Deux ans. C’était le nombre d’années qui s’étaient écoulés depuis la dernière guerre. En moins d’un an, la guilde de Dark Dragon et Thunder Light avaient chassé la guilde de Wave Stream de leur foyer causant sur leurs passages la mort et la destruction.  Cette tragédie avait divisé en trois parties le continent de Fiore. D’un côté, la coalition de Kusa regroupant les assassins de ma famille. Leur devise ressemblait à quelque chose comme : suivez ou mourrez. D’un autre côté, il y avait le conglomérat du Nord, rassemblé autour de la guilde de Rising Wolf, œuvrant pour le retour à la normale des choses. Et pour finir, la fédération de l’Opale, nouvelle maison des membres de Wave Stream. Comme beaucoup de mes confrères de guilde, j’avais décidé de laisser ma vieille rancune contre les fées. Fusionnés avec eux, nous étions donc devenus Undine’s Tears.

Le mois de juillet était donc devenu pour moi des jours sombres. J’étais toujours perdue dans de vieux songes parsemés de sangs, d’horreur et de larmes. Et, aujourd’hui ne semblait pas faire exception. J’étais allongée sur mon lit, me disant à même moi que ma nuit avait été, une nouvelle fois, courte. Pourtant, je n’arrivais pas à retrouver le sommeil. Au loin, j’entendais le ronflement de l’une des membres d’Undine’s Tears. De quoi m’aider à ne pas dormir.

Au fond de ma petite chambre, se trouvait, la nuit, un coin plus sombre que les autres. Là-bas, se terrait une ombre. Je le savais, car je l’entendais me murmurer des horreurs à l’oreille. C’était voix, c’était celle qui me hantait depuis près de sept ans. La même qui ne cessait de me tourmenter. Pourtant, depuis la guerre, elle semblait avoir pris une tout autre forme. Ce soir, elle était revenue après six mois d’absence. Elle m’observait, riant de temps à autre et ce, sans aucune raison.

L’ayant remarqué, j’étais désormais assise sur mon lit.

- Qu’est-ce que tu me veux ?

J’avais dit cela sur un ton calme, mais angoissé. J’avais peur. Peur de ce qu’elle pouvait me faire. Peur de ce qu’elle pouvait me faire devenir. Pourtant, l’ombre ne faisait que rire. Et, lorsque les premiers rayons du soleil apparurent, elle était partie.

Il était temps pour moi de me préparer pour mon travail. Les membres de la guilde n’allaient pas devenir saouls tous seuls. Devant mon miroir, je m’observais. En deux ans, je n’avais pas tant changé que cela. Mon visage n’avait pas changé. Mes traits de fatigues étaient toujours présents. La seule différence résidait dans la couleur, et la longueur, de mes cheveux. Depuis mon arrivée à Magnolia, je les avais teints en noirs. Comme certains me l’avaient fait remarquer, cela faisait ressortir mon teint pâle et maladif.

Je m’étais tranquillement rendu à la guilde. Mon arrivée fit soulever la main de quelques anciens membres de Wave Stream. Je leur fis un sourire avant de me diriger vers le comptoir.

* Tu dois sourire Namida ! *

C’était ce que me répétait l’ancien chef de la guilde de Wave Stream à chaque fois qu’il m’avait obligé à être serveuse pour la guilde.

- Hey Namida ! Une bière !
- J’arrive !
* Misère ! Il a vu l’heure ?  *

Je servis tranquille quelques clients avant de voir entrer un visage ne m’étant pas familier. La pauvre jeune fille semblait complètement perdue, désorientée.  Ce sentiment m’était tellement familier.

- Bonjour, dis-je en m’approchant de l’inconnue, puis-je vous aider ?

J’avais répondu d’une voix douce et calme. Je ne voulais pas l’effrayer, encore moins la faire fuir.

