Feuille du Mage Surnom: Lady Nightmare Magie: Shadows of dreams Points de Puissance: (300/1100)
Sujet: [Mission] Wedding Revenge Mar 31 Jan 2017 - 23:08
Informations sur la mission:
Vengeance nuptiale (version 1) Ma femme m’a trompée avec un autre. Elle doit en payer de sa vie Commanditaire : Luciano, le mari radical Lieu : Maison de Luciano et Lysa Récompense : 100 000J Difficulté : Moyen-Difficile Rôle GM : Luciano, Lysa, les mages engagés par Lysa
[Mission] Wedding Revenge
09 septembre x989
L’amour est parfois source de bonheur, mais pour certaines personnes, cela représente un investissement à long terme. Ainsi, ces couples ne subsistent que dans le mensonge et la peur. Néanmoins, qu’arrive-t-il lorsque l’une des deux personnes du couple commence à croire que son investissement n’est plus assez rentable ?
Un flash diffuse rapidement une lumière changeant les ombres sur mon visage permettant ainsi au photographe de prendre le cliché qu’il cherchait tant à avoir depuis près d’une heure. Tandis que je détends mes muscles à la demande du photographe, je jette un rapide coup d’œil vers Mme Kamakura, propriétaire de la compagnie Reflect Sorcerer, une agence de mannequins située à Crocus. Comme à son habitude, cette femme reste froide et sans émotions. C’est digne des membres de la coalition de Kusa. Derrière elle se trouve les autres mannequins de l’agence. Bien que peu nécessaire, nous faisons la promotion de l’agence en représentant, sous forme de photos, certaines légendes plus ou moins connues du pays de Fiore. Le tout ira dans un magasin dont Mme Kamakura ne désire pas encore nous donner le nom. Je termine ma séance sans le moindre anicroche ce qui, naturellement, n’est pas le cas du mannequin suivant, une nouvelle de l’agence, qui croule sous les remarques négligentes de la part du photographe ne cessant de lui répéter de mettre de la vie dans son regard. Elle n’ira pas loin.
La pause déjeunée arrive, c’est le moment idéal pour rencontrer mon client, vivant justement à Crocus. Selon l’annonce, il s’agit d’une mission d’assassinat visant la femme du client. Soi-disant qu’elle est infidèle. Dommage que ce genre de mission soit quasiment tout ce qu’il y a d’intéressant sur le tableau d’affichage à Akurio. Il faut quand même gagner sa vie non ? J’arrive sur les lieux du rendez-vous ; la demeure de Luciano et de Lysa. C’est un charmant manoir, dans les quartiers riches de la ville bâtie à l’aide de pierres jaunâtres soigneusement taillées et lisses. La structure était soutenue par de magnifiques colonnes de marbres blancs et le toit, aussi hauts que la structure le permettait, était recouvert d’un bardeau grisâtre agrémenté d’une fine touche de noir. Au sommet du toit principal se tenait un cloché dont le toit rond était rehaussé par une croix en fer forgée noire tandis que le reste des toits semblaient tous comporter une cheminée. Les fenêtres étaient hautes, parfois même sur les deux étages (ne comptant pas celle du toit) et le jardin de l’entré était magnifiques. On y avait planté toutes sortes de fleurs et ce, dans une palette incroyable de couleurs. Bref, tout ce qui faisait le charme des maisons des beaux quartiers de Crocus et pas ce taudis dans lequel je devais actuellement vivre à Akurio. Néanmoins, c’était les risques des infiltrations. Il fallait délaisser le grand luxe et le confort pour se comporter comme la criminelle que j’étais devenue (enfin, dans la mesure où l’on pouvait me reconnaître avec mes habits d’anonymat).
Une voix forte et grave retendit dans le haut-parleur près de la grille lorsque j’utilise la sonnette. Elle me demande mon nom et la raison de ma présence. Du coin de l’œil, je remarque le lacryma de surveillance qui illumine près de la grille. À croire que le couple désire que l’on sache qu’ils ont un système de sécurité. Si le commanditaire désire réellement mettre fin aux jours de sa future ex-femme, il faudrait qu’il sacrifie quelques heures sans son précieux système.
