[Abandonné]Une petite virée à Akane Resort ! [Pv Isalia Whitestorm]
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Sujet: [Abandonné]Une petite virée à Akane Resort ! [Pv Isalia Whitestorm] Jeu 30 Avr 2015 - 1:44
Isalia Whitestorm
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Sujet: Re: [Abandonné]Une petite virée à Akane Resort ! [Pv Isalia Whitestorm] Sam 2 Mai 2015 - 13:18
Une petite virée à Akane Ressort ! Senji & Isalia
Tout ce qui l’avait représenté était là, à ses pieds. Elle ne se souvenait que de la moitié, et comme elle commençait à se demander, ce n’était peut-être pas seulement le fruit du temps. Elle commença à ouvrir un carton, avec un petit frisson à l’idée d’emménager dans un nouvel endroit pour ouvrir une nouvelle page. Pendant deux, trois jours entiers, elle avait passé son temps à emballer toute son ancienne vie, tout ce qui l’avait caractérisée dans le but de quitter définitivement Fairy Hills. Elle avait beaucoup trié, jeté aussi, dans le but de tout renouveler. Le tout ne remplissait même pas le fourgon d’une petite camionnette. Elle avait beaucoup économisé pour se déplacer, vivre seule, être totalement indépendante. Elle meublerait tout elle-même. Oh, bien sûr, l’ambiance de l’auberge liée à sa guilde était loin d’être mauvaise. Seulement, elle ne s’y sentait plus chez elle. Elle perdait les souvenirs qui y étaient liés, les uns après les autres comme une fleur qu’on effeuille. On murmurait alors, comme des enfants, en enlevant les pétales « je t’aime, un peu, beaucoup, … » et à un moment, il ne peut rester que le « pas du tout » et c’est là, quand il ne reste rien, quand on lance la fleur en l’air, en disant « pas du tout » qu’on sait que c’est fini, qu’il faut passer à autre chose. Les souvenirs étaient ainsi, des pétales envolés, disparus, piétinés dans l’herbe, Rien ne les rattachaient à elle. Elle avait besoin de passer à autre chose. Et un déménagement lui paraissait la chose la plus significative à une nouvelle vie qui commençait.
Un joli carnet lui resta dans les mains en fouillant distraitement dans la boîte marron. Impossible de se souvenir des évènements en style lapidaire relaté chaque jour. Ça devenait vraiment désespérant. Elle devrait peut-être aller voir un médecin. Quelle était cette mission, effectuée avec la jeune mage aux pierres précieuses pour laquelle elle n’avait jamais été payée ? Elles n’étaient pas allées au bout ? Que s’était-il passé ? Elle ferma le cahier, se procrastinant encore une fois, préférant lever le voile sur ses souvenirs fuyants le lendemain. Ou le surlendemain. Ou la semaine prochaine. Peut-être jamais ? De toute façon, elle se ferait des souvenirs neufs à partir de maintenant. Ce n’était plus la même personne, la même vie. C’était décidé. Elle continua à sortir de la paperasse du carton. Oh, en fait non. Elle préférait placer les meubles là pour personnaliser son nouveau chez soi. Non plus. Elle avait juste envie de sortir. Les cartons lui tournaient la tête et l’exaspéraient. Elle soupira en regardant le champ de bataille que commençait à peine à devenir son nouveau pied à terre. Ses yeux furent attirés par une petite pochette rouge et dorée. Elle s’en saisit, et la retourna plusieurs fois entre ses mains. Elle était vraiment jolie, la petite enveloppe, avec ses motifs psychédéliques. Ne résistant pas à la douce envie de l’ouvrir, elle plongea ses doigts à l’intérieur de l’emballage en papier, et en tira un petit carton blanc. Elle parcourra rapidement les quelques lignes, son humeur augmentant à fur et à mesure qu’elle en découvrait le sens. C’était un billet d’entrée au fameux parc Akane Ressort. Elle en avait beaucoup entendu parler, tantôt le paradis de la débauche, tantôt l’île de la détente. C’était gratuit ; elle n’y avait jamais mis les pieds, il était donc temps de se faire un avis par soi-même ! C’était les arguments qu’elle se donnait à, signifiant juste qu’elle voulait partir se relaxer, passer un bon moment, seule, et ainsi passer à autre chose. Un séjour au fameux centre paraissait une belle transition entre deux périodes clés de sa vie, pour ensuite se recentrer et faire face aux nouveaux événements. Et à sa mémoire défaillante. Peut-être que ce voyage lui permettrait de définitivement arrêter d’essayer de se souvenir ? Un prétexte pour retarder ce face-à-face avec elle-même aussi, peut-être.