Alors que j’étais avec l’inconnue, une guerre verbale commença entre Shin et Sô, un ancien membre de Wave Stream. Étant chose courante depuis deux ans, je n’y prêtais que peu d’attention. Chose peu étonnante, Sô remporta son combat contre Shin. Néanmoins, les choses prirent une tout autre tournure lorsqu’un manipulateur de Kansô décida de s’en mêler en provocant Sô en duel. Malheureusement pour l’ivrogne, il n’eut aucune chance contre son élément contraire. Un combat perdu d’avance. Une fois le massacre terminé, le chevalier s’approcha de nous, la nouvelle et moi-même. Il portait encore son armure sur lui. J’ignorais si c’était par oubli ou par fanfaronnade. Mon visage n’était plus aussi doux qu’il l’était à l’arrivée de l’inconnue. Au contraire, ceux de mon ancienne guilde, pouvait y percevoir du dégoût et du mépris. Oui, je n’aimais pas son attitude et ce, même s’il avait « arrêté » de manière grotesque, une bagarre de taverne. Arriver à notre hauteur, l’homme nous salua, tout en s’excusant du « dérangement ». Il me demanda ensuite s’il pouvait prendre le relais.

* Il se prend pour qui celui-là ? *

Néanmoins, il y avait autre chose qui me dérangeait. C’était dans ses paroles et, celles des autres membres d’Undine’s Tears aussi. Peut-être était-il temps qu’ils se souviennent de certaines choses et ce, à la manière de la guilde. Ainsi, je fis ce que peu m’en croyaient capable. Je soupirais, prenant une grande inspiration avant d’utiliser mon sort « Repel » que beaucoup d’anciens membres de Wave Stream m’avaient vue utiliser durant la guerre. Le sort projeta ma cible (Kuro) sur le mur au fond de la guilde avant de m’approcher de lui avec un air plus sévère.

- C’est quoi ses manières ? Tu te crois où? Si tu veux donner des leçons, commencent par les appliquer « Chevalier noir ». On ne s’attaque pas à plus faible que soit lorsqu’on est membre d’une guilde.

Puis, je me retournais vers Sô, le mage de Wave Stream qui s’était attaqué à Shin.

- Et ça vaut aussi pour toi Sô !

Beaucoup de membres de mon ancienne guilde me regardèrent d’un drôle d’air. J’étais réputée pour être la serveuse calme, timide et paisible de la guilde. Alors, m’en prendre à quelqu’un de la sorte, au sein de la guilde, ce n’était pas dans mes habitudes. Mais, j’avais mes raisons. J’étais désormais tout près de ma « cible ». Je venais de poser un de mes fameux murs invisibles (juste au cas) puis, je poursuivis sur un ton plus ferme.

- Si tu veux diviser la guilde, continue sur ton lancer. Ici, il n’y a pas des Ex-Wave Stream ou des Ex-Fairy Tail. Alors, cesse d’employer ce terme ! Nous sommes des mages d’Undine’s Tears et ce, peut importe notre passé.

Je m’éloignais du mage, retournant vers l’inconnue que j’avais, pour la peine, laissé seule. De retour à ses côtés, je poursuivis ma tirade.

- Alors, je ne veux plus entendre ces termes. La prochaine fois, je fais en sorte de fermer le bar pour une semaine. Plus d’alcool et plus de jus.

Il y eut alors un brouhaha de reproche qui cessa rapidement lorsque je repris la parole. C’était d’ailleurs très rare.

- On est une guilde et on doit agir de la sorte. Et pour les anciens membres de Wave Stream, si vous ne trouvez aucune raison de le faire, faites comme moi. Dites-vous que, sans l’aide des « fées », nous ne serions plus là, dis-je d’une voix douce, mais à la fois triste.

Le calme était retombé sur la guilde. Mes paroles semblaient avoir eu l’effet que je désirais. Je me retournais vers l’inconnue alors que l'ambiance habituelle retomba sur la taverne.