"Je suis ici à la demande de M. Lazo concernant une requête effectuée auprès de mon agence il y a quelques jours …"
On ne me laisse pas la chance de terminer ma phrase. La grille s’ouvre me permettant ainsi de frôler le doux pavé de pierres menant à l’entrée du manoir où l’on m’accueille telle une reine. Enfin quelqu’un qui daigne se comporter avec moi comme la femme que je suis réellement et ce, même si c’est son métier de veuillez à ce que les invités soient biens reçus. Le majordome me fait signe de le suivre d’un signe délicat de la main accompagné d’un timide ; « madame ». Simple et concis, comme je les aime. Il connaissait sa place dans la hiérarchie et c’était une bonne chose. Je le suis tranquillement, surveillant aux moindres nouveautés tout ce qui pourrait m’être utile durant ma mission. Une fenêtre par-ci, un lacryma de surveillance par-là.
Augustin, car c’est le nom du majordome, m’ouvre la porte du salon en me demandant de bien patienter en attendant la venue du maître des lieux. Je lui fais un léger signe de la tête avant de m’installer sur l’un des sofas valant probablement plus cher que la prime pour l’assassinat de Lysa. À voir l’état des lieux, Luciano est un radin (ou complètement fauché).
"Monsieur Lazo sera retardé par un client, désirez-vous du thé en attendant?"
"Volontiers, merci!"
Ma voix reste douce, même si elle est empreinte d’agacement vis-à-vis du manque de professionnalisme du commanditaire. Faire attendre le potentiel assassin de sa femme n’était pas une très bonne idée surtout s’il avait fait appel à la coalition de Kusa. Il devait pourtant connaître, ne serait-ce qu’un peu, la réputation des deux anciennes guildes fondatrices du territoire. Enfin, Augustin revient avec une théière et deux tasses (probablement pour le maître des lieux). Je prends donc la première tasse et y versant du thé. Quelques minutes plus tard (une fois la théière complètement vide), Luciano ouvre la porte du salon. L’homme s’installe en face de moi sans dénier s’excuser de son retard. Il tente de se verser du thé, sans succès.
"Désolée, l’attente était tellement longue que j’ai dû prendre votre part de thé sans m’en rendre compte, dis-je sur un ton narquois agrémenté d’un sourire à peine visible."
L’homme se racle la gorge tout en passant l’un de ses doigts entre sa gorge et le collet de sa veste avant de demander à son majordome une nouvelle tasse de thé.
"Alors pour … ma demande … elle est acceptée?"
"Si vous désirez savoir si j’vais faire le sale boulot, c’est oui. Reste que je veux être certaine de deux, trois trucs avant d’en arriver là."
"Comme quoi?"
Luciano ne semble pas satisfait de ma réponse. Croit-il vraiment que tous les membres de cette guilde exécutent les requêtes sans entreprendre quelques recherches avant de lancer le bal des lames?
"Ses habitudes ou bien les lieux qu’elle fréquente? Sait-elle ce que vous envisagez de faire?"
"Depuis qu’elle sait que je suis au courant, elle a engagé des mercenaires."
"Des mercenaires ou des mages?"
"Quelle différence cela peut bien vous faire? Votre boulot c’est de tuer ma femme peu importe les obstacles!"
Je me mets à rire de plus belle, c’est plus fort que moi. Décidément, ce Luciano était complètement timbré, voir encore plus que ces idiots à Akurio.
"Ça change le niveau de difficulté et la prime à la fin du bain de sang qui risque de se produire si vous ne me dite pas toute la vérité. "
Il semble que Luciano ait compris mon petit message. Il lance alors un faible : « des mages ». Je me lève au moment où Augustin fait son entrer dans la pièce avec un plateau d’argent contenant la théière de son maître.
"Je commence mes recherches demain. Bonne journée!"
Puis, je pars sans laisser le temps à quiconque de me répondre. Ce Luciano m’agace. Je déteste les prétentieux de son espèce croyant pouvoir se laver de tous leurs problèmes avec simplement quelques joyaux en poche.