Laissant ses cartons là, après avoir jeté quelques jolies affaires dans un sac de voyage rapidement, Isalia verrouilla la porte de son nouveau logement, et parcouru légèrement sa nouvelle rue, une petite rue piétonne en bordure de la ville. Plutôt loin de la guilde, mais proche des commerces et du parc. Le quartier était vraiment joli, presque un paysage figé de campagne que l’on ne trouve que sur des cartes postales.
Elle prit le premier train en direction de la ville. Pour la première fois, elle se demanda comment le billet était atterri dans le carton de déménagement enroulé dans du scotch brun, derrière l’agenda. Elle l’avait acheté ? Impossible. Cela ne lui serait jamais venu à l’idée de dépenser son argent ainsi sur un coup de tête, ou elle y serait déjà allée. Gagné, puis oublié par manque de temps ? Probable. Elle se souvenait vaguement de la fête foraine qui s’installait régulièrement à Magnolia. Parfois était organisé une tombola, qui délivrait ce genre de lot à un heureux gagnant qui avait acheté sans trop y croire des tickets à des gamins de la ville. Peut-être était-ce son cas. Ou peut-être aussi, avait-elle obtenu la grosse récompense à un stand de tir, ou de pêche à la ligne. Elle n’avait pourtant pas autant de chance que cela aux jeux de hasard… Enfin après tout, elle s’en moquait bien de la provenance du ticket ! Elle partait à Akane Ressort, avec sa mystérieuse place sortie de nulle part, et avait pour seul but de s’amuser et de se détendre entre deux guerres. Arrivée devant les majestueuses grilles du parc, Isalia pénétra sans trop de difficulté, avec son coupon d’entrée qui apparemment lui donnait accès à la totalité du centre, plage, piscine, casino compris, ainsi qu’à quelques nuits d’hôtel, repas compris. Les dépenses à côté, elle devrait s’en charger elle-même, mais cela lui paraissait largement suffisant. On lui distribua un plan avec les bonnes adresses pour manger dans le parc. Il y avait de très nombreuses enseignes, et il était presque deux heures de l’après-midi. Elle se rendit compte qu’elle avait très faim. Elle se dirigea vers l’un des restaurants quatre étoiles (repas à moitié prix avec son ticket spécial qui était décidément magique) . Elle crut mourir en rentrant. Pas seulement à cause des prix devant la carte, mais aussi du nombre de plats disponibles, de la douceur et de la gentillesse des serveurs, de la qualité de l’apéritif et du cadre de l’endroit, donnant directement sur la grande étendue d’eau, léchant une plage de sable clair sur laquelle s’amusaient déjà des touristes en pleine détente comme elle.
Après un copieux repas, la brune aux cheveux bouclés alla se promener à Akane. Le personnel s’était déjà chargé de ses bagages. Près de la plage, il y avait une grande jetée sur la mer. Le ciel était bleu, d’un bleu irréel, et le soleil déjà très haut dans le ciel. C’était une agréable journée. Elle évoluait pied nus au milieu des grosses pierres composant la digue. Elle s’éloignait du rivage, et le vent commençait à se ressentir. Il jouait avec ses jupes, dansait avec ses jambes à chaque pas. Il emportait chaque souvenir, chaque pétale avec lui. Soufflant, murmurant, il disait « Oublie tout ! » « Avance, ne te retourne plus », car à quoi bon se retourner ! Le vent était si agréable, fraicheur chaude, ni sèche ni humide, les blocs taillés par l’érosion et par l’homme sous ses pieds renvoyaient une douce chaleur, et plus elle s’éloignait, plus son cœur se sentait lavé par l’iode, par l’eau de mer, désinfecté, cautérisé. Plus rien ne lui faisait mal, elle était légère, elle volait avec l’air, le vent, son élément, sa magie, elle se souvenait, c’était sa seule base. La magie. La magie, le Souffle du Vent emportait toutes ses souffrances loin. Si bon…
Revenue sur la rive, sur la terre ferme, elle regardait les gens vivre, s’amuser, se détendre. Certains se disputaient un ballon à grands cris tandis que d’autres les encourageaient. Certains s’étaient allongés sur le sable, par l’intermédiaire duveteux d’une serviette colorée, d’autre préférait le confort que procurait le transat, sous de grandes ombrelles plantées dans le sol. D’autres choisissaient le contact de l’océan, et s’en délectaient. Elle les regardait avec un sourire immobile. Toute cette agitation paisible, loin de tous soucis la réjouissait. Elle aimait cette foule dense, la perfection du cliché qui s’étalait devant ses yeux.