- Je présume que je dois m’excuser pour cela. C’est très rare que je m’emporte, mais parfois, avec eux, il faut employer la force brute pour qu’ils comprennent. Du coup, je t’amène voir les chefs de guildes pour qu’ils te posent quelques questions. C’est bien cela que tu me disais avant que le combat ne commence non ?

L’un des maîtres étant présent dans la taverne, je me dirigeais vers lui en incitant, d’un coup de tête, la nouvelle à me suivre.

- Namida! Beau discourt!

Je rougis, ce n'était certes pas mon intention à la base. Pourtant, il était vrai que parler d'unité entre deux anciennes guildes rivales était une bonne idée.

- Hum ... merci. Maître, voici une nouvelle désireuse de faire partie de la guilde. Je la laisse entre vos mains.

Je pris congé du maître et de la nouvelle en lui précisant de venir me voir une fois l’évaluation terminée pour que je lui appose la marque de la guilde. Pour ma part, j’étais de retour derrière le comptoir de la taverne. Cela ne prit pas long feu avant que Sô vienne me rejoindre.

- Tu pouvais pas le faire AVANT qu’il me tabasse ?
- Hum …

J’avais repris mon tempérament calme et timide. Néanmoins, avec le discourt que je venais de faire, je ne pouvais faire autrement que de lui répondre.

- Non. Je suis désolée, j’étais avec une nouvelle et je n’ai pas eu le temps de réagir.
- Et puis quoi encore ? Tu peux les faire à distance non ?
- Et ?
- T’avais qu’à le faire !

Je soupirais. D’une part, parce que la conversation ne menait à rien et, de l’autre, parce que je n’avais pas envie de continuer à parler avec un ivrogne.

- La prochaine fois que tu veux t’en prendre à un gamin de 15 ans, libre à toi. T’as qu’à te dire qu’il vient de t’arriver ce que tu as fait à cette ancienne fée. Maintenant va finir ta bière avant qu’un malheur ne lui arrive.

J'étais de nouveau seul au comptoir, Sô ayant compris mon allusion.

Alors que Sô venait de me quitter pour retourner auprès de sa bière, je retournais à mes fourneaux lorsque j’entendis un rire d’enfant derrière moi.  Un de ces petit rire cristallin qui vous remontait le moral après une scène aussi pénible. Cette petite voix, je la connaissais bien. C’était celle de Yuûko, un jeune garçon devenu orphelin durant la dernière guerre. Oubliant tous mes soucis, ne serait-ce que pour un instant, je décidai de jouer à son jeu. Je fis demi-tour, pour me retrouver de nouveau face au comptoir. De là, je pouvais apercevoir la chevelure blonde de l’enfant, et ses mains, dépasser du comptoir.

- Qu’est-ce que tu fais là Yuûko?, lui demandai-je en riant tout en prenant un semblant, voir faux, d’air sévère.
- Je voulais venir te voir, me répondit-il en descendant du tabouret trop haut pour lui.

Le jeune garçon vint me rejoindre derrière le comptoir. Je me mise donc à sa hauteur pour lui montrer que nous étions à égalité.

- C’est gentil de ta part, dis-je en souriant.

Étrange n’est-ce pas ? Que les barrières de ma timidité disparaissaient en présence d’enfants. Mais, Yuûko, c’était un cas à part. Comme beaucoup d’entre nous, il avait souffert durant la guerre. Il avait perdu ses deux parents, mages de Wave Stream, et pourtant, il continuait de sourire. Alors que j’allais de nouveau lui répondre, l’utilisateur de Kansô s’adressa à moi en disant que Shin avait, tout comme lui, dix-neuf années et qu’au lieu de la ramener, je n’avais qu’à me renseigner. J’ignorais ce commentaire déplacé. S’il n’était pas capable de comprendre que cela n’était qu’un chiffre au hasard pour faire réagir Sô, il ne valait même pas la peine que je lui réponds. Mon jeune protégé tira ensuite sur mon chandail en me regardant d’un air triste.