(…)
Comme promis, je retourne au manoir une fois le zénith lunaire passé. Après tout, je ne lui ait pas menti, j’y retourne le lendemain. Je me faufile par la fenêtre du salon qui j’avais préalablement et volontairement ouverte pendant qu’Augustin me préparait ma tasse de thé. Je passe discrètement de pièce en pièce jusqu’à trouver la chambre des maîtres où je passe quelques minutes afin d’observer, dans leurs sommeils, leurs cauchemars. Puis, au moment d'appeler mes petits chéris pour faire le sale boulot à ma place, j'entends un bruit dans le corridor. Préférant la prudence, je quitte les lieux par l’une des fenêtres de la pièce adjacente, la salle de bain de la chambre. Je fuis telle une ombre par les recoins sombres de la demeure où je retourne tranquillement à la demeure de Mme Kamakura me logeant durant mon séjour.
Après tout, chaque chose et chaque action possèdent leurs moments de réalisation et, ce n’était pas encore le temps d’agir.
Dernière édition par Amberly Roselande le Ven 17 Fév 2017 - 23:15, édité 1 fois
Amberly Roselande
Messages : 69 Date d'inscription : 03/08/2016
Feuille du Mage Surnom: Lady Nightmare Magie: Shadows of dreams Points de Puissance: (300/1100)
Ce sont là les deux mots qui, en mon sens, conviennent le mieux à Luciano. Il fait partie de ceux achetant avec frénésie les billets du théâtre de sang. De ceux qui, par leur statut, envenime les engrenages du territoire au point de forcer les autres à s’entretuer ou à tuer pour eux. Mais, il est bien là le problème, il a les moyens pour engager des raclures dans mon genre. Des « sans-âmes » qui exécuteront le travail en fermant les yeux. Pourtant, Luciano n’est qu’un minuscule méné dans ce banc géant qu’est la corruption. Va s’en dire qu’il ne m’intéresse pas … pour le moment en tout cas. Reste, qu’aux yeux de mon camp, sa demande reste immarcescible. Il m’est donc tenu de la respecter. Oui, l’enquête que je vais entreprendre ce matin ne servira qu’à alléger ma conscience. Néanmoins, dans peu de temps, l’ombre devra frapper pour Lysa, quelle soit, ou non coupable. Malheureusement pour elle, ma position au sein de Kusa est plus importante que sa vie.
Il est désormais cinq heure trente du matin. J’entends les autres pensionnaires de l’agence se préparer tranquillement. Quelles sont lentes ! À croire que j’ai déjà fini ma routine depuis plus d’une demi-heure déjà. Je me lève tranquillement de la chaise près de la fenêtre extérieure après avoir caressée la tête de l’une de mes ombres caligineuses de forme animale, l’un des cauchemars de cette pauvre Lysa que j’ai matérialisé pour passer le temps. La « chose » disparaît sans laisser de traces tandis que j’ouvre ma porte menant au couloir. Il est temps pour moi de me mettre au travail.
(…)
Les informations de mon client s’avèrent exactes. Je retrouve Lysa, en début de journée, dans un petit café de la ville, en compagnie d’un homme, assis à l’une des tables du fond. Le café n’est pas bondé, néanmoins, il n’est pas facile d’observer discrètement dans les coins sombres d’un bâtiment à travers l’embrasure de portes ouvertes. Je décide donc d’entrer et de me commander un café afin de pouvoir m’installer non loin d’eux. Je remarque, ainsi, plusieurs personnes pouvant potentiellement être les mages au service de ma cible.
"Comme je vous l’ai dit à notre dernière rencontre, je vous ai apporté les papiers concernant l’héritage de votre père et tout ce qu’il vous lègue. "
L’homme fait glisser discrètement une enveloppe brune que Lysa inspecte avec précaution avant de lui faire un mince hochement de tête.
"Avez-vous prévenu votre mari ?"
"Non. Mais je soupçonne qu’il soit au courant."
Je sirote mon café continuant discrètement d’écouter la conversation et à en croire celle-ci, l’homme en question n’est pas un amant, mais un notaire chargé de la succession du père de Lysa. Notre cher Luciano en aurait-il après l’argent de sa douce ?