▬ Hé ! Toi ! la héla un petit blond aux yeux clairs. Il nous manque quelqu’un pour compléter notre équipe face à nos adversaires. Ça te dirait de venir jouer avec nous ?
Elle sourit au jeune garçon. Il devait avoir dix-huit ans, et elle ne sentait pas de pouvoir magique particulier en lui. Un civil en vacances, qui sortait à peine de l’enfance, un peu comme elle au fond. Elle décida de se joindre à son groupe d’ami, qui ne maîtrisait pas plus la magie que lui mais, avaient leurs sourires et leur joie de vivre. Ils lui parurent sympathiques dès leur présentation.
▬ Je suis Elliot, et le brun, là, avec des yeux bleus, c’est Thomas. Elle, c’est Callie sa petite amie, et son amie, c’est ma sœur jumelle, Ann.
Il continua à introduire ses amis, un blond, une autre blonde, un autre brun, tout sourire.
▬ Je suis Isalia ! Heureuse de vous rencontrer.
Un sourire radieux se dessina sur le visage de la jeune femme aux cheveux bruns. Elle ne savait absolument pas jouer au volley, mais peu importait visiblement. Ils réinventaient les règles au fur et à mesure. Elle était ravie qu’ils lui aient proposé de jouer avec elle. Elle retira sa robe blanche d’un geste rapide, et la déposa sur un transat aux soins de l’arbitre du moment. Être en maillot de bain pour jouer la soulagea un peu de la chaleur du jour accentuée par le poids des vêtements. La fin de la journée s’écoula ainsi, à jouer sur la plus belle des plages à ses yeux avec la bande, à se faire des pauses entre les deux, avec de délicieux milk-shakes glacés, à rire, rire à s’en tordre le cou, rire pour s’évader. Paisible, joyeuse. Détachée de tout. Elle ne pouvait rêver mieux.
Le soir, après le repas, elle se rendit au casino. Elle avait enfilé une robe rouge et blanche courte, avec une petite fente sur le côté et opté pour un maquillage et des bijoux discrets. Elle n’avait jamais joué dans un casino, défier le hasard ne l’enchantait alors pas beaucoup, mais passer à côté d’un des plus hauts lieux du parc serait vraiment une perte. Le grand hall lumineux au carrelage de marbre brillant semblait attendre ses visiteurs, les considérant tous comme de grandes célébrités avec ce grand tapis rouge déroulé jusqu’à la salle, temple de la Fatalité au sol tout aussi rouge. Le plafond était gigantesque, soutenu par des colonnes imposantes, et la réputation de ce lieu était tout à fait légitime. Elle n’avait jamais vu autant de jeux d’argents réunis dans la même pièce, autant de gens misant et gaspillant leur argent au même endroit. Isalia ne s’attarda pas devant le change. Elle ne voulait pas échanger ses précieux Jewels en jetons sans valeur. Elle ne s’attarda pas non plus devant les machines à sous, bandits manchots, voleurs en toute légalité devant lesquels se pressaient toutes sortes de figures pleines d’espoir, nourrissant, nourrissant la machine de leur sous en espérant que celle-ci leur rendrait en triple. Trop risqué. Et puis, si elle gagnait, que ferait-elle de tant d’argent ? Elle était très bien ainsi, et plaignait les pauvres bougres affalés sur le siège, les yeux rivés sur les lacrymas lumineux défilant sous leurs yeux, attendant l’annonce de la bonne nouvelle pour remiser encore et encore, avides. Elle poursuivit son chemin. Une place au bar semblait l’attendre, pile dans son angle de vue. Un tabouret haut surmonté d’un coussin rouge bien rembourré, qui lui sembla délicieusement confortable. Elle s’y installa pour dominer la foule, en tant que mage de rang S, mage de Fairy Tail, jolie jeune femme qui retrouvait sa confiance en elle, victorieuse de la tentation des jeux d’argents. Au final, elle n’était bel et bien pas venue pour jouer. Ça ne lui plaisait pas. Ça puait carrément. Le hasard n’était pas plus son ami que la colonne en face d’elle ou que le barman à l’air vicieux lui proposant toutes sortes d’alcools inconnus de son répertoire. Elle préféra commander une demi-bière, voulant