense de ce navire. Bien sûr, si vous acceptiez de régler nos honoraires, qui, soit dit en passant, sont vraiment en dessous de la moyenne, alors vous pourriez compter sur nos lames." Schwarz s’amusait de la détresse du capitaine. Puis, après l’avoir laissé paniquer une quinzaine de secondes, bafouillant qu’il n’avait pas les moyens de payer, Schwarz ajouta : "Mais je suis généreux. Je vous autorise à hisser notre pavillon. Aucun corsaire des environs n’oserait attaquer le Grand Prêtre Cester."

Le capitaine remercia Schwarz du regard, puis donna ses ordres. Pendant ce temps, le navire ennemi gagnait du terrain. Le capitaine de l’Océan Noir, tendit une longue-vue à Schwarz, lui permettant ainsi de distinguer plus précisément le navire ennemi en approche. Nylam put voir les pirates se précipiter sur leur navire, hissant la grande voile, armant les deux balistes de proue ou attrapant diverses armes aux râteliers placés sur le pont du frêle esquif. N’avaient-ils donc pas vu ou reconnu l’emblème du Grand Prêtre? Voulaient-ils tout de même se battre ?

Le navire ennemi gagnait du terrain sur le lent navire de transport. Les hommes s’inquiétaient à bord, et plusieurs soldats avaient déjà sortis leurs armes. Une poignée de mercenaires bandèrent leurs arcs, attendant un signe de leurs supérieurs pour décocher leurs traits sur le navire ennemi. Très vite, tout le monde fut fixé quant aux aspirations des pirates : un trait enduit de poix enflammée s’éleva et tomba dans les flots à quelques encablures à peine de l’Océan Noir. Peu après, un second le suivit, et éclaboussa le bastingage tribord du navire marchand. Les prochains tirs risquaient de toucher le navire, et enflammeraient sans doute les voiles ou une partie du pont. Mais les corsaires risqueraient-ils de perdre la cargaison de l’Océan Noir ? Sans doute pas.

- "Tous les hommes sur le pont ! Sortez vos armes ! Dépêchez-vous, bande de larves ! On va leur montrer ce qu’il en coûte de s’attaquer aux marins de l’Océan Noir et à ceux qui aiment notre déesse Amphitrite ! Loué soit-elle ! Allez ! Archers, préparez-vous à faire feu ! Marcus, trouve moi des grappins : ils voudront nous aborder, mais on va les prendre par surprise, en portant le fer sur leur propre embarcation. Vite ! On n’a pas le temps de traîner ! Chevalier Ilan, occupez-vous toi des archers. Bloquez-les quand ils approcheront. Il ne faut pas qu’ils mettent un pied sur notre navire ! Schwarz, rassemblez vos hommes. Je vais voir ce que vous valez : vous serez en première ligne. Ne me décevez pas."

Le capitaine cria ses ordres tout en dégainant son sabre. Ces corsaires allaient payer cher leur impudence ! Puis Schwarz appela le capitaine à son tour.

- "Capitaine, arrangez-vous pour les laisser nous rattraper sans leur donner l’impression que nous cherchons le combat. Vous comprenez ? Il ne faut pas qu’ils se préparent à un combat difficile. Ils doivent être confiants, pour que nous puissions les déstabiliser. Si vos hommes ont des armes, ils peuvent les prendre : ils devront empêcher à tout ennemi de prendre pied sur votre navire. Vous avez compris ? Bien, exécution !"


Schwarz put discerner de la colère dans le regard du capitaine, qui voyait son autorité théoriquement absolue bafouée. Mais que pouvait-il faire, sinon obéir ? Mourir ?

Les marins s’empressèrent de monter sur le mât central et déployèrent la grande voile. Le capitaine tenait la barre, s’arrangeant pour ne pas profiter autant qu’il le pouvait du vent. Le capitaine corsaire devait sans doute le prendre pour un incapable, un de ces marins d’eau douce, mais le plan du second Schwarz lui semblait intéressant : périlleux, certes, mais suffisamment audacieux pour prendre de court les corsaires.
 
Nylam vit le navire pirate s’approcher rapidement, et put discerner les formes grouillantes des flibustiers assoiffés de sang et de rapines. Sur l’Océan Noir, les soldats se préparaient fébrilement au combat : les marins sortirent leurs lames rouillées, hachoirs meurtriers ou gourdins massifs, pendant que Nylam dégainait ses deux dagues, et un couteau aux dents. Les cimeterres des soldats de Schwarz étaient des lames connues pour les dégâts qu’elles infligeaient lorsqu’on les retirait : la courbure et les dents permettaient d’endommager, voire d’arracher les organes : plus d’un homme avait vu ses entrailles fumantes se répandre sous lui, alors qu’un soudard aux yeux injectés de sang le passait au fil de l’épée.