"Et les papiers de divorces ?"
"Aussi dans l’enveloppe."
"Merci pour votre aide."
Je prends une nouvelle gorgée avant de voir Lysa faire signe à quelqu’un deux tables plus loin. Celui-ci se lève et se dirige vers la sortie. Derrière l’homme, ou plutôt le mage, la jeune femme le suit tel un chien suivant son maître. Elle laisse le présumé amant payer l’addition. J’ai la nette envie de me lever pour aller voir l’homme, le plaqué dans un mur, et lui demander des informations au sujet de Lysa, mais mes vêtements d’anonymat sont bien rangés, et cachés, dans mon sac à main. Faire cette action reviendrait à avouer que Lady Nightmare, émissaire de l’Apocalypse, est en fait Amberly Roselande, mannequin pour l’agence Reflect Sorcerer et, ce ne serait pas digne de ma personne. Je patiente donc quelques instants avant de payer et de me diriger vers la sortie où je prends le chemin opposé de ma cible, vers la demeure des Lazo.
(...)
Je traine dans l’une de ruelles de la ville de Crocus, en direction du manoir des Lazo.
"Même les plus belles rues d’Akurio ne sont pas aussi propres que les ruelles de Crocus."
"Dommage que la racaille d’Akurio traine dans nos ruelles."
Je me retourne rapidement pour faire face au mage ayant escorté Lysa hors du café.
"C’est bien courageux de vous attaquer à une pauvre femme sans défense", dis-je en accentuant les termes « pauvre femme sans défense »
L’homme se met à rire avant de me lancer que je ne suis probablement pas sans défense puis, accoure dans ma direction en sortant une épée du néant. Je tente de reculer pour pouvoir entrer dans son esprit, mais mon adversaire me prend du revers et me plaque au mur avant de retourner en position de défense.
"Pas mal", dis-je en crachant au sol une partie de mon propre sang, "dommage pour toi, je déteste qu’on touche à mon beau visage."
P.S. Les Grimms se nourrissent des peurs de toutes personnes se trouvant près d'eux. Ils doivent commencer au stade 1. (Celui-ci) prenant rapidement la forme d’un homme à la carrure carrée. Celui-ci envoie un coup direct dans l’abdomen de mon adversaire (seule personne qu’il perçoit) tandis que je ressasse des évènements de mon enfance pour alimenter volontairement la bête que je viens de créer. Je ne parle plus. Je ne bouge plus. Tant que je suis en mesure de contrôler ma peur et que le Grimm ne me voit pas, je ne suis pas en danger.
Le mage continue de se battre contre la créature tandis que je me concentre pour lancer ma première véritable attaque et, au moment de le faire, je fais disparaître l’un de mes pires cauchemars de ma vue.
Je dois faire vite. Je n’ai jamais beaucoup de temps. Qui sais où se trouve les deux autres mages accompagnant ma cible.
J’ai trouvé. Un jolie massacre d’une pauvre famille. Je dois remercier le théâtre de sang et ses acteurs pour cela. Ils ont gravés au fer rouge une scène mémorable que cet homme tente d’oublié et, pour la jolie petite marque qu’il m’a fait … il mérite bien de revoir la scène.
Adieu petit homme. Va rejoindre doucement ta famille dans ce gouffre de l’oublie.
(...)
Mes pas frôlent de nouveaux le magnifique sentier pavé du manoir jaunâtre menant à la grande porte. Comme la dernière fois, le majordome m’accueille avec un professionnalisme sans pareil venant même à me demander si l’étique de sa profession l’oblige à garder le secret de son maître. Une nouvelle fois, Augustin m’amène dans le salon où je retrouve la pièce aussi vide qu’à ma première visite.
"J’informe le maître de votre venu", dit-il avant de prendre congé de ma personne.
Naturellement que le maître n’est pas là. Ça m’aurait étonnée aussi de le voir débarquer dans le salon tel une fleur à la recherche d’abeilles. Et comme je m’y attendais, celui-ci pris plus d’une demi-heure pour venir m’y rejoindre.