conserver sa lucidité tout en se fondant dans l’ambiance. Puis elle continua à observer, animée d’une soudaine intuition. Son regard se tourna vers les jeux de tables, vers la roulette. Un garçon à l’étrange aura commençait à gagner en masse sa mise, et cela plusieurs fois de suite. La confiance débordait de lui, mais autre chose. Ah, oui. La magie. Les mages étaient décidément très peu dans la population de Fiore, mais la Magie dominait tout. Elle lapa une gorgée de bière, qui lui piqua le palais et la gorge, et lui fit tourner la tête. Elle ne tenait pas l’alcool, c’était pour cela qu’elle n’en prenait jamais à la guilde. Soudain, un cri de rage s’éleva dans la direction que la jeune femme avait fixée à l’instant. Quelqu’un osait troubler l’ambiance de la salle de jeu. Quelqu’un tentait futilement de se rebeller contre le hasard. Le garçon attablé avait perdu. C’était un jeu d’argent après tout. Un jeu de hasard… Que savait-on de celui-ci ? Il pouvait fausser compagnie à tout moment. Ni allié, ni ennemi, il soutenait qui il voulait quand il voulait. Certains l’appelaient Fatalité, à plus juste titre.
Elle s’approcha du mage bruyant discrètement. C’était le premier mage qu’elle croisait, et cela l’intéressait fortement de connaître son identité et sa magie. Il semblait plutôt musclé vu de dos, cela n’était d’ailleurs pas à prouver, vu les dégâts qu’il provoquait à mains nues contre la pauvre table sur laquelle avait trôné une roulette qui avait eu le malheur de se détourner de lui. Il était difficile à approcher, car des videurs l’encerclaient déjà, de gros gars abhorrant des armes magiques, persuadé d’être contre un citoyen juste un peu énervé ne rentrant pas dans la case des dix pourcents de mages. Si le gars énervé en question le devenait encore plus, il leur montrerait qu’ils ne faisaient pas le poids, et risquait de les blesser à vie en détruisant la moitié de la salle vu l’aura qui émanait de lui. Ce qui ne devait absolument pas se passer, autant pour le patrimoine architectural de la salle, qu’en tant qu’humain aux valeurs morales. Elle traça la foule en jouant des coudes. Des touristes stupides s’étaient déjà tassés autour de la source du bruit. Le garçon avait tourné la tête. Il avait des cheveux noirs, et contenait très mal sa rage. Un cache-œil recouvrait une partie de son visage. Elle repéra un tatouage typographique sur son arcade, juste au-dessus de son bandeau noir. Un collier métallique barrait son cou, comme soudé. Elle se demanda avec amusement une seconde, si sa tête se détacherait si on le retirait. Comme prévu, il montrait une musculature importante sous sa chemise ouverte. Un peu plus proche… Planter ses yeux dans les siens, ne pas hésiter. Elle ne captait pas assez son attention. D’un geste du doigt, elle fit se lever un grand coup de vent dans la salle, réduisant au silence la foule d’imbéciles qui attendait du sang, comme de vulgaires spectateurs dans une arène.
▬ Ce parc est destiné à la détente, pour tous, même pour toi ! Alors calme-toi, ce n’est qu’un jeu et cette pauvre table ne méritait pas ce sort.
Elle rit. L’argent ça va, ça vient… C’est futile, mais c’est l’une des principales sources de conflit.
▬ Et ces gens ne méritent pas le sort de cette table, magicien.
Elle toisa la foule qui se dispersa timidement à l’entente du mot « magicien ». Les videurs n’étaient supérieurs qu’en nombre et que contre des civils. Ils ne feraient pas le poids contre un magicien, même peu puissant ce qui ne semblait pas être le cas ; ils n’étaient pas formés pour ça. Mais ils pouvaient appeler le conseil à tout moment, qui eux étaient capables d’arrêter des mages. Il suffisait qu’il n’y ait pas d’autres débordements et de non-respect de l’ordre. Et puis, elle n’avait pas envie de voir le conseil débarquer ici. Elle voulait juste se détendre, se mettre en marge de tout ça. Même de la magie. Elle n’aurait pas dû intervenir.