Les deux navires se heurtèrent violemment. Très vite, les pirates lancèrent leurs grappins, dans l’espoir de prendre pied sur le vaisseau marchand, mais les soldats les imitèrent et partirent à l’assaut du navire pirate. De part et d’autres, des traits fusèrent : plusieurs soldats furent abattus avant même d’esquisser le moindre geste, mais Nylam put apercevoir rapidement un arbalétrier ennemi tomber du mat principal et s’écraser sur le pont. Il dégaina ses dagues, et s’élança au milieu des hommes avant de sauter par-dessus le bastingage et d’atterrir sur le pont du navire ennemi, renversant un pirate. Le souffle coupé par la violence du choc, Nylam ne put que pousser le boucanier. Ce dernier portait une lourde hache à l’aide de ses deux mains, et, après s’être rattrapé, il attaqua, la levant bien haut avant de la faire retomber lourdement. Le jeune mage esquiva en faisant un pas de côté, et, d’un mouvement fluide, taillada le ventre de son ennemi, le faisant s’écrouler de tout son long sur les planches goudronnées du pont.
Il était déterminé à mettre fin à cette situation surtout après avoir vu le visage paniqué de la princesse Alice, avant qu’on ne l’enferme dans sa cabine.

Autour de lui, de plus en plus de mercenaires prenaient pied sur le navire : beaucoup était abattus dès qu’ils mettaient un pied sur le corsaire par ses nombreux occupants, mais de plus en plus parvenaient à rester en vie suffisamment longtemps pour continuer à se battre. Petit à petit, ils formèrent une tête de pont où les soldats purent aborder sans crainte, ou presque. Nylam en rassembla une poignée, et ils s’élancèrent contre la masse des pirates, dans l’espoir de les occuper suffisamment longtemps et de laisser ainsi le temps au reste des mercenaires de rejoindre le combat. Mais l’ennemi, en surnombre, augmentait la pression. Le jeune mage tua un autre pirate, mais eut à peine le temps de dégager son sabre du corps qu’un autre prenait sa place.

Il recula, le souffle court et les mains moites. La transpiration lui piquait l’œil. Il fallait mettre fin le plus rapidement possible à cette tuerie. Comment ? En tuant le chef. Mais où était-il ? Il chercha le capitaine ennemi dans la foule des pirates, mais ne le trouva pas. A moins que… Si, là ! Cet homme au large tricorne, à l’arrière ! Il donnait des ordres à tout le monde !

- "Avec moi ! » cria Nylam. "Tuez leur capitaine ! Rapidement !"


Son assaut ne marcha pas comme il le souhaitait. Les soldats mourraient les uns après les autres, occis par les pirates toujours plus nombreux. Rapidement, Nylam se retrouva isolé avec une poignée de mercenaires au milieu de ses ennemis, vulgaires coupe-jarrets armés de lames rouillées, animés uniquement par la cupidité et par la peur de leur capitaine, cet homme aux yeux injectés de sang et au sourire féroce. Le chef des flibustiers leva son sabre, et, regardant le jeune mage dans les yeux, parla à ses hommes :

"Ahaha ! Vous vouliez surprendre mon propre navire ! N'est-ce pas hilarant, messieurs ? lança le capitaine pirate à ses sbires. Tu croyais pouvoir me vaincre ? Tu es un chien... un chien sur le point de mourir en pleine mer sous les yeux de ses propres compagnons ! N'est-ce pas là une mort honorable pour un vaurien que de périr sur l'océan ? En garde, p’tit mousse !"

Le pirate s’élança sur Nylam pendant que ses sbires assaillaient les derniers soldats encore à ses côtés. Attaquant violemment de taille, le capitaine pirate cherchait à épuiser Nylam le plus vite possible. Le jeune mage para facilement les premiers coups, et riposta prudemment : il ne savait pas encore si son adversaire était un épéiste de valeur où s’il cherchait à dissimuler ses lacunes derrière une sauvagerie et une violence hors normes.

Nylam glissa sur les planches trempées de sang, peu habitué au roulis. Le pirate en profita immédiatement en redoublant de violence et de vitesse dans ses attaques. Le jeune mage résista du mieux qu’il put, mais, très vite, il sentit la lame de son adversaire érafler son bras gauche, faisant couler le sang et causant une vive douleur. Le pirate se réjouit d’avoir fait couler le premier sang, et relâcha légèrement sa vigilance, suffisamment pour permettre au jeune O’Byrn de passer sous sa garde et de lui entailler le côté droit. Le capitaine mercenaire continua sur sa lancée, et se jeta de tout son poids sur le pirate, le faisant reculer de quelques mètres. C’était suffisant pour permettre à Nylam de reprendre son souffle et d’essuyer la sueur qui trempait peu à peu et qui dégoulinait sur son visage.

Nylam jeta un rapide coup d’œil autour de lui : les soldats qui s’étaient tenus à ses côtés gisaient, leur cadavre entouré de ceux de plusieurs pirates. Les sbires du pirate avaient formé un large cercle pour permettre à Nylam et à lui de se battre en duel sans interruption.
 
Il s’épuisait de plus en plus rapidement. Le combat contre le pirate durait trop longtemps, à son goût. Pourquoi fallait-il donc que ce fichu bateau tangue tant ? Du coin de l’œil, le jeune garçon voyait les marins de l’Océan Noir tomber un à un, et, lorsqu’il n’en resta qu’une minuscule poignée, trop loin pour couvrir menacer le capitaine pirate, un de ses sbires ordonna à ses archers de descendre Nylam. Fallait-il qu’il utilise son plan maintenant et donc de mettre en péril son sauvetage pour la princesse ? Il serra les dents, espérant à un miracle.


Il n’eut pas le loisir de mettre ses rêveries à exécution : les pirates du tombèrent sous les coups des prêtres du Grand Prêtre Cester qui était derrière eux. Le jeune mage n’eut pas le temps de réagir que ces hommes l’entouraient. Cester s’avança et finit par parler :
 
- Fort heureux d’avoir pu vous aider jeune enfant. Votre vaillance sera récompensé par Amphitrite, Loué Soit-Elle.