"Je croyais que vous ne prendriez pas la peine de revenir avant la fin de votre mission !"
Je suis confortablement assise sur le fauteuil ou se tenait la dernière fois Luciano en guise de défi. Je croise instinctivement les jambes tout en m’installant plus confortablement. Je relève la tête face à Luciano avant de lui faire un sourire mesquin.
"Je vous avais bien demandé de tout me dire n’est-ce pas ?"
"Et c’est ce que j’ai …"
"Vous a-t-elle réellement trompé ?"
"Je … si …"
"Vous n’avez pas l’air d’en être certain M. Lazo."
J’adosse mes coudes sur mes genoux tout en soutenant ma tête sans cesser une seconde de regarder mon commanditaire. Je déteste que l’on me ment et, s’il ne l’avait pas compris la première fois, il allait bientôt comprendre que de nombreux membres au sein de Kusa n’aiment pas la plaisanterie. Moi la première.
"Elle a héritée d’une grosse sommes d’argents et elle tente de me le cacher … pitié, ne me tuer pas !"
"Et bah voilà ! C’était pas si compliquer que ça mon choux !"
Mon ombre disparaît lorsque j’arrive à la hauteur de la larve qu’est Luciano qui, naturellement, rampe à mes pieds afin de me supplier de continuer le contrat. Je le fais lâcher prise d’un violent coup de pied au torse.
"Si seulement les insectes dans ton genre n’étaient pas notre gagne pain", me dis-je à moi-même en un souffle.
L’homme se relève comme si sa dignité avait subitement reprit de son éclat affichant par le fait même, un regard triomphant.
"Et vous n’êtes que des rejets de la société pendue à notre argent", me répondit-il avec un sourire.
Je lui tourne le dos, me dirigeant lentement vers la sortie du salon. Touchant la poignée, je détourne légèrement la tête vers l’insecte.
"À votre place, jessayerai de ne pas trop dormir cette nuit!"
Puis, je reprends ma route, consciente que je dois encore exécuter mon contrat. Ce soir, je vais devoir de nouveau me salir les mains.
J’ai trop trainée à Crocus, je redeviens civilisée.
Amberly Roselande
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Feuille du Mage Surnom: Lady Nightmare Magie: Shadows of dreams Points de Puissance: (300/1100)
Couchée sur le dos dans ma chambre chez Mme Kamakura, je prends le temps de me laver de mes péchés. Non pas, comme une forme de croyance, mais plutôt par convictions. Bien qu’une mission doive être menée à terme une fois choisi, il reste que j’aurais préférée être le bourreau du commanditaire plutôt que de la cible. À l’heure de partir, mon agente me regarde d’un air suspicieux tout en me marmonnant un « encore ». J’adore cette femme, mais elle reste une autorité contrôlant et parfois envahissante. Je n’ai pas besoin d’elle pour me dire que ce que je m’apprête à faire est mal. Je quitte en ignorant le plus possible son regard après quoi, je me dirige, au clair de lune, vers le lieu du futur meurtre de Lysa Lazo. C’est un titre qui fera probablement la une des journaux : « Assassinat dans les quartiers riches de la ville ». Qu’elle tragédie !
Je traverse doucement la cours arrière de la maison le plus silencieusement possible lorsqu’une racine agrippe violemment ma jambe et me fait tomber. Cela ne me prend pas grand temps avant d’entendre une annoncer joyeusement qu’elle a arrêté le suspect. Une seconde voix, beaucoup plus grave, lui répond d’attendre sagement.
"Le pauvre petit ange. Tu vas attendre tranquillement que ton ami arrive afin qu’il récolte toute la gloire ? C’est aimable de ta part", m’exclamais-je en riant.
J’avais profité de la conversation via lacryma pour me relever un minimum (du mieux qu’il m’était possible de le faire en tout cas). Il m’est donc possible d’avoir un meilleur angle de vue désormais. Le jeune mage, car il semble tout de même très jeune, me regarde d’un air interrogateur, mais aussi suspicieux.
" Je veux dire par là", enchérissais-je tel un serpent désireux de convaincre une proie, "que tu viens de faire tout ce travail et que c’est ton ami qui me livrera aux autorités. Ce qui signifie … qu’il aura toute la gloire pour lui seul."