Dernière édition par Isalia Whitestorm le Dim 3 Mai 2015 - 20:09, édité 1 fois
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Sujet: Re: [Abandonné]Une petite virée à Akane Resort ! [Pv Isalia Whitestorm] Sam 2 Mai 2015 - 18:41
Isalia Whitestorm
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Sujet: Re: [Abandonné]Une petite virée à Akane Resort ! [Pv Isalia Whitestorm] Dim 3 Mai 2015 - 19:47
Une petite virée à Akane Ressort ! Senji & Isalia
▬ Afin d’éviter un carnage, je te propose un compromis. Tu me proposes un jeu quel qu’il soit et si je gagne, je me fais intégralement rembourser. Si je perds, je n’aurai que mes larmes pour pleurer. Ça te convient jeune fille ?
Isalia riait intérieurement. Elle peignait déjà un début de portrait du garçon, fougueux et prétentieux, mais qui rougissait en lui parlant. Elle trouvait ça mignon et pathétique à la fois. Elle n’était pas face à lui pour lui faire confiance ; elle ne donnait pas celle-ci facilement. Elle avait déjà compris que c’était une menace, qu’elle avait juste intérêt à accepter puis à le laisser gagner de son point de vue, au risque de le voir dévaster la salle dans un accès de colère comme un gamin à qui on avait refusé une sucrerie. Mais elle détestait perdre, une des raisons pour lesquelles elle ne jouait jamais. Et avait gagné son rang S seulement en rusant. Elle n’allait pas se laisser démonter contre un inconnu qui rougissait face à elle. Le garçon était déjà en train de se tailler les veines, pour modéliser son propre sang. Cette magie la dégoûtait, presque de la magie noire de son point de vue. Elle lui fit un étrange sourire, et lui désigna une table ronde en bois poussiéreux, qui dans un souffle de vent s’approcha des deux jeunes gens, provenant du fin fond oublié de la salle. Cette dernière se stabilisa assez approximativement. Elle lui tira une chaise confortable, attendit qu’il s’installe en le toisant d’un petit sourire. Elle ne disait toujours rien.
▬ La chaise est confortable ? Bien. Oh, attends.
Elle tira un des videurs d’une main ferme - un de ceux qui préféraient les regarder de loin depuis plusieurs minutes - ni le plus massif ni le plus maigrichon. Elle fit courir ses doigts sur son cou, puis enfonça un de ses ongles vernis rouge vif sous sa gorge. Elle regarda le mage du sang dans les yeux quelques instants, avant de sourire étrangement à nouveau. Elle n’avait jamais joué les femmes fatales, mais c’était gratifiant. Ça ne correspondait pas vraiment à son caractère discret, mais elle était là dans le même but que tout le monde, s’amuser un peu, et aller hors d’elle-même, surprendre un peu lui plaisait bien pour changer. Peut-être était-ce dû à sa tenue, le genre de robe qu’elle ne mettait jamais, habituellement, qu’elle n’osait jamais mettre, ou le fait qu’elle avait fait l’effort de se maquiller un peu plus que d’habitude pour l’occasion… Le garçon rougissait toujours. De plus en plus amusant, le petit gus. Elle fit mine de chuchoter à l’oreille du brave garde de sécurité apeuré, et tout aussi rouge que le mage du Sang, mais en parlant assez fort pour que le plus de monde possible l’entende.
▬ Le jeu que je vais proposer à ce que garçon ne nécessite pas d’arbitre. En revanche, je crois que tu m’as l’air trèès emballé par l’idée de tout lui rembourser s’il gagne n’est-ce pas ?
Pause théâtrale, en enfonçant son ongle soigneusement taillé en amande plus profondément dans le cou du brave videur.
▬ Bien que cela n’ait que peu de chances d’arriver, je compte sur toi… N’est-ce pas ?
Isalia balança le garçon vers les autres, après l’avoir entendu murmurer un « Oui » timide. C’était tellement facile qu’elle en fut la première étonnée. Hors de question de payer elle-même, assurément. Elle prit un siège à son tour, bien en face du garçon. Au moment où elle fut installée, le jeu apparut au centre de la table. Elle ne connaissait absolument pas les règles, les stratégies et les tactiques et c’était ce qui était fascinant. Isalia ne jouait jamais au casino. : Ce jeu était le seul auquel elle avait pensé. Une sorte de légende urbaine qui courrait et était censé exister dans tout casino digne de ce nom. Un jeu qui ne dépendait pas que du hasard, disait la légende approximative. Il n’avait pas de règles, car le Jeu – avec une majuscule ; c’était une personne, presque doté d’une conscience – détestait la routine et détestait que les humains prévoient ces actes en avance. Il jurait que par la fourberie et la surprise. La duperie était son maître – ou était-il maître de la duperie ? et il s’en amusait. Peut-être même qu’il riait tout seul dans la salle vide du casino, lorsqu’à trois heures du matin tous ont fini par déserter l’endroit.