- Pourquoi le monsieur te dit ça ?

Je fus étonnée de sa question. Non pas qu’elle était pertinente, mais pour un enfant de cinq ans, ce n’était pas des choses auxquelles on devait penser.

- Ce n’est rien, lui murmurais-je à l’oreille, quelquefois, certaines personnes ne comprennent pas les actes d’une autre. Tu veux un jus ? Je te le paye.

Oubliant ce que l’inconnu venait de me dire, Yuûko me fis un beau sourire, approuvant ainsi mon idée de consommer un breuvage. J’étais donc de nouveau debout, prête à servir ce que j’avais promis à l’enfant lorsque je vis Shin sortir de la guilde. Je soupirais. Puis, mon regard se tourna vers Yuûko qui me tendait ses mains pour que je lui donne sa boisson.

- Tu restes derrière le comptoir veux-tu ? Ne touche à rien surtout.

Il me fit signe que « oui » de la tête avant de s'asseoir sur une chaise derrière le comptoir. Oui, je prévoyais toujours ce genre de petits détails. L’inconnu cracha de nouveau son venin, mais je ne faisais déjà plus attention à sa présence. Les mauvaises personnes imbues d’elle-même étaient toujours néfastes. Certaines  vous tiraient vers le bas tandis que d’autres ne faisaient que parler en mal. L’un comme l’autre, je ne désirais pas les avoir dans ma vie. J’avais déjà amplement de problème comme ça.

Curieuse, j’observe la nouvelle. Elle vient de quitter le maître pour se rendre auprès du manipulateur de Kansô pour le soigner. Elle repart, quelques minutes plus tard, fière de son « exploit ». Belle preuve de compassion, mais quelque peu déplacé dans le sens où elle ne fait pas la même chose pour Sô (Shin étant déjà parti). Je soupire lorsque je ressens une nouvelle pression au niveau de mon chandail. C’est le petit Yuûko qui me regarde avec des grands yeux.

- Oui Yuûko ?
- Tu vas faire des biscuits aux chocolats?

La question est tellement anodine que je me mise à rire. Certes faiblement, mais je ris. Je vins même mettre ma main droite au niveau de ma bouche.

- C’est effectivement prévu.



Les yeux de l’enfant se mirent nouveau à luire de bonheur. C’était si simple à leur âge. Aucun tracas, ou presque. Pourtant, il avait tout à plaindre. Je me souviens que, durant la grande guerre, alors que les membres de Wave Stream défendaient leur foyer, nous avions reçu un appel télépathique demandant un médecin de toute urgence. Le don de guérison n’était pas rare au sein de la guilde pourtant, j’étais de ceux capable de mieux soigner. Ainsi, je me rendis sur les lieux. À mon arrivée, il y avait deux blessés. Un couple de mages de la guilde ayant un jeune garçon de trois ans à l’époque. Les mages étaient dans un sale état et respiraient à peine. Je n’avais pas eu le temps de m’approcher de leurs blessures qu’ils y succombèrent.

Ce fut aussi à ce moment que nous dûmes quitter la guilde pour nous réfugier à Magnolia. J’étais de ceux chargés d’aider certains villageois à s’enfuir. C’était donc là que j’avais rencontré Yuûko. Le pauvre cherchait désespérément sa famille demandant aux mages de la guilde s’ils ne les avaient pas vu. Je fus celle qui lui annonça la mauvaise nouvelle.

Pour autant, Yuûko ne m’en voulait pas. Il s’était même attaché à ma personne venant régulièrement me voir à la guilde durant mes heures de travail et m’appelant «  grande sœur ». J’étais devenue l’un de ses points de repère. Je ne savais quoi penser de cela, mais je me disais toujours à moi-même que cela devait être une bonne chose. Comme Mitsumichi l’avait fait pour moi, Yuûko pouvait compter sur moi. J’ébouriffais les cheveux blonds de l’enfant avant de lui dire un simple « merci ». Lorsque celui-ci me questionna sur la nature de mes paroles, je lui répondis avec un sourire. Un jour. Oui, un jour, en grandissant, il allait comprendre.