"Comme si tu allais m’embrouiller l’esprit … sale mage noire."
Enfin, sa réaction fut la même que si j’avais réussie à le convaincre que son coéquipier désirait à lui seul toute la gloire ; le jeune mage s’empressa de serrer d’avantage les liens m’entourant. Malgré la douleur des épines éraflant ma peau, je continue de soutenir mon regard dans celui de mon adversaire tout en affichant un sourire malicieux.
"Tu ferais un excellent mage noir !", lui dis-je en affichant un sourire narquois à peine visible sous ma capuche.
Mon ennemi annule subitement son sort, me permettant ainsi, dans un soupir de soulagement, de me libérer de ma prison de lianes. Un simple regard me suffit pour comprendre qu’il est désormais en état de choc.
"Facile de basculer pas vrai ?"
Je ris. Je sais parfaitement que c’est quelques choses d’aisés. J’ai commencée à avoir ce genre de crise bien avant lui, lorsque j’étais petite. Mes angoisses sont devenues des doutes, puis des cauchemars, bien rangés dans mes tiroirs et pour finir, en une habitude. Tout était naturel au point de m’en vouloir à moi-même d’apprécier ses moments de folies.
Luciano et Lysa ne sont pas très difficiles à trouver. Je les entends se disputer aux sujets de l’argent dans l’une des pièces avoisinantes à celle par laquelle je suis entrée. Mon commanditaire ne cesse de hurler de plus en plus forts. Difficile a croire que ces deux-là sont mariés. Je me demande, d’ailleurs, depuis combien de temps « dur » leur amour. 1 an, 5 ans, 10 ans peut-être. Un amour de jeunesse s’étant transformé en cauchemar au fil des années. C’est souvent le cas. Un jour ont apprécié quelqu’un et, le lendemain, il arrive en retard pour votre anniversaire. Doucement, le doute s’installe, suivit de la paranoïa. M’a-t-il trompé ? M’aimes-t-il encore? Suis-je toujours aussi belle à ses yeux ? Alors, on oublie les petits plaisirs, les petites attentions et pour finir, on signe LE papier, attestant que l’on ne désire plus rien savoir de l’autre. Enlever cette chaîne que l’on c’est si affectueusement mit aux ailes. Et à la toute fin, on termine en reprenant son envol.
Pourtant, pour ces deux-là, la situation semble légèrement différente. L’argent est en jeu. Une belle somme selon mon commanditaire et Lysa est soi-disant avare au point de ne pas désirer partager avec son mari les gains obtenus pour la mort de son père. Et a croire que c’est moi qui suis pendue à son portefeuille. Quel minage !
Pour ma part, je dois laisser le couple tranquille encore quelques instants. Le temps de trouver mon « potentiel » dernier adversaire que le pauvre jeune mage, dehors, à dernièrement appelé sur lacryma de communications. C’est le seul véritable « obstacle » entre moi et ma véritable cible, Lysa.
J’entends une porte claquée, ce que me fait légèrement reculer pour ne pas être vu. Puis, la même porte semble s’ouvrir une deuxième fois, cette fois, les pas sont plus pressés et lourd.
"De toute façon, tes jours sont comptés ! J’ai mis les meilleurs sur cette affaire !"
Ce mec à VRAIMENT un problème pour annoncer à sa future ex-femme qu'il a engagé un mercenaire pour la tuer. Intérieurement, je bouille littéralement de rage. Comme s'infiltrer calmement dans une maison si c'est pour que quelqu'un annonce tranquillement sous l'effet de la colère que vous allez arriver ? Bonjour l'effet de surprise ! Pourtant, deux grandes respirations contrôlées me permettent de me calmer afin de ne pas sortir de ma cachette et passer le fil de fer autour de la gorge du commanditaire. Honnêtement, ce n'est pas l'envie qui me manque.
Lysa ne dit rien. Elle reste muette à la remarque tandis que Luciano se dandine tel un paon heureux de son exploit. Il passe tranquillement près de sa femme en déposant un « baisée » rapide sur son front en la tenant par la tête puis, il s'éloigne de mon champ de vision.