▬ Voici le Jeu.
Il se mit à se distribuer tout seul. C’était un très beau jeu de cartes, la légende continuait à raconter qu’il en avait 78. S’il y avait bien une seule chose qui ne changeait pas selon les envies du jeu, c’était ses cartes. De superbes cartes à vrai dire, dont la réputation créée par la Légende Urbaine était tout à fait justifiée. Rien que par leur dos, première chose qu’elle découvrait, elles étaient magnifiques. Des gravures dorées, dans le même style floral et ancien, décoraient chaque dos de cartes. Elles étaient toutes similaires mais différentes à la fois. Les silhouettes qui attiraient l’œil à chaque coin, qui semblaient humaines - mais ne l’étaient pas - tantôt attachées aux branches décrivant de belles arabesques, ou suspendues à d’autres décorations géométriques d’une complexité éblouissante, paraissaient raconter une histoire. Fascinant… Le Jeu répartissait les cartes pendant ce temps. Rien n’indiquait avec cela les règles avec lesquels les deux mages allaient devoir se débrouiller. Au bout de cinq cartes distribuées, le jeu se figea, laissant à penser que c’était un Poker, mais le partage du paquet reprenait de plus belle.
Trente-neuf cartes chacun. Le jeu avait donné dans sa grande bonté toutes les cartes aux deux jeunes gens, de façon équitable. Qu’allaient-ils devoir en faire ? Isalia soupçonna une simple bataille. Mais le Jeu ne préparait jamais rien de simple… Après des années de vie et d’ennui au fond de sa salle, oublié, il était certain qu’il déploierait toute sa fourberie et son sadisme aux plus hauts degrés, qu’on ne l’oublie plus jamais.
▬ Ce jeu n’en fera qu’à sa tête. Il sera notre seul arbitre et jury durant cette partie. Quant aux règles…
Le Jeu, encore d’après la fameuse légende racontée de bouche à oreille, était un brun pervers et aimait les jeunes filles. La seule règle fiable et immuable était sans aucun doute la suivante.
▬ Honneur aux dames !
Isalia tira une carte. Elle la souleva lentement. Que le meilleur gagne ! C'était elle, bien sûr. Aussitôt, un énorme volatile au pelage doré sortit de la carte qui glissa des mains d’Isalia sur la table. Un peu surpris, les jeunes gens la regardèrent s’envoler. Elle était aussi sublime que sur l’illustration du carton que la brune venait de tirer. Ce jeu qu’on aurait pu prendre pour un simple tarot révélait toute sa complexité. Les cartes n’étaient pas ordinaires, elles vivaient. Isalia sourit. C’était décidément très intéressant. L’oiseau massif, qui faisait la moitié si ce n’est les deux tiers de la taille de la jeune fille, voleta qu’elles instants autour de la table. C’était au tour de son adversaire au nom inconnu de tirer sa carte. Le plus étonnant, c’est qu’ils semblaient avoir disparu pour tout le reste de l’assemblée, et vice et versa. Ils étaient à présent plongés dans ce qu’on pourrait appeler une dimension parallèle, coupés du monde par l’espace délimité par la table, les chaises et le Jeu. Le Jeu était le maître. Le Jeu décidait tout. S’ils ne terminaient pas cette partie, réussiraient-ils à sortir ? Sortiraient-ils vivants tous les deux ? Ou n’y aurait-il aucun vainqueur ? À moins que le Jeu ne décide de les mener en bateau jusqu’à un point incompréhensible où il les relâcherait à match nul ? La jeune fille avait beau voir tous les chemins possibles, aucun ne pouvait être éclairé par les rumeurs de la légende. Celle-ci semblait avoir un revers, qui chuchotait « mort » et « vie ». « Fil ». Ils n’étaient que les marionnettes du Jeu. Des pantins ? Vraiment ? On verrait. Fascinant, décidément.
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