Rei était de très mauvaise humeur ce matin. Cela était très rare qu'elle soit de très mauvaise humeur. Aujourd'hui, c'était samedi et qui dit samedi dit grasse matinée. Alors qu'elle rattrapait tranquillement ses heures de sommeil, le bruit strident de son lacrima la réveilla en sursaut et la fit littéralement tomber de son lit. Déjà être réveillée par son lacrima un samedi en plus pour y découvrir un message de Gahal.

En voilà une journée horrible. Faire du nettoyage au lieu de se prélasser dans son lit. En fait, Rei avait envisagé l'idée de faire un peu de rangement dans sa maison. Mais y aller en civil était une autre histoire. Explication : quand Rei ouvre son placard, il n'y avait que des uniformes. Mais dans son tiroir du bas elle avait bien quelque chose d'autre à se mettre. Elle l'ouvrit et en sortit un pantalon bleu sombre et un débardeur du même ton. Après une douche rapide, elle les enfila avec pardessus une veste. Elle prit son portefeuille et son lacrima de communication au cas où cet imbécile de Gahal annulerait la mission au dernier moment. La gare d'Era ne se trouvait pas trop loin de chez elle à pied. Elle ne mit même pas dix minutes à l'atteindre. Le prochain train vers Akurio était annoncé dans vingt minutes. Elle eut donc le temps de passer son impatience sur le siffleur de train en lui racontant ce que l'on faisait aux prisonniers du Conseil quand ils n'étaient pas sages. Au grand soulagement de la jeune femme et du siffleur, le train arriva. Elle monta dedans et s'assit à côté d'une fenêtre. Le paysage défila pendant une demie-heure jusqu’à :

"Les voyageurs en direction d'Akurio sont priés de descendre."

Rei s'exécuta et se dirigea vers la sortie de la gare. Sa mission consistait seulement à patrouiller seule aux alentours d'Akurio car ce sont principalement des coins réputés mal famés car fréquentés par les mages de Dark Dragon, les solitaires ou tout simplement des bandits qui s'attaquent aux pauvres passants. D'où l’intérêt de venir habillée normalement. Rei marcha pendant une heure. À part quelqu'un de franchement louche qui l'a abordée, rien de grave à signaler. Elle s’arrêta pour envoyer à Gahal un message :

C'était Gahal qui lui donnait les missions mais il n'allait sur le terrain qu'un fois par an. Et donc la plupart du temps, ses informations étaient vieilles de trois mois. Donc Rei devait tout réactualiser. Au moment où elle appuya sur la touche ENVOI, une ombre s'était glissée derrière elle. Elle sortit la lame du cutter en pivotant en faisant face à son adversaire.
Il se tenait juste à un ou deux mètres d'elle. Rei se mit en garde.

Rei n'avait que vu des sortes de sphères foncer sur elle. Elle devait avoir vu cette magie dans un livre un jour mais elle ne l'avais pas encore apprise, inutile pour un combat. Peut-être une sorte de Toki no Arc. L'arc du Temps. Et puis essayer de dédoubler le temps c'est absurde. Elle ne pouvait pas s'échapper. Sauf si... Elle eu juste le temps de se dédoubler. La deuxième se mit à terre discrètement avant de rouler sur le côté. Il ne l'avait pas vu.

- Si vous ne voulez pas que je vous mette hors d'état de nuire, à terre !

Voilà qu'il me menace ! Ses sphères étaient à seulement quelques centimètres de sa tête. prêtes à la tuer. La deuxième Rei sortit de l'ombre son cutter à la main. Elle sortit la lame avec un bruit discret mais perceptible. Clic ! Il n'eût pas le temps de tourner la tête quand la jeune femme pointa la lame de l'arme blanche sur la gorge de l'homme.

- Alors ? dit Rei. Je suis du Conseil et vous allez devoir vous mettre à terre avant que je ne change d'avis et ne vous tue.

Elle savait qu'il allait sûrement récidiver, par expérience et aussi par intuition. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est qu'il se retourna complètement en la fixant droit dans les yeux. Son cœur s'arrêta de battre par surprise. Elle réussit finalement à se reconcentrer serrant les dents pour ne pas céder à l'émotion.

Après avoir repris un peu le dessus, Rei se retrouva dans une posture délicate. Il avait utilisé un enchaînement compliqué mais finalement elle repris l'avantage en le clouant à un muret. Elle le tenait par les poignets. Cette position était assez embarrassante car non seulement elle se tenait à cheval sur lui et en plus si elle faisait un mouvement, elle risquait de perdre sa prise. Elle pouvait maintenant sentit son souffle chaud et haletant sur sa joue. Chose de plus gênante il souriait comme si ça l'amusait d'être tombé sur Rei. Elle chercha aux alentours une trace de son cutter qu'elle avait lâché sur l'effet de de la surprise. Il était à quelques mètres de son pied droit, hors de portée. Si son cœur ne battait pas aussi fort, si elle n'était pas tétanisée rien qu'en croisant son regard peut-être son cerveau aurait trouvé un échappatoire...