 Nylam resta un moment silencieux. Ne réalisant pas vraiment ce qu’il s’était passé. Il était vrai qu’il avait fini par oublier complétement les membres du Grand Prêtre.  Il acquiesça les dires de Cester, et commença à se diriger vers le pont de l’Océan Noir, enjambant distraitement les corps des pirates et des soldats tombés au combat.
 
Comment était-il arrivé là ? Depuis sa rencontre avec…
 
- "Eclari !", s’exclama-t-il  par la pensée en voyant l’esprit accourir vers lui effrayé, "Que se passe-t-il ?"
 
- "Tu m’as dit de surveiller la princesse pour toi, il faut que tu viennes, vite !"
 
Sa voix était un véritable appel de détresse et le jeune O’Byrn ressentit son énergie, sa vivacité revenir en un instant. Il saisit sa dague et se précipita sur le pont de l’Océan Noir, il bouscula les prêtres, ainsi que Cester sans la moindre hésitation. Celui-ci le sonna de s’arrêter, mais il ne put rien y faire.
 
Il bondit sur le navire, se précipita dans la cabine, et juste devant la porte, il aperçut le chevalier Ilan, le visage impassible, froid, livide et pâle. Son corps embroché par un sabre, tenu par… Schwarz.
 
- Que… Balbutia le jeune garçon, complétement abasourdis.
 
Le visage vainqueur, macabre et souriant du second Schwarz s’élargit, comme si on venait de lui apporter un nouveau présent. Derrière lui, se trouvait les cadavres des esclaves d’Alice. Il enleva délicatement son sabre, laissant le cadavre du chevalier tomber. Celui-ci semblait avoir une dernière lueur de vie dans ses yeux et cette lueur s’adressait Nylam. Ce même regard quand il lui avait confié la vie de la princesse. Elle-même venant d’entendre le bruit de la lutte qui avait dû se produire et finit par sortir de chambre, malgré que sa servante l’y contraigne.
 
- Que se passe-t-il ? S’écria la princesse avant de pousser un cri d’horreur et de stupeur.
Cester arriva ensuite sur la scène de crime, et contre toute attente, Schwarz prit la parole en pointant du doigt Nylam.
 
- C’est lui.
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MessageSujet: Re: Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] EmptyDim 14 Juin 2015 - 22:55

- Comment !? S’écria Nylam.
 
- Je viens d’arriver sur cette scène, reprit Schwarz, et j’y ai découvert ce soi-disant apprenti tuant les serviteurs de sa majesté. Si j’étais arrivé trop tard, princesse Alice Van Heiling ne serait plus de ce monde.
 
Nylam ne put rien dire, mais il vit les auras de tous les prêtres sur le navire. A dire vrai, ils ne distinguaient que la leur, car plus aucun véritable membre de l’équipage n’était présent. Ni même le capitaine. Ils étaient morts et il ressentait leur esprit, notamment celui du chevalier Ilan qui le transperçait.  Il ressentait ses doutes sur ce culte, sur ce voyage et aussi son attente imminente à cette trahison de la part des fidèles d’Amphitrite. Il ressentit l’appel des gens d’Alice qui répétaient ces mêmes paroles qu’avant leur départ :
 
- "Sauvez la princesse".
 
Il se mordit la lèvre inférieur, se haïssant de ne pas avoir pu déterminer une telle supercherie plus tôt. Eclari était en position, prête à en découdre, mais Nylam la sonna de se calmer.
 
- Saisissez-le ! S’écria Cester, envoyez le aux fers, il sera sacrifié lors de la Grande Union pour son acte insultant envers la couronne des Van Heiling et de notre déesse Amphitrite, Loué Soit-Elle.
 
- Loué Soit-Elle ! S’écrièrent tous les prêtres.
 
Quatre prêtres vinrent autour de lui et deux le prirent par le bras pour le sortir de l’entrée de la cabine. Mais une main vint saisir la sienne, cette même main douce à laquelle il s’était attaché :
 
- Non, s’écria la princesse en larme, il doit y avoir une erreur ! Il ne ferait pas ça !
 
Le jeune O’Byrn sourit tristement, décidément, cet enfant avait un cœur bien pur. Si pur qu’il fallait à tout prix la protéger. Il bouscula les prêtres et s’approcha de la princesse lentement avant de prononcer doucement ce mot :
 
- Siombail…
 
A ces mots, son énergie magique traversa son corps et se concentra sur sa main, main saisie par la princesse qui sentit quelque chose de nouveau. Elle resta même un instant étourdie. A cet instant, on le fit reculer en arrière en le frappant et tentant vainement de l’assommer. Il se laissa faire, il avait fait ce qu’il devait faire. Il entendait tous les prêtres hurlé au sacrilège. On le descendit sous la cale, et l’enchainèrent dans ce qui semblait être une prison pour marin. Seuls ses membres étaient saisis mais tout allait bien pour lui. Eclari était moins heureuse, voulant à tout prix mordre chacun de ces malfrats. Elle le sentait et le savait qu’ils n’étaient pas net. Bien plus que Nylam lui s’en doutait.
 
- "Tu aurais dû m’écouter ! Et agir tout de suite !" Lui criait-elle après que les prêtres l’aient abandonné.
 
- Je ne sais pas si ça aurait été suffisamment efficace, répondit-il endoloris.
 