- Alors, ses biscuits ? Tu veux m’aider à les faire ?
- Oui !

Ainsi, dans la cuisine de la taverne, je me mise à préparer des biscuits avec Yuûko attendant que l’inconnue vienne pour l’apposition de sa nouvelle marque de guilde.

J’étais avec le jeune Yuûko, dans la cuisine. Nous préparions des biscuits. C’était, d’ailleurs, l’une de ses sucreries favorites, il en raffolait. Moi ? Je n’en étais pas très friande, mais si cela pouvait faire passer le temps sans que le manipulateur de Kansô tente encore une fois de discriminer mes actes, cela en valait la peine. Je repensais à mon début de journée. Comment il avait commencé et, comment elle allait bien pouvoir se terminer.  J’étais inquiète. Ce cauchemar qui me hantait jadis était revenu signifiant, par la même occasion, que je ne m’en étais pas débarrassé. Cela voulait aussi dire que j’allais de nouveau voir des horreurs en plein jour. La voix de mon protégé m’interpella, me sortant de mes rêveries.

- Namida … je fais quoi ensuite ?

Yuûko avait la bouche couverte de pâtes à biscuits signe qu’il venait d’y goûter (et probablement plus qu’il n’aurait dû).

- Il faut verser la pâte dans les moules, mais je vais le faire si tu veux bien.
- Pourquoi ?
- Parce que … c’est un travail de grands

Je lui souris. Naturellement, ce n’était pas réellement la véritable raison. Je désirais surtout éviter de retrouver de la pâte dans toute la cuisine. C’était tout de même moi qui allais devoir nettoyer ensuite. Je m’exécutai donc, remplissant une cinquantaine de moules. Du haut de son tabouret, Yuûko me donnait des instructions comme : « tu en mets trop dans celui-là », « pas assez dans lui » ou bien « celui-là est pour moi ». Puis, je mis le tout au four.

L’ambiance de la taverne était de retour à la normale. N’ayant pas entendu mon prénom depuis un moment, je fis donc un tour à l’avant. Je vis l’étranger en compagnie des membres de la guilde. Je ne les comprenais pas. Il semblait pourtant être un parfait étranger sorti de nulpart voulant dicter sa loi. Le « gentilhomme » voulant sauver les faibles et tabassant des faibles. Et puis quoi encore ? Les batailles de taverne étaient fréquentes à Magnolia. Cela, je l’avais appris à mes dépends. C’est ce qui faisait qu’autrefois la guilde de Fairy Tail était soudée. Certes, nous n’étions pas cette guilde. Certes, ce n’était pas toujours pour les bonnes raisons que les batailles commençaient. Mais à chaque fois que j’en avais vu une commencer, il y avait toujours eu quelqu’un pour l’arrêter. Alors pourquoi ? Pourquoi aujourd’hui, tout le monde était surpris de voir ce mec arrêter un tel combat? Bref, il me manquait probablement des notions de social.

Voyant l’ambiance devenir plus « amicale » pour l’inconnu, je pris la liberté de préparer quelques bières en plus, mais sans plus. Quelques minutes plus tard, la nouvelle arriva au comptoir, visiblement ravie de son entretien avec Aaron, le maître de la guilde à qui je l’avais confié. Elle m’annonça être prête pour recevoir sa marque.

Je pris donc le registre de la guilde qui recensait tous les membres. Puis, j’inscrivis son nom (en lui demandant avant). Elle m’annonça par la suite la couleur de sa marque et son emplacement. Je m’exécutai. Puis, elle partit fièrement.  

- Grande sœur ! Ils sont prêts.