La pauvre femme est apeurée, pourtant, elle reste un contrat que je me dois de respecter qu’elle soit, ou non, en proie à la peur. Pourtant, je dois donner une chose à Luciano, il vient probablement de créer un cauchemar encore plus puissant que ceux dont j’avais eu conscience lors de ma première visite dans l’esprit de Lysa.
Ma cible arrive tout près de moi au point que les ombres du manoir ne me cachent plus suffisamment. Elle sursaute en me voyant.
"Je vous en supplie, épargnez-moi ! J’ai beaucoup d’argents ! Mon père vient de me léguer une belle somme et … le dernier mage vient de me quitter. Il savait que le jeune ne ferait pas long feu. S’il vous plait !"
Ses mains tremblent, sa voix vacille tellement qu’une personne familière avec elle serait incapable de la reconnaître et ses yeux sont remplis de larmes. Une proie fait tout pour s’en sortir face à son chasseur. Alors, je m’approche doucement de ma cible levant les mains pour lui montrer un signe de non-agression envers elle. Elle recule, alors je fais de même.
"Je vous promets que votre requête sera exaucée … néanmoins, un contrat reste un contrat."
Lysa n’aurait pas pu avoir de meilleure réaction. Elle se met à courir en hurlant forçant ma petite chérie à la pourchasser. Elle renverse au passage un vase blanc et bleu se brisant en éclats.
L’ombre attrape sans difficulté Lysa, la plaquant au sol. Elle commence ensuite à déchiqueté, tranquillement, son repas.
"Rapidement !"
L’ombre s’exécute. Au moins, elle aura une mort rapide et sans trop de souffrance.
(…)
Je suis dans le bureau de Luciano. Celui-ci ne m’a même pas proposé de s’asseoir. Il me tend une enveloppe contenant mes joyaux. Je regarde rapidement pour constater qu’il en manque.
"Et le reste. La prime était de 100 000J"
"Briser un vase de collections n’était pas dans le contrat. Sans compter le travail « monstre » que doit désormais faire Augustin après votre carnage."
"C’était le contrat …"
"Le contrat", me coupe-t-il," ne spécifiait pas une lacération violente d’une pauvre femme COMMENT je vais expliquer cela à la police?"
"Femme", dis-je sur un ton narquois, "que vous avez gentiment demandé d’assassiner. C’était votre femme non ?"
"Plus maintenant !"
Il me regarde avec un grand sourire puis, me montre la porte.
"Partez donc vous trouver un nouveau riche à quémander. "
Je souris avant de lui lancer un « À la prochaine ! » avec un signe de la main. Je repars tranquillement, les mains dans les poches.
(…)
Je suis confortablement installée dans l'ombre de la pièce. Autour de moi, personne. Néanmoins, cela ne prend pas grand temps avant que j'entende des pas dans le couloir. Une voix demande à une autre de lui apporter la meilleure bouteille de la cave. Je n'entends pas la réponse, mais celle-ci est simple à deviner : « Oui monsieur ! ».
La porte du salon s'ouvre, laissant traverser le peu de lumière qu'a à offrir le corridor parsemé de tapis rougeoyants. L'homme qui entre apporte avec lui une odeur nauséabonde de cigares de contrebande. Ne me voyant pas, il part s'installer confortablement sur l'un des fauteuils en cuir de la pièce.
Je m'approche discrètement de ma cible avant de lui entourer le fil de fer de ma bague autour du cou. Puis, tandis que je m'approche doucement de son oreille, je presse délicatement pour faire couler un mince filet de sang afin qui celui-ci commence à paniquer et comprendre ce qui lui arrive. Cela reste mon « petit plaisir de la journée ».
"Comme vous l’avez si bien dit, je ne suis d’un rejet de la société pendue à votre argent. Dommage que votre ex-femme en avait aussi avant de mourir !"
Le reste n’est pas très difficile. Je laisse glisser mon fil de fer autour de sa gorge jusqu’à ce que la tête se détache d’elle-même. Après quoi, je quitte sans dire mot.