- "Maintenant, il y a eu de nombreuses victimes !" continua-t-elle, sans vraiment l’écouter.
 
- Je sais… je suis désolé…
 
Cette excuse sincère lança un froid sur les deux compagnons. Personne ne pouvait comprendre ce que Nylam, un Morrigan, pouvait ressentir. Être accablé d’une telle magie le forçait à ressentir les peines des morts, et c’était exactement ce qu’il se passait en ce moment même. Chaque personne hurlait à l’agonie en boucle dans sa tête. Il devait y mettre fin, et ce fut ainsi qu’il recommença le rituel de purification:
 
- An chuid eile i síocháin, anamacha cráite
Reposez-en paix, âmes tourmentées.
 
A ces mots, l’énergie spirituelle emmagasiné par les morts convergèrent vers lui, lui infligeant leur pire et dernier souvenir, et leur pire souffrance. L’énergie traversa un petit portail fasse à lui, avant de ne disaparaitre à jamais dans les Limbes. Le jeune O’Byrn resta un moment sombre, il ne savait pas s’il pouvait supporter cela longtemps. D’ailleurs, il se demandait vraiment pourquoi les Morrigans devaient subir cela ? C’était injuste.
 
- "Si tu ne le faisais pas, cela perturberait l’équilibre naturel.", dit alors la petite renarde spirituelle, comme si elle avait lu dans ses pensées. "La nature pourrait en souffrir et mourir, mais aussi... cela pourrait laisser de terribles êtres venir au monde, car il naitrait de cette essence en liberté, qui deviendrait de plus en plus négative et affecterait le monde."
 
Cela donnait du sens, mais il ne comprenait pas pourquoi cela ne se faisait plus naturellement. C’était quelque chose qu’il devait absolument changer. Oui. Ce maléfice devait disparaitre. Soudain, un cri vint à se faire entendre. C’était la princesse. Le jeune garçon saisit les chaines qui le tenaient pour essayer de s’en débarrasser au plus vite, mais rien à faire. Eclari voulu l’aider, mais il la calma.
 
- Ne t’inquiète pas. Dit-il d’une voix étouffé, tout va bien se passer. Mon plan s’est même amélioré.
 
Il ferma les yeux et se concentra fermement. Il devait faire attention à chaque mouvement dans le navire, et comme il le craignait et l’espérait… Alice était en mauvaise posture. Il était temps, de démarrer son plan.
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MessageSujet: Re: Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] EmptyDim 14 Juin 2015 - 22:55

- Vous devez faire erreur !
 
Alice était sortie de ses appartements alors que celui qu’elle croyait du nom de Steven était emmené à la cale pour s’y faire enchainer, accusé d’un crime dont elle était sûre qu’il n’avait pas commis. Elle se tenait à genoux, suppliant pour qu’on épargne sa vie du triste sort qui les attendait avant leur arrivé à Cliver.
 
- Il n’aurait jamais tué Sire Ilan et mes gens. Il  a bon cœur.
 
- Pourtant regarde comment il a tué ces pirates, répondit Cester d’un air las en pointant son doigt sur le navire ennemi désert plein de sang, je n’ai jamais vu autant de sauvagerie. Ce garçon a l’habitude de planter son arme dans le cœur d’autres personnes. On ne tue pas aussi facilement. Je ne juge point cela, mais cela ne cache pas sa barbarie, sans compter son absence d’allégeance à la couronne des Van Heiling et de nos coutumes pour Amphitrite, Loué soit-elle !
 
- Mais c’est parce qu’il n’en a aucune idée ! S’exclama-t-elle avant de mettre la main devant sa bouche, sachant qu’elle avait trop parlé.
 
Le Grand Prêtre se retourna lentement, un visage exprimant la colère. En effet, il avait bien entendu, depuis le début, ils avaient bien embarqué un être dont il ne savait rien, dont personne ne savait rien. Il s’en était douté, il ne pouvait croire qu’un chevalier aussi fier qu’Ilan puisse accepter un apprenti, surtout un apprenti si peu académique. Il s’était peut être fasciné de ce garçon, mais jamais il n’accepterait un tel désordre et de tels risque pour son culte. Et cette princesse avait osé mettre les désirs d’Amphitrite en péril.
Alice le savait, car Cester était hors de lui. Il y avait forcément quelque chose, une limite à ne pas franchir. Avec le Grand Prêtre Cester, on comprenait vite. Le fouet qu’il saisit était agile, et vint rapidement se heurter à la peau douce de la jeune Van Heiling. Il ne se salirait pas les mains. Mais en l’honneur de sa grande Union, il se devait d’accomplir cette tâche lui-même.

Les ongles d’Alice s’enfoncèrent dans le tissu de sa robe. Les épaules en feu, brûlaient par ce soleil impérieux qui la dardait avec amusement, et la douleur du fouet qui s’abattait une deuxième n’aidait en rien. La peau rougit, brûle. Les muscles tendus roulaient presque sèchement sous la chair. Il n’y allait pas fortement, et les cris faibles de la princesse résistante ne lui suffisaient pas.
 
Ce fut alors que le second, Schwarz s'approcha d’’elle et la saisit par les cheveux. Il la  plaça contre une planche et accrocha ses poignets de chaque côté. Il voulut déchirer ses vêtements, sans succès. Il tira lacéra, sans que le tissu daigne lâcher. L'agitation causée par ses jurons attira tout le monde. Le second ôta alors le haut de la robe d’Alice et le jeta par terre. Ils marquèrent une pause en la voyant toujours vêtu de vêtements fins, et l’esprit pervers prêtres se laissaient agités, mais le Grand Prêtre ne laissa personne s’interposer. Tout le monde se taisait.
 
Alice pleura à chaude larmes.
 
Il leva le fouet en l’air.
 
- Il n’aurait jamais fait ça… murmurait-elle.
 
Il abattit son bras.
 
- Nylam !!!
 
Alors que son cri résonna dans tout le navire, de sa main sortit une lueur grisâtre, une fumée magnifique qui prit soudainement une forme ovale très large, faisant traverser le fouet à travers. Tous les prêtres se mirent à s’exclamer de surprise, ne comprenant pas ce qu’il se passait. Soudainement, le fouet fut aspiré et tout à coup, en sortit le jeune O’Byrn.
 
- On dirait bien que ça marché, hein ? Eclari.
 
Il apparut les mains et jambes encore avec ses menottes brisées. La petite créature bondit sur ses épaules, un air déterminé, presque victorieux dessiné sur son visage. Il s’était prononcé d’un air confiant, alors qu’il y avait à peine vingt minutes de cela, ils s’étaient faits lynchés par l’équipage restant de l’Océan Noir. Le portail disparut, laissant le jeune mage face à l’ensemble des membres du culte d’Amphitrite, à son dos, se trouvait Alice qu’il s’empressa de détacher, tout en lui disant :
 
- Vous savez comment je m’appelle maintenant, hein ?
 
Il lui avait affiché un sourire confiant qui la rassura tout aussitôt. En effet qu’elle savait qui il était. Il s’était entrainé à ce sort pendant tout ce temps : Siombail. Grâce à cette magie que lui avait enseignée Eclari, il pouvait laisser une partie de son énergie sur quelque chose ou quelqu’un pour pouvoir réutiliser un portail de téléportation ailleurs. Toutefois, en faisant cela sur quelqu’un, il laissait la personne apercevoir une part de lui. Pour une raison qu’il ignorait, il n’eut pas la moindre crainte de tout lui dévoilé.
Absolument tout. Lorsqu’elle fut libérée de ses liens, elle bondit dans ses bras.
 
- Je le savais, dit-elle en sanglotant, je le savais que votre cœur était celui d’un roi.
 
Il sourit et rendit son étreinte à la petite fille qu’il chercha à rassurer davantage. Mais il ne put rester ainsi très longtemps, car Schwarz se précipita vers eux. Tout aussi rapidement, il refit apparaître un portail de téléportation qu’ils traversèrent sous leur pied, et ils apparurent soudainement dans le navire pirate qui les avaient pourchassé auparavant. Ils étaient dissimulés sur le pont, et personne ne les avait remarqués. Alice resta silencieuse, bien que surprise de sentir la douleur des fouets atténués par la magie des Limbes. Elle avait l’impression de comprendre, mais complétement.
 
- Restez ici, princesse, ordonna Nylam, Eclari prendra soin de vous. Elle sait ce que nous devons faire.
 
- Qui ? Demanda-t-elle.
 
Il était vrai qu’elle ne pouvait la voir, mais la petite créature savait comment arranger ce problème, elle ferma les yeux et mordilla doucement le doigt de la jeune Van Heiling, et celle-ci semblait presque aspiré son énergie spirituelle, pour progressivement apparaître à ses yeux. La jeune princesse manqua de crier de stupeur, mais le jeune l’en empêcha en mettant sa main sur sa bouche.
 
- "Suivez-moi princesse, comptez sur Nylam. Il va gérer cela."
 
Eclari avait clairement donné ses ordres et celle-ci s’engouffra dans la cale du navire pirate, la princesse à ses talons. Tandis que le jeune O’Byrn s’apprêta à affronter les fidèles d’Amphitrite…
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MessageSujet: Re: Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] EmptyDim 14 Juin 2015 - 22:55

Réapparaissant de nouveau sur le pont de l’Océan Noir, où un combat d'une importance capitale allait se jouer. Il opposait d'un côté le culte Amphitrite avec ses prêtres-soldats, le Grand Prêtre Cester et le second Scwharz, un guerrier sanguinaire. De l’autre se trouvait Nylam qui ignorait encore où il avait mis les pieds. Il savait seulement qu’il devait protéger une princesse de devenir la femme d’un vieil homme alors qu’elle n’avait que quatorze ans, mais également car elle ne servirait qu’à être la mère de ce Grand Prêtre.
Arrivé sur le pont, le jeune O’Byrn lança les hostilités. Il fit apparaître une série de portails de téléportations au-dessus de ses ennemis et jeta des petits couteaux dans les portails d’entrée devant lui, ressortant directement dans le portail au-dessus d’eux. La salve tirée par avait atteint ses cibles avec une efficacité fort relative, et le chef des séides du Grand Prêtre n'avait cessé de hurler depuis lors, beuglant contre l'incompétence des hommes qu'on lui avait fourni. Ses harangues et ses réprimandes claquaient dans l'air, résonnaient contre les parois, reprises en écho comme un millier de voix désincarnées, déformées par le temps. Il était facile de comprendre pourquoi les habitants de Kirlhé croyaient que ce culte était maudit. Le moindre murmure prononcé par cet homme semblait être repris par les âmes damnées des morts.

Alors qu’il n’avait d’armes de lancer, un corps à corps d'une rare violence s'était engagé, sans que nul ne se décidât à rester en retrait. Le jeune mage usa subitement de sa magie et fit téléporter la moitié des assaillants par-dessus bord, alors que les autres s’étaient retrouvés dans la cale, alors que la sortie était bouchée par une centaine de caisses et tonneau. Il avait pris soin de les placer là après s’être libéré.
Nylam O’Byrn se trouvait désormais opposé à un redoutable adversaire, Schawz. Son visage enténébré était paré d'un sourire suffisant, qui trahissait sa grande confiance en lui. Soit cet homme était très bon, et il fallait s'en méfier, soit il était incroyablement vaniteux, auquel cas il serait facile d'exploiter cette faiblesse pour le vaincre. Mais au regard de la qualité des combattants, et de l'intensité des duels, il paraissait évident que sous-estimer son adversaire revenait à lui donner la victoire. Le guerrier d’Amphitrite, massif et puissant, portait une lance longue et un bouclier épais qu'il semblait manier l'un comme l'autre avec une étonnante dextérité. Son bras était fort, à n'en pas douter, et chacun de ses coups serait aussi difficile à bloquer que lorsqu'un homme frappait à deux mains.

Avec un hurlement de rage, le jeune mage s'élança droit vers son ennemi, et le percuta de tout son poids. Son épaule dressé, il repoussa le jeune second, avant de lui envoyer un magistral coup de pied en plein torse. Le souffle coupé, des étoiles dansant devant les yeux, Schwarz se retrouva au sol, sur le dos, au milieu de la cohue. Nylam, qui ne l'avait pas perdu de vue, fit tourner sa dague dans sa main, et attendit que son adversaire se fût relevé, avant de charger à nouveau. Ses pas semblaient résonner sur le pont, et il ressemblait à s'y méprendre à un taureau furieux... à ceci près qu'en lieu et place de ses cornes, il tenait une lame acérée.
 
Malheureusement, les carreaux d’un prêtre qui avait échappé au sort de Nylam, avaient eu le malheur de toucher Nylam, et manqua de le faire tomber à terre. Le trait s'était fiché violemment dans son bras, ressortant de l'autre côté. Toutefois, il était un guerrier, et il ne pouvait pas rester au sol, inutile et faible, alors que la vie d’Alice était en jeu.

Ignorant la douleur qui le cisaillait, il empoigna son dague, et se rua sur Schwaz qui s’était relevé, sa lance à la main. Dès le début, il fit montre de tout son talent, et submergea son adversaire sous la férocité de ses assauts. Il se battait comme un lion, décidément. Combiné à sa magie, la dextérité de ses coups étaient accrues et il était difficile pour son ennemi de déterminer où il allait frapper. Chaque attaque qu’il faisait devant lui, pouvait réapparaitre derrière, sur le côté ou en-dessous de Schwaz. Face à un tel stratagème, il devait absolument se mettre à bondir dans tous les sens pour éviter chaque attaque, mais il se fit éraflé à plusieurs reprises. La lame de Schwaz, avide de sang, trouva rapidement une faille dans la garde de son opposant, et elle se faufila sous son bras, allant érafler à son tour le flanc de Nylam.
 
Mais au milieu de cette bataille, ferraillant comme un démon libéré de ses chaînes, Nylam avançait de manière implacable. Il paraissait absorbé par sa tâche, mais il semblait en tirer un plaisir certain. Il se retrouvait dans son élément, et faisait ce qu'il savait faire de mieux : vaincre. Ses coups n’étaient pas à portée mortels tout le temps, mais il progressait inlassablement, repoussant son adversaire, le forçant à reculer devant sa détermination et sa hargne. Se souvenant du prêtre ayant survécu, le jeune O’Byrn bondit vers un portail qu’il créa à ses pieds, et réapparu au-dessus de la tête de prêtre armé d’une arbalète, qu’il frappa d’un coup de pied si violent qu’il passa à son tour par-dessus bord. Mais alors qu’il s’apprêta à retourner sa bataille avec Schwaz, tout à coup, le Grand Prêtre Cester apparut devant lui sur le pont supérieur du navire. Il s'élança, lame au clair. Il frappa une fois, deux fois, puis recula vivement pour éviter une éventuelle riposte. Ce fut alors au tour de son second de rentrer dans la danse. Schwaz, s'élança comme pour le frapper d'estoc. Mais au moment fatidique, il changea la direction de son assaut, visant à la gorge, forçant Nylam à parer.
 
Avant que Nylam eût pu penser à une éventuelle contre-attaque, Cester avait attaqua de la même manière. La lame de ce dernier, un peu plus rapide que les autres, vint érafler la hanche de Nylam. La blessure était superficielle, et elle ne l'handicaperait aucunement, mais le sang avait coulé, et l'avertissement était donné. Ils comptaient bien l’épuiser, et l'achever quand les réflexes de celui-ci auraient été suffisamment émoussés... ou peut-être avant, s'ils voyaient une ouverture décente pour attaquer. Leur proie devrait prendre un risque, si elle voulait se sortir de ce traquenard. Nylam aperçut le sourire du Grand Prêtre, et s’étonna de sa dextérité, son adresse et de son calme dans ce genre de combat. Il y prenait gout, mais il avait bien compris que la raison pour laquelle il y prenait gout, c’était parce que c’était Nylam qu’il affrontait. Il y avait cette lueur dans son regard qui l’intimidait.

Il reprit ses esprits mais il était certain que le jeune mage était dans une situation difficile. L'endroit était trop petit, il y avait deux adversaires compétents et il y allait certainement y avoir du renfort des prêtres bloqué dans la cale du bateau et de ceux à la mer.

Soudain, il sortit sa deuxième dague et fit apparaitre deux cercles de téléportations. Il les perturba suffisamment, à force de passes complexes et d'assauts simultanés où il disparaissait à son tour pour se trouver derrière eux. Ses lames plongèrent, l'une puis l'autre, dans la chair du second qui manqua de s'effondrer lourdement. Il ne lui restait plus que le Grand Prêtre, mais comme il le craignait, des hommes sortirent de la cale et il retrouva entouré par quatre hommes. Il cherchait tant bien que mal à se sortir du piège mortel dans lequel il était tombé.

Il repoussa un premier opposant, en lui assénant un revers de sa main grâce à son sort Iompar qui l'envoya au sol immédiatement, puis continua sa route sans s'arrêter vers le pont inférieur qui était beaucoup plus large. Son adversaire le plus proche venait de rompre sa fuite, mais son plan avait fort bien marché. Une  épée courte lui plongea profondément dans l'épaule droite, lui tirant un cri de douleur terrible. Mais il serra les dents bien vite, et tint sa dague fermement et plongea l'arme dans le ventre de son ennemi en ouvrant sa garde grâce au sort de téléportation, où le portail se trouva en face de son abdomen. Il frappa encore, encore et encore, jusqu'à ce que ses hurlements s'interrompissent, et jusqu'à ce qu'il allât s'écrouler sur le sol aux côtés des autres. Il avait augmenté ses chances de victoires, mais à un contre trois, ses chances de survivre venaient de remonter considérablement. C’était ce qu’il pensait, Schwarz, quelque peu blessé et quelque peu maladroit quant à la façon de faire, se jeta sur Nylam en criant à pleins poumons. Cela lui fournit probablement la diversion suffisante pour éviter d'être embroché immédiatement, car il rompit la distance en quelques secondes, et percuta de toutes ses forces le jeune O’Byrn. Les deux hommes roulèrent au sol, et leurs armes respectives s'échappèrent de leurs mains. Nylam se cogna l'arrière du crâne, tandis que son opposant s'ouvrait le front. Un filet de sang commença à couler le long de sa joue.

Les deux hommes roulèrent l'un sur l'autre, puis ce fut le jeune mage qui prit le dessus. Il leva le poing, et cogna à l'aveugle. Son premier coup fut bloqué, le second fut dévié, avant que le troisième n'atteignît la mâchoire du second, lui éclatant la lèvre au passage. Profitant de la déconcentration de Schwarz, il plaça son coude sur sa gorge, et appuya de toutes ses forces afin de faire suffoquer celui-ci. Il pesait lourd, et bientôt il commencerait à sentir ses forces l'abandonner. S'il voulait s'en sortir, c'était le moment ou jamais.
Mais la décision en fut autrement. Soudainement, une lame se retrouva sous sa gorge, une épée longue, tenue par le Grand Prêtre Cester. Le jeune Nylam dû arrêter son étranglement et leva les mains en l’air, et leva lentement pour ne pas se retrouver égorgé en une fraction de seconde, qu’importe sa magie.
 
- Tu es impressionnant, jeune enfant. J’avais ressentis quelque chose de particulier en toi, cette magie… me plait énormément.
 
Nylam sourit et finit par dire :
 
- J’en ai rien à secouer.
 
Le Grand prêtre se mit à ricaner et le jeune O’Byrn poursuivit :
 
- Les types comme toi ne s’en sortiront jamais s’ils se retrouvent en face d’un type comme moi, compris ?
 
De nouveau le Grand Prêtre ricana.
 
- Un type comme toi ne fera plus de mal à des gens comme Alice.
 
- Tu me parais bien confiant, coupa Cester, pourtant j’ai l’avantage ici.
 
- Vraiment ?
 
Ce fut une voix féminine qui dit cela. Ils se retournèrent et virent Alice, armé d’un arc qu’elle avait saisi sur le navire pirate où elle se trouvait. Elle lâcha sa flèche qui vint frapper directement l’œil du Grand Prêtre qui hurla de douleur, lâchant son épée. Face à cette diversion, Nylam se téléporta et apparut près d’Alice en un clin d’œil. Les membres d’Amphitrite voulurent passer à leur poursuite, mais ils remarquèrent que leur navire était très éloigné du vaisseau pirate.
 
- Bien joué Alice ! Félicita Nylam.
 
En effet, elle avait fait bouger le navire avec Eclari alors que le jeune O’Byrn faisait diversion en affrontant les prêtres sur le navire où ils se trouvaient initialement. Il saisit une flèche enflammé et cria alors à leurs ennemis :
 
- Dites, est-ce que vous savez ce qui se trouvait dans les caisses que vous avez déplacé dans la cale ? Non ? Un petit indice, ça fait boum.
 
- Oui ! Poursuivit Alice, et dans ce vaisseau pirate, il y avait des canons qui font boum.
 
Nylam sourit d’amusement grâce au comportement de la petite princesse. Ce n’était pas très royal de parler ainsi, mais c’était amusant. Il créa trois petits portails devant lui, sous le visage effrayé de ses adversaires. Il passa la flèche enflammée dans chaque portail, qui déboucha directement sur les mèches de canons du navire pirate, et un instant, ceux-ci éclatèrent directement dans l’Océan Noir, frappant les caisses pleines de poudre dans la cale, entrainant une énorme déflagration, prenant les membres du culte d’Amphitrite, dont le Grand Prêtre Cester qui, la main sur son œil sanglant, dit alors dans un murmure que Nylam put entendre :
 
- Nous sommes destinés l’un à l’autre, fils de…
 
Les dernières paroles furent mangées par les flammes et l’Océan Noir vola en éclat avant de disparaitre dans les abysses de la mer. C’était fini. Le cauchemar d’Alice, était fini.
 
- Que vais-je devenir maintenant ? Avait-elle dit.
 
- Viens avec moi à Fiore, dit tout aussitôt Nylam.
 
- Comment ?
 
- Viens, on trouvera ensemble ce qu’on doit devenir. Par rapport à ce que tu vivais, c’est un véritable… Pays des merveilles.
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MessageSujet: Re: Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] Chapitre V - L'Océan Noir [SOLO] EmptyDim 14 Juin 2015 - 22:56

Ah...Cliver...Enfin ils y étaient.

Il leur avait fallu traverser quelques turbulences, mais globalement ils avaient réussi à éviter le plus gros du danger. Bien qu’ils avaient navigué avec seulement deux personnes. Enfin...Il avait fallu faire usage d'un peu d’autorité avec la princesse qui était un peu étourdie. Enfin... Ils s'étaient réveillés avant leur arrivé. Lorsqu'il avait émergé, il n'avait proprement rien remarqué, sinon l'absence de son amie Eclari, également de son amie Alice. Il se réveilla difficilement et vint sur le pont supérieur où il vit Eclari et Alice discuter avec attention. Depuis leur départ, ils s’étaient tout dis avec la princesse. Il connaissait à présent sa vie compliquée, et ardue en tant que princesse qui n’était en fait qu’un titre pour désigner une esclave royale, soumise à l’autorité totale et suprême de la Reine qui vivait dans la corruption et les ténèbres. Elle ne pouvait plus y vivre, mais maintenant que le culte d’Amphitrite fut touché au cœur par la mort de Cester, son peuple à Kirlhé se sentira beaucoup mieux. Lui, Nylam avait tout dit sur sa vie de petit malfrat, à mage Morrigan.


Elle était soucieuse à son sujet, pourtant elle s’était vite attachée à lui, mais surtout à Eclari, qui la rendait joyeuse. Même pour la renarde spirituelle. Le fait qu’elle soit toute les deux des filles devaient certainement aider.
 
- Bonjour Princesse, dit-il en se frottant les yeux, comment allez-vous ?
 
- Cesse-donc de me vouvoyer Nylam ! S’écria-t-elle mi-amusée, mi-fâchée,  Je ne suis plus une princesse à présent. Je ne suis plus qu’Alice. Alice Wunder. Tu te rappelles ?
 
Elle avait dit ça joyeusement, en effet, devenir une simple personne, sans la charge de son statut l’avait rassurée et amusée. Elle prenait cela comme un jeu, qu’elle ne voulait jamais arrêter. Il sourit en se souvenant qu’il avait lui-même donné ce nom.
 
- Ok excuse-moi Alice, je ferais attention, répondit-il finalement, Bon,  vous vous souvenez ? On se déplacera avec ma magie pour la côte de Cliver, on ne peut arriver avec un vaisseau pirate. On risque de se faire aborder, et il est possible qu’il reste des fidèles d’Amphitrite qui nous attende à port.
 
Ils acquiescèrent d’un signe de tête, et se levèrent pour leur préparation avant de partir. Ils allaient lancer une flèche portant la magie de Siombail pour se déplacer à travers des portails de téléportations. Ils allaient s’exécuter ainsi pendant une heure  jusqu’à atteindre une plage de Cliver.
La préparation terminée, ils mirent le tout dans un sac, et attendirent que Nylam soit prêt. Il arriva vers l’ancienne princesse et l’esprit animal. Il sourit fièrement, comme si il arrivait à la fin de son périple, alors que son voyage ne faisait que commencer. Il se tourna vers Eclari et dit alors :
 
- Alors ? Prête pour débarquer à Fiore p’tit fantôme ?
 
Alice poussa un hoquet de surprise. Eclari fit un petit sourire et finalement  grimaça. Une fois. Deux fois. Elle reprit un air impassible. Puis de nouveau grimaça, tenta de se calmer, mais… finalement hurla avant de plonger sur la main droite de Nylam pour la mordre à nouveau. Le jeune O’Byrn hurla dedouleur. Il gesticula son bras dans tous les sens essayant de se défaire de cette douleur.
 
- "Je ne suis pas un fantôme", hurla Eclari.
 
- Oui, t’es un monstre ! Répliqua Nylam.
 
- "Non !"
 
- SI !
 
- "NOON !"
 
- JE TE DETESTEEEEE !!
 
Leur petit rituel resta un instant ainsi, jusqu’à ce qu’il fut rompu par le rire cristallin d’Alice, qui s’éclata davantage. Son rire fut tellement fort, que les deux compagnons s’arrêtèrent un instant, l’observant, perturbé, avant de rire à leur tour.
 
C’était le début d’une très belle amitié, et d’une périlleuse… aventure